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Mar 9 Juil 2019 - 11:42

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

– Inquisition –

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Le devoir est aussi lourd qu'une montagne


Il était normal qu'après la tempête, le calme ambiant soit magnifié. Le Héraut d'Andrasté s'était occupé du campement des Templiers, et le repaire des apostats était maintenant un cimetière. L'incendie qui ravageait les Marches Solitaires venait d'être apaisé, et c'est parmi les cendres et les braises que les survivants s'était regroupé. Après le coup magistral de Lynne, le démon d'orgueil qui menaçait l'endroit était définitivement mort, et la mission de Cullen était remplie. Il tentait de ne pas repenser aux pensées qu'il avait eu alors que le monstre le tenait dans sa patte griffue.

Avait-il été aussi rapide dans l'acceptation de sa mort ? Une part de lui ne voulait pas croire qu'il aurait abandonné aussi facilement. Sa mission semblait remplie, mais celle de l'Inquisition venait à peine de commencer. L'Organisation était encore balbutiante, et si jamais ils voulaient rétablir l'ordre après l'explosion du Conclave... Ils avaient besoin de lui. N'avait-il donc que cela pour s'accrocher à la vie ? Il n'avait presque pas d'attaches. Ses amis étaient presque tous mort. Que ce soit à Kinloch ou à Kirkwall, il n'avait plus que l'Inquisition et son devoir, désormais.

Or, le Devoir était aussi lourd qu'une montagne. Et la mort aussi légère qu'une plume.

Cette réalité dictait sa vie. Dans son devoir de Templier, dans son devoir de Gardien, et maintenant dans son devoir pour l'Inquisition. Dans cette opération, beaucoup étaient déjà morts. Son unité de soldats aguerris avaient presque tous péris, et rare était les survivants sans blessures grave. Lui-même n'avait pas été épargné par le rude combat. Il avait du mal à marcher, et son torse était bleu d'hématomes. On pouvait distinguer là où les gros doigts du démon avaient menacé de le faire éclater comme une orange trop mûre. Les vaisseaux sanguins les plus petits avait explosé, et ses nerfs meurtris lui renvoyait l'information de cette blessure sous la forme d'une douleur lancinante qu'il s'était empressé d'enfermer dans un coin de son esprit. Si être sujet à la torture de quelques mages de sang pouvait bien vous apprendre quelque chose, c'était comment faire face à la douleur.

Le Commandant était ainsi en convalescence forcé par le médecin du camp qui avait très vite dit que les forces des quelques mages de soin présent serait utilisés pour des blessés plus grave. Quelques instants plus tard, Cullen s'était retrouvé avec deux tasses de tisane à l'elfidée qui aiderait son corps à se réparer et à retrouver des forces.

Mais il connaissait le goût et l'effet de l'elfidée, et il préférait attendre un peu avant de s'offrir à ce breuvage immonde. Il était retourné dans sa tente, serrant les dents et se concentrant pour que ses jambes ne se dérobent pas sous lui. Cullen était ainsi vêtu d'une chemise blanche, assez légère pour ne pas frotter le cataplasme qui se cachait sous la fabrique mais assez substantielle pour cacher son intimité.

Le commandant s'était assis sur une chaise, en face de son lit. Il s'occupait avec passion et amour de sa nouvelle épée. L'ancienne était malheureusement encore logée dans le torse fumant d'un démon mort, et il ne la récupérerait probablement jamais.

Il fallait d'abord appliquer l'huile d'entretien. Avec un chiffon, il appliqua le liquide noir sur le fil de la lame. Puis, dans un mouvement fluide et pourtant plus lent qu'il ne le désirait, il se mit à aiguiser l'acier. L'épée qu'on lui avait donné en échange était adapté aux standards d'un fantassin, mais pas à ceux de Cullen. Il demandait, et méritait, un tranchant parfait qui ne le laisserait pas tomber. Après tout, sans Lyrium, cet acier et ses muscles étaient ses seules armes.

Le mouvement de la pierre ponce contre le tranchant produit un son qui était infiniment agréable aux oreilles de Cullen. Cela lui rappelait les heures infinies de son entraînement de Templier. De bas en haut, ad eternam. Cela lui vidait l'esprit. Il ne pensait plus au Conclave. Il ne pensait plus au démon.

Et il ne pensait définitivement plus à la mage endormie dans son propre lit. La pauvre s'était totalement épuisée dans la lutte contre le démon. Il lui avait crié de s'enfuir, mais elle était resté. Ne l'avait-elle donc pas entendu ? Ou alors, avait-elle décider de braver ses ordres pour venir le sauver ? Ces questions n'aurait probablement pas de réponse. A moins qu'il ne lui demande personnellement.

Non, non. Ce ne serait pas approprié. Elle devait profiter de son moment de gloire. Elle le méritait. Cullen la regardait dormir, tout en continuant son travail. Un écho de ses pensées aors qu'ils venaient de triompher du démon lui revint, et il rougît immédiatement. Un moment de faiblesse. Il avait tellement été habitué à observer de la colère dans ses yeux, que le contraste immédiat d'un visage paisible avait semblé... agréable.

Il pouvait toujours voir cette paix dans son expression. Elle ne dormait peut-être plus si profondément, mais la respiration régulière de quelqu'un qui était en bonne santé malgré les épreuves était rassurante. Contrairement à Cullen, elle ne s'était pas réveillée depuis le combat. Il avait pu se laver, mais elle était toujours recouverte de sueur, et ses cheveux formaient toujours un halo chaotique autour de son visage. Il avait quand même pris soin de prendre un chiffon pour frotter son visage, et en retirer la terre. Le Commandant lui devait bien ça.

Un pic de douleur inattendu lui fit pousser un juron. Peut-être qu'aiguiser une lame en regardant tout autre chose n'était pas une si bonne idée que ça. Il s'était coupé le doigt. La blessure n'était que superficielle, mais une perle de sang vient s'écraser contre sa lame. Au moins, il savait que la lame était désormais bien aiguisée. Cullen remit la lame dans son fourreau, et reposa ses outils sur son bureau.

La veille, il avait écarté ses cartes et ses documents officiels pour faire de la place. La tente était toujours dans son bazar éternel, mais il n'en avait que faire. Il n'avait pas le temps de ranger. Se retournant vers sa tasse de tisane à l'elfidée, il décida qu'il était peut-être temps de s'y mettre. Fermant les yeux, il l'avala d'un trait. Le goût était tout aussi atroce que dans ses souvenirs, mais il avait l'habitude désormais. Mais par le Créateur, l'effet était immédiat. Il se sentait mieux, et ses forces étaient revenu quelque peu. Assez pour entendre du mouvement dans le lit derrière lui.

Lynne venait de se réveiller, et le regardait désormais. Peut-être l'avait-il réveillé en aiguisant son épée pendant qu'elle dormait, mais elle avait presque dormi une journée entière. Et dans son lit, en plus ! Si lui avait du passer une courte et mauvaise nuit, elle pouvait bien se lever avant vingt-quatre heures de sommeil. Il aggripa la seconde tasse d'elfidée, et lui tendit.

« Je vois que la belle aux bois dormants s'est enfin réveillée. J'espère que vous allez mieux. Tenez, buvez ça. Je vous rassure, l'odeur est meilleure que le goût. »

Mar 9 Juil 2019 - 22:41

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Le devoir est aussi lourd qu’une montagne



Tout était froid. Tout était noir.

L’inconscience était, en soi, une bénédiction. Les émotions, les sentiments, les sensations, tous ces concepts si matériels, rattachés autant de corps que d’esprit, se mêlaient à l’infinité du néant.

Perdre pied est une crainte propre à tous les êtres dotés de conscience. Cette angoisse de disparaître, de ne plus avoir le contrôle. Lynne n’était pas différente, en cela. L’impuissance face à l’inéluctabilité de ce que l’on appelle la vie, belle dans sa liberté, terrifiante dans le chaos qu’elle amenait avec elle.

Mais maintenant, tout cela n’avait plus d’importance.

Elle n’était plus qu’une pulsation de vie gardée dans un corps qui avait perdu le contact avec la réalité. Elle ne voyait plus, n’entendait plus, ne ressentait plus.

Il n’y avait plus rien dont elle avait à se soucier, dans le réconfort de l’obscurité. Seule comptait cette légèreté réparatrice propre au repos. Cette impression de flotter, d’exister en dehors de l’espace et du temps.

Cela était bien. Et pourtant …

Et pourtant.

Elle sentit une légère brise sur son visage. C’était … agréable. Elle tourna légèrement sa tête, appréciant cette caresse rafraîchissante mêlée au touché légèrement rugueux de ce sur quoi elle se trouvait actuellement.

Un crissement lointain parvint à ses oreilles. Un crissement familier, qu’elle avait entendu déjà une infinité de fois. Une image naquit en elle, fugace, fantôme d’un lointain passé. Quand son père lui avait montré, à Wilhelm et elle-même, de quelle manière l’on acérait une lame. Un travail précis, répétitif, mais nécessaire.
La jeune femme se laissa un moment bercer par ce bruit. Elle ne se posa même pas la question du lieu où elle se trouvait, tant son esprit était encore endormi.

Combien de temps l’écouta t’elle, elle-même ne le savait pas. Mais au fur et à mesure qu’elle y prêtait attention, il devenait de plus en net à entendre. Petit à petit, les détails sonores se portaient jusqu’à ses oreilles. Le vent léger qui faisait de temps à autre claquer ce qu’elle devina être de la toile, et qui la faisait apprécier le cocon de chaleur dans lequel elle se trouvait actuellement. Les discussions lointaines d’homme et de femmes à ce qu’elle identifia comme étant un extérieur, certaines pressées, d’autres urgentes, et les dernières plus légères. Le bruissement des feuilles des arbres, qui sonnait comme une cascade lors de ponctuelles bourrasques. Un oiseau au loin.

Puis un juron.

Lynne soupira silencieusement, légèrement irritée par ce bruit soudain qui avait interrompu sa douce somnolence. Elle frotta doucement ses yeux d’une main, ne faisant que peu d’efforts pour dissimuler son bâillement.

Maintenant qu’elle bougeait finalement son corps, elle se rendait compte à quel point celui-ci était engourdi et faible. La lumière lui perçait les yeux quand elle essayait de les ouvrir. Mais bientôt, ses iris s’habituèrent à la clarté de son entourage. Une clarté qui se révéla être plus légère qu’elle ne l’avait initialement jugé.  
Le regard de la jeune femme rencontra automatiquement le premier détail qui lui sauta aux yeux. Un détail de taille, à vrai dire. Un homme, qu’elle regarda de haut en bas avant qu’elle ne finisse par l’identifier comme étant le Templier … non, l’ex-Templier qui l’avait gardée autrefois au Cercle. Son chevalier sous capitaine. Enfin, à l'époque.

Il ne semblait pas l’avoir encore remarquée, car il se penchait pour prendre dans ses mains ce qui semblait être une tasse. Elle l’observa en silence, muette. Elle remarqua qu’il n’avait plus son armure, ce qui était inhabituel. Cullen Rutherford sans armure, c'était comme un oiseau sans plumes. Ou un lion sans sa crinière. Un coup d’œil autour d’elle l’informa qu’elle se trouvait dans une tente, au milieu de nulle part sans doute. Non, des Marches Solitaires. Car ils s’étaient rencontrés quand il l’avait fait encercler après qu’elle ait cherché son bâton après être sortie de Golefalois, et après … et après …

Les pièces du puzzle s’emboitèrent d’elle-même dans son esprit fatigué. Elle se rappela du combat, du sacrifice, du Démon, des glyphes, et de la chair brûlée … mais était-ce bien tout ? Toutes ces informations lui donnaient mal à la tête. Elle avait envie de se recoucher.

Mais c’est ce moment que choisit son compagnon de fortune pour la remarquer. Ses yeux noisette, reflets d’une personne qui semblait perdue et fatiguée, rencontrèrent ceux plus vifs du guerrier blond. Le visage de ce dernier s’éclaira quand il constata le réveil de l’endormie, attrapant une deuxième tasse posée non loin de la première qu’il tenait dans son autre main.

« Je vois que la belle aux bois dormants s'est enfin réveillée. J'espère que vous allez mieux. Tenez, buvez ça. Je vous rassure, l'odeur est meilleure que le goût. »

Se forçant à se redresser davantage, la brune aux cheveux désordonnés se saisit en silence de la boisson qu’il lui tendit. L’odeur familière de l’elfidée titilla ses narines. Ce n’était certes pas le meilleur des breuvages, mais ses vertus étaient plus que précieuses. Avec cela, elle se sentirait mieux.

Elle ne s’en était pas rendue compte tout de suite, mais elle avait terriblement soif. Elle trempa ses lèvres dans la tisane au goût amer, et en bu plusieurs généreuses gorgées sans mot dire.

Sentant le regard de Rutherford sur elle, elle finit par s’efforcer à rencontrer son regard à nouveau. Les termes n’avaient pas changé. Il ne lui voulait visiblement pas de mal ; mais l’habitude du Cercle la poussait à la vigilance en faisant fi du contexte.

« … Où sommes-nous ? Qu’est-ce … qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je me souviens du Démon et de … »

Elle s’interrompit d’elle-même, comme saisit d’une réalisation alors qu’elle dévisageait le soldat. Son visage se teinta d’incompréhension, mais également d'une soudaine sévérité. Elle reprit, mais cette fois avec un ton dégoulinant de reproches mais qui n’en demeura pas moins calme et composé, plus accusateur qu'autre chose.

« Est-ce que je peux savoir ce qui vous a pris de vous attaquer tout seul à cette chose ? Est-ce que vous détestez tellement vivre ? »

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Mar 16 Juil 2019 - 19:00

Cullen Rutherford
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Le Devoir est aussi lourd qu'une montagne


Le goût amer de la tisane d'elfidée restait comme un fantôme au fond de la gorge de Cullen. Le breuvage tiède s'était répandu rapidement, et il pouvait déjà sentir les effets bienfaiteurs de la boisson. Respirer revenait d'un acte obligatoire qui lui causait une souffrance chaque fois à cette douce routine qui se déroulait en arrière blanc.

Le poids rassurant de son épée était toujours dans sa main. La plaie superficielle de son doigt venait déjà de se refermer. Le sang avait coagulé, et là où un torrent pourpre se déversait il n'y avait désormais qu'une peau violacée.

Il posa une main sur son flanc, et tâta ses bandages. Le commandant savait déjà ce qu'il trouverait en dessous : Une peau recouverte d’ecchymoses. Ils disparaîtraient avec le temps. Et si ce n'était pas assez rapide, il pourrait toujours aller voir les guérisseurs du camp.

Mais même l'acier à la main, même avec le prestige et l'assurance d'avoir défait un démon tout puissant il y a peu, il n'était pas prêt pour le tranchant des paroles de Lynne. Etait-ce le contraste ? Elle avait semblé... si paisible, si innocente lorsqu'elle dormait. L'esprit du Commandant n'avait pas pu s'adapter.

En quelques secondes, elle avait avalé l'elfidée d'un trait. Peut-être avait-elle l'habitude. Les mals de tête étaient courants pour un mage qui avait tant à se soucier, surtout au cercle de Kirkwall. Avec son manque de Lyrium, Cullen avait la joie d'expérimenter ce type de migraine désormais. Il espérait qu'un jour, il s'habituerai au goût.

Au début, la désorientation de Lynne l'avait fait sourire. C'était certes un petit sourire moqueur, mais il n'y avait rien de méchant. Elle avait beaucoup dormi, après tout. C'était son droit de se sentir aussi désorienté qu'un oiseau qui était tombé de son nid. Cette métaphore le fit sourire encore. Imaginer Lynne en tant qu'oiseau frêle, après la démonstration de destruction dont elle avait fait preuve dans le repaire des apostats... C'était assez absurde.

Son visage s'était recomposé d'une manière assez... Effrayante. Son regard perdit cette opacité, et cette redoutable étincelle d'intelligence qui la caractérisait reprit sa juste place. Ses sourcils se froncèrent d'une manière d'abord comique, puis réussirent à réunir assez d'autorité pour que les propres sourcils de Cullen se lève d'étonnement. Et sa voix, sa voix qui n'avait été que cassante avec lui depuis leur rencontre... Par un coup du sort, elle était désormais encore pire. Il n'avait pas de mot pour la décrire.

Peut-être était-ce parce que ce que disait Lynne n'était que du bon sens. Cullen savait qu'elle avait raison, mais une part de lui trouvait ces accusations injustes. Oui, comment pouvait-elle dire ça alors qu'il avait réussi à distraire la bête ? Il aurait pu détourner ses arguments avec de l'ironie, ou même de l'humour. Il aurait pu garder son sang froid, et affronter la situation avec droiture. Mais il n'était pas Varric, et il n'était certainement pas Cassandra. Ses côtes lui faisait un mal de chien, cette elfidée avait un goût atroce et sa patience était trop épuisée pour réagir autrement.

« Si vous souhaitez toujours une réponse, le Démon est mort. Mais vous ne semblez pas d'accord avec mes stratégies. Peut-être que vous êtes assez intelligente et versé dans l'art martial pour pouvoir contester mes ordres, mais vous voulez me faire culpabiliser c'est ça ? »

Il posa son épée sur le bureau avec calme, mais à l'intérieur de lui toute la frustration de l'explosion du conclave ainsi que d'une campagne avec des pertes désastreuses bouillonnait en lui.

«Par le créateur, mage ! Je vous avais dit de fuir ! Je vous avais dit de fuir dès que la situation partait en vrille, mais vous n'en avait fait qu'à votre tête. Je vous rétorque la question, donc : Est ce que vous détestez tellement vivre ? J'ai laissé mon instinct prendre le dessus quand j'ai vu que le démon allait attaquer la seule qui était véritablement en train de l'handicaper. »

Il prit une grande inspiration, et remercia une fois de plus le Créateur pour les vertues de l'elfidée, et se repositionna sur sa chaise.

« Je n'avais pas prévu tout cela. C'est le problème, avec les plans. Ils sont totalement inutiles, mais leur édification est indispensable. Vous devez comprendre que quand j'ai vu le démon vous attaquer, mon corps a réagit tout seul. Je devais faire quelque chose. Après tout... »

Après tout ? Il ne savait pas vraiment comment terminer sa phrase. Il la laissa en suspens pendant quelques secondes de trop, créant un certain malaise.

« Euh... Après tout... Je vous devais bien ça, n'est ce pas ? »


Mar 16 Juil 2019 - 20:55

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Le devoir est aussi lourd qu’une montagne


Les paroles du commandant étaient aussi acérées que l’épée entre ses mains, repoussant les défenses de la jeune femme. Le reproche qu’elle lui avait lancé, il la retournait contre elle dans un bon sens qui fit mal à sa propre fierté. Sans le vouloir, elle avait sauté les pieds joints dans une contradiction qui la faisait fulminer intérieurement. Il l’avait sauvé, tout comme elle l’avait sauvé. A plusieurs reprises. Cette réalité qui s’immisçait en elle rendait encore plus percutant ce que Rutherford voulait lui faire comprendre.

Pendant cette bataille contre le Démon, il avait fait preuve de courage. D’audace. De compassion. Il avait pensé à elle avant de penser à lui. Et elle-même lui avait retourné la faveur.

Mais alors, pourquoi est-ce que son esprit s’était embrasé en une flamme farouche en le voyant ? Comment avait-elle pu dire tout cela malgré ses gestes qui n’avaient été jusque là qu’uniquement teintés du désir de l’aider et de la voir vivre ?

Dire qu’elle ne connaissait pas les raisons qui ont changé ses premières paroles balbutiantes en d’irritantes morsures serait un mensonge. C’était arrivé malgré elle, presque par réflexe, et ce à cause d’une seule chose.

Lui.

Son sourire, Son amabilité, son souci de la garder en vie. Elle ne comprenait pas. Cet homme, elle ne l’avait jamais vu ainsi il y a quelques années de cela, lorsque sa propre existence était celle d’un oiseau en cage.
Il avait toujours été froid. Distant. Comme tous les Templiers qui gardaient les mages comme elle, et pour les mêmes raisons. La peur. La colère. Le devoir. Beaucoup auraient voulu voir les mages comme elle mourir dans ce maudit Cercle. Et le voilà qu’elle l’observait faire le strict opposé de tout ce qu’il avait pu faire pendant cette horrible période de sa vie.

Cela la mettait en colère malgré elle. Jouait-il un rôle ? Qu’espérait-il accomplir en la traitant soudainement avec égards ?

Mais cette flamme en elle vacillait tandis qu’il la sermonnait avec vivacité. Ce n’était pas seulement son message. Ce qui lui fit perdre pied, ce fut la sincérité avec laquelle il parlait. Entre la colère et la frustration, il y avait cette déception propre à ceux qui ont été injustement traités.
Quand il eut fini, Cullen prit une grande inspiration, mettant en suspend son discours pour chercher ses mots. C’est là que Lynne se rendit compte à quel elle était tendue, ses mains crispées sur sa tasse, sa posture légèrement fuyante. Elle ne l’avait pas quitté du regard, et là encore, celui-ci trainait sur le visage du blond, nerveuse mais hypnotisée.

Il avait l’air fatigué. Et un peu mal à l’aise.

« Euh... Après tout... Je vous devais bien ça, n'est-ce pas ? »

Lynne semblait foudroyée sur place. Visiblement, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il finisse sa phrase de cette manière.
Un silence de quelques secondes plana pendant lequel Lynne étudia les traits de l’ex-templier, aussi étonnée que songeuse, voire un peu perdue. Mais quand elle reprit la parole, ses mots étaient dénués de son irritation passée, revenant vers des flots plus calmes et hésitants.

« Je- euhm … vous voulez dire par rapport au Cercle ? »

Elle soupira doucement, silencieusement. Son regard noisette se baissa vers le fond de sa tasse, essayant peut-être d’y trouver une réponse.

Elle réfléchissait. Elle n’était pas sûre elle-même d’avoir la réponse qu'il attendait. Pourtant, elle se lança :

« … Aucune chose que vous pourrez faire ne rachètera le passé. Ce qui est fait est fait, et je ne pense pas mériter plus qu’un autre de vous juger sur ce qui s’est déroulé il y a plusieurs années. Entre autres : vous ne me devez absolument rien. » dit-elle, relevant ses iris vers lui. « Mais … pour m’avoir sauvé la vie à plusieurs reprises, vous avez toute ma reconnaissance. »

« Je … suis désolée de m’être emportée. » soupira t’elle, s’interrompant brièvement. « C’était injuste de ma part de vous faire ces reproches. Mais vous auriez pu vous faire tuer et … je ne comprend pas. Je ne comprend pas pourquoi vous avez fait tout ça pour moi, alors que nous nous connaissons à peine et que je suis … ce que je suis.

Lynne n’avait pas osé dire le mot « mage », elle qui lui avait parlé avec davantage d’audace et d’animosité. En parler avec son supérieur – enfin, son ex-supérieur … c’était aussi bizarre qu’étrange.

Pourtant, elle demeurait intriguée.
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Mer 17 Juil 2019 - 21:30

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

– Inquisition –

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Le Devoir est aussi lourd qu'une montagne


Lynne semblait atrocement tendue. Est-ce que ses paroles avait été trop dure ? En combattant l'injustice que lui avait fait la mage, n'était-il pas lui même injuste ? Ses doigts fin, féminin et pourtant accoutumés au travail physique, serraient sa tasse si fort que les phalanges en devinrent blanches. Redressé sur son lit, les cheveux en bataille et les traits tirés, elle dégageait une aura de stress conséquente.

Depuis leur rencontre, peu d'eau s'était écoulé sous les ponts. Mais les liens formés par un combat pour la survie et les liens forgés par le Devoir étaient profonds. C'était le genre de chose qui marquait le gens. De plus, du peu que Cullen l'avait vu à Kirkwall... Elle n'avait jamais été aussi tendue. Pourtant, qu'il y avait-il de plus stressant et de plus terrifiant qu'être enfermé dans une ancienne prison tévintide reconvertie en cercle, le tout supervisée par une femme autoritaire et possédant le soutien de ses hommes ?

Selon la réaction de Lynne, le Commandant avait sa réponse. Cette discussion semblait la chambouler profondément. Cullen pouvait la comprendre. Il avait... changé depuis Kirkwall. Entre le Lyrium, l'Inquisition, et les questions qu'il s'est posé depuis Mérédith... La mage n'avait jamais du voir cette facette de sa personnalité. A vrai dire, Cullen ne la voyait pas souvent non plus. Depuis ses dix-huit ans, il était entré dans une sorte de frénésie, une transe qui nourissait sa haine contre les mages à coup de lyrium et de souvenirs. A Kirkwall, il s'était noyé dans le travail pour oublier. Mais maintenant, il avait simplement décidé de sortir de cette transe.

Devenir un nouvel homme. Un homme qui serait capable d'effacer tout ce qu'il avait fait auparavant, et tout ce qui le tourmentait. D'une façon, Lynne était un symbole de cela. Il pouvait voir dans ses prunelles qu'il y avait toujours un certain mépris, une certaine rage lorsqu'elle posait les yeux sur lui.

Voilà pourquoi il avait parlé comme cela. Voir ces sentiments dans les yeux d'une femme qu'il respectait, qu'il avait sauvé et par qui il s'était fait secourir en suite... C'était simplement insupportable. Si l'ancien Cullen était peu à peu en train de mourir en lui, il n'était que bien trop présent dans l'esprit des autres. Toute sa vie, le Commandant a été un instrument de dissuasion et de mort. Tuer était parmi les choses qu'il savait le mieux faire. Alors, désormais...

Il allait devoir se tuer lui-même, en un sens. Il avait commencé cela en commençant son sevrage du Lyrium. Et il continuerait, par tout les moyens possible. Cullen était déterminé à affronter Lynne sur tout ce qu'elle pouvait dire sur lui, à la combattre pour chaque mètre de terrain verbal. Il était prêt à sacrifier n'importe quel pion pour gagner cette guerre, et c'était désormais la bataille finale. Ses yeux s'emplirent d'une lueur de détermination invincible, et il serra les dents. Il allait tuer la vision que Lynne avait sur lui, ici, et maintenant !

Mais la réaction de Lynne à ce qu'il venait de dire était... singulière. Là où il s'attendait à voir de l'animosité, il ne voyait que calme. Là où il aurait dû y avoir de l'irritation suite à ses paroles, il n'y avait que réflexion. Dans les quelques secondes où Lynne étudia ses traits, la situation semblait s'inverser.

Tandis que lui était prêt à s'engager dans une discussion mouvementé pour prouver ses points, elle continuait à tenter de comprendre ses paroles et le sens derrière tout cela. Créateur. L'avait-elle planifié ? Etait-elle un prodige de la stratégie ? Toute l'envie de la combattre verbalement, toute la détermination que Cullen venait de construire en quelques secondes s'écroula en poussière.

Elle s'excusait. Elle comprenait. Elle réfléchissait. Elle parlait.

Alors que la mage baissa les yeux vers l'intérieur de sa tasse, Cullen était occupé à réorganiser ses pensées. Il ne s'était totalement pas attendu à ça. Mais à l'intérieur de lui, il savait qu'il préférait infiniment une discussion posée comme celle là. Car autrement, il était presque certain de perdre.

Et le Commandant de l'Inquisition était un très mauvais perdant.

Il écouta les paroles de Lynne. Elle faisait du sens. Comme toujours. La discussion devenait sérieuse. Ne savant quoi faire de ses bras ni de ses mains, il se gratta la tête et répondit.

« Lynne. On ne peux pas changer le passé, c'est bien trop vrai. Mais la vie est une question d'évolution, et d'accumulation. L'homme que je suis maintenant n'approuve pas ce que j'ai fait autrefois. Des actions avant justifiées sont maintenant en contradiction avec mon propre code. Soudainement, je me suis rendu compte qu'au fil des ans, j'avais accumulé une certaine dette qui pèse sur mon cœur. »

Il écarta son regard de celui de Lynne. Il était difficile de la regarder dans les yeux. A chaque fois, il risquait de s'y noyer.

« Quand je vous ai vu vous, alors que mes hommes enfonçait la porte de votre cachette, je n'ai pas pu vraiment analyser ce que je ressentais. Est ce que vous avez déjà sentit le poids des années revenir sur vous, des centaines de milliers de moments que vous aurais souhaité changer revenir sur vous en une fraction de seconde ? Vous m'avez fait expérimenter cela, Lynne. »

Gêné, il se tourna les pouces pour tenter d'exorciser l'embarassement.

« Il me fallait me dédouaner de cette dette sentimentale. Chez les Templiers, j'ai appris à combattre démons, maleficarum, mercenaires, et tout ce qui pourrait menacer ma charge. Mais je n'ai malheureusement jamais trouvé la stratégie pour tuer ce qui était déjà à l'intérieur de moi. J'accepte votre reconnaissance, mais je vous montre simplement qu'elle était déjà toute remboursée. »

Cullen soupira longuement.

« Quant au démon, j'ai simplement fait ce que je devais faire. J'ai eu un moment de... d'absence. Connaissez vous l'expression ? Le Devoir est aussi lourd qu'une montagne, mais la mort est aussi légère qu'une plume. »

Il souria tristement quand il se rendit compte que Lynne avait hésité à dire le mot mage. C'était le cœur du problème, n'est ce pas ? Si elle ne l'était pas, elle n'aurait pas été à Kirkwall, elle ne l'aurait jamais connu, et il serait mort en face du démon. Créateur. Il fallait qu'il se comforte dans cette vérité prononcée par Lynne. On ne pouvait changer ce qui avait déjà été fait. Il devait seulement se concentrer sur le présent.

« Comprenez-vous, maintenant ? Si vous étiez morte hier, jamais je n'aurais pu tirer un trait sur mon passé. C'est déjà assez compliqué comme cela. L'Inquisition est ma vie, maintenant. Je suis le Commandant des forces armées. Ce n'est pas grand chose pour l'instant, mais je crois de tout mon cœur que c'est la seule solution pour ramener la paix sur ces terres. J'ai une dette envers cette organisation, comme j'ai une dette envers mon passé. Je ne peux me permettre d'avoir des choses qui me ralentissent dans mon travail. C'est mon devoir. Et si je dois en mourir... Ce sera avec le sourire. »

Jeu 18 Juil 2019 - 19:16

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Lynne avait d'abord craint que Cullen ne réponde à ses interrogations avec la même dureté dont il avait fait preuve auparavant. Dans son propre imaginaire, Cullen Rutherford était un chevalier sous capitaine impitoyable, fait pour son métier. Discipliné, strict, autoritaire. Elle ne pouvait se vanter de l'avoir réellement connu : les Templiers ne côtoyaient pas les mages, et au regard de ses responsabilités passées, il était inconcevable qu'il ne donne pas l'exemple. Non, la seule fois où elle avait pu converser avec lui en face à face, ce fut lors de son terrible interrogatoire. Enfin, "converser" était un bien grand mot. Il avait nourri sa peur en espérant s'en servir à son profit. Même sans violence, il avait réussit à l'écraser sous ses bottes avec la férocité de ses mots - parfois brute, parfois insidieuse.

Mais au lieu de cela, les mots qui sortirent de la bouche du blond se calquèrent sur les siens. Plus calmes. Plus composés. Même ... bienveillants ?

Lynne se détendit lentement, sans s'en rendre véritablement compte, prêtant toute son attention sur la réponse qu'avait bien voulu lui délivrer l'ex-Templier. Ses yeux calmes restèrent sur lui, s'attardant sur ses mimiques, ses gestes.

Eux-mêmes reflétaient le sens de ses mots. Il semblait avoir changé. Du moins, pour la première fois, elle réalisait qu'elle avait devant lui un être humain. Aucune froideur dans ses yeux, aucune distance. Il évitait parfois ses prunelles noisettes qui le contemplaient avec une calme curiosité dans un silence non pas imposé par la force mais par le respect de la parole. De temps en temps, il se grattait la nuque ou passait sa main dans ses cheveux, comme s'il ne savait pas ou la placer. 

Et malgré elle, peu importe ce que sa petite voix prudente pouvait lui susurrer, elle trouvait cela adorable.

Sa culpabilité, ses regrets, sa volonté de devenir un nouvel homme ... Les réponses de son interlocuteur ne faisaient émerger que davantage de questions, mais qu'elle n'osa exprimer de peur de l'interrompre. Non pas par véritable crainte, mais parce qu'elle voulait l'entendre s'exprimer jusqu'au bout.

Quand il lui avoua être le commandant de l'Inquisition, Lynne eut un léger moment de flottement alors que son esprit réalisait petit à petit les implications de ce titre. C'était ... une surprise, en particulier au regard du combat qu'ils avaient livré ensemble. Les actes parlent bien plus que les mots. Cullen, en l'occurrence, lui avait montré qu'il n'était pas l'un de ces couards qui restaient cachés pendant que les soldats risquaient leur vie. Il l'avait même sauvée, elle qui n'était qu'une humble alliée de l'Inquisition. Visiblement, il prenait son rôle à cœur : il dirigeait, mais il prenait soin de ceux dont il avait la responsabilité, même dans le feu du combat. Mais une telle droiture ... cela lui serait probablement fatal, un jour.

Cependant, au fur et à mesure qu'il développait ses idées, cette idée de "dette" qu'il devait effacer faisait naître une inquiétude en elle. Il était prêt à y laisser la vie si nécessaire.

« Vos intentions sont louables. » avoua t'elle avec un timide sourire.  «Mais ne vous oubliez pas vous même ... d'accord ? Aussi grande votre détermination soit-elle, je suis certaine que nous vous préférerons tous en vie à perpétrer le changement que vous souhaitez appliquer plutôt que le contraire. »

Peut-être mentait-il en disant tout cela. C'est ce que sa  méfiance lui disait, s'insinuant en elle dans un seul but : ne pas s'exposer au danger. Pourtant ... pour une fois dans sa vie, elle décida de lui accorder sa confiance. Si elle avait décidé de donner une chance à Anders malgré l'acte qu'il avait pu commettre, il serait hypocrite de sa part de ne pas offrir à Cullen le même type de traitement. Et puis ... ne lui avait-il pas montré à plusieurs reprises les preuves de sa bonne foi ? 
 
Soudainement, une idée revint en elle, un souvenir de leur combat avec le démon. La jeune femme se mit dans une posture plus confortable. Elle s'était redressée, assise sur le lit, face au commandant, affichant une mine légèrement songeuse face aux implications que pourrait avoir une réponse positive à la question qui était née en elle.

« Excusez moi mais ... Je viens de me rappeler de ce que vous aviez dit pendant notre combat ... Vous disiez ne plus être Templier. Vous ne pouviez pas stopper la magie du Démon. Pardonnez moi mon indiscretion mais est-ce que ... » commença Lynne, hésitante « Est-ce que vous avez cessé ... de consommer du Lyrium ? »
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Jeu 25 Juil 2019 - 17:32

Cullen Rutherford
Cullen Rutherford

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Le devoir est aussi lourd qu'une montagne


Il était étrange d'avoir ce genre de discussion avec quelqu'un. Cullen, pourtant loin d'être associal, aimait garder un certain contrôle sur ses émotions. A force de bouger, à force d'essuyer des catastrophes toutes plus horribles les une que les autres... Il n'avait pas eu le temps de forger de réelles amitiés. En effet, dans le Cercle, ces relations étaient un peu... tabou. Les Templiers restaient à l'écart des mages, car une amitié trop précieuse pourrait l'empêcher de faire son devoir. Mais il était difficile de singulariser cet état d'esprit. L'amitié entre Templiers n'était pas rare, mais elle n'était presque jamais approfondie. Certains changeaient de cercles, d'autre restait austère pour garder la face envers les mages. L'Ordre était peut-être une armée de la Chantrie, mais elle était bien différente de toute garnison d'un empire plus normal.

Mais ce qui était encore plus étrange, c'était d'avoir ce genre de discussion avec elle. Si Cullen n'avait pas souvent parlé à des femmes dans sa vie, il ne s'était certainement pas engagé dans de longues discussion avec des mages. Avant Kinloch, il y avait bien eu cette femme... Il avait présidé sa confrontation qui avait failli mal se passer. Dans sa jeunesse, il n'avait pas eu la sagesse d'isoler ses sentiments. Son bras d'épée tremblait de terreur. Une terreur primale, car il avait été à deux doigt d'exécuter quelqu'un qu'il appréciait même si elle était devenue un monstre. Au final, elle était morte de toute façon. Son corps avait été déchiré de toute part par des abominations, tandis que lui était prisonnier d'une cage érigée par des mages de sang. Il y avait eu aussi un amour de jeunesse... Il avait dû la quitter bien trop tôt pour continuer son destin de Templier, et il avait perdu contact.

Cullen s'était parfois demandé pourquoi le monde était fait ainsi. Quand il était encore jeune, frêle et l'esprit plein d'espoirs et d'idée pour le futur. Pourquoi devait-il rencontrer des gens si c'était pour les retrouver de l'autre côté d'une barrière ? Et puis, ces pensées ont laissés place à des choses bien plus importante. Le devoir. La haine. La vertue.

Par le Créateur. Qu'il était fatigué. Même après une nuit de sommeil, une fatigue résiduelle restait dans ses muscles et dans ses os. Lynne lui disait qu'il ne devait pas s'oublier. Qu'il ne devait pas mourir inutilement, même si c'était ce en quoi il croyait.

Il voulait lui expliquer qu'elle avait tord, qu'il avait trouvé des excuses pour se justifier, qu'il était en droit de faire ses actions. Il ouvrit la bouche pour lui répondre, mais il n'en sortit qu'un soupir fatigué. Le Commandant prit l'épée qu'il avait posé sur le bureau, et l'essuya avec un chiffon propre. L'huile avait du faire son travail. Un onguent pour soigner le fil de la lame.

Un silence s'établit entre les deux, tandis que Cullen appliquait les dernières touches à son épée. Un bruissement de couvertures et de drap lui indiqua que la mage bougeait. Un regard rapide lui suffit pour comprendre qu'elle avait pensé à autre chose. Dans ses yeux, une nouvelle lueur de curiosité et songeuse brillait à nouveau. Elle s'était souvenue de quelque chose.

S'asseyant en face de lui, ils étaient maintenant au même niveau. Cullen pouvait voir la crasse sur le front de la mage. Elle aurait le temps de prendre un bain. Mais qu'allait-elle faire après ? Allait-elle rester avec l'Inquisition, ou allait-elle simplement retourner dans son trou, et rejoindre les quelques fous qu'elle avait laissé derrière ?

Il n'eut simplement pas le temps de répondre à sa propre question. Ses iris s'écartèrent alors que la mage posait sa dernière question. C'était une chose d'accomplir une action, de voir à travers ses yeux se dérouler des choses qui impactaient notre vie. C'en était une autre de la voir découverte par quelqu'un extérieur, car il lui fallait expliquer ses choix. D'une voix confiante, il répondit simplement.

« Oui. »

Il reposa son épée.

« Après Kirkwall, je n'ai pas pu continuer. Etre un Templier ne m'avait apporté qu'haine, désolation, et m'avait éloigné de ce que je désirais vraiment quand je me suis engagé. Il fallait que je m'éloigne de tout ça, ou j'allais tout simplement mourir dans les flammes de Kirkwall. »

Il soupira, et baissa les yeux.

« Cesser de consommer du Lyrium... Ce n'est que l'étape nécessaire et difficile. Ceci est mon fardeau. Et si je dois souffrir comme je n'ai jamais souffert pour m'en débarasser, alors ainsi soit-il. Je ne suis plus un Templier. Je ne souhaite plus être appelé un Templier. Me comprenez-vous, Lynne ? Je suis Cullen Stanton Rutherford, Commandant de l'Inquisition. Et je mourrais ainsi. »

Lun 29 Juil 2019 - 14:14

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Le devoir est aussi lourd qu’une montagne


Cullen n’était ni le premier, ni le dernier qu’elle entendait manifester un dévouement aussi fort auprès d’une cause. Peut-être était-ce parce qu’elle a toujours eu pour rôle de guérir et de garder en vie qu’elle ne parvenait pas à rester tranquille après ce type de déclaration. Peut-être était-ce également le fait qu’il avait déjà prouvé qu’il tenait parole, lui qui lui avait sauvé la vie face au Démon.

Elle savait bien qu’exprimer son inquiétude ne servirait à rien. Pas avec quelqu’un qui avait une volonté de fer comme lui. Encore moins quelqu’un qui avait servit en tant que Templier. Le sens du sacrifice, il l’avait déjà en lui depuis qu’il avait rejoint l’Ordre. Et ne l’avait-elle pas en elle-même, elle qui prenait ses devoir de mage de guérison très au sérieux ? Quant à sa détermination … elle s’y retrouvait également, dans sa quête impossible pour sauver son ami. D’une certaine manière, elle parvenait à le comprendre.
Aussi, la brune ne fut guère surprise de la désapprobation que reflétait le visage du commandant. Il entrouvrit la bouche pour parler, mais il sembla hésiter avant de finalement soupirer doucement. Il refocalisa son attention sur son épée, le regard presque résigné. Il ne semblait pas suffisamment en forme pour justifier ses choix. Sa fatigue transparaissait aisément, avec ses yeux légèrement cernés et ses traits tirés : aussi n’insista t’elle pas davantage.

Lynne replia ses jambes contre elle, l’observant en silence s’occuper de son épée. Elle n’était pas une experte, mais elle en savait suffisamment pour voir qu’il en avait pris grand soin.
Ce manège dura un instant avant qu’elle ne se redresse finalement pour poser une question essentielle qui prenait source dans ses souvenirs récents. Il n’aurait jamais refusé d’annihiler la magie du Démon s’il en avait eu le pouvoir, cela, elle en était certaine.

Le blond s’arrêta alors, relevant son regard marron vers elle. Ce dernier ne reflétait aucune hésitation tout comme sa réponse affirmative qui ne laissait pas de place au doute.

Elle le regarda poser son épée avant que ses prunelles ne convergent à nouveau vers le visage sûr du commandant.
Quand il avait dit ne plus être Templier, il avait pris sa démission à cœur. Cela signifiait ne plus porter ni l’armure, ne le bouclier qui était associé à ce rôle. Mais plus encore, cela voulait dire qu’il refusait de prendre ce composant essentiel à l’exercice de ces anciennes missions.

Lynne ne pouvait que se montrer admirative de sa résolution, d’autant plus qu’elle en connaissait les implications. Le penchant de certains Templiers pour ce produit en disait long sur ce que cette chose était capable de faire.
Mais cela ne renforçait que davantage la valeur du geste de l’ex-Templier. Il voulait laisser tout cela derrière lui, envers et contre tout.

« Je comprends » déclara t’elle, solennelle.

Ses aveux lui avaient retiré les quelques doutes qui étaient demeurés en elle. D’une certaine manière, elle se sentait un peu plus tranquille de voir sa détermination à changer. Il voulait devenir autre. Cela se voyait, et pas seulement avec ses mots. Ses expressions, son attitude à son égard … le fait qu’il lui montre une part de vulnérabilité. Maintenant plus que jamais, Cullen lui apparaissait comme un être humain avec une culpabilité et des espoirs, et non pas comme le Templier sans failles qu’elle avait connu.

« Je trouve que … vous êtes très courageux. » lui avoua t’elle avec sincérité. « J’espère que vous réussirez à atteindre votre but. »

Elle l’en sentait capable. Pour autant, des choses se murmuraient au sujet du Lyrium. Elle se rappelait des rumeurs sur l’un des Templiers de Kirkwall, Samson. Quelqu’un qui avait laissé le Lyrium le consumer ; c’était pour cette raison même qu’il aurait été jeté hors du Cercle. Certains disaient même qu’il avait été vu errer à Darktown, à moitié fou. Tout cela n’était que des rumeurs mais si elles étaient vraies …

Cullen risquait beaucoup à vouloir cesser sa consommation.

« Vous avez l’air de connaître les risques mais … faites attention à vous. J’ai entendu des choses terribles sur ce qui arrive aux Templiers qui arrêtent d’en prendre et … enfin … bref. » bafouilla t’elle légèrement avant de se reprendre, essayant de trouver ses mots. « Ce que j’essaie de vous dire, c’est que je trouve vos efforts remarquables et que ça me peinerait d’apprendre qu’une déficience de Lyrium vous rende … différent. »

Lynne rougissait légèrement en disant cela, sincère mais pourtant embarrassée. Bien qu’elle n’aimait pas l’admettre, elle commençait à trouver Cullen attachant malgré ce qui avait pu lui arriver par le passé. Peut-être était la contradiction que cela impliquait. Il n’avait après tout pas été correct ni avec elle, ni avec Edwin, ni avec d’autres …
Pourtant … elle appréciait ses efforts. Elle appréciait de voir sa culpabilité, car cela voulait dire qu’il voyait le mal qu’il avait pu faire et essayait de se rectifier. Et elle était curieuse de voir ou cela le mènerait, et jusqu'où se dépliait son changement.

Tentant d’exorciser ce sentiment, elle se lança dans un autre sujet tout en s’efforçant de poser son regard sur lui.

« Pourquoi l’Inquisition, d’ailleurs ? De toutes les voies que vous auriez pu prendre, je ne m'attendais pas à ce que vous choisissiez celle-là. Encore moins que vous ne deveniez commandant. »

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Mar 20 Aoû 2019 - 18:37

Cullen Rutherford
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Ayant posé son épée, Cullen n'avait plus rien pour s'occuper les mains. C'était peut-être une chose enfantine, mais lors de ce genre de discussion, il aimait bien avoir quelque chose à bidouiller. Il avait quitté sa famille très jeune, et ne s'était fait que peu d'amis à Kirkwall. Le nombre de fois où il parlait de lui et de ses choix à une autre personne pouvait se compter sur les doigts de la main d'un manchot. Assis sur son tabouret, il ne pouvait pas se reposer sur un appuie-tête rassurant, ni poser ses bras tel qu'il le ferait sur un fauteuil.

Non, ici, il devait supporter sa tête et ses bras consciemment : Une oisiveté naïve était donc inaccessible, même si c'était l'état le plus confortable pour ce genre de conversation. Ainsi, là où il n'y avait d'autres points de fuite pour les yeux de Cullen, il dû se résigner à s'engager totalement. S'il n'avait fait que furtivement regarder Lynne au cours de leur discussion, le Commandant décida de jeter cette précaution par la fenêtre.

Dans sa vie, Cullen avait combattu abominations, mage de sang et démon de toute sortes. Il avait toujours survécu sans grandes blessures, que ce soit dans la victoire ou la défaite. Alors, par le Créateur... Pourquoi était-il si dur de regarder cette femme dans les yeux ? Kirkwall était derrière lui. Mérédith était derrière lui. Bien que lorsqu'ils se sont rerencontrés, il n'osait pas la regarder car il détestait cette sourde colère dans ses iris, il pouvait la voir tout doucement disparaître. Alors, pourquoi ? Pourquoi ?

La voix solide et réelle de la mage attira son regard comme un papillon est attiré par la lumière. Elle prononça deux mots, deux mots si simple et pourtant si vitaux. Elle comprenait. Quand on entreprenait quelque chose de difficile comme le faisait Cullen, le doute était quelque chose de plus terrifiant et de plus destructeur que n'importe quel arme. Cassandra le comprenait, aussi. Certains Templiers recrutés par l'Inquisition aussi. Alors, si Lynne comprenait... Sa cause était-elle donc juste ? Serait-il quelque chose d'autre qu'un enfant capricieux souhaitant se débarasser d'une drogue qui le tuerait à la longue ?

Ces paroles lui apportèrent un baume au cœur. Et un sourire aux lèvres. Son regard dépassa la barrière invisible d'auparavant, et il plongea tête la première dans les eaux sombres des prunelles de Lynne. Avec ce geste, la conversation venait de changer subrepticement. Dans l'esprit de Cullen, ce n'était plus une discussion entre un ex-Templier devenu Commandant, et une réfugiée mage qui ne souhaitait que survivre. Non. Alors qu'il réussissait enfin à soutenir son regard, le sol s'était égalisé entre eux. Il était Cullen. Elle était Lynne. Rien de plus.

Chose étrange, son sourire qui aurait dû être temporaire était resté sur son visage. C'était un faible sourire, certes, mais sur le visage terne du Commandant il était plus que visible.

Il écouta avec attention les bafouilles de Lynne. Cette façon de parler lui rappelait fortement quelqu'un. Et ce quelqu'un n'était d'autre que lui-même. C'était la deuxième fois qu'il remarquait des similitudes entre lui et la mage. Ce n'était pas déplaisant. Est ce que cette politique de séparer les Templiers et les Mages au cercle avait été une erreur ?

Peut-être que oui. Alors que Lynne parlait, il pouvait voir une sincérité absolue dans ses yeux. Le miroir de l'âme ne pouvait pas mentir, n'est ce pas ? Fait encore plus étonnant : Elle rougissait à ses propres paroles. C'était un rouge agréable, qui tentait ses joues avec perfection et dont la couleur ne faisait que relever le sculpte de ses traits. Il ne lui fallu que quelques secondes pour remarquer qu'il rougissait lui aussi. Ainsi, elle ne voulait pas que le lyrium le fasse changer. C'était... Touchant.

Ouvrant la bouche pour répondre, il se gratta la tête avec sa main libre. Ses bras l'embarassait. Il ne savait pas où les mettre.

« Je... Merci. Cela fait du bien d'entendre ça. Merci beaucoup, Lynne. »

Depuis que Lynne avait ouvert la parole, il n'avait cessé d'éviter de fuir son regard. La gêne qu'il ressentait au départ semblait partir en fumée peu à peu. Les braises de la barrière de bois qui les séparait étaient encore rouge en revanche, et sur le visage de Lynne, le rouge disparu rapidement, remplacé par une autre expression qui n'était que le miroir du visage de Cullen. Elle souhaitait changer de sujet.

La mage avait souhaité lui demander pourquoi il avait décidé d'être loyal à l'Inquisition.

« Peut-être avez vous ressenti la même chose que moi en voyant la dévastation de Kirkwall. Un vide. Un vide si virulent qu'il menaçait de vous dévorer le cœur. C'est un vide créé car tout ce qu'on connaissait, tout ce pourquoi on s'est battu n'était que mensonges et tyrannie. Quand Cassandra est venue, j'ai su que je pouvais combler ce vide avec une chose bien trop nécessaire : Un but. »

L'expression de son visage était solennelle, et beaucoup trop sérieuse.

« L'Inquisition n'était qu'une idée, à l'époque. Mais j'étais à Darse quand le Conclave a explosé. J'ai pu voir le pic se faire aplatir, et le ciel s'ouvrir pour y cracher toute sorte de démons. J'ai alors su que mes talents pouvait être utilisé pour le bien de tous. C'était pourquoi je suis devenu un Templier, vous savez. Mais là où l'Ordre s'est révélé être une imposture, l'Inquisition travaille véritablement pour le bien commun. Je n'ai pas cherché à détruire le repaire des apostats car ils étaient des mages. Non, mon opération était en tandem avec l'Héraut d'Andrasté qui était allé nettoyer le campement des Templiers.

Les marches solitaires étaient en flammes. Et c'est notre action qui a soufflé les braises. C'est notre action qui a rempli le ventre des villageois. C'est notre action qui a organisé les guérisseurs. Pas l'Ordre. Pas les apostats. Mais bien l'Inquisition.

C'est pour cela que je me bats, Lynne. Que j'en suis devenu le Commandant n'était dû qu'au destin et à la grâce du Créateur. »


Tout en parlant, il n'avait pas une seconde quitté le regard de la mage. Il avait autrefois eu du mal à apprécier cette chaleur. Mais maintenant... Pourquoi avait-il autant de mal à la quitter ?

Sam 7 Sep 2019 - 22:56

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La jeune femme avait remarqué que le commandant évitait son regard. Il ne la craignait pourtant pas. Cullen Rutherford ne craignait personne. Du moins, c’était l’opinion qu’elle s’était faite de lui au fur et à mesure des années passées au Cercle et des murmures au sujet de sa réputation. D’autant plus qu’elle se considérait incapable de se montrer intimidante. Non, ce qu’elle décelait dans ses iris marrons, c’était davantage quelque chose qu’elle identifiait comme de la gêne, peut-être de la honte. Au regard de son précédent échange avec lui, elle comprit davantage les origines de son comportement. Si elle voyait derrière lui Meredith et les jours sombres à la prison que ses Templiers appelaient « Cercle », lui voyait derrière elle les mages qu’il avait brimés, ces Apaisés traités injustement, les horreurs du Cercle et de son système.

Sa propre colère était la haine d’une caste qui n’avait fait que subir, encore et encore, jusqu’à ce que la folie de Meredith et la révolte de Justice devenue Vengeance ne mettent un point final sur un drame inévitable. Une amertume envers une Chantrie sourde et un Ordre froid et indifférent. En un sens, elle avait déversé la culpabilité de tout un système sur une seule personne qui faisait partie du problème.

Mais en faisant cela, elle s’était sentie malgré elle injuste. Il ne méritait pas cela. Pas après tout ce qu’il avait fait pour la sauver. Pas après la culpabilité qu’il avait montré, et qui lui faisaient éviter son regard.

Petit à petit, en discutant, il semblait moins timide à ce sujet. Ses prunelles noisettes devaient apparaître moins brûlantes alors qu’elle s’était adoucie et exprimait de l’approbation vis-à-vis de son changement et un soucis de le voir en bonne santé. De la même manière qu’elle, il finit par rougir quand elle lui avoua cela. C’était un détail qu’elle n’aurait jamais soupçonné voir sur son visage habituellement sévère, un détail qu’elle considérait même jusqu’à trouver … mignon.

Chassant cette pensée saugrenue, elle fit en sorte de passer à un autre sujet qui l’intéressait, sujet sur lequel le commandant rebondit avec aisance mais également avec beaucoup de sérieux. Il était visiblement très investi dans la cause qu’il servait. Dans la manière dont il décrivait l’organisation, Lynne comprit aisément que l’Inquisition se calquait plus facilement sur ses idéaux initiaux.

Elle ne put s’empêcher de sourire quand Cullen imputa à des concepts les raisons qui l’ont fait se retrouver dans cette position à responsabilités.

« Le destin et le Créateur, vous dites ? Vous vous accordez peu de crédit. »

Les paroles avaient pris le pas sur sa mesure habituelle, et elle réalisa un peu trop tard la portée de ses paroles. Elle espérait qu’il ne prendrait pas mal d’avoir pris son Dieu à la légère.
Elle continua pourtant, un peu plus timidement.

« Concernant l’Inquisition … j’en ai beaucoup entendu parler en bien. Elle existe pour rétablir l’ordre, n’est-ce pas ? »

La mage semblait songeuse, un peu hésitante même. Elle passa sa main dans son cou, prenant quelques secondes pour chercher ses mots avant de reprendre.

« Si je vous ai aidé auparavant, c’est parce que je n’approuvais pas ce que faisait ces Apostats au même titre que je n’approuve pas ce qu’ont fait ces Templiers que nous avons rencontré. Ils donnent une mauvaise image des mages, et ce qu'ont fait ces Templiers est indigne de leur statut. »

Elle tournait un peu autour du pot. Mais le fait est que penser à son propre destin lui faisait peur malgré elle.

« Mais je me demande par quel moyen l’Inquisition compte rétablir l’ordre. Les Failles qui s’ouvrent … ça a l’air d’être l'oeuvre d’un mage, ou d’une créature liée à l’Immatériel. L’Inquisition … traquera t’elle les Apostats comme moi ? Devrais-je la craindre dans le futur ? »

Cullen ne semblait pas vouloir la ramener en tant qu’Apostate, mais une telle réalité ne saurait être tout le temps vraie. Peut-être qu’avec le temps, le Héraut décidera que les mages seraient les coupables idéaux de ce problème actuel. 
Et ce serait une traque, une chasse aux sorcières.

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