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Mar 21 Mai 2019 - 18:34

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La Force ou la Ruse


Castelnaud sous la neige n’était pas une vue commune, coincé entre le lac Celestine et la Porte du Ponant, le duché bénéficiait généralement de la chaleur du désert à l’ouest même l’hiver. Mais la saison était cette année là particulièrement rude et le ciel avait recouvert d’une poudreuse immaculée les terres fertiles et les abords du domaine.

C’était à la fois un avantage et un désavantage, les déplacements étaient moins bruyant, et la lumière se reflétant sur la neige dissimulait les avancées ennemis. Mais elle rendait également le voyage difficile, faisait geler les armures, donnait des engelures aux chevaliers coincés dans le métal, fragilisait les armes les moins solides et faisait rouiller les bottes.

Le duc de Castelnaud était mort il y avait trois nuits de cela, officiellement son fils aîné, Florian de Castelnaud aurait dû lui succéder, mais l’homme se trouvait atteint de folies passagères assez inquiétantes et son père avait indiqué dans son testament qu’il léguait ses terres à son cadet, Arnaut. Arnaut était marié, avait deux enfants dont un fils et une filles, et peut-être un troisième à venir. C’était d’après les rumeurs, un homme colérique mais raisonnable, bon administrateur et joueur acceptable du Jeu.

Mais Florian n’accepta pas les volontés de son père et le duché voyait à présent s’affronter les hommes de Florian et d’Arnaut, en une véritable guerre civile miniature, laissant les défenses de leurs terres parsemées de failles. C’était le moment rêvé pour s’emparer du Duché, par la ruse ou par la force. Car l’héritage n’était pas la seule chose qui divisait les frères. Florian affichait haut ses opinions politiques qui se portaient vers Célène, tandis que fidèle à son père, Arnaut portait fièrement les couleurs de Gaspard.

Mer 22 Mai 2019 - 1:26

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Le château de Castelnaud en plein conflit de succession et Célène qui saute sur l’occasion en demandant à sa Championne de le prendre (ou de s’assurer qu’il soit au service de l’Impératrice, plutôt) ? Cela facilitait beaucoup les chose à la guerrière. Elle avait gardé un œil sur tous les bastions probables à l’ouest du La Célestine, ayant désigné cet endroit comme étant fortement stratégique si jamais la guerre des Lions continuait de s’enflammer.

Plusieurs idées lui effleurèrent l’esprit lorsqu’elle reçut la missive de Célène. Une bataille officielle dans laquelle les deux successeurs connaissent un funeste sort. Un empoisonnement. Même la manipulation et le complot ! Mais malheureusement, elle reçut des nouvelles contraintes de la part de Florian lorsqu’elle essaya d’avoir des informations supplémentaires. Les deux frères n’étaient peut-être pas si opposés que ça finalement. Elle devait mettre ses douces idées de guerre, il semblerait.

L’avantage, c’est qu’elle avait obtenu un droit de passage avec une unité de soldats orlésiens pour atteindre Castelnaud. Elle oublia donc également l’idée d’introduire un poison. Si jamais elle et ses hommes se faisaient fouiller, elle pourrait aisément expliquer la présence d’armes, mais celle d’une telle substance ? Ce serait complètement stupide.

Pour ce qui en est de la survie d’Arnaut … Béatrix allait essayer de faire plaisir à Florian, mais elle n’hésitera pas à se débarrasser du plus jeune s’il le fallait.

Puisqu’elle était attendue, la Championne ainsi que son unité prirent leur temps ainsi que les chemins les plus praticables. Elle avait besoin d’eux dans la meilleure forme possible et elle ne voulait pas les soumettre à l’épuisant rythme que seuls les Chevaliers pouvaient tenir. Elle s’était assurée qu’ils soient parfaitement équipés, ne se gênant pas pour gratter quelques fonds à Célène pour avoir ce qu’il y avait de mieux dans la mesure du raisonnable. Dix arbalétriers qui portaient aussi une ceinture de couteaux de lancer et un long couteau pour se défendre contre les guerriers et une vingtaine de fantassins, certains portant un bouclier et d’autres des armes plus grosses et maniables. Leurs armures n’étaient pas lourdes à outrance, composées d’une cotte de mailles renforcée à certains endroits, marcher dans la neige étant assez épuisant comme ça, et ils avaient tous des grosses fourrures pour se tenir au chaud. Seule Béatrix se démarquait par son armure imposante et sa longue cape de fourrure d’une blancheur immaculée. En petit bonus, elle avait emmené avec elle un petit coffret portant un petit lot de plumes jaunes, signe distinctif des Chevaliers.

Le moral légèrement entamé, mais le corps et l’esprit en bon état, ils arrivèrent enfin en vue du château de Castelnaud. Avant d’être à portée d’oreille de n’importe qui, la Championne se tourna vers ses hommes et le capitaine s’approcha d’elle pour avoir ses ordres.

“ Souvenez-vous. Soyez prêt à réagir à n’importe quoi, mais ne soyez pas agressif. N’hésitez pas à chercher des infos, mais ne vous compromettez pas, c’est compris ? Je ne veux pas avoir à gérer de l’insubordination. Capitaine, si jamais vous vous faites attaquer ou si vous avez quelque chose d’important, envoyez autant d’hommes mobiles que vous le jugez nécessaire pour m’avertir. „

Son regard gris transperça chaque homme et chaque femme sous ses ordres.

“ Soyez courtois et ne baissez jamais votre garde. Les conflits de succession, c’est un champ de mines. „
 

Ils hochèrent la tête avec des « Oui Ma Dame » peu encouragés qui franchirent quelques lèvres. Elle leur sourit pour les rassurer. Après tout, c’était elle qui sautait dans la gueule du loup, pas eux. Se retournant vers l’imposant bâtiment, elle ajusta la sangle sur son torse, tenant son fidèle bouclier accrocher sous la cape dans son dos, et entama la dernière ligne droite vers le Château. Elle s’arrêta à nouveau devant les grandes portes tandis que les gardes approchaient.

“ Comtesse Béatrix de Ménil, Championne de l’Impératrice Célène. Je viens rendre hommage à la mort du Duc en l’honneur de ma famille ainsi que de l’Impératrice elle-même. „
 

Elle se tenait droite et fière, sa voix assurée et la main reposant doucement contre la garde de son épée. Elle utilisait toute sa prestance pour dépasser les gardes sur tous les niveaux possibles.

Jeu 30 Mai 2019 - 14:53

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A la grille du château, l’intendant avait attendu dans le froid et la neige pour être prêt à les recevoir. L’homme assez frêle faisait de son mieux pour ne pas montrer son inconfort tandis qu’approchait la colonne de militaires menés par Béatrix.

- « Comtesse de Menil, c’est un plaisir de vous recevoir à Castelnaud. Maître Arnault et sa famille ont reçu la nouvelle de votre arrivée, le dîner sera servi dans moins d’une heure à votre attention et à celle de votre capitaine si vous en avez un à vos côtés. Permettez moi de vous montrer le chemin du château. »

Il salua profondément Béatrix et se tourna vers les grilles de métal qui s’ouvrirent devant leur assemblée. Il les guida humblement jusqu’aux portes du château puis s’arrêta.

- « Vous comprendrez qu’un si grand nombre de soldats dans la demeure n’est pas convenable, Les baraquements se trouvent de l’autre côté de la cour. »

La suite du chemin les mena devant d’immense porte de bois gravées aux armoiries de la famille Castelnaud, trois lions d’or sur fond rayé rouge et jaune, elle s’ouvrirent sur un somptueux vestibule de marbre blanc et un escalier tout aussi impressionnant, en haut duquel se trouvait le Duc Arnaut de Castelnaud, sa femme Everyn et ses deux enfants. Le Duc était dans la fin de sa trentaine, il était blond, les cheveux bouclés lui tombant élégamment sur les épailes autour de son masque d’un blanc nacré décoré d’argent et de perles. Sa femme, de quelques années sa cadette, arborait une opulente crinière de cheveux roux serrés dans un chignon bas, orné de pierres précieuses assorties à celles de son masque, lui aussi fait de nacre et décoré d’émeraudes.

- « Comtesse de Menil. » résonna la voix enjouée d’Arnaut « vous ne pouvez imaginer le plaisir que nous fait votre visite. Nous n’avions jamais eut l’occasion de nous rencontrer je crois, je vous présente ma femme, la Duchesse Everyn de Castelnaud, et mes enfants. Aymeric et Alinor. »

Les enfants firent la révérence. L’aîné était un garçon efflanqué qui traversait de façon évidente la periode un peu disgracieuse du début de l’adolescence. Il arborait les memes cheveux flamboyants que sa mère et son visage encore poupin etait constellé de tâches de rousseur. La fillette en revanche devait avoir environ sept ans et dégageait une assurance propre à ces gamines qui une fois habillées comme des princesses, se prenaient au jeu de la majesté.

- « Suivez nous dans le petit salon pendant que le dîner finit d’être préparé, nous aurons le temps de discuter. Philippe, veuillez conduire Alinor et Aymeric à leurs études, s’il vous plait. » dit Madame de Castelnaud.

- « Bien sûr votre grâce, venez les enfants. »

Tandis que Philippe guidait les enfants jusqu’à leur salle d’étude pour leur leçon de musique, les châtelains se dirigèrent vers un petit salon aux teintes pourpres sur la table basse duquel étaient déjà préparés des apéritifs.

Sam 1 Juin 2019 - 4:38

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Elle devait l’admettre, l’accueil était beaucoup plus … Calme et doux que prévu. Béatrix s’attendait à ce que Castelnaud montre beaucoup plus les crocs vu les évènements ébranlant ces terres. Elle courba légèrement l’échine pour remercier l’homme qui avait patiemment attendu dans ce froid inhospitalier. Elle suivit cet homme en observant les alentours. Plusieurs regards se tournaient vers elle et son escorte pour le moins inhabituelle. Elle comprenait parfaitement, comment ne pas se demander si c’était normal ou une inquisition de Célène ? Surtout qu’ils avaient totalement raison s’ils s’inquiétaient ainsi. Justement, l’homme les guidant évoqua la petite problématique de ses hommes. Béatrix répondit d’une voix neutre et courtoise.

“ Je n’avais pas l’intention de mener ces braves femmes et ces braves hommes dans la demeure, n’ayez crainte. Je souhaitais simplement m’assurer que le voyage soit sans risque. Vous mieux que beaucoup d’autres doit savoir à quel point les conflits de succession peuvent comporter des actes inattendus. „

Avant de se séparer de ses soldats, la Championne pigea une plume jaune du petit coffret avant de le remettre au capitaine. Elle la glissa contentieusement dans une mèche de cheveux derrière son oreille et reprit sa route. Béatrix admira pendant un léger instant les armoiries, les marquant au fer rouge dans sa mémoire. Tant de fierté faisait changement du cheval d’argent sous le ciel nocturne des Ménil. Ils arrivèrent dans une pièce d’un blanc immaculé, reflétant légèrement l’image de Béatrix et faisant résonner doucement les pas de ses bottes lourdes sur les murs. Elle s’arrêta devant l’escalier et fît la révérence à son hôte. Souhaitant se montrer la plus respectueuse pour le moment, elle se redressa seulement lorsqu’il lui adressa la parole, portant une attention particulière à chacun de ses mots mielleux. Elle offrit l’un de ses plus beaux sourire à Arnaut.

“ Ce plaisir est partagé, Votre Grâce. Mes années à l’Académie m’ont malheureusement éloigné de la vie politique, mais je suis heureuse d’enfin pouvoir rencontrer votre merveilleuse famille. „
 

Portant peu attention aux enfants, leur accordant un simple signe de tête pour répondre à leur révérence respective. Ses yeux gris transmirent plutôt un regard perçant, visible qu’une seule seconde, tandis qu’elle essayait de voir qu’elle pourrait être l’expression d’Arnaut derrière le confort de son masque. Dans tous les cas, sa mâchoire, sa posture et son regard montraient exactement ce qu’il manifestait de manière orale. La mère éloigna alors les enfants, plutôt rapidement, avant d’inviter la Comtesse dans un salon. Un milieu spécialement privé ? Intéressant. Souhaitaient-t-ils avoir des discussions d’allégeances inadaptées à la jeunesse ? Craignaient-ils l’influence d’une noble ayant abandonné plusieurs privilèges pour favoriser la lame ou étaient-ils simplement un signe de fierté, voire un argument ? Béatrix s’installa en face du petit couple. S’assurant que sa fourrure blanche tombe avec grâce autour d’elle, les jambes et les doigts croisés et bien adossée dans le siège rembourré. Tout son jeu tournait autour de sa confiance inaltérable et de son visage neutre. Elle refusa poliment quelques offres d’apéritifs et d’alcool.

“ Vous avez une très belle famille, Duc Arnault. Si je peux me le permettre, vous semblez plutôt fier de votre femme ainsi que de vous enfants, je me trompe ? „
 

C’était le moment compliqué pour Béatrix. Elle n’était pas la plus à l’aise dans les interactions nobles. Enfin, pas quand c’est elle qui devait miner quelques informations de manière discrète. Elle se demanda pendant un instant pourquoi elle n’avait pas choisi de prendre l’entièreté du duché par la force dès le départ. Ah, oui, la réputation de Célène. Elle haussa légèrement les sourcils et son air s’assombrit légèrement tandis qu’elle baissait légèrement le menton.

“ Oh, pardonnez-moi. J’ai complètement oublié de vous offrir mes condoléances pour votre père. C’était un homme bon. „
 

Sam 1 Juin 2019 - 17:19

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Le duc et la duchesse s’installèrent dans le petit salon et, comme il était coutume dans le noble jeu, le ton de la conversation chavira subtilement. De l’extérieur, on aurait pu croire que la conversation était cordiale, mais aucun des trois adultes installés n’ignoraient l’ambiance lourde et menaçante qui s’était mise à planer sous couvert de politesse.

- « Une très belle famille en effet… Et stable, contrairement à d’autres branches de notre arbre généalogique. Ne faîtes pas l’erreur de croire que j’ignore la raison de votre visite, Comtesse. Lorsque la championne de Célène vient me rendre visite de façon impromptue je fais mon enquête, et je commence par ma propre maisonnée. »

Il prit une tasse qui contenait probablement un thé dont l’odeur un peu âpre se répandait autour d’eux.

- « Nous avons trouvé vos échanges avec Florian, l’imbécile n’avait même pas brûlé ses brouillons. A-t-il eut le temps de vous envoyer la lettre qui parlait de vous offrir une proposition de mariage après s’être débarrassé de moi et de ma famille ? Afin de vous faire Duchesse de Castelnaud ? Cocasse, n’est-il pas ? Nous avons bien rit, Everyn et moi, en apprenant ses folles intentions. »

Sa femme eut un petit rire sans joie.

- « Vous ne devriez pas prendre trop au sérieux ce que raconte mon beau-frère, Comtesse. » dit-elle avec un sourire un peu condescendant. « Vous l’ignorez sans doute mais il est affligé d’une faiblesse de l’esprit qui ne lui permet pas de juger clairement le monde qui l’entoure. S’il n’a jamais été marié jusque là c’est bien parce qu’il n’a jamais réussi à retenir assez longtemps ses crises de folie pour mener une femme jusqu’à un autel. Elles se sont toutes rendu compte qu’il y avait un problème quelques semaines après le début de sa cour. »

Le Duc hocha sombrement la tête.

- « et depuis quelque temps cela a empiré, je dirais que la maladie de père n’a pas aidé dans ce sens, c’est pour cela que père avait fait changer son testament avant de mourir, pour que Florian ne ruine pas tout le domaine avec ses lubies. »

Dim 2 Juin 2019 - 3:48

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Intérieurement, Béatrix était surprise de voir le ton changer si radicalement. Agréablement surprise. Les informations de Florian sur les faiblesses de son frère semblaient donc réelles et la Championne n’aurait pas besoin de feinter la courtoisie trop longtemps. C’était dommage comment cette soirée – ou les prochains jours – devait se terminer, car elle sentait que, dans une autre vie, elle aurait pu apprécier le Duc. Elle se régala discrètement des mots tranchants qu’il portait envers son frère et nota son intelligence vue la démarche qu’il avait fait pour se préparer à son arrivée.

Son visage de marbre ne silla pas d’un poil lorsque l’homme lui faisant face révéla la stupidité de Florian. Intérieurement, par contre, elle se demandait pourquoi il aidait un incapable pareil. Comment quelqu’un pouvait oublier quelque chose d’aussi élémentaire quand la guerre se passait très exactement chez lui, surtout quand « chez lui » était plutôt chez son frère ?! Le deuxième clou qu’Arnault planta fût bien plus efficace, Béatrix ne pouvant pas s’empêcher de hausser les sourcils en entrouvrant très légèrement les lèvres. Elle n’avait pas reçu cette demande de mariage et la surprise était totale. Avec ses devoirs et sa réputation, elle pensait que ça ne lui arriverait jamais. Surtout avec le joli minois et les douces manières de sa petite sœur Océane ! Elle était d’abord tentée de rejeter vigoureusement, mais son esprit analytique surmonta rapidement cette réaction impulsive. D’un côté, il était vrai qu’elle avait prévu quelques solutions pour s’assurer que la loyauté de Florian reste bien placée dans la guerre des Lions et qu’elle puisse garder un œil sur Castelnaud, chose qui serait grandement facilité par un mariage avec le Duc Florian. D’un autre côté, avec tout ce que Célène était en train de faire pour le bien de l’Empire tout entier, ce serait bien égoïste de la part de Béatrix de refuser un si mince sacrifice. Après tout, ses devoirs allaient la tenir loin de Castelnaud constamment … Toutefois, quelque chose était curieux. Cette idée était surprenante au vu de sa provenance. Un mariage entre Florian et la Championne de Célène serait complètement au désavantage d’Arnault, donc pourquoi en parlait-il avec tant de légèreté ? Il venait de manifester son intelligence et Béatrix doutait qu’il soit si peu rusé. Jouant sur la surprise qui avait d’abord ébranlé son expression, elle laissa couler un cours silence.

“ Par Andrasté, je ne m’attendais pas du tout à ça … Pardonnez ma méfiance, mais puis-je voir ces brouillons ? Je préférerais prendre connaissance des sentiments de Florian de part sa plume. Oh, n’essayez pas de me dire que vous les avez vous-même détruit. Vous êtes plus intelligent que ça, je sais que vous les avez conservés pour les utiliser contre Florian ou moi. „

Béatrix écouta attentivement les mots d’Everyn et comment Arnault enterrait son frère. Un voile de déception couvrit son regard tandis qu’elle leur laissait voir une certaine trace d’irritation.

“ Vous savez, mon plus jeune frère, Onyx, était malade. Personne ne comprenait son mal et ma mère a finalement décidé de le laisser entre les mains d’une Chantrie un peu reculée dans l'espoir qu'ils réussissent à le guérir ou lui offrir une belle vie qu'on n'était incapable de lui fournir. Par contre, jamais nous n’avons arrêté de l’aimer et de le supporter, peu importe comment cela pouvait être difficile. „
 

Elle appuya alors un regard plein de dédain sur Arnault, la voix légèrement cinglante.

“ Florian a vigoureusement insisté pour que je ne vous fasse pas de mal. Je pensais que vous aimiez votre famille … Comment pouvez-vous ne serait-ce que considérer l’humiliante idée de l’abandonner ? L’amour que vous démontrez est … Désolant, Arnault. „
  

Dim 9 Juin 2019 - 22:48

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L’éclat de voix de Béatrix eut pour effet de faire légèrement sourire Arnault. Il prit sur la table une petite cloche, qui fit apparaître une servante elfe.

- « Nara, veuillez prendre les lettres qui sont dans le tiroir gauche de mon secrétaire et les ramener ici. « 

La dénommée Nara fit une révérence et quitta la pièce avec précipitation.

- « Je n’ai aucun doute que votre famille a su aimer et s’occuper de votre frère au mieux, mais voyez vous, le mal de Florian est un peu particulier. Ce n’est pas que je n’aime pas mon frère, championne, mais il se révèle profondément dangereux pour la stabilité du Duché. Il lui arrive toujours d’avoir l’esprit relativement clair, voyez vous, mais même pendant ces moments là il reste paranoïaque et anxieux. Au début il ne faisait que quelques crises ici et là, mais avec les années il s’est mis à entendre des voix, à voir des choses qui ne sont pas réelles, à parler à des objets…. Parfois il confond les propres membres de sa famille avec des ennemis… Il y a quelques semaines, il était persuadé qu’une meute de chiens le poursuivait, il a brutalement repoussé ma fille contre un mur. La petite voulait simplement aider son oncle, mais tout ce qu’il entendait étaient des aboiements. Il devient dangereux pour les autres et pour lui même. Pas plus tard qu’hier, persuadé que son médecin venait pour l’assassiner, il a tenté de s’enfuir par la fenêtre de sa chambre… qui se situe au troisième étage d’une tour ! »

Son sourire s’effaça légèrement, laissant place à ce qui semblait être de la gratitude.

- « Ce ne serait rien s’il n’essayait pas en plus de mettre la main sur le domaine. Il n’a pas la possibilité de gérer nos terres, il est prisonnier de son esprit malade et il nous ruinerait s’il en prenait la tête. Ma decision de l’envoyer vivre dans un château plus reculé est avant tout motivé par mon désir de mettre ma famille en sécurité, autant lui que les autres, et de pouvoir mener mes affaires comme il m’est légitime puisque le Duché m’a été légué. »

Nara ouvrit à nouveau la porte et donna une liasse de papiers à son maître avant de ressortir.

- « Mais peut-être cela vous éclairera-t-il d’avantage. »

Il posa les lettres sur la table basse qui se trouvait entre eux. Sur les quelques pages que pouvait lire Béatrix, il n’y avait qu’un amas de pensées incohérentes, l’écriture saccadée et irrégulière ressemblait effectivement à celle de Florian mais déformée par la hâte, la panique ou la fébrilité. Sa main avait très visiblement tremblé

Il y en avait ainsi des pages et des pages d'inepties sans queues ni têtes ou presque. Quelques unes des pages contenaient quelques phrases logiques montrant que Florian avait momentanément emprise sur la réalité, mais la majorité des textes étaient hasardeux.






Chère Béatrix,

La fontaine des sens sans bruit coule sur ….. la fenêtre est ouverte ce matin je vais m’envoler.  Allons fabriquons des briques et mettons les à cuire.Avec une tour dont le sommet soit les cieux

Florian







Chère Béatrix,

Rien ne les empêchera desormais de faire tout ce qu’ils décideront. Ils sont descendus voir la ville et la tour. Ils ont des armées !! 








Chère Béatrix,

Si vous venez à mon secours alors il y a peut-être quelque -Et andraste monta vers le Créateur qui la bénit de sa lumière- chose que je peux faire pour vous remercier. Accepteriez vous de devenir -Prophétise sur des ossements- la Duchesse de Casteknaud et de partager mes jours ? Ils sont tout à fait séchés maintenant….

Florian




Lun 10 Juin 2019 - 1:15

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Il était évident que Béatrix n’avait pas réussi à atteindre le Duc. Soit les informations sur son comportement étaient erronées, soit il se contrôlait merveilleusement bien, soit il bouillonnait à l’intérieur, mais qu’il avait la vivacité d’esprit nécessaire pour contenir tout ça. Elle n’avait aucune idée de quelle hypothèse était plus probable. Pour ajouter à cela, il se défendit à merveille aux accusations de la Comtesse. Une chose était évidente : Le Duc Arnault était bien plus fort qu’elle au Noble Jeu. Elle devait absolument jouer sur son terrain et garder les précieux conseils de Célène en tête. Une danse. Cette soirée était une danse de A à Z et, pour bien danser, il fallait être capable de faire quelques pas en arrière. Allait-elle y arriver ? Elle aurait dû emmener deux fois plus de soldats.

L’état de Florian, si l’homme lui faisant face n’exagérait pas, était en effet inquiétant. Il était trop instable pour régner seul, même si Béatrix gardait un droit de regard de loin. C’était problématique, mais le mariage restait tout de même le moyen le plus sûr d’avoir une poigne sur Castelnaud. Pour le moment.

La dénommée Nara revint rapidement avec les lettres et le Duc laissa Béatrix lire les documents à sa guise. La première ressemblait à une déclaration écrite sous le coup de la folie. Décousu, mais quand-même compréhensible, en quelque sorte … Un essai poétique, peut-être ? La deuxième l’inquiéta. Elle n’y comprenait rien, mais la fin lui faisait penser à une attaque surprise, une arme secrète ou une menace imminente. Toutefois, vu le manque de clarté, elle prit la douteuse décision de ne pas y porter attention. La troisième, par contre, s’avéra bien plus intéressante. Bien écrite, bien que griffonnée, les désirs de Florian semblaient rattachés à la réalité et ils étaient évidents. Elle essaya de déchiffrer ce qui était griffonner, mais elle n’en retira que « Andrasté », « Sa Lumière » et « Prophétesse ». Il n’y avait aucun rapport avec le reste du contenu, mais Florian était en capacité de le remarquer lorsqu’il l’avait écrit. Comme seule réponse corporelle, elle haussa les sourcils en afficha une légère surprise.

“ Votre frère semble avoir un goût pour la poésie, Votre Grâce. Ses désirs sont donc réels … Pardonnez-moi, mais je désirerais m’entretenir en privé avec le Duc Florian avant le repas. Les histoires de cœur ont toujours été quelque chose d’à la fois privé et précieux à mes yeux. „

Au soulagement de la Championne, Arnault accepta et rappela Nara qui guida l’invitée de marque à travers le domaine, Béatrix sortit du petit salon en faisant claquer sa cape, s’éloignant avec la prestance d’une reine du nord. Après avoir complété l’ascension nécessaire, l’Elfe désigna une porte du doigt.

“ Je vous remercie pour votre bienveillance, Nara. „
 

Béatrix toqua à la porte à quelques reprises pour s’annoncer avant d’entrer à l’intérieur.

“ Duc Florian ! C’est un délice de pouvoir enfin vous rencontrer en personne ! „

Elle ignora la sensation de sa langue pourrissant sous ses mots mielleux et afficha un joli sourire. Elle aurait vraiment dû prendre le duché par la force. Elle fit un tour rapide de la pièce en passant un œil scrutateur un peu partout. Rassurée de voir qu’ils étaient sûrement observés de manière auditive uniquement, la Comtesse se dirigea vers un bureau et saisit une plume et un bout de parchemin. Beaucoup de questions trottaient dans son esprit et elle n’était pas assez informée. Florian devait lui répondre sur absolument tout, bien qu’il ne pourrait pas aborder une des théories de la Dame. La plume commença à glisser avec précision sur la feuille, la voix de Béatrix couvrant les bruits de crissement causés par la plume.  

“ Je ne peux manifester l’ampleur de ma déception en apprenant vos tendres sentiments à mon égard par la bouche de votre frère. J’aurais préféré en prendre connaissance par moi-même. Je crois qu’il est évident que je suis réceptive à vos idées … Oh, mais où sont mes manières ! Comment vous portez-vous, Votre Grâce ? Arnault m’a parlé de votre état, mais je suis sûre que vous êtes mieux placé que lui pour parler de ce dont ils vous accusent. „

Elle tendit alors la note qu’elle avait écrite ainsi que la plume. De plus, elle étudia avec grande précision ses traits faciaux à la recherche de quelque chose sortant de l’ordinaire. Que ce soit son teint, sa posture, une expression de douleur, peut-être même des veines apparentes. Intérieurement, elle pria Andrasté en espérant qu’il ait toute sa tête.





Je dois tout savoir sur votre frère. Ses magouilles, ses faiblesses, ses complots, ses effectifs sur le Duché. Si vous voulez qu'il reste en vie, dites-moi tout, plus j'ai de matière moins je n'aurai besoin d'attenter à sa vie. Répondez en écrivant au dos et couvrez le bruit de la plume.




Ven 14 Juin 2019 - 22:14

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Le couple laissa Béatrix se plonger dans les feuillets quelques instants, n’interrompant le silence que par le tintement de leurs verres qu’ils prenaient ou posaient selon le moment. La conclusion de la championne ne sembla pas les surprendre et Arnault hocha la tête.

- «  Je comprends, mais je vous en conjure, ne vous bercez pas d’illusions, mon frère a peut être pensé à ce mariage comme une porte de secours à sa situation, il n’en reste pas moins gravement malade et il se peut qu’il ne sache ni qui vous êtes ni ce que vous venez faire dans ses quartiers lorsque vous entrerez…. » Il fit à nouveau appeler Nara. « Nara, veuillez guider la contesse jusqu’aux quartiers de Florian. Prenez son remède en passant devant les cuisines et amenez le lui. Avec un peu de chance cela lui donnera l’esprit assez clair pour discuter avec Madame. »

Nara jeta un regard furtif à Béatrix et acquiesça avant de s’incliner devant elle en attendant qu’elle sorte de la pièce. Après avoir refermé la porte, elle guida Béatrix à travers le palais, passa prendre une tasse de ce qui semblait être une tasse de thé et la guida jusqu’à la porte de Florian. Elle laissa Béatrix entrer et déposa la tasse sur une petite console à côté de la porte d’entrée.

- « Veuillez s’il vous plait vous assurer qu’il le boive… Il me fait un peu peur… Je le confie à vos soins... » Elle se retira avant que la championne puisse penser à répondre.

Le Duc Florian n’avait pas répondu, il était pourtant dans la pièce lorsque l’Orlésienne entra. Il était semblait-il absorbé par quelque chose qu’il voyait par la fenêtre et semblait en proie à une concentration intense. Il marmonnait quelque chose de rythmique mais qui ne semblait à première vue pas avoir de sens, tout en faisait des amorces de mouvement comme pour compter sur ses doigts.

Si les paroles de Béatrix n’attirèrent aucunement son attention, le grattement de la plume, lui le fit. Son visage se troubla et il tourna la tête vers le bureau d’un air un peu déboussolé. Il vint au bureau sans vraiment remarquer que quelqu’un était là et s’assit à sa place habituel, sans un grand fauteuil recouvert de velours. Il ne regarda pas le papier laissé par la jeune femme mais en prit un autre et griffonna dessus.

« Castelnaud, Citadelle de Rivesaigue, Tour d’Anjony, Hotel de Bargues... »

C’était la liste des châteaux et places fortes de son duché, par ordre d’importance stratégique et militaire. Il se mit à se ronger l’ongle du pouce en marmonnant.

- « D’abord… d’abord Benoire… il faut faire tomber Benoir … il faut que je le dise à Béatrix… d’abord Benoir… puis…. Argh Castelnaud… Rivesaigue… Anjony… Bargues... »

Son regard tomba sur la tasse de thé et soudainement, il se saisit d’un presse papier en verre ouvragé et le jeta de toute ses forces dans sa direction, frôlant Béatrix au passage dans le geste de son bras. Se faisant il se leva et commença à mettre le bazar sur son bureau frénétiquement.

- « Il n’y a pas de fantomes … ahahah…. Pas de fantomes… JE NE VOUS LAISSERAI PAS ME PRENDRE MON DUCHE !!!! »


Jeu 20 Juin 2019 - 2:26

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La Force ou la Ruse


Un profond soupire traversa les lèvres de Béatrix lorsqu’elle réalisa que Florian ignorait sa présence, qu’il ne la voyait même pas. C’était donc vrai, il était irrécupérable … Et aucune trace d’empoisonnement. Toutefois, il restait très utile et elle pouvait encore l’utiliser pour sa cause. Elle jeta un coup d’œil sur ce que le Duc écrivait frénétiquement, mais malheureusement, elle ne pouvait pas évaluer ses qualités de stratège. Béatrix n’avait ni le temps, ni les effectifs pour faire une conquête totale du Duché. Cela devait se finir ce soir en tranchant la tête du serpent.

Elle réfléchissait à ses prochaines actions, évaluant ce qui lui restait. Avec Florian en moins, elle n’avait que l’infiltration ou l’écoute pour lui donner quoi que ce soit, mais elle n’était du tout disposer à ce genre d’activité. Ses cartes étaient donc peu nombreuses, malgré tout, il y ava- Le fil de ses pensées s’interrompirent lorsque Florian passa à un cheveu de la frapper au visage tandis qu’il lançait un presse-papier sur le thé qu’elle était supposée lui faire boire. Tant pis, elle n’avait pas l’intention d’essayer de toute façon. Ne voyant pas l’intérêt de rester là plus longtemps, elle se saisit d’une autre plume et écrivit à l’endos de son premier message, glissant le bout de parchemin dans sa manche. Puis, la Championne prit un autre bout de parchemin pour écrire un deuxième message à l’intention de Florian, glissa doucement ce papier-là entre les deux mains de l’homme frénétiquement accroché au bureau et sortit de la pièce comme un fantôme.

Ayant mémorisé tous les chemins qu’elle avait emprunté depuis son arrivée à Castelnaud, Béatrix retourna voir ses soldats. Pour l’instant, la diplomatie était terminée. C’était risqué, elle ne pouvait pas garder un œil sur Arnault, mais la Dame avait ses propres schémas à préparer. Selon elle, les probabilités qu’il prépare son assassinat étaient faibles. Quoi que … Elle allait garder l’œil ouvert. Une fois arrivée au baraquement, elle serra chaleureusement l’avant-bras de son capitaine, lui glissant le message par la même occasion en toute discrétion. Elle appuya bien son regard nuageux dans le sien pour lui faire comprendre l’important du contenu. Cette fraction de seconde passée, elle rejoignit le reste de ses hommes en observant les soldats du Duché, cherchant un signe de leur haine ou un hochement de tête montrant leur soutien. Elle passa du temps avec eux jusqu’à ce que le dîner soit prêt. Elle retourna vers l’endroit où il se déroulerait comme si rien n’était. La guerrière allait laisser la situation évoluer légèrement avant de jouer sa dernière main.

Note pour Florian :





Si vous voulez ma main, je n'ai qu'une seule condition. Laissez-moi parler ce soir sans vous interposer. Faites-moi confiance.

Béatrix




Note pour le capitaine :





arrangez-vous pour que les arbalétriers puissent infiltrer le dîner armé. Qu'ils tirent lorsque je dirai : Tempête. Intervenez seulement si vous entendez une bataille générale, on ne touche pas les innocents.




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