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Mar 19 Mar 2019 - 22:27

Anonymous
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Let us Dance


Six ans… Il y avait six ans de cela, Allegra était dans le sud, quelque part à Ferelden ou à Orlais, avec son clan. Elle avait voyagé des semaines entières pour rencontrer le reste de son peuple et elle avait peut-être croisé Siha. Peut-être avait elle joué avec Rasdir, ou démontré ses prouesses au tir à l’arc à Jillian. Cela fermait dans son esprit la possibilité d’amener Allegra chez les Bellanaris, même temporairement. Il n’y avait aucun moyen pour qu’il puisse cacher leur lien de parenté. Il se pouvait bien sûr qu’elle ne lui ressemble plus de manière aussi flagrante que lorsqu’elle était petite, mais si Rinna avait dit vrai alors elle avait au moins ses yeux et si la rumeur se répandait parmi les Dalatiens qu’il avait une fille…. Non… il fallait qu’il la garde loin des siens si jamais il venait à s’occuper de son cas… Il était de plus en plus tenté de laisser Wulf s’occuper d’elle…

- « Aveva undici anni... »

Il fallait qu’il arrête de trop penser à Allegra, cette gamine était une étrangère, le fait qu’elle soit de son sang ne les liait pas plus qu’avec aucun autre enfant illégitime qu’il aurait pu avoir -et soyons sérieux il se pouvait tout à fait qu’il en ait quelques autres qui traînent à travers Thedas- Le fait qu’elle soit la fille de Rinna faisait qu’il se souciait de sa sécurité, en mémoire de sa mère… Mais il ne devait pas s’impliquer émotionnellement où ce serait la catastrophe. Il décida de ne pas continuer à poser de questions, son imagination travaillait déjà suffisamment toute seule. Autant se concentrer sur les perditions en forêt.

- « Ah, mais c’est un style de vie, Diletto. Si tu savais le nombre de fois où le fait de sourire à une situation potentiellement désastreuse m’a sauvé la vie ! Non pas qu’être amené devant toi en face partie, j’étais assez confiant dans mon intuition que ma vue ne te déplairait pas de trop. Jillian fait de très bons nœuds d’ailleurs, mais la prochaine fois j’apprécierai qu’elle évite de presser le nerf radial, cela peut-être handicapant de perdre ses mains pour quelqu’un de mon acabit, dans plus d’une situation. Quant à ma tête, il paraît que lorsque l’on est fou on ne s’en rend pas compte alors j’ai arrêté de me poser la question. »

Il accompagna sa dernière déclaration d’un clin d’oeil malicieux. Le regards de Siha lorsqu’il parla des faiblesses de certaines personnes lui arracha un sourire. Ah ça … pour une faiblesse, il en tenait une bonne devant les yeux à l’instant même. L’archiviste savait y faire pour lui donner l’envie de faire fit des convenances… Le désir qu’il provoquait en lui en le regardant de façon aussi directe, ses yeux plantés en lui comme dans une cible.

- « Je choisis mes contrats en fonction de ce qui m’intéresse, de ce qui attise ma curiosité. Un contrat avec un archiviste dalatien sortait suffisamment de l’ordinaire pour mériter une attention particulière. »

Le visage de Siha lorsqu’il se retrouva trempé jusqu’aux os valait son pesant d’or. Si Zevran devait mourir d’hypothermie après sa plaisanterie alors soit, il acceptait son châtiment. La tunique qui couvrait le corps du dalatien s’alourdissait de secondes en secondes, collant à son corps d’albâtre, à ses lignes élancées et laissant voir par endroit sa peau en transparence. Ce qu’il ne donnerait pas pour pouvoir lécher les gouttes d’eaux qui coulaient sur …. Et le sol s’échappa sous ses pieds alors qu’il était pris dans ses rêveries érotiques. Pris dans sa contemplation, il n’avait pas remarqué le sourire suspect et l’aura sournoise qui avaient enveloppé Siha pendant un instant. Cela avait scellé son destin.

Projeté dans la rivière, crachotant mais riant toujours, il tenta tant bien que mal de se relever mais Sa botte glissa sur une pierre polie par la rivière et le seul effet que cela eut, fut celui de le faire tomber un peu plus loin, sa t^te passant quelques secondes sous les flots d’eau claire avant de ressortir. Assis, il entreprit de limiter les dégâts en détachant ses cheveux qui dégoulinèrent dans une cascade blonde jusque sur ses omoplates.

- « Tu apprendras que les robes me vont à merveille ! Si j’avais su que c’était ce que tu voulais, j’en aurais fait la démonstration plus tôt. »

Il ne s’inquiétait pas tellement de ses changes, il avait ce qu’il lui fallait dans ses baluchons, à condition que sa monture le laisse les récupérer. Se relevant avec prudence il se remit sur ses pieds et revint près de la rive avec un sourire vainqueur. Siha n’était pas le seul dont les vêtements se montrait à présent … révélateurs. Et ceux de Zevran n’étaient pas faits des matériaux épais et resistants que confectionnent les dalatiens. Il dénoua les boucles de sa tunique noire et l’accrocha négligemment à un arbre pour la faire sécher. L’habit ne couvrant plus la chemise de lin d’un vert tendre et son pantalon de cuir retourné, ces deux pièces de vêtements à présent imbibées ne laissaient presque plus rien à l’imagination. Evidemment, il se tourna vers Siha avec un sourire satisfait.

- « La vue te plait ? »

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Lun 29 Avr 2019 - 14:26

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Jillian avait le don d'être un des membres les plus zélés mais paradoxalement des plus turbulents du clan Bellanaris. Sans doute intérieurement brûlait-elle encore de faire ses preuves aux yeux de ses semblables, même si tous avaient déjà mis de côté le fait qu'elle soit née dans un bas-cloître orlésien. Pour ces raisons et d'autres demeurant inexpliquées, composer avec son obstination pouvait parfois devenir un casse-tête pour Siha. Le lien affectif s'était tissé petit à petit, à pas hésitants et mesurés, au gré incertain où les barrières défensives étaient lentement baissées... Et parfois la meilleure façon d'obtenir gain de cause était encore de contourner le problème.

« La connaissant je pourrais parier qu'elle l'a fait exprès... et je ne réussirais qu'à la braquer en lui demandant de faire les choses autrement. Alors ne pourrais-tu pas simplement éviter de t'attirer ses foudres la prochaine fois ? »


Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que Zevran avait des habitudes pour le moins singulières, et c'était même un peu inquiétant qu'il vive l'expérience de captivité avec autant de légèreté. D'autre part la provocation était pour lui un outil de jeu comme de test, et bien que des gens comme Jillian ne puissent pas vraiment comprendre son manège, quelque part ils finissaient par participer bien malgré eux.
C'était pour le moins intéressant à observer quand on parvenait à sagement rester en retrait. Du moins quand c'était possible... car l'antivan aimait faire en sorte que ce ne soit pas le cas. Preuve en fut le bain forcé qui lui glaça le sang, plus par son culot que par la température.

À deux doigts de sauter à nouveau pour aider le blond après sa glissade, il fut au moins rassuré de voir qu'il n'avait rien. Son cœur avait sauté un battement à la pensée qu'il ne sache pas nager, et il lui fallut quelques secondes à faire semblant de protester pour se remettre. Balançant la tête de droite à gauche d'un soupir, l'archiviste déplora ainsi l'état de sa tenue qui, quoique poussiéreuse, n'avait pas mérité pareil traitement. Retenant à peine un petit sourire de victoire une fois la frayeur passée, le mage semblait enfin satisfait.  
Néanmoins son humeur revancharde tenait plus de l'amusement enfantin que du réel ressentiment, ce qui à vrai dire n'était que justice. Combien de fois n'avait-il pas joué ce genre de tours à Rasdir ou ses autres proches ? Assez pour les rendre suspicieux dès qu'ils devaient s'approcher de l'eau avec lui dans les parages.

Avec les années il avait récolté un large éventail de réactions... Et pourtant...  aucun d'eux ne se mouvait avec cette paresse de danseur se donnant en spectacle, comme si un tel plongeon était dans ses plans depuis le début. Il était charmant et il le savait... Toutefois les fanfaronnades sur sa nouvelle garde robe ne pouvaient pas cacher la chair de poule sur sa peau halée, ni les tremblements involontaires qui agitaient ses membres. Cette andouille serait frigorifiée avant d'avoir compris ce qui lui arrivait si quelqu'un ne lui inculquait pas un peu de bon sens. Et non, décidément cet homme n'avait vraiment honte de rien, pas même de la tentante et indécente transparence de ses propres habits.

« Tu dis ça parce que tu ne connais pas encore les goûts d'Isehra. Je t'assure que bientôt tu feras moins le malin... »


Malgré sa secrète frustration Siha refusa de s'avouer vaincu et évita la vue en déglutissant l'air de rien, la gorge sèche. À son tour il retira sa tunique avec un peu plus d'énergie que nécessaire, le poids de l'eau n'aidant pas non plus à se dépatouiller du tissu. Renversant son haut sur une pierre pour laisser sécher, il tordit les pans de sa chemise blanche, puis finit par lâcher un grand soupir de dépit et la retirer aussi. La peau pâle de son dos sembla presque miroiter faiblement sous les pâles rayons du soleil.
Des bandages entouraient son torse traversé en diagonale de profondes cicatrices anciennes, ainsi que d'une autre blessure verticale encore relativement fraîche, quoique beaucoup moins grave. Si la première avait failli lui coûter la vie, la seconde lui causerait juste de l'inconfort pendant un temps. De plus heureusement aucun sillon ensanglanté n'était visible, ce qui au moins lui épargnerait un autre sermon de la part de Kytha.

Se retournant pour récupérer les seaux désormais pleins, il les posa nonchalamment près de la rive et croisa les bras sur son ventre, appuyé sur un énorme caillou, les chevilles croisées l'une sur l'autre. Un sourire insolent plissa ses lèvres tandis qu'il répondit à la question de son complice en faisant mine de ne pas avoir compris de quoi il parlait. Ses yeux vagabondaient pourtant sur les nombreux tatouages dont les contours ne lui étaient plus si étrangers suite à la mission au Lanterne Rouge, ainsi que les courbes qu'il faisait en sorte de flatter à chaque geste.

« Oui j'ai toujours aimé me détendre près du ruisseau, surtout pour peindre ou étudier. Le bruit de l'eau est apaisant, la vue sur les Tombes est très jolie depuis les hauteurs, et globalement c'est un bel endroit pour se recueillir à l'écart du groupe. »

Le toisant à distance, il s'arma des mêmes outils et l'observa en se mordillant la lèvre. Combien de temps tiendrait-il encore avant de claquer des dents et demander miséricorde ? Confortablement installé, Siha ne donnait pas le moindre signe d'être gêné par la fraîcheur ambiante. Et cela au moins, n'était pas du jeu d'acteurs. Il pourrait bien rester là toute la journée, nu comme un ver, qu'il ne serait pas troublé par le froid. Mais sans doute les voyages dans les Dorsales de Givre et autres Emprises du Lion l'avaient-il conditionné à s'adapter comme un caméléon...

« Mais la vue t'est plus étrangère qu'à moi. Tu es après tout le visiteur venu de loin pour des raisons obscures, alors c'est plutôt à toi de me dire ce que tu en penses. »

Mer 1 Mai 2019 - 0:39

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Let us Dance


Le rire qui s’échappa des lèvres ourlées de Zevran était une réponse en elle-même, non il ne pouvait pas éviter de s’attirer les foudres de qui que ce soit. Surtout pas des gens comme Jillian qui étaient faciles et amusants à provoquer. Et encore moins les gens comme Sehariel qu’il n’avait même pas besoin de provoquer.

- « Je ne fais pas de promesses que je ne peux pas tenir, Diletto. Je suis insupportable, ça fait partie de mes charmes. »

Il se fendit d’un clin d’oeil malicieux alors qu’il sortait de l’eau. Évidemment qu’il faisait un spectacle de sa sortie de l’eau. Il n’avait pas la fausse modestie de certains quand à sa stature, il n’était peut-être pas le plus impressionnant des hommes ou des elfes en terme de taille ou de carrure, mais il exerçait un métier où il était à la fois nécessaire d’avoir une excellente agilité, une souplesse de chat et une force honorable. Son corps il l’entretenait avec soin, ses entraînements, qu’il avait gardé de son temps chez les corbeaux, l’avait sculpté au fil des années. Et si l’Antivan savait apprécier nombre de formes chez les autres, il savait également apprécier les siennes.

Sous le lin l’encre qui décorait sa peau ressortait en transparence, révélant à nouveau l’arbre composite que formait les ailes, les dagues et les racines qui couvraient son dos et ses épaules. Il prit le bas de sa chemise et la fit passer par dessus sa tête, il sécherait plus vite sans elle et donc se réchaufferait plus vite également… et accessoirement si cela pouvait donner des idées à Siha…. c’était tout bénéf…. Il l’accrocha à la branche avec le reste et se tourna pour observer l’Archiviste. Le sourire que le brun affichait à l’instant signifiait clairement que le jeu du chat et de la souris était de nouveau en route.

Il ne fut pas déçu en se voyant exclu de la « vue » au profit du paysage. Mais il pouvait travailler avec l’image invoquée par le dalatien. Il s’approcha de lui, une lueur d’amusement dans les yeux, un sourire chafouin et le ton badin.

- « Oui j’imagine que le bruit et la foule sont parfois difficile à supporter, on a tous besoin d’endroits plus intimes pour se laisser aller … » Il leva la main vers le visage du nomade et prit une mèche de ces cheveux interminables pour les porter à ses lèvres et les embrasser. « Je pense que ce ruisseau révèle des aspects du paysage des Tombes qui me plaisent de plus en plus…. Et peut-être, maintenant que nous sommes en sécurité accepteras tu …. » Son autre main remonta du bout des doigts le long de la cuisse puis de la hanche de Siha avant de se poser délicatement sur sa taille. « ...De me servir de guide... »

Il s’écarta malgré l’envie brûlante d’embrasser la peau de l’autre elfe à travers sa tunique humide. Et ramassa les seaux qu’il avait pris avec lui en suivant Siha.

- « Mais je crois que les Hahls doivent avoir soif et puis tu as du pain sur la planche ce soir, nous parlerons de tourisme plus tard… D’autant que je vais finir par tomber malade si on reste là sans bouger alors faisons d’une pierre deux coups. Autant que je mette une tunique propre une fois qu’on aura fini de patauger dans la boue. »

Il s’inclina bien bas, tellement bas que s’en était comique, afin d’encourager Siha à lui montrer le chemin. Oui il fallait définitivement qu’ils parlent de leur attirance l’un pour l’autre. Zevran n’était pas du genre à mettre la pression à ses amants, généralement s’il était insistant c’était précisément parce qu’il savait que rien ne se passerait et qu’il s’en servait pour être agaçant.

Mais les semaines passaient et l’attraction était forte entre lui et Siha… le feu du désir commençait à devenir difficile à ignorer, il fallait qu’il sache si oui ou non les choses avaient une chance de se concrétiser avec lui. Si ce n’était pas le cas, tant pis, il ferait avec. Il serait déçu bien sûr – qui ne le serait pas – mais il se ferait une raison. Si les choses suivaient leur cours mais que Siha n’était simplement pas assez à l’aise pour partager ce genre d’intimité avec lui, alors il saurait attendre. Après tout ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps et Zevran était encore loin de connaître les limites imposées à Siha par sa culture et sa personnalité.

Il savait néanmoins choisir son moment, et aujourd’hui n’était pas le jour pour cette conversation. Ou en tout cas s’il y avait de la place pour cette conversation, ce n’était ni maintenant alors que Siha devait accomplir ses corvées ni ce soir si la Hahl mettait bas. Il attendrait donc de pouvoir parler à un Siha seul et disponible pour aborder le nouveau le sujet.
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Lun 13 Mai 2019 - 19:59

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Pendant un instant de fou mirage Siha avait imaginé voir Zevran désarmé ou au moins un peu déstabilisé par ce petit jeu de provocation, néanmoins il fallait bien avouer que c'était fort naïf de sa part. Bien sûr il en fallait beaucoup pour perturber l'assassin, qui dans sa carrière comme ses aventures intimes avait dû voir plus de fantaisies en un an que le dalatien n'en verrait toute sa vie. Par ailleurs il ne semblait pas non plus se désintéresser suite à ce qui lui était donné de voir, ce qui était au moins aussi étonnant que son flegme.
Mi hypnotisé, mi surpris, l'archiviste se laissa faire et le regarda embrasser ses mèches sombres dans un geste qui lui rappelait leur passage à Fort Bastel. Pour le meilleur et pour le pire les images lui revinrent aussi vivement qu'une peinture mouvante, ce qui plus que le contact lui-même fit monter un peu de rouge à ses joues. Cela dit il refusa de se noyer la vague d'embarras et de chaleur et soutint l'intensité de son regard.

« Peut-être. Les Tombes sont un territoire difficile et parfois ingrat, on ne découvre leur vrai visage qu'en s'armant de temps et de patience. » Levant une main en retour, Siha la posa au croisement de sa gorge et sa nuque de l'antivan, juste en dessous de son oreille. Le pouls battant fort sous ses doigts lui arracha un sourire. « Et puis j'aime voyager et apprendre, moi aussi.. »

Baissant le regard pour lui faire face, le mage semblait un peu amusé, à la fois par la situation et la drôle de conversation qu'ils menaient à l'instant. Et vérité soit dite, malgré les tribulations et autres contretemps, cet homme contradictoire et sentimentalement farouche continuait d'éveiller sa curiosité chaque minute un peu plus. C'était devenu indépendant de sa volonté et une lubie bien hasardeuse... qui lui faisait presque oublier qu'ils pouvaient être surpris à tout instant. Ravalant l'envie de lui voler un baiser, Siha repoussa sa lourde natte sur le côté et expira lentement.

« C'est vrai. Je m'en voudrais de laisser mon invité tomber malade, même si j'avoue que c'est un peu tentant de lui apprendre une leçon ou deux. »

Il lui réserva un regard en coin et haussa un sourcil, appréciant la vue au moins autant que l'idée de voir l'impudent payer le prix de sa farce. Néanmoins il n'avait pas tort dans les faits. Les hahls n'allaient pas se servir à boire tout seuls, et puis ses petits penchants sadiques allaient perdre tout leur intérêt si Zevran devenait souffrant. Haussant les épaules comme pour dédramatiser et se convaincre du bien fondé de cette décision, le brun laissa ses habits à sécher et empoigna ses seaux pleins.
Remontant la colline en direction de l'avant-camp, il se demanda combien de temps encore il pourrait accueillir un étranger sans qu'il en apprenne plus qu'il ne le devrait. Un ombre inquiète traversa ses yeux ambrés, avant de rapidement s'évanouir derrière une expression plus neutre. Autant ne pas y penser pour le moment et profiter de l'instant tant que c'était encore possible sans grandes conséquences...

« Tu as sûrement fait un long trajet, j'imagine que tu as faim ? »

Agilement il pressa le pas en direction de l'enclos malgré l'inconfort de ses bottes trempées, menant Zevran vers la partie ouest de l'Aravel. Bien sûr plusieurs regards interloqués suivirent ses mouvements -et son manque de vêtements- mais personne n'osa encore poser des questions. Après tout ce n'était ni la première ni la dernière excentricité du genre. En tout cas Siha profita pour faire et à une adolescente aux cheveux sombres, puis lui glisser quelques mots discrètement. Cette dernière s'éclipsa en direction des tentes avec un petit sourire mutin, les laissant à nouveau seuls.

C'était difficile de lancer un sujet en zigzaguant entre les sujets épineux qui avaient semblé peser au nordique un peu plus tôt. Finalement c'était presque un peu troublant de constater à quel point leurs univers étaient diamétralement opposés, ce qui ne rendait pas la création de ponts très aisée. Alors au lieu de creuser là où il n'était pas le bienvenu ou discuter de sujets métaphysiques pour lesquels il n'aurait sûrement aucun intérêt ; Siha lui parla de la vie du clan, des banalités des diverses tâches aux choses plus 'exotiques' aux yeux d'un citadin.

« Normalement ils sont tous en liberté, mais avec les naissances à venir des mesures de sécurité ont été prises. L'enclos est destiné à tenir les prédateurs à distance et non pas à enfermer les hahls dans une cage. Nous les considérons comme des membres du clan à part entière. Chacun a son nom, son rôle, son caractère, sa liberté. »

À nouveau dans son élément, Siha avait sauté de l'autre côté et continuait de discuter en versant l'eau fraîche sous le museau de plusieurs animaux qui s'étaient aussitôt approchés. Fort heureusement la tâche ne fut pas longue, alors il la donna pour terminée après avoir pris le temps d'observer l'état d'Ankhil, la femelle au ventre rond qui ne cessait de le fixer depuis le coin le plus reculé des lieux. Visiblement la présence d'un inconnu ne lui suscitait que méfiance, mais étant donné son tempérament et son état de vulnérabilité, ce n'était guère surprenant. En comparaison ses congénères allaient et venaient paisiblement, relativement indifférents à l'agitation des poireaux volants et autres péripéties.
L'archiviste lui flatta les flancs et les bois, dans une tentative de la rassurer. Lui glissant quelques mots en dalatien il lui parlait doucement comme un enfant ou une vieille amie que l'on berce, plutôt qu'avec la condescendance intéressée dont utilisaient les shems. Se tournant vers Zevran il enjamba à nouveau la barrière et sourit. Ce rôle d'éleveur lui apportait toujours une satisfaction et une tranquillité incomparables.

« Ne le prends pas personnellement, Ankhil a toujours été un peu timide... et la fatigue du poids supplémentaire n'arrange rien à son humeur. Mais cela devrait être bientôt terminé. Encore quelques jours tout au plus et le clan grandira à nouveau. Deux petits, d'après mes prévisions. »

« Erelan, voici. »

La jeune fille était revenue avec une épaisse serviette ainsi qu'une tunique propre, qu'elle lui tendit gentiment. Néanmoins si Siha les accepta pour la laisser vaquer à ses occupations, ce ne fut que pour mieux les passer à Zevran, retenant seulement l'habit le temps qu'il finisse de se sécher.

« Ce sera plus confortable de te changer dans ma tente, mais je me suis dit que tu devrais te réchauffer avant de prendre froid. Allez viens, c'est pas bien loin. »

Pas franchement pressé de se couvrir à son tour, l'archiviste était plus curieux de voir à quoi ressemblerait le mercenaire dans une chemise bien trop grande pour lui, qu'il n'était préoccupé par sa propre tenue. Et puis si voir les courbes de son hôte exposées au grand jour avait un je ne sais quoi d'irrésistiblement séducteur, il valait mieux éviter de faire plus de vagues auprès du clan suite à l'explosive rencontre avec Sehariel et Jillian. Mais en attendant, il n'était pas interdit de profiter un peu du paysage, surtout au vu du plongeon que cela lui avait coûté...

Lun 20 Mai 2019 - 13:49

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Un jour Zevran prendrait sur lui de faire passer à Siha cette habitude de se dévaloriser dès qu’il en avait l’occasion, mais aujourd’hui il laisserait filer…. Enfin presque… Il ne voyait pas ce qui aurait pû rendre « ingrat » le corps du dalatien, et certes le corps était un vecteur de l’acte sexuel mais s’il en était la seule motivation cela n’avait souvent que peux d’intérêt…. d’un autre côté il avait bien entendu la demande qui semblait filtrer de ses mots. Du temps. Cela il en avait à revendre, ce n’était pas un problème.

- « Il n’y a de territoire ingrat qu’aux yeux de ceux qui ne savent pas en découvrir les richesses, et je peux être un voyageur patient lorsque le trajet nécessite quelques détours. J’ai toujours entendu dire que le voyage était aussi important que l’arrivée. Et si tu aimes voyager…. Tu es le bienvenu sur mes terres quand tu le désires. »

Ils prirent la route vers l’enclos des Hahls sous le rire du nordiste, qui n’avait pas manqué le regard que lui avait lancé l’archiviste. Après Fort Bastel, il s’était demandé si un mur s’était finalement dressé entre eux. Il n’avait pas pour habitude de laisser les différents aspects de sa vie se mélanger. Eut-il fait équipe avec n’importe qui d’autre, jamais il n’aurait couru jusqu’à Wulf pour protection, jamais encore il n’avait emmené un commanditaire en mission, et s’il distribuait son nom à tout va, il était rare que les gens réalisent qui il était… Il était aussi la seconde personne à savoir en partie pour Rinna… mais l’ambiance de leur nuit à Fort Bastel avait été très différente de toutes leurs autres rencontres.

- «  C’est optimiste à toi de croire que j’apprends quoi que ce soit de mes ratés ! » commenta-t-il en riant toujours.  « Et ne t’inquiète pas pour moi, je n’ai pas attendu d’arriver pour manger, tout va bien pour moi. »

Les regards interrogateurs ne gênèrent pas Zevran outre mesure, il était habitué à se sentir observé en général, que le sentiment soit réel ou fictif, et puis il comprenait la curiosité des dalatiens. Lui même était toujours assez curieux lorsqu’il avait la chance d’approcher leur peuple, celui qui aurait pu être le sien si sa mère n’avait pas croulé sous les dettes après la mort de son mari citadin… Il s’était souvent demandé quel genre de personne il aurait été s’il avait été élevé à l’ombre des aravels au lieu de celle des prostitués et des Corbeaux. Il n’aurait probablement jamais la réponse, mais cela n’était pas si grave. Il se contentait d’être plus ou moins accepté dans le paysage lorsqu’il le pouvait.

Arrivé à l’enclos des Hahls, Zevran s’immobilsa à une distance respectueuse pour ne pas effrayer ces animaux qu’il n’avait jamais vraiment eut l’occasion de voir de prêt. On ne lui avait jamais fait assez confiance pour le laisser s’approcher et de toute façon il ne s’était jamais senti digne de le faire. Il passa les seaux à Siha par dessus la barrière derrière laquelle il resta. Ce n’était pas la peine de créer un mouvement de panique surtout si les femelles gestantes étaient au milieu du troupeau et sans possibilité de s’échapper. Il écouta les explications de Siha avec attention et sourit, lorsqu’il lui parla d’Ankhil.

- « Je la comprends. » dit-il, les bras croisés sur la barrière. « Je serai inquiète aussi si je voyais un inconnu s’approcher de moi alors que je suis vulnérable. La fuite ne serait pas aisée avec deux poids supplémentaires à emporter s’il était une menace. »

Une jeune fille arriva avec avec une serviette et des vêtements, elle les donna à Siha qui tendit ensuite la serviette à Zevran. Amusé, il la prit et se sécha assez pour pouvoir enfiler la tunique, qu’il prit et enfila sans attendre d’être dans la tente. Le tissu n’était pas aussi fin que ceux auxquels il était habitué mais il était chaud et une fois enfilée, l’antiva entreprit de se sécher les cheveux. La chemise était en effet bien trop grande pour lui mais il défit l’étoffe qui servait de ceinture à son pantalon et s’en servit pour ajuster la tunique à la taille et ne pas simplement la laisser pendre comme un rideau. C’était une sensation assez étrange d’être un peu à l’étroit dans les manches mais d’avoir autant de tissu flottant autour des hanches.

La vue de la tente apporta une bonne nouvelle, quelqu’un avait réussi à maitriser sa jument suffisamment longtemps pour lui décharger ses affaires. Son sac de voyage était posé à côté de la tente de Siha. Il le prit en suivant l’archiviste sous l’abri de toile. Aussitôt entré il quitta ses bottes et son pantalon, la tunique gardant la scène chaste malgré son absence de sous vêtements. Il enfila un de ses propres pantalons et enfila des bottines plus légères mais garda la chemise de Siha sur son dos.

- « Est ce que ça t’embête si je garde ça pour le moment ? Je crains de ne pas avoir grand-chose qui puisse convenir, il ne fait pas assez froid pour sortir les fourrures et je doute que mon costume de danse fasse une grande différence avec tout à l’heure quand j’étais torse nu. »

Il laissa le reste de ses affaires trempées dans un coin pour qu’elles sèches et s’approcha de Siha avec un sourire malicieux avant de poser une main sur la hanche du dalatien et de remonter contre son flanc en une douce caresse.

- « Je ne suis pas le seul qui devrait se changer avant d’attraper froid… Souhaites-tu que je te laisse un peu d’intimité ? Ou bien puis-je rester regarder le paysage changer de saison ? »
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Mar 4 Juin 2019 - 17:52

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Siha se contenta de sourire légèrement aux mots de l'antivan, se voyant mal gâcher le moment ou renchérir une couche sur leur dialogue imagé. Dans tous les cas Zevran avait une fois de plus le don de flirter avec les diverses limites sans nécessairement les franchir, comme si c'était devenu un art à part entière. Il serpentait avec amusement entre la bienséance et la provocation, zigzaguait entre séduction et liberté. Parfois il devenait difficile de lire entre les lignes et ne pas être tenté d'y voir plus que de raison, mais là encore... sans doute n'était-ce qu'un jeu d'enfants pour quelqu'un d'aussi versé dans les choses de l'amour.

Zieutant l'assassin du coin de l'oeil -plus par curiosité que manque de confiance- l'archiviste s'était remis à sa tâche dès qu'il fut rassuré sur les besoins de son visiteur. Une fois ses vieilles inquiétude d'hôte apaisées, il ne put néanmoins s'empêcher d'être surpris par la considération de Zevran envers les animaux. Ce n'est pas qu'il le catégorise comme un monstre uniquement capable de cruauté et indifférence, après tout son personnage avait pris du relief et des nuances depuis un moment déjà. Seulement tout le monde n'avait pas la même sensibilité ou empathie, en particulier les citadins rarement en contact avec les bêtes.

Alors qu'il terminait de laver une mangeoire, Siha leva les yeux avec bienveillance tandis qu'il murmurait un merci en réceptionnant les seaux. Plus que le coup de main, c'était ouvrir la porte de son quotidien qui lui faisait un étrange effet, dans un mélange de pudeur et  d'excitation enfantine. Et de fait à l'image de leur séjour à Fort Bastel, il lui faudrait sûrement plusieurs jours avant de voir clair dans ses sentiments contradictoires. Mais pour l'heure... le mage ne voulait pas se poser plus de questions.
Ouvrant la marche en direction de sa tente, il ne fut ni surpris ni choqué que leur invité le plus régulier le rejoigne sans tarder. De fait partager le même espace avec ce dernier était devenue une apaisante habitude, ne fusse que pour être certain qu'il évite des altercations avec Sehariel ou d'autres ennuis du genre. Rerfermant l'espace pour leur permettre d'être tranquilles, il expira.

Évitant avec soin l'attrayante vue sous son toit de toile, Siha s'empressa de faire un peu de rangement dans le chaos coloré de sa table de travail, particulièrement encombrée entre des lettres de provenances diverses, et une paire de dessins qui finissaient de sécher entre son matériel de peinture. C'était hélas le contrecoup de recevoir des visites surprise, il finissait toujours par être pris au dépourvu et passer pour un savant excentrique, aux passe-temps saugrenus et chronophages... ce qui n'était pas si loin de la vérité, pour être honnête.
Rangeant les documents en piles plus nettes tout en mettant les correspondances les moins compromettantes en haut, Siha avait pour priorité de rendre les lieux présentables plutôt que d'enfiler des vêtements sec. Par ailleurs subitement arraché à ses pensées, il sursauta visiblement à la question, puis dodelina de la tête avec un air amusé.

« Tu peux la garder le temps de ton séjour, bien sûr. » un sourire mutin monta à ses lèvres fines. « Le pire qui puisse survenir c'est que je te fasse payer une taxe de location. Les temps sont durs, tout ça... »

Son ton ainsi que son geste de main étaient volontairement vagues, marquant la plaisanterie. Car certes le clan ne bénéficiait ni de vin antivan ni de draperies coûteuses, mais ils pouvaient bien accueillir quelques personnes de plus sans que ce cela relève du dilemme. Ce n'était pas dit qu'en sa condition d'homme valide et athlétique Zevran ne soit pas encouragé à mettre la main à la pâte, mais s'il n'avait pas été réticent jusque là, il n'y avait pas de raison que les choses aient changé.

« Et tu sais pour combien de temps j'aurai le plaisir de ta compagnie ? »

C'était un peu difficile de composer avec les aléas de la vie d'un mercenaire, l'expérience le lui avait appris avec Rasdir et ses constantes allées et venues. De plus son statut se décollant de plus en plus de celui de commanditaire -pour quelque chose d'autre quoi que cela puisse être- poser trop de questions indiscrètes revenait à marcher sur des œufs. D'un autre côté outre sa curiosité naturelle grandissante, il lui faudrait avoir au moins un ordre d'idées pour des raisons logistiques. Du moins c'est l'explication la plus logique.
Entreprenant de démêler les fils de sa longue natte, Siha anticipait déjà le casse-tête que ce serait de devoir se coiffer après un plongeon. Glissant une œillade intriguée vers Jade, qui dormait toujours à patounes fermées sur sa couche, dans la plus grande indifférence qui puisse être. Siha rit tout bas. Secouant un peu la tête face au flegme du félin, il ouvrit un coffre en bois et en retira une chemise propre.

Mais à peine eut-il l'occasion d'enfiler les manches que le nordique approcha dans son dos, silencieux et fauve. À le voir ainsi, cheveux mouillés et ses habits sur le dos, on n'aurait jamais pu deviner qu'il n'était pas dalatien, qu'il n'était pas simplement à sa place. Plusieurs scénarios tous plus bizarres et inavouables défilèrent dans son esprit avant que Siha ne réalise vraiment leur proximité retrouvée. Et si c'était réconfortant de retrouver l'odeur de Zevran, sa demande dépourvue de malice avait un je ne sais quoi de déconcertant. Mais après tout combien de temps encore tiendrait-il avec les mensonges par omission ?

« C'est vrai que je devrais changer les bandages... La blessure referme bien mais l'humidité ne fait pas bon ménage avec les cicatrices. »
Il acquiesça dans un roulement maladroit des épaules, peu conscient des informations superflues données dans la foulée.

Ses doigts fins cherchèrent l'épingle qui retenait les bandelettes au niveau de son flanc, faisant à moitié face à son interlocuteur. Sans s'afficher franchement ni se dérober pour autant, Siha déroula le tissu et dévoila la peau pâle de son thorax longiligne, une peau rougie de deux sillons distincts, deux blessures à l'épée. L'une diagonale et encore fraîche, traversait son épaule jusqu'à ses côtes en un trait net. La blessure était propre mais guérissait encore, en une trace rémanente de l'échec de sa mission dans les bas-cloîtres.
D'un autre côté une deuxième plus ancienne et profonde creusait sa petite poitrine presque à la verticale. La cicatrice avait désormais l'air sain, mais on pouvait facilement deviner la gravité d'une taillade qui avait failli lui coûter la vie. Les dents d'une lame rouillée et éraillée avaient mordu la chair de telle sorte que même la magie n'avait pu efficacement l'aider. Le mystère de son torse protégé était percé... il s'agissait autant d'une protection médicale que d'une certaine forme de complexe face à une apparence pour toujours entachée par les engeances. Un rappel d'un deuil bien plus douloureux que le coup d'un hurlock.

« Tu veux bien me passer la boîte métallique avec l'onguent ? Elle doit être quelque part derrière toi. Petite, simple, ronde. »

'archiviste lui indiqua de l'index tout en saisissant de quoi se sécher à son tour. Quelle plaie... il se serait bien passé de devoir faire preuve d'autant de précautions avec quelque chose d'aussi mineur. Néanmoins son entêtement à refuser les soins magiques lui valait d'être sévèrement surveillé au quotidien par Kytha et Sehariel. De quoi se faire des cheveux blancs avec ces deux acharnés.
Se passant une main dans les cheveux, il les ramena en arrière dans une tentative désespérée des les garder sous contrôle. Peine perdue évidemment, ces derniers partirent de tous les côtés telle une crinière noire. Soupirant d'exaspération, il finit par en réveiller Jade qui s'étira en baillant paresseusement avant de s'approcher à petits pas hésitants quand il aperçut Zevran.

« Heureusement même si j'ai pris plus de coups que de raison, l'armure que je portais m'a protégé du pire. Cette fois-ci je devrais en avoir juste pour une paire de semaines de plus avant d'être totalement remis. À croire que les Chevaliers de Célène ne sont rien en comparaison des démons de l'Enclin ! »

Jeu 20 Juin 2019 - 13:58

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La réponse de l’archiviste déclencha un rire chaud et sincère, puis un haussement de sourcil joueur. Une taxe de location hein ? C’était une perche où il ne s’appelait plus Zevran.

- « Je comprends…. j’espère que tu acceptes les paiements en nature, c’est encore ma meilleure monnaie. »

Il lui adressa un clin d’oeil joueur et termina de s’habiller avec entrain. Il ne voyait pas trop pourquoi Siha se fatiguait à ranger. Ce n’était pas comme si Zevran allait se formaliser de son « désordre » d’une part l’antivan n’avait jamais été très organisé lui même et puis il était suffisamment bien élevé pour savoir qu’on n’attend pas de quelqu’un qui vous héberge à l’improviste que sa maison soit prete à vous accueillir… D’autant que même annoncé, il se fichait bien de l’état de la tente de Siha, du moment qu’il était dedans avec lui, il se considérait comme content de son sort.  Il était occupé à nouer ses cheveux en queue de cheval lorsque la question suivante tomba.

- « Ça dépend du temps que tu peux me supporter, » dit-il, toujours joueur « ... mais je pensais rester une semaine. Je saurai me rendre utile pour compenser le poids que je représente pour le clan. »

Prendre Siha dans ses bras, entourer ses hanches de son étreinte, avait quelque chose de plus apaisant et de plus réconfortant que cela aurait du. C’était le geste naturel qui avait suivi sa caresse en voyant l’archiviste s’y perdre. Pas qu’il s’interdisait totalement de trouver ces deux choses au contact de quelqu’un mais son éducation lui faisait toujours ressentir cela comme un danger. Il chassa ces pensées, fruits du baratin enfoncé à coup de marteau dans sa tête par les Corbeaux et embrassa tendrement la peau découverte de l’épaule du dalatien. L ‘évocation de sa blessure fit froncer les sourcils du blond.

- « Tu es toujours blessé ? Ne peux-tu pas utiliser tes pouvoirs de guérison sur toi … même ? »

Mais avant qu’il eut fini sa phrase, le brun s’était tourné, lui faisant presque face et avait défait les bandages qui masquait ses cicatrices…. Et pas seulement ses cicatrices. En y repensant, il y avait eut quelques indices, mais il n’avait jamais pris le temps de les additionner. Le plus flagrant aurait dû être la fois dans cette maison humide, sous la pluie, près du chaudron de soupe, où Siha l’avait plaqué au sol. Son genou était remonté entre les jambes du nomade et il n’avait pas rencontré immédiatement ce qu’il aurait dû atteindre… Mais il n’en avait rien pensé. Les jambes de Siha étaient tellement longues, il s’était simplement dit qu’il n’avait pas levé le genou assez haut… Il restait une multitude de questions cependant. Toutes plus ou moins liées au genre de Siha.

Il ne s’éloigna pas de lui cependant. La main posée sur le flanc du dalatien continua de caresser doucement sa peau pendant que son cerveau faisait défiler toutes les conneries qu’il avait potentiellement faites si Siha n’avait simplement jamais osé lui dire qu’il était une femme…. Et toutes les erreurs à éviter si Siha était bel et bien un homme malgré cette révélation soudaine. Heureusement le mage rebrancha ses neurones en s’adressant à lui à nouveau. Une petite boite ronde et métallique, bien.

Il déposa un nouveau baiser sur l’épaule de son compagnon et alla chercher a boite pour gagner encore quelques secondes de réflexion. Il ne savait pas trop comment poser la question qui lui brûlait les lèvres. Il revint avec ladite boite et laissa Siha finir de parler pour ne rien dire – probablement était-il nerveux de sa réaction- avant de saisir son visage et de l’embrasser passionnément. Une fois à court de souffle seulement le laissa-t-il se libérer de son étreinte et se remit-il à parler, un sourire affectueux aux lèvres.

- « Apparemment tu n’as pas l’intention d’en parler alors je me contenterai d’une seule question, parce qu’elle me semble nécessaire.  Ai-je été un imbécile pendant tout ce temps en te considérant comme un homme et tu n’as rien osé me dire ou bien étais-je dans le vrai et je ne change rien à ma façon de m’adresser à toi ? »

Ses mains trouvèrent celles de Siha et ses doigts s’entremêlèrent aux siens autour de la fraîcheur de la boite de métal.

- « Quoi qu’il en soit… Tu es magnifique, j’aimerais que tu me laisses m’occuper de tes soins… si ça ne te mets pas mal à l’aise. »

Lasa ar’an alas’nira [SMJ - PV Siha] - Page 3 Latest?cb=20150523145513

Lun 8 Juil 2019 - 16:14

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La réponse prévisible de Zevran lui valut un roulement des yeux et un soupir, tellement ce fut attendu. Néanmoins les plaisanteries et autres mimiques familières lui apportaient un certain réconfort, un terrain connu dans lequel il pouvait se retrouver libéré de toute pression. Ou presque, car la tension qui régnait entre eux avait beau être silencieuse, elle était bien réelle.
Acquiesçant simplement pour concéder implicitement la durée de son séjour, Siha semblait étonnamment insouciant sur ce sujet ; en dépit des critiques et autres crises de nerfs qui lui vaudraient peut-être de subir une douche végétale à son tour. Après tout ce ne serait ni la première ni la dernière décision égoïste prise ces derniers mois. Ce serait une simple récompense pour tous les sacrifices faits sur la même période, ou du moins c'est ce qu'il aimait penser pour chasser la culpabilité.

« Ne t'en fais pas trop pour ça, Rasdir saura t'entraîner dans son sillage et éviter que tu t'ennuies. »


Sa peau nue réagit instantanément au baiser électrisant et si sa bouche contint une faible protestation, la chair de poule le trahit. Enroulant les bandelettes autour de ses mains caleuses, le mage s'occupait comme il pouvait afin de chasser la nervosité qui se glissait insidieusement dans son ventre serré.

« C'est presque guéri et de toute façon la blessure n'était pas assez sérieuse pour justifier une intervention magique. Mon énergie est nécessaire pour des cas bien plus urgents. »

Sa voix était un vague murmure, son esprit vagabondant vers tous les réfugiés secrètement accueillis à Varethan. En conséquence de son échec bien des gens avaient perdu leur foyer et leurs proches, aussi quel droit avait-il de se voir comme la priorité après les avoir privés de Demetri ? Un sourire auto-dérisoire plissa ses lèvres, suite à ces pensées mais aussi à l'aveu de la contradiction qu'était son corps.
Maladroit et paralysé, c'est à peine si le dalatien osait respirer. Zevran n'avait pas encore fait de pas en arrière ou de geste qui trahirait sa répulsion, aussi il craignait qu'un mouvement brusque le tire de sa torpeur et ne lui fasse enfin faire le pas fatidique. Par conséquent quand l'antivan continua de toucher son flanc avec cet air surpris, il ne sut comment réagir. Ses yeux mordorés brillaient de leur chaleur habituelle, avec l'étincelle de curiosité de celui qui découvre tout à coup le revers d'une médaille. Mais pourquoi ? Comment ?

Lorsque Zevran s'écarta temporairement pour chercher l'onguent, non sans d'abord semer un autre baiser sur son épaule, Siha déglutit et se força à expirer son souffle trop longtemps contenu. Posant les mains à sa ceinture -faute de trouver quelque chose de plus constructif à faire- il épia le langage corporel de l'assassin dans l'espoir d'interpréter ce qui pouvait bien rager sous son front.
À en juger par les apparences, soit il prenait les choses avec toute la légèreté habituelle, soit son entraînement professionnel le rendait particulièrement doué pour le masquer. Dans tous les cas une fois n'est pas coutume, la capacité de ce dernier à ignorer les évidences grosses comme une maison le prit de court. Au moins autant que son baiser incendiaire, lui faisant momentanément oublier pourquoi il était là ou même sa semi nudité. Ses doigts recherchèrent avidement la nuque de Zevran, son pouce retraçant les arabesques sur son visage.

Puis ils se séparèrent et le charme fut rompu, renvoyant Siha à son corps réel, une coquille gauche et fragile. Il ouvrit bien la bouche mais aucun son intelligible ne sortit. Alors ses joues rosirent un peu sous la chaleur soudaine, comme s'ils venaient de véritablement s'embrasser pour la première fois. Et intérieurement peut-être était-ce bien le cas, car cette fois-ci son compagnon possédait tous les outils pour voir qui il était vraiment... ou presque.

« Parle-moi librement, comme tu l'as toujours fait. Je ne peux pas garantir que je saurai comment te répondre, mais tu peux me poser des questions si tu en as. »

Son murmure était faible mais clair, sûrement encore enhardi par l'adrénaline de leur étreinte. Pour la première fois il leva les yeux vers son interlocuteur, même s'il lui en coûtait beaucoup de ne pas couvrir les imperfections de son corps. D'ordinaire il n'était pas particulièrement pudique, mais cette situation avait un je ne sais quoi d'intimidant, d'autant que pour une raison qui lui échappait, l'opinion de Zevran lui paraissait importante.
Il inspira profondément.

« Mir yeran, tout d'abord je suis désolé de ne pas... avoir fait ou dit quelque chose pour m'expliquer. Je sais que nos vies ne nous permettent pas de tout dire, mais je n'ai jamais voulu baser notre... » Il s'arrêta et fit vite machine arrière. Ses mots étaient dangereux. « Je n'ai jamais cherché à te mentir ou te faire miroiter ce que je ne suis pas. Pas consciemment en tout cas, je m'en serais voulu de te faire perdre ton temps. C'est juste que je ne suis pas doué pour parler de moi, et je n'ai jamais trouvé comment... »

Sa voix s'éteignit d'elle-même, aucun des mots confus qui lui venaient ne paraissant adaptés. De plus c'était trop difficile de savoir s'il l'avait été malhonnête sans le vouloir, après tout comment être certain de sa propre objectivité ? En rétrospective, c'était sans doute un mécanisme de défense commun, mais était-ce une explication suffisante à son silence et son ambiguïté ? Car même pour lui, le premier concerné, les choses étaient loin d'être claires. Souvent dans l'indifférence et l'incertitude de son identité, il se demandait encore aujourd'hui comment faire la part des choses... Ou même s'il aurait un jour le luxe et le temps de se poser ce genre de questions personnelles.

« Je... ne m'identifie à aucun pôle en particulier, même si récemment j'ai pour habitude d'employer le masculin par facilité. Cela trouble moins les gens que je rencontre d'être en terrain connu, et cela m'évite de longues explications inutiles. Alors l'un ou l'autre, cela m'est égal... Si tu le souhaites tu peux continuer de t'adresser à moi comme tu l'as toujours fait, ce sera sans doute plus facile. »

Secouant un peu la tête, il lui offrit un sourire doux-amer. Au moins la réaction de Zevran était beaucoup moins vive et marquée que dans les centaines de scénarios dans lesquels il s'était si souvent projeté. D'autre part il ne sut dire ce qui était le plus effrayant : le rejet et le dégoût de son imagination, ou la tolérance -et la tendresse décontractée??- de la réalité. C'était plus fort que lui, chaque fibre de son être lui criait que tôt ou tard le fantasme se briserait forcément en mille éclats de verre.

Pourtant dans sa faiblesse il n'eut pas le courage de délier leurs mains ou prendre ses distances, au contraire il la serra doucement en retour. C'était sûrement hypocrite et lâche de sa part, mais il profiterait éhontément de l'ivresse le temps qu'elle voudrait bien durer. Baissant simplement la tête au compliment dont il ne sut que faire, il la secoua finalement de dépit. Vaincu, il haussa les épaules bien que ses sourcils froncés témoignent encore de sa confusion.
Tout cela était encore terriblement nouveau pour lui. La seule fois où il avait connu quelque chose de semblable c'était il y a presque quinze ans, durant ce qui lui semblait être une autre vie. Une vie de Premier étourdi et bohème, qui croyait encore à l'amour et aux grandes destinées.

« Si ça ne te met pas mal à l'aise, toi... alors d'accord. Ça ne devrait pas être trop moche à regarder maintenant que c'est refermé. Quoique, tu en as sûrement vu d'autres. »

Du moins c'est ce qu'il se disait pour se rassurer...

Mer 17 Juil 2019 - 12:11

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Embrasser Siha avait toujours été une expérience intense. Que ce fut pour le court instant d’un baiser voler dans un jardin de Val Royaux ou bien de l’interminable étreinte cachée dans une chambre de bordel, chacun d’entre eux avaient hanter ces nuits. Mais il y avait quelque chose de plus dans celui là, quelque chose qui relevait du soulagement peut-être, de la part de l’archiviste comme de la sienne. Il avait l’impression que le comportement de Siha à son égard faisait un peu plus de sens. Cette passion contenue, ce désir retenu qui les dévorait tous les deux sans se lâcher complètement.

Peut être avait-il senti qu’il y avait une raison à la distance qui le séparait du dalatien et qui l’avait poussé à ne pas presser leurs ébats, peut-être la personnalité de ce dernier l’avait-elle rendu plus patient qu’à l’ordinaire. Il n’avait pas l’habitude d’attendre pour étreindre ses amants lorsque le désir était aussi présent entre eux et pourtant… Il se félicitait d’avoir attendu. Les mains blanches qui parcouraient sa nuque et son visage avec abandon et avidité étaient une récompense en soi.

Puis vint la réponse. S’il était honnête Zevran aurait préféré une identification claire, c’était d’une façon générale un peu moins compliqué, mais il ne s’agissait pas de lui. Il n’avait aucune idée valide de ce que pouvait représenter un dilemme comme celui ci et il n’allait certainement pas demander à Siha de choisir pour lui faciliter la tâche. Il lui adressa un sourire presque tendre, quoi qu’un peu joueur.

- « Tu n’as pas à t’excuser, nous ne nous connaissons pas depuis si longtemps et ce n’est pas quelque chose qui se crie sur les toits. Et puis je suis attiré par beaucoup de choses. La beauté, la force, le danger, l’excitation…. Tu es toutes ces choses, Diletto. La forme que tu leur fais prendre n’a aucune importance à mes yeux. »

Il passa les mains dans les cheveux de jais qui cascadaient sur les épaules de l’archiviste presque distraitement.

- « Je te propose ceci : jusqu’à ce que tu me demandes de faire autrement je continue avec le masculin, si jamais cela ne te correspond plus, tu me corrigeras et je changerai ma façon de m’adresser à toi en fonction de ce qui te convient le mieux, d’accord ? Quant au reste… Si tu dois changer quoi que ce soit… » il regarda Siha de haut en bas pour lui signifier un changement physique. « Fais le pour ton seul confort, viens à moi comme tu le souhaites, cela m’est égal tant que j’ai l’occasion de te montrer à quel point je te désire... »

Sa voix était tombé dans les octaves à mesure qu’il parlait, les capacités de métamorphoses de Siha aurait pu être un sujet de plaisanteries frivoles, mais peut-être une autre fois. Pour le moment, il était important qu’il comprenne que l’Antivan se moquait pas mal de l’enveloppe tant que le contenu restait le même. Il n’allait certainement pas mentir en disant que l’apparence n’avait aucune importance, il avait des gouts et des préférences, comme tout à chacun. Il trouvait le dalatien attirant, c’était un fait. Le fait qu’il soit doté d’attributs masculins ou féminins en revanche ne faisait pas une grande différence. Il l’embrassa à nouveau, doucement, caressant le dos de la main pâle qui tenait la sienne.

La dernière réplique que lui lança Siha eut pour effet de déclencher un petit rire encore enivré de leur baiser.

- « Crois moi, j’ai vu et infligé bien pire que cela. Quand bien même elles ne serait pas en si bonne voie de guérison, je doute que ça changerait quoi que ce soit. »

Il guida alors le nomade sur un banc et le fit s’asseoir en récupérant la boite de métal qui contenait le baume. Une fois qu’il fut installé, Zevran lui adressa un sourire chafouin et s’agenouilla entre ses jambes pour être à hauteur de la blessure, son souffle caressant la peau nue sur laquelle il étala soigneusement sur les bords blanchissants de ce qui serait une simple cicatrice d’ici quelques semaines.

Lasa ar’an alas’nira [SMJ - PV Siha] - Page 3 Latest?cb=20150523145513

Dim 25 Aoû 2019 - 17:51

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Siha ferma les yeux pendant un long moment, digérant les compliments avec le rouge aux joues, mais aussi une dangereuse chaleur dans la poitrine... Sans doute parce qu'il savait que malgré les flirts faciles et la promiscuité de Zevran, ses mots étaient sincères. Rouvrant timidement ses paupières, il épia l'antivan d'entre le rideau noir de ses cils et acquiesça doucement, trop ému pour articuler quoi que ce soit. Les larmes étaient suspendues tant bien que mal mais il parvint tout juste à les retenir, noyant finalement son nez dans la nuque de l'assassin dans une étreinte serrée.

« Merci, mir Yeran. » Dit-il simplement.

À les voir ainsi, Siha semi-nu et courbé sur le corps plus petit de son partenaire, on pourrait aisément méprendre l'instant pour quelque chose de sexuel, mais en réalité pour l'archiviste il s'agissait de bien plus que cela. Être accepté pour ce qu'il était -ou ce qu'il pouvait devenir- sans conditions ou retenue, c'était un rêve sur lequel il avait depuis longtemps tiré un trait. Une possibilité qui lui avait semblée presque exclue étant donnée sa position dans le clan et chez les Felassan.

Le mage exhala très lentement en faisant un pas en arrière, renonçant à regret à toucher Zevran. Prenant place sur le banc avec des mouvements calmes mais une expression teintée d'impatience et frustration, Siha se laissa faire docilement, faisant de son mieux pour ignorer les idées peu sages qui lui traversaient l'esprit en le voyant ainsi agenouillé. Sérieusement, depuis quand était-il aussi facilement distrait... ? Se mordant la lèvre autant par confusion qu'au contact froid de l'onguent, il frissonna.

« Te voir comme ça me rappelle notre séjour à la Lanterne Rouge... et je ne sais pas si je dois m'en lécher les lèvres ou bien me rouler en boule dans un coin de la tente. J'hésite. » Siha se perdit dans les yeux mordorés du blond, son expression se faisant tout à coup plus sérieuse. Il effleura sa joue. « Ce que je sais, c'est que même si je le pensais impossible, je te veux encore davantage aujourd'hui. »

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