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A l'ombre des Tombes
Marek était positionné non loin d’un arbre imposant qui déployait son immense feuillage au dessus d’anciennes ruines qui devaient être elfiques. Il ne restait qu’un pan de mur encore debout, qui donnait sur une surface à peu près plane, des escaliers abîmés à son pied. C’était un bon endroit pour retrouver ceux qui l’avaient contacté plus tôt dans la matinée. Il était toutefois méfiant et s’efforçait de ne pas relâcher son attention, les Tombes Émeraudes étaient dangereuses, surtout ces derniers temps. Entre les Hommes Libres de la Dalatie, les clans de passage et les groupes de réfugiés, il ne fallait pas se perdre et mal tomber. Plusieurs raisons avaient poussé Marek à se rendre dans l’épaisse forêt et il avait tout d’abord besoin de renseignements pour la garde orlésienne. Les Hommes Libres et les clans dalatiens étaient une chose, mais la présence de templiers rouges en était une autre. Marek comptait bien jeter un oeil à la région et glaner quelques informations permettant de prouver ou non la présence d’autant de menaces.
A son arrivée, il était aussi tombé sur des groupes de réfugiés auprès desquels il avait pu récolter quelques informations supplémentaires et gagner un peu de compagnie. Quelques uns de leurs membres, plus téméraires, avaient manifesté la volonté de rejoindre les rangs de la garde. Servir une véritable cause plutôt que continuer à fuir, harcelés par certains groupes des Hommes Libres, avaient-ils dit. Marek n’y croyait qu’à moitié, plutôt convaincu que ces hommes et femmes se raccrochaient à ce qui passait pour espérer échapper à la vie misérable qu’ils menaient jusqu’à présent. Il avait toutefois accepté de les rencontrer et de les éprouver, peut-être y aurait-il un bon élément dans le lot. La forêt semblait calme et animée seulement par les bruits des animaux qui l’occupaient. Le garde s’était posté sur un petit monticule rocheux qui dominait les quelques ruines en contrebas, s’offrant une belle vue sur les bois et pouvant repérer facilement ceux qu’il attendait ou ceux qu’il n’attendait pas.
Les réfugiés qu'il avait rencontré finirent par se montrer ou du moins, il finit par les entendre avant même qu'ils n'arrivent. Loin d'être discrets, ils parlaient à voix haute tout en progressant dans les bois, empruntant finalement les escaliers délabrés pour atteindre la petite esplanade que Marek surplombait. Secouant la tête, il finit par descendre pour les rejoindre, les interpellant :
"Je suis prêt à parier que même les engeances dans les Tréfonds vous ont entendu."
Ils se tournèrent tous vers lui et il eut alors l'occasion de les détailler de plus près. Il y avait deux hommes. Ce qui ineterpella Marek fut la présence de deux elfes en plus, dépourvus de vallaslins et vêtus très simplement. Surement des elfes qui avaient fui avec les réfugiés dans l'espoir d'une vie meilleure. Ils étaient tous équipés de lances, d'épées et d'arcs dont certaines manquaient assurément d'entretien. Ils arboraient tous un air toutefois résolu, prêts à en découdre :
"Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Quand est-ce qu'on apprend à se défendre contre les Hommes Libres ?"
"Non. Si vous êtes venus pour ça, vous pouvez repartir. Nous avons besoin de recrues pour la garde, pas de va-t-en-guerre."
Il n'était pas surprenant de voir que certains d'entre eux étaient venus dans le seul espoir d'apprendre à défendre leur groupe de réfugiés. Marek aurait pu les aider, leur donner quelques conseils et les renvoyer dans leurs groupes mais il n'avait pas le temps de s'attarder dans les Tombes, tout comme les réfugiés devaient partir s'ils espéraient pouvoir s'en sortir. Malgré son commentaire cinglant, les quatre qui s'étaient présentés à Marek choisirent de rester. Se passant une main sur le visage, le garde prit une grande inspiration avant d'en revenir au quatuor. Il n'avait pas le temps de traîner et ne devait pas relâcher son attention, il était temps de les éprouver au travers de plusieurs exercices.
A son arrivée, il était aussi tombé sur des groupes de réfugiés auprès desquels il avait pu récolter quelques informations supplémentaires et gagner un peu de compagnie. Quelques uns de leurs membres, plus téméraires, avaient manifesté la volonté de rejoindre les rangs de la garde. Servir une véritable cause plutôt que continuer à fuir, harcelés par certains groupes des Hommes Libres, avaient-ils dit. Marek n’y croyait qu’à moitié, plutôt convaincu que ces hommes et femmes se raccrochaient à ce qui passait pour espérer échapper à la vie misérable qu’ils menaient jusqu’à présent. Il avait toutefois accepté de les rencontrer et de les éprouver, peut-être y aurait-il un bon élément dans le lot. La forêt semblait calme et animée seulement par les bruits des animaux qui l’occupaient. Le garde s’était posté sur un petit monticule rocheux qui dominait les quelques ruines en contrebas, s’offrant une belle vue sur les bois et pouvant repérer facilement ceux qu’il attendait ou ceux qu’il n’attendait pas.
Les réfugiés qu'il avait rencontré finirent par se montrer ou du moins, il finit par les entendre avant même qu'ils n'arrivent. Loin d'être discrets, ils parlaient à voix haute tout en progressant dans les bois, empruntant finalement les escaliers délabrés pour atteindre la petite esplanade que Marek surplombait. Secouant la tête, il finit par descendre pour les rejoindre, les interpellant :
"Je suis prêt à parier que même les engeances dans les Tréfonds vous ont entendu."
Ils se tournèrent tous vers lui et il eut alors l'occasion de les détailler de plus près. Il y avait deux hommes. Ce qui ineterpella Marek fut la présence de deux elfes en plus, dépourvus de vallaslins et vêtus très simplement. Surement des elfes qui avaient fui avec les réfugiés dans l'espoir d'une vie meilleure. Ils étaient tous équipés de lances, d'épées et d'arcs dont certaines manquaient assurément d'entretien. Ils arboraient tous un air toutefois résolu, prêts à en découdre :
"Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Quand est-ce qu'on apprend à se défendre contre les Hommes Libres ?"
"Non. Si vous êtes venus pour ça, vous pouvez repartir. Nous avons besoin de recrues pour la garde, pas de va-t-en-guerre."
Il n'était pas surprenant de voir que certains d'entre eux étaient venus dans le seul espoir d'apprendre à défendre leur groupe de réfugiés. Marek aurait pu les aider, leur donner quelques conseils et les renvoyer dans leurs groupes mais il n'avait pas le temps de s'attarder dans les Tombes, tout comme les réfugiés devaient partir s'ils espéraient pouvoir s'en sortir. Malgré son commentaire cinglant, les quatre qui s'étaient présentés à Marek choisirent de rester. Se passant une main sur le visage, le garde prit une grande inspiration avant d'en revenir au quatuor. Il n'avait pas le temps de traîner et ne devait pas relâcher son attention, il était temps de les éprouver au travers de plusieurs exercices.
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A l'ombre des Tombes
Lathbora exécuta un fort mouvement de balancier, se projetant vers l'avant. Ses paumes crissèrent sur l'écorce de la branche à laquelle il s'était suspendu. Il se lâcha lorsque ses pieds nus dépassèrent le vide, et se laissa lourdement tomber sur le sol de la ruine. Le souffle court, il épousseta ses mains en les frottant sur le cuir de son pantalon avant de jeter négligemment son sac de son épaule. Sa respiration lourde trahissait sa fatigue. Il se permit alors enfin une pause.
S'allongeant sur le dos, il se répéta le trajet qu'il avait déjà parcouru. Une sorte de mantra pour se donner du courage. Il avait quitté sa bien-aimée forêt de Bréciliane, prit vers le nord et pénétré dans la ville de Dénérim. Puis il avait pris vers l'ouest, traversé les terres, traversé un lac pour enfin se confronter aux Montagnes de Givre. Il avait alors pénétré en Orlais et, puisqu'il avait prit soin de contourner l'Emprise du Lion, mis les pieds directement en Dalatie. Il prit une grande inspiration. La conclusion de son mantra ne lui permettait pas de se détendre, bien au contraire. Il regarda autour de lui, peut-être véritablement pour la première fois depuis qu'il avait rejoint cette profonde forêt.
Les tombes d'Émeraudes s'étendaient devant lui, complexes et multiples. Il déglutit en embrasant de ses yeux jaunes d'or la cime des arbres les plus hauts, en détaillant leurs branches tortueuses et en prenant compte pour la première fois des fantômes qui s'y agitaient. Le calcul était simple : un arbre, un mort. Et des morts, il y en avait eu au cours de l'histoire de ce territoire. Au cours de l'histoire des elfes. Un gigantesque cimetière, voilà ce qu'était cette forêt. Un reliquat du passé, un monument à la gloire de la défaite des elfes. Lathbora se sentit écrasé par le poids de ses fantômes. Il se trouvait face aux morts qu'il avait juré de venger. Mais plutôt que de lui donner de la force, plutôt que de regonfler son ego d'assassin, cette vue l'intimidait. C'était la première fois qu'il y faisait face seul. *La dernière fois, j'étais encore un apprenti artisan. La dernière fois j'étais encore un membre de mon clan.*. Pourtant, la forêt était si belle, sauvage et libre. L'héritage laissé par ses ancêtres l'avait rendu belle, c'était irréfutable. Il y avait les arbres bien sûr, mais également les ruines et les statues. Il n'y avait qu'à observer de plus près le muret sur lequel il s'était offert sa pause pour s'en assurer. Les pierres grises dessinaient une arche délicate mais solide, une arche qui jadis menait droit à un temple, un peu plus loin. Un temple à présent en ruine, tout comme une portion de ce muret haut. Lathbora s'assit en tailleur et ramena à lui son sac élimé de voyage, dont il défit l'attache pour s'emparer de ses provisions.
Tout en mastiquant avec application un bout de pain rassit, il pensa à la difficulté qu'il avait à se déplacer dans cette région. Dans ses souvenirs, les Tombes étaient bien moins peuplées. Mais encore une fois, à l'époque il ne s'était pas déplacé seul. Les éclaireurs les guidant avaient certainement fait en sorte que le chemin du clan soit dégagé de toute rencontre. Lathbora avait quant à lui croisé de très nombreux shemlens dans cette forêt. Certains étaient armés, d'autres encombrés d'affaires. Il les avait contournés. Mais ce n'était pas tant les shemlens qui inquiétaient Lathbora, mais la possibilité de croiser un autre clan. Il ne pouvait pas se le permettre. Cette partie de cache cache dans les bois était des plus épuisantes. Il prit une nouvelle bouchée, ne la savourant pas.
C'est alors qu'il entendit des bruits. Il jeta son pain et se plaqua au sol, rampant silencieusement jusqu'aux rebords de sa cache. Il vit quatre silhouettes s'avancer en direction du temple en ruine, longeant son muret. Il n'eut pas le temps de bien les détailler, son attention s'étant spontanément portée sur les armes dont ils étaient équipés. Presque instinctivement, il les prit en chasse, se glissant dans l'arbre le plus proche, son sac de nouveau à l'épaule. Ils discutaient bruyamment, ce qui avait au moins l'avantage de couvrir les quelques bruits de feuilles et de branches que provoquait le dalatien en passant d'un arbre à un autre, au-dessus de leurs têtes. Ils grimpèrent les escaliers et pénétrèrent dans la ruine. Les surplombant depuis un monticule, un homme les accueillis. Toujours perché au sommet de son arbre, Lathbora assista à leur conversation.
S'allongeant sur le dos, il se répéta le trajet qu'il avait déjà parcouru. Une sorte de mantra pour se donner du courage. Il avait quitté sa bien-aimée forêt de Bréciliane, prit vers le nord et pénétré dans la ville de Dénérim. Puis il avait pris vers l'ouest, traversé les terres, traversé un lac pour enfin se confronter aux Montagnes de Givre. Il avait alors pénétré en Orlais et, puisqu'il avait prit soin de contourner l'Emprise du Lion, mis les pieds directement en Dalatie. Il prit une grande inspiration. La conclusion de son mantra ne lui permettait pas de se détendre, bien au contraire. Il regarda autour de lui, peut-être véritablement pour la première fois depuis qu'il avait rejoint cette profonde forêt.
Les tombes d'Émeraudes s'étendaient devant lui, complexes et multiples. Il déglutit en embrasant de ses yeux jaunes d'or la cime des arbres les plus hauts, en détaillant leurs branches tortueuses et en prenant compte pour la première fois des fantômes qui s'y agitaient. Le calcul était simple : un arbre, un mort. Et des morts, il y en avait eu au cours de l'histoire de ce territoire. Au cours de l'histoire des elfes. Un gigantesque cimetière, voilà ce qu'était cette forêt. Un reliquat du passé, un monument à la gloire de la défaite des elfes. Lathbora se sentit écrasé par le poids de ses fantômes. Il se trouvait face aux morts qu'il avait juré de venger. Mais plutôt que de lui donner de la force, plutôt que de regonfler son ego d'assassin, cette vue l'intimidait. C'était la première fois qu'il y faisait face seul. *La dernière fois, j'étais encore un apprenti artisan. La dernière fois j'étais encore un membre de mon clan.*. Pourtant, la forêt était si belle, sauvage et libre. L'héritage laissé par ses ancêtres l'avait rendu belle, c'était irréfutable. Il y avait les arbres bien sûr, mais également les ruines et les statues. Il n'y avait qu'à observer de plus près le muret sur lequel il s'était offert sa pause pour s'en assurer. Les pierres grises dessinaient une arche délicate mais solide, une arche qui jadis menait droit à un temple, un peu plus loin. Un temple à présent en ruine, tout comme une portion de ce muret haut. Lathbora s'assit en tailleur et ramena à lui son sac élimé de voyage, dont il défit l'attache pour s'emparer de ses provisions.
Tout en mastiquant avec application un bout de pain rassit, il pensa à la difficulté qu'il avait à se déplacer dans cette région. Dans ses souvenirs, les Tombes étaient bien moins peuplées. Mais encore une fois, à l'époque il ne s'était pas déplacé seul. Les éclaireurs les guidant avaient certainement fait en sorte que le chemin du clan soit dégagé de toute rencontre. Lathbora avait quant à lui croisé de très nombreux shemlens dans cette forêt. Certains étaient armés, d'autres encombrés d'affaires. Il les avait contournés. Mais ce n'était pas tant les shemlens qui inquiétaient Lathbora, mais la possibilité de croiser un autre clan. Il ne pouvait pas se le permettre. Cette partie de cache cache dans les bois était des plus épuisantes. Il prit une nouvelle bouchée, ne la savourant pas.
C'est alors qu'il entendit des bruits. Il jeta son pain et se plaqua au sol, rampant silencieusement jusqu'aux rebords de sa cache. Il vit quatre silhouettes s'avancer en direction du temple en ruine, longeant son muret. Il n'eut pas le temps de bien les détailler, son attention s'étant spontanément portée sur les armes dont ils étaient équipés. Presque instinctivement, il les prit en chasse, se glissant dans l'arbre le plus proche, son sac de nouveau à l'épaule. Ils discutaient bruyamment, ce qui avait au moins l'avantage de couvrir les quelques bruits de feuilles et de branches que provoquait le dalatien en passant d'un arbre à un autre, au-dessus de leurs têtes. Ils grimpèrent les escaliers et pénétrèrent dans la ruine. Les surplombant depuis un monticule, un homme les accueillis. Toujours perché au sommet de son arbre, Lathbora assista à leur conversation.
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A l'ombre des Tombes
Le garde avait choisi de commencer par de simples passes d'armes. C'était l'occasion de voir les bases au combat de chacun et d'éviter d'attirer l'attention en se déplaçant. Le groupe avait fait tellement de bruit en approchant que Marek craignait qu'il n'aient alerté les Hommes Libres, voir pire. Il basculait alors du quatuor aux alentours, régulièrement, surveillant les bois sans rien apercevoir pour le moment, pas même la fine silhouette agile et gracile qui s'était postée au dessus d'eux. Dissimulé dans le feuillage, Marek n'avait pas su capter Lathbora du regard, trop concentré sur le sol et sur ses recrues potentielles. Recrues, le mot semblait fort quand Marek y songeait : aucun d'entre eux ne se démarquait jusqu'à présent, que ce soit par leur attitude ou leurs aptitudes. Surtout les deux humains, pourtant zélés et sûrs de leur talents.
En revanche, on ne pouvait leur enlever la détermination dont ils faisaient preuve, rivalisant de force et d'adresse pour essayer de surpasser leurs homologues et prouver qu'ils sortaient du lot. Les deux elfes, quant à eux, restaient toutefois de marbre, concentrés sur le premier exercice imposé par Marek. L'un d'entre eux maniait l'épée et le second, l'arc. Ils se connaissaient probablement car ils parvenaient à agir de concert et à se coordonner quand Marek les fit travailler sur de nouveaux échanges face aux deux autres. Il lisait toutefois une certaine colère dans leurs regards, un ressentiment silencieux et une rage muette qui grondait, probablement le résultat d'une vie passée dans le bascloître d'une ville orlésienne. Aujourd'hui, leur colère était sûrement tournée vers ceux qui harcelaient les réfugiés dont ils faisaient partie. Marek devait donc être prudent, il n'était pas là pour former des hommes et des elfes en colère mais pour Térébinthe, pour la garde orlésienne. Attiser les braises dans les Tombes Émeraudes ne mènerait à rien.
"Vous pouvez arrêter, c'est suffisant."
Il mit finalement fin aux échanges du groupe, s'assurant de les avoir assez épuisés pour qu'ils tiennent leur langue lors du prochain exercice. Il les invita à le suivre, en direction du camp où la plupart des réfugiés étaient rassemblés. C'était l'occasion de voir s'ils allaient tenir le rythme : il y avait une bonne heure et demie de marche appuyée. Ce serait aussi l'occasion de discuter avec chacun d'entre eux pour en savoir un peu plus sur leurs motivations :
"Suivez-moi, maintenant. Si l'un de vous voit quelque chose, qu'il l'annonce sans attendre. Ne vous perdez pas, on reste ensemble."
Marek se mit donc en marche, sans attendre, le pas leste. Il quitta silencieusement les abords des ruines, un léger tintement métallique l'accompagnant toutefois dans ses déplacements, la faute au bouclier et à l'épée joints et attachés dans son dos. Il n'avait pas jugé bon de s'en séparer, il préférait les garder à portée de main. Il avançait d'un pas bien appuyé et marqua une première pause au bout d'une vingtaine de minutes pour aviser l'état du groupe. L'un des hommes manifestait déjà quelques signes de fatigue, aussi Marek décida de s'accorder une première discussion avec l'un des réfugiés, réduisant la cadence. Ils empruntèrent bientôt le lit d'une rivière, traversant sans perdre temps, un bon moyen d'effacer les traces éventuelles qu'ils avaient pu laisser. Tout en discutant, Marek continuait de jeter des coups d’œil aux environs, attentif :
"Alors, dites-moi, qu'est-ce qui vous a poussé à venir aussi profondément dans les Tombes ?"
En revanche, on ne pouvait leur enlever la détermination dont ils faisaient preuve, rivalisant de force et d'adresse pour essayer de surpasser leurs homologues et prouver qu'ils sortaient du lot. Les deux elfes, quant à eux, restaient toutefois de marbre, concentrés sur le premier exercice imposé par Marek. L'un d'entre eux maniait l'épée et le second, l'arc. Ils se connaissaient probablement car ils parvenaient à agir de concert et à se coordonner quand Marek les fit travailler sur de nouveaux échanges face aux deux autres. Il lisait toutefois une certaine colère dans leurs regards, un ressentiment silencieux et une rage muette qui grondait, probablement le résultat d'une vie passée dans le bascloître d'une ville orlésienne. Aujourd'hui, leur colère était sûrement tournée vers ceux qui harcelaient les réfugiés dont ils faisaient partie. Marek devait donc être prudent, il n'était pas là pour former des hommes et des elfes en colère mais pour Térébinthe, pour la garde orlésienne. Attiser les braises dans les Tombes Émeraudes ne mènerait à rien.
"Vous pouvez arrêter, c'est suffisant."
Il mit finalement fin aux échanges du groupe, s'assurant de les avoir assez épuisés pour qu'ils tiennent leur langue lors du prochain exercice. Il les invita à le suivre, en direction du camp où la plupart des réfugiés étaient rassemblés. C'était l'occasion de voir s'ils allaient tenir le rythme : il y avait une bonne heure et demie de marche appuyée. Ce serait aussi l'occasion de discuter avec chacun d'entre eux pour en savoir un peu plus sur leurs motivations :
"Suivez-moi, maintenant. Si l'un de vous voit quelque chose, qu'il l'annonce sans attendre. Ne vous perdez pas, on reste ensemble."
Marek se mit donc en marche, sans attendre, le pas leste. Il quitta silencieusement les abords des ruines, un léger tintement métallique l'accompagnant toutefois dans ses déplacements, la faute au bouclier et à l'épée joints et attachés dans son dos. Il n'avait pas jugé bon de s'en séparer, il préférait les garder à portée de main. Il avançait d'un pas bien appuyé et marqua une première pause au bout d'une vingtaine de minutes pour aviser l'état du groupe. L'un des hommes manifestait déjà quelques signes de fatigue, aussi Marek décida de s'accorder une première discussion avec l'un des réfugiés, réduisant la cadence. Ils empruntèrent bientôt le lit d'une rivière, traversant sans perdre temps, un bon moyen d'effacer les traces éventuelles qu'ils avaient pu laisser. Tout en discutant, Marek continuait de jeter des coups d’œil aux environs, attentif :
"Alors, dites-moi, qu'est-ce qui vous a poussé à venir aussi profondément dans les Tombes ?"
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A l'ombre des Tombes
Lathbora s'était toujours plutôt montré docile. Il acceptait les ordres sans broncher et savait même se montrer à l'écoute. Ces qualités l'avaient conduit à devenir l'apprenti de l'artisan de son clan et, plus tard, à se recouvrir le visage par le vallaslin de June, un vallaslin plutôt complexe et étendu, l'un des plus douloureux à recevoir. Pourtant, il avait refusé les exercices, il avait refusé de tenir son arc et refusé de couvrir les shemlens. Était-ce la disparition de son modèle qui l'avait poussé à remettre en cause les choix fait en son nom ? Sa soudaine insubordination l'avait coupé des siens, l'avait écarté de Denerim et de la bataille décisive qui devait s'y dérouler. Lathbora avait été jugé trop instable et trop dangereux pour intégrer une grande troupe de soldats. Mais sa hargne avait été utile ailleurs : avec quelques autres, il fut employé en tant qu'éclaireur. Sur les routes, il eut l'occasion de voir l'étendue de la corruption de l'enclin, balafrant le paysage. Il eut l'occasion de noircir sa lame par le sang des engeances. Il aperçut même le terrible archidémon, volant lourdement en direction de la ville. Voler en direction de son tombeau. Oui, il le revoyait encore, le survolant de quelques mètres. Une bête atroce.
Un corbeau plana rapidement au-dessus de sa tête, passant en piquet entre les branches. Lathbora fut sorti de ses souvenirs, brusquement. Il perdait de moins en moins souvent pieds, ses absences étaient de plus en plus rares. Il n'avait d'ailleurs plus songé à la guerre depuis de longues semaines. Alors pourquoi maintenant ? Accroché fermement à son épaisse branche solide, Lathbora se pencha au-dessus du vide, cherchant à entrevoir les moindres détails de la scène ayant cours sous ses pieds. Il grinça des dents.
*Ah, le recruteur. C'est à cause du recruteur.* En effet, l'homme surplombant les quatre autres portait l'uniforme des gardes. Sa tenue bleue à rayure blanche était impossible à méprendre, tout comme le double griffon qui marquait son bouclier rond. Un garde des ombres. Tout comme ceux qui, il y avait de cela dix années, avaient enrôlé de force Lathbora dans leur guerre contre l'enclin. Techniquement, Lathbora avait été vendu par Zathrian, offert plutôt en échange contre l'aide du héros de Férelden. Il n'empêche qu'il n'avait pas eu le choix.
Et ces deux elfes, en contrebas, avaient-ils vraiment le choix ? N'avaient-ils pas plus tôt exprimé le désir d'apprendre à se défendre, plutôt que celui de vouloir s'engager ? Le garde des ombres n'était-il pas en train de leur forcer la main ? Dans son arbre, Lathbora rongeait son frein.
Le garde des ombres les dirigea vers un nouvel exercice. Le dalatien observa leurs mouvements, repéra les schémas d'attaque et de défense que chacun des combattants répétait inconsciemment. Ce genre d'information risquait de se montrer rapidement primordial si Lathbora décidait de se dévoiler. Quel dommage que le recruteur ne participe pas à ses propres exercices ! Il allait devoir rester l'inconnue de ce système. En prenant une position plus confortable, le dalatien sourit. Cela l'amusait beaucoup d'assister, invisible, à cette scène de vie.
Au bout d'un moment le recruteur leur ordonna de se mettre en route. Vers un camp ? Soupçonneux, Lathbora persista dans sa traque. La forêt était dense, les arbres rapprochés. Il n'eut aucun mal à passer de l'un à l'autre, silencieusement. Une nouvelle fois, les morts jouaient leur rôle. Le recruteur recommanda la prudence à ses recrues. L'assassin sourit de nouveau devant l'ironie de la situation. Personne ne semblait encore l'avoir repéré. Pourtant son approche n'était pas des plus aisées : à plusieurs reprises ses dagues, fichées dans son dos, s'étaient accrochées au feuillage. Plusieurs fois il avait dû tester la solidité d'une branche avant de s'y lancer. De bonne humeur et voulant pousser le jeu plus loin, Lathbora s'amusa même à lancer quelques écorces ou quelques pommes de pin en direction des marcheurs. Mais aucun ne le repéra. La troupe traversa un cours d'eau, et le dalatien nota la prudence du garde des ombres, qui visiblement cherchait à masquer leurs traces. Ce camp vers lequel ils se dirigeaient devait être important. Une nouvelle conversation, badine cette fois-ci, se déclencha. Mais Lathbora n'y prêta pas attention. Depuis son arbre, il vit de l'agitation au nord-ouest de leur position. Ils n'étaient pas seuls. Un nouveau sourire s'étira sur ses lèvres, cela allait devenir intéressant.
Un corbeau plana rapidement au-dessus de sa tête, passant en piquet entre les branches. Lathbora fut sorti de ses souvenirs, brusquement. Il perdait de moins en moins souvent pieds, ses absences étaient de plus en plus rares. Il n'avait d'ailleurs plus songé à la guerre depuis de longues semaines. Alors pourquoi maintenant ? Accroché fermement à son épaisse branche solide, Lathbora se pencha au-dessus du vide, cherchant à entrevoir les moindres détails de la scène ayant cours sous ses pieds. Il grinça des dents.
*Ah, le recruteur. C'est à cause du recruteur.* En effet, l'homme surplombant les quatre autres portait l'uniforme des gardes. Sa tenue bleue à rayure blanche était impossible à méprendre, tout comme le double griffon qui marquait son bouclier rond. Un garde des ombres. Tout comme ceux qui, il y avait de cela dix années, avaient enrôlé de force Lathbora dans leur guerre contre l'enclin. Techniquement, Lathbora avait été vendu par Zathrian, offert plutôt en échange contre l'aide du héros de Férelden. Il n'empêche qu'il n'avait pas eu le choix.
Et ces deux elfes, en contrebas, avaient-ils vraiment le choix ? N'avaient-ils pas plus tôt exprimé le désir d'apprendre à se défendre, plutôt que celui de vouloir s'engager ? Le garde des ombres n'était-il pas en train de leur forcer la main ? Dans son arbre, Lathbora rongeait son frein.
Le garde des ombres les dirigea vers un nouvel exercice. Le dalatien observa leurs mouvements, repéra les schémas d'attaque et de défense que chacun des combattants répétait inconsciemment. Ce genre d'information risquait de se montrer rapidement primordial si Lathbora décidait de se dévoiler. Quel dommage que le recruteur ne participe pas à ses propres exercices ! Il allait devoir rester l'inconnue de ce système. En prenant une position plus confortable, le dalatien sourit. Cela l'amusait beaucoup d'assister, invisible, à cette scène de vie.
Au bout d'un moment le recruteur leur ordonna de se mettre en route. Vers un camp ? Soupçonneux, Lathbora persista dans sa traque. La forêt était dense, les arbres rapprochés. Il n'eut aucun mal à passer de l'un à l'autre, silencieusement. Une nouvelle fois, les morts jouaient leur rôle. Le recruteur recommanda la prudence à ses recrues. L'assassin sourit de nouveau devant l'ironie de la situation. Personne ne semblait encore l'avoir repéré. Pourtant son approche n'était pas des plus aisées : à plusieurs reprises ses dagues, fichées dans son dos, s'étaient accrochées au feuillage. Plusieurs fois il avait dû tester la solidité d'une branche avant de s'y lancer. De bonne humeur et voulant pousser le jeu plus loin, Lathbora s'amusa même à lancer quelques écorces ou quelques pommes de pin en direction des marcheurs. Mais aucun ne le repéra. La troupe traversa un cours d'eau, et le dalatien nota la prudence du garde des ombres, qui visiblement cherchait à masquer leurs traces. Ce camp vers lequel ils se dirigeaient devait être important. Une nouvelle conversation, badine cette fois-ci, se déclencha. Mais Lathbora n'y prêta pas attention. Depuis son arbre, il vit de l'agitation au nord-ouest de leur position. Ils n'étaient pas seuls. Un nouveau sourire s'étira sur ses lèvres, cela allait devenir intéressant.
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A l'ombre des Tombes
Marek continuait de discuter avec le premier homme auquel il s'était adressé. Ce dernier n'avait rien d'extraordinaire, il ne cherchait véritablement qu'à survivre. De toute manière, Marek avait pris sa décision avant même de se mettre en chemin vers le camp de réfugiés : il ne comptait emmener avec lui aucune des recrues qui s'étaient présentées à lui aujourd'hui. Elles avaient trop d'attaches, leur raison de se battre n'allait pas avec celle de la garde, il était trop ancré dans ce conflit pour s'en séparer et aucun n'était véritablement sorti du lot. A plusieurs reprises, Marek crut entendre une branche craquer ou des morceaux chuter depuis les hauteurs, mais il ne parvint pas à distinguer quoique ce soit.
Le groupe continuait de progresser à bonne allure, parfois ralentie pour pouvoir discuter et récupérer convenablement. Alors qu'ils approchaient d'un nouveau ruisseau, baigné dans la lumière du milieu d'après-midi filtrée par les arbres imposants, Marek vint saisir le col d'un des deux hommes de tête pour l'arrêter sèchement :
"Attends."
Il avait cru distinguer de sons à peine plus loin, pas des animaux ni le craquement habituel des arbres dont les branches se pliaient parfois sous le vent. Ils s'approchèrent tous des abords du ruisseau, le plus silencieusement possible, sous le couvert des buissons et des rochers qui le bordaient. A l'abri derrière un rocher, Marek se risqua à le longer pour essayer d'en voir un peu plus. Il y avait bel et bien des hommes qui s'affairaient non loin et ils n'avaient pas l'air de réfugiés. Des Hommes Libre, sans aucun doute, mais ils n'étaient pas seuls. Quatre ou cinq d'entre eux, accompagnés. Peut-être à cause de la surprise, Marek mit un moment avant d'identifier les deux hommes supplémentaires qui les accompagnait. Leurs armures étaient déformée par d'étranges excroissances rouges qui commençaient à poindre sur ces dernières, comme greffées : des templiers rouges. Alors les rumeurs étaient bien fondées et ils traînaient dans les Tombes Émeraudes. Mais pour quelles raisons ?
Marek pivota vers le reste de son groupe resté un peu plus en retrait, s'en approchant finalement. Il vit à leurs visages qu'ils souhaitaient en découdre mais il ne pouvait se résoudre à les lancer au combat ainsi, surtout face à ce groupe qui les surpassait déjà en nombre :
"Nous allons devoir les contourner. On ne peut pas se permettre de les affronter."
Le retraite était encore possible. Ils n'avaient pas été repéré et ils pouvaient reculer pour faire un détour et éviter le groupe qui s'affairait toujours au bord du ruisseau. Prudent, Marek détacha toutefois son bouclier et repasse le fourreau à son flanc, prêt à tirer son arme au clair. Il indiqua la marche à suivre à son groupe, qui ne manqua pas de protester en l'entendant. Ils voulaient en découdre et venger les réfugiés qui subissaient parfois les assauts des Hommes Libres de Dalatie :
"Comment ça r'culer ? Ils nous ont pas vu, on peut se les faire. On va pas rester à rien faire ?"
"Écoutez, ils ont deux templiers avec eux. Et ils nous surpassent en nombre. Vous voulez vraiment prendre le risque de mourir aussi bêtement ?"
Les regards inquiets qu'ils échangèrent rassura alors Marek, il avait fait mouche. Ils hésitaient maintenant face à la menace et à la présence de templiers. Il parvint donc à les convaincre de reculer et ils se mirent en route, avançant à pas mesurés pour quitter le bord du ruisseau sans être remarqué. Ce que Marek ne put empêcher, c'est l'elfe qui resta en retrait, se redressant, l'arc à la main. Il avait encoché une flèche et commençait à bander la corde de son arme. Le garde abandonna alors toute discrétion pour filer vers lui, dans l'espoir de l'empêcher tirer mais n'arriva que trop tard. Le trait parti, la flèche siffla dans les airs et alla se ficher dans l'épaule d'un des hommes libres qui remplissait sa gourde au ruisseau. Tous ses compagnons se tournèrent alors en l'entendant rugir de douleur, avisant Marek et l'elfe qui se tenaient désormais côte à côte.
"Et merde."
L'exercice était terminé et maintenant, il fallait survivre.
Le groupe continuait de progresser à bonne allure, parfois ralentie pour pouvoir discuter et récupérer convenablement. Alors qu'ils approchaient d'un nouveau ruisseau, baigné dans la lumière du milieu d'après-midi filtrée par les arbres imposants, Marek vint saisir le col d'un des deux hommes de tête pour l'arrêter sèchement :
"Attends."
Il avait cru distinguer de sons à peine plus loin, pas des animaux ni le craquement habituel des arbres dont les branches se pliaient parfois sous le vent. Ils s'approchèrent tous des abords du ruisseau, le plus silencieusement possible, sous le couvert des buissons et des rochers qui le bordaient. A l'abri derrière un rocher, Marek se risqua à le longer pour essayer d'en voir un peu plus. Il y avait bel et bien des hommes qui s'affairaient non loin et ils n'avaient pas l'air de réfugiés. Des Hommes Libre, sans aucun doute, mais ils n'étaient pas seuls. Quatre ou cinq d'entre eux, accompagnés. Peut-être à cause de la surprise, Marek mit un moment avant d'identifier les deux hommes supplémentaires qui les accompagnait. Leurs armures étaient déformée par d'étranges excroissances rouges qui commençaient à poindre sur ces dernières, comme greffées : des templiers rouges. Alors les rumeurs étaient bien fondées et ils traînaient dans les Tombes Émeraudes. Mais pour quelles raisons ?
Marek pivota vers le reste de son groupe resté un peu plus en retrait, s'en approchant finalement. Il vit à leurs visages qu'ils souhaitaient en découdre mais il ne pouvait se résoudre à les lancer au combat ainsi, surtout face à ce groupe qui les surpassait déjà en nombre :
"Nous allons devoir les contourner. On ne peut pas se permettre de les affronter."
Le retraite était encore possible. Ils n'avaient pas été repéré et ils pouvaient reculer pour faire un détour et éviter le groupe qui s'affairait toujours au bord du ruisseau. Prudent, Marek détacha toutefois son bouclier et repasse le fourreau à son flanc, prêt à tirer son arme au clair. Il indiqua la marche à suivre à son groupe, qui ne manqua pas de protester en l'entendant. Ils voulaient en découdre et venger les réfugiés qui subissaient parfois les assauts des Hommes Libres de Dalatie :
"Comment ça r'culer ? Ils nous ont pas vu, on peut se les faire. On va pas rester à rien faire ?"
"Écoutez, ils ont deux templiers avec eux. Et ils nous surpassent en nombre. Vous voulez vraiment prendre le risque de mourir aussi bêtement ?"
Les regards inquiets qu'ils échangèrent rassura alors Marek, il avait fait mouche. Ils hésitaient maintenant face à la menace et à la présence de templiers. Il parvint donc à les convaincre de reculer et ils se mirent en route, avançant à pas mesurés pour quitter le bord du ruisseau sans être remarqué. Ce que Marek ne put empêcher, c'est l'elfe qui resta en retrait, se redressant, l'arc à la main. Il avait encoché une flèche et commençait à bander la corde de son arme. Le garde abandonna alors toute discrétion pour filer vers lui, dans l'espoir de l'empêcher tirer mais n'arriva que trop tard. Le trait parti, la flèche siffla dans les airs et alla se ficher dans l'épaule d'un des hommes libres qui remplissait sa gourde au ruisseau. Tous ses compagnons se tournèrent alors en l'entendant rugir de douleur, avisant Marek et l'elfe qui se tenaient désormais côte à côte.
"Et merde."
L'exercice était terminé et maintenant, il fallait survivre.
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A l'ombre des Tombes
L'elfe dalatien recompta. Face à eux, le garde des ombres et son équipe avaient sept hommes. Sept guerriers : cinq shemlens et deux atrocités rouges. Lathbora avait déjà eu l'occasion de croiser de tels monstres pendant sa longue errance. Il ne savait pas ce qui les rongeait si visiblement, quelle était cette matière, cette sorte de roche rouge, qui irradiait depuis l'intérieur de leurs corps, mais elle leur donnait de la force. Et elle le mettait très mal à l'aise. Il avait toujours fait en sorte de ne pas les affronter. Cinq shemlens visiblement entraînés, de formation militaire et armés de lames d'aspect solides, accompagnés de deux monstres. Et eux, qu'avaient-ils ? Un garde des ombres et quatre civils, d'après ce que le dalatien avait pu en juger pendant leurs exercices. Le combat était terriblement déséquilibré. Une boucherie s'annonçait, et Lathbora se sentait privilégié de pouvoir y assister. depuis son perchoir : un corbeau parmi les corbeaux, charognard au regard moqueur.
Mais le garde était réaliste, et prévenant. Il avait su lui aussi situer la menace, et avait muselé ses troupes dans les foulées. Le dalatien, frustré, le regarda se déplacer prudemment, guetter à son tour l'autre rive et son lot d'ennemie. Lathbora soupira : ils allaient contourner. Et lui, depuis son arbre, allait perdre son unique distraction. Mais cela valait mieux pour lui également. S'il s'était retrouvé prit entre deux feux, sa situation n'aurait pas été des plus enviables. Il s'assit sur sa branche épaisse, et sortit quelques baies d'un repli de sa manche. Il les fit rouler dans sa paume, puis les porta une par une jusqu'à ses lèvres. Sous lui, le garde distillait ses ordres. L'une des recrues contesta, ce qui attira de nouveau l'attention du dalatien. Il laissa nonchalamment tomber au sol le reste de ses baies en se redressant, et se pencha de nouveau sur le groupe. Si le ressentiment n'obscurcissait pas autant son jugement, il aurait su reconnaître des qualités indéniables de persuasion que possédait ce garde. Ils se mirent en route, cherchant à quitter le nid du ruisseau sans éveiller les sursauts. Lathbora sourit. Seuls les deux shemlens et l'un des elfe avaient emboîté le pas au garde des ombres. Sur la rive, un elfe des cités n'avait pas bougé. Celui qui portait un arc sommaire, passé en travers de sa poitrine.
*Il a bien du courage* Se dit Lathbora, en le voyant dégager son arme, en de grands gestes lents et réfléchis. Il était lui-même parfaitement bien placé pour imaginer le tumulte qui devait ronger ce Citadin. Il avait certainement tout perdu. Tout perdu à cause des hommes lui faisant à présent face. La peur était une maîtresse exigeante, mais elle n'était rien face à la brusque envie de vengeance, à la colère sourde et aveugle de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Oh comme il avait tremblé la première fois qu'il parvint à ôter une vie. Et comme à présent ce souvenir lui semblait... brumeux. Mais le Citadin ne trembla pas en encochant sa flèche. Lathbora le vit bloquer son souffle, calculer son tir, et atteindre sa cible. Sa flèche siffla entre les troncs, et se planta dans l'épaule de l'un shemlens ennemis. Le dalatien dût plaquer ses deux mains contre sa bouche pour réprimer l'exclamation de joie spontanée qui lui vrilla l'estomac. Pourtant, le geste inconsidéré de son condisciple les avait tous condamnés.
Depuis sa situation privilégiée, Lathbora eut tout le loisir de voir les hommes se regrouper rapidement autour de leur blessé, puis se retourner contre le garde et sa troupe, en suivant le parcours qu'avait emprunté la flèche. Il vérifia rapidement l'attache des deux fourreaux dans son dos, il défit légèrement la sangle principale de son plastron en écorce de fer, le rendant moins rigide, ce qui lui permettrait de mieux se mouvoir en cas de besoin. Il coula un nouveau regard en direction de la troupe civile, et plus précisément en direction des deux elfes citadins. Certes, ils n'étaient pas comme lui, mais méritaient-ils de mourir parmi les hommes ? Non, aucun elfe ne méritait un tel destin. Qu'il le veuille ou non, le dalatien avait bien conscience des limites de son rôle de spectateur. Ce rôle devait bientôt prendre fin, et il se sentait prêt. Il regarda les shemlens passer sous son arbre. Il laissa passer les deux monstres, puis compta. Un. Deux, Trois... Quatre ! Lorsque le dernier homme se présenta, l'assassin se lança depuis sa branche, se réceptionna par une roulade et dégaina ses deux dagues courtes. Il faisait face au dernier homme, celui que la flèche avait atteint. Toujours s'attaquer aux plus faibles du troupeau en premier. Toujours.
Les corbeaux, après tout, étaient des charognards, non ?
Mais le garde était réaliste, et prévenant. Il avait su lui aussi situer la menace, et avait muselé ses troupes dans les foulées. Le dalatien, frustré, le regarda se déplacer prudemment, guetter à son tour l'autre rive et son lot d'ennemie. Lathbora soupira : ils allaient contourner. Et lui, depuis son arbre, allait perdre son unique distraction. Mais cela valait mieux pour lui également. S'il s'était retrouvé prit entre deux feux, sa situation n'aurait pas été des plus enviables. Il s'assit sur sa branche épaisse, et sortit quelques baies d'un repli de sa manche. Il les fit rouler dans sa paume, puis les porta une par une jusqu'à ses lèvres. Sous lui, le garde distillait ses ordres. L'une des recrues contesta, ce qui attira de nouveau l'attention du dalatien. Il laissa nonchalamment tomber au sol le reste de ses baies en se redressant, et se pencha de nouveau sur le groupe. Si le ressentiment n'obscurcissait pas autant son jugement, il aurait su reconnaître des qualités indéniables de persuasion que possédait ce garde. Ils se mirent en route, cherchant à quitter le nid du ruisseau sans éveiller les sursauts. Lathbora sourit. Seuls les deux shemlens et l'un des elfe avaient emboîté le pas au garde des ombres. Sur la rive, un elfe des cités n'avait pas bougé. Celui qui portait un arc sommaire, passé en travers de sa poitrine.
*Il a bien du courage* Se dit Lathbora, en le voyant dégager son arme, en de grands gestes lents et réfléchis. Il était lui-même parfaitement bien placé pour imaginer le tumulte qui devait ronger ce Citadin. Il avait certainement tout perdu. Tout perdu à cause des hommes lui faisant à présent face. La peur était une maîtresse exigeante, mais elle n'était rien face à la brusque envie de vengeance, à la colère sourde et aveugle de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Oh comme il avait tremblé la première fois qu'il parvint à ôter une vie. Et comme à présent ce souvenir lui semblait... brumeux. Mais le Citadin ne trembla pas en encochant sa flèche. Lathbora le vit bloquer son souffle, calculer son tir, et atteindre sa cible. Sa flèche siffla entre les troncs, et se planta dans l'épaule de l'un shemlens ennemis. Le dalatien dût plaquer ses deux mains contre sa bouche pour réprimer l'exclamation de joie spontanée qui lui vrilla l'estomac. Pourtant, le geste inconsidéré de son condisciple les avait tous condamnés.
Depuis sa situation privilégiée, Lathbora eut tout le loisir de voir les hommes se regrouper rapidement autour de leur blessé, puis se retourner contre le garde et sa troupe, en suivant le parcours qu'avait emprunté la flèche. Il vérifia rapidement l'attache des deux fourreaux dans son dos, il défit légèrement la sangle principale de son plastron en écorce de fer, le rendant moins rigide, ce qui lui permettrait de mieux se mouvoir en cas de besoin. Il coula un nouveau regard en direction de la troupe civile, et plus précisément en direction des deux elfes citadins. Certes, ils n'étaient pas comme lui, mais méritaient-ils de mourir parmi les hommes ? Non, aucun elfe ne méritait un tel destin. Qu'il le veuille ou non, le dalatien avait bien conscience des limites de son rôle de spectateur. Ce rôle devait bientôt prendre fin, et il se sentait prêt. Il regarda les shemlens passer sous son arbre. Il laissa passer les deux monstres, puis compta. Un. Deux, Trois... Quatre ! Lorsque le dernier homme se présenta, l'assassin se lança depuis sa branche, se réceptionna par une roulade et dégaina ses deux dagues courtes. Il faisait face au dernier homme, celui que la flèche avait atteint. Toujours s'attaquer aux plus faibles du troupeau en premier. Toujours.
Les corbeaux, après tout, étaient des charognards, non ?
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A l'ombre des Tombes
Quand les sept hommes qui étaient de l'autre côté du ruisseau pivotèrent de concert vers Marek et l'elfe qui se tenait à ses côtés, il y eut un instant de flottement. Un bref moment durant lequel ils se toisèrent avant que le groupe ne se mette en direction de l'archer et du garde, tirant leurs armes au clair, prêts à en découdre. L'affrontement paraissait si inégal que Marek ne chercha pas à avancer vers eux et agrippa le col de l'elfe qui est resté au bord du ruisseau pour commencer à le faire reculer de force. Ce dernier, tétanisé, s'était sûrement rendu compte de la bêtise qu'il venait de commettre, malheureusement bien trop tard. Les trois autres membres du groupe de Marek s'était arrêté à peine plus loin en entendant le remue-ménage provoqué par le tir de l'elfe. Ils avaient toutefois pensé à dégainer, mais cela ne leur servirait pas à grand-chose : courir était le plus important.
Marek leur intima de trouver refuge sous le couvert des bois. C'était la seule chance pour eux de s'en sortir : semer ce qui était devenu leurs assaillants. Ils n'émirent aucune objection cette fois-ci et se ruèrent en direction des arbres les plus proches pour espérer s'y abriter. L'elfe resté avec Marek commençait à se ressaisir et se mettait aussi à courir en direction du sous-bois. Le garde, bouclier à la main, finit de tirer son épée au clair tandis qu'il jetait des regards dans son dos tout en progressant. Ils étaient sept et visiblement bien énervés désormais. Quelque chose tomba alors d'un arbre derrière le cortège. Non, pas quelque chose, quelqu'un. Marek n'eut pas le temps de s'attarder plus longtemps en contemplation et s'enfonça à son tour dans les bois. Quelqu'un était-il décidé à les aider ? Vu la situation, Marek était prêt à prendre le pari. Il se porta donc au niveau du premier archer elfe, profitant du peu d'avance qu'ils avaient pour donner quelques ordres :
Fuir ou se battre. La donne avait peut-être changée avec l'aide impromptu de celui qui s'était jeté depuis un arbre. Était-il seul ? Les hommes libres connaissaient bien les bois et s'y étaient établis, ils étaient en terrain connu et auraient vite fait de les rattraper. Marek avait donc décidé de tenter le coup et de riposter. S'ils utilisaient le couvert des bois à leur avantage, ils pouvaient espérer s'en tirer. Il vit les deux elfes échanger quelques brèves paroles et se séparer, l'arc à la main, se réfugiant derrière un arbre et derrière un rocher pour se dérober à la vue de leurs poursuivants. Marek en vint donc aux deux humains, armés de haches et d'épées :
Les deux hommes ne posèrent pas plus de questions et filèrent vers les archers déjà postés, s'arrêtant près d'eux. Au moins tout le monde avait eu assez de cran pour rester. En auraient-ils assez pour se battre et essayer de survivre ? Marek avait trouvé refuge derrière un arbre au tronc épais et large. A sa gauche, derrière un amas rocheux, se trouvait le première paire et à sa droite la seconde, cachée derrière un arbre tombé au sol. Sa position lui permettrait de donner le signal et ils pouvait aisément les voir d'ici : ils étaient tous accroupis, tendus. Il vit à l'expression de leur visage que leur désir de vengeance s'était mué en une peur qui devait sûrement leur tirailler le ventre. Eux qui voulaient se battre, ils étaient servis. Ils devaient être prudents, en revanche, et bien calculer leur coup.
Marek entendait leurs poursuivants approcher dans son dos, le métal déformé des armures des templiers cliquetait. Certains donnaient des ordres, ils restaient groupés. Laisser passer les templiers, puis s'en prendre à la fin du cortège, c'était leur meilleure option jusqu'à maintenant. Le garde ferma les yeux, pour se concentrer sur les sons. Un, deux, trois, un deux trois. Ils avançaient vite, assez vite pour finalement passer sur les flancs de l'arbre auquel Marek s'était collé. Ils le ne virent pas, trop occupés à regarder devant, mais les deux derniers qui fermaient la marche furent plus attentifs. Alors qu'ils pivotèrent vers le garde, ce dernier décolla son dos du tronc et se porta près de son adversaire le plus proche, redressant son épée au dessus de son épaule, le bouclier orné d'un griffon devant son corps, prêt à frapper. Les dés étaient jetés.
"Fuyez ! Dans les bois !"
Marek leur intima de trouver refuge sous le couvert des bois. C'était la seule chance pour eux de s'en sortir : semer ce qui était devenu leurs assaillants. Ils n'émirent aucune objection cette fois-ci et se ruèrent en direction des arbres les plus proches pour espérer s'y abriter. L'elfe resté avec Marek commençait à se ressaisir et se mettait aussi à courir en direction du sous-bois. Le garde, bouclier à la main, finit de tirer son épée au clair tandis qu'il jetait des regards dans son dos tout en progressant. Ils étaient sept et visiblement bien énervés désormais. Quelque chose tomba alors d'un arbre derrière le cortège. Non, pas quelque chose, quelqu'un. Marek n'eut pas le temps de s'attarder plus longtemps en contemplation et s'enfonça à son tour dans les bois. Quelqu'un était-il décidé à les aider ? Vu la situation, Marek était prêt à prendre le pari. Il se porta donc au niveau du premier archer elfe, profitant du peu d'avance qu'ils avaient pour donner quelques ordres :
"Va chercher ton camarade, encochez et préparez vous à riposter.
Cachez-vous et attendez mon signal."
Cachez-vous et attendez mon signal."
Fuir ou se battre. La donne avait peut-être changée avec l'aide impromptu de celui qui s'était jeté depuis un arbre. Était-il seul ? Les hommes libres connaissaient bien les bois et s'y étaient établis, ils étaient en terrain connu et auraient vite fait de les rattraper. Marek avait donc décidé de tenter le coup et de riposter. S'ils utilisaient le couvert des bois à leur avantage, ils pouvaient espérer s'en tirer. Il vit les deux elfes échanger quelques brèves paroles et se séparer, l'arc à la main, se réfugiant derrière un arbre et derrière un rocher pour se dérober à la vue de leurs poursuivants. Marek en vint donc aux deux humains, armés de haches et d'épées :
"Vous deux, avec les archers. Protégez-en un chacun.
Attendez le signal pour attaquer, on bouge ensemble."
Attendez le signal pour attaquer, on bouge ensemble."
Les deux hommes ne posèrent pas plus de questions et filèrent vers les archers déjà postés, s'arrêtant près d'eux. Au moins tout le monde avait eu assez de cran pour rester. En auraient-ils assez pour se battre et essayer de survivre ? Marek avait trouvé refuge derrière un arbre au tronc épais et large. A sa gauche, derrière un amas rocheux, se trouvait le première paire et à sa droite la seconde, cachée derrière un arbre tombé au sol. Sa position lui permettrait de donner le signal et ils pouvait aisément les voir d'ici : ils étaient tous accroupis, tendus. Il vit à l'expression de leur visage que leur désir de vengeance s'était mué en une peur qui devait sûrement leur tirailler le ventre. Eux qui voulaient se battre, ils étaient servis. Ils devaient être prudents, en revanche, et bien calculer leur coup.
Marek entendait leurs poursuivants approcher dans son dos, le métal déformé des armures des templiers cliquetait. Certains donnaient des ordres, ils restaient groupés. Laisser passer les templiers, puis s'en prendre à la fin du cortège, c'était leur meilleure option jusqu'à maintenant. Le garde ferma les yeux, pour se concentrer sur les sons. Un, deux, trois, un deux trois. Ils avançaient vite, assez vite pour finalement passer sur les flancs de l'arbre auquel Marek s'était collé. Ils le ne virent pas, trop occupés à regarder devant, mais les deux derniers qui fermaient la marche furent plus attentifs. Alors qu'ils pivotèrent vers le garde, ce dernier décolla son dos du tronc et se porta près de son adversaire le plus proche, redressant son épée au dessus de son épaule, le bouclier orné d'un griffon devant son corps, prêt à frapper. Les dés étaient jetés.
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A l'ombre des Tombes
Lorsque Lathbora élimina le septième homme de la troupe ennemie, son acte ne fut ni courageux, ni particulièrement brillant. En atterrissant, le dalatien s'était présenté dans le dos de sa victime. Il n'eut alors plus qu'à lever ses dagues, et à les planter entre ses omoplates, de chaque côté de la moelle épinière. L'homme eut un sursaut, mais Lathbora enchaînait à présent les coups de dagues, meurtrissant le corps du blessé. Il hurla, et s'éteint. Le dalatien sera les dents, craignant de voir à présent le reste de la troupe se retourner vers lui pour l'éliminer. Mais ils persévéraient dans leur idée première, en fonçant sur le garde des ombres et sur ses quatre civils. Il passa le plat de ses lames sur le corps sans vie de sa victime pour en retirer une grande partie du sang. Lui qui craignait de s'être dévoilé trop vite. Un assassin, une fois qu'il avait quitté les ombres, n'était plus utile à rien. Pourtant, même en sachant cela, Lathbora avait pris la décision de se dévoiler pour éliminer un septième de la compagnie. Risque qui se révélait payant au final. Il sourit et s'élança perpendiculairement au reste des mouvements, longeant l'orée du bosquet.
Ses pieds nus battaient le sol. Il prenait de la vitesse. jugeant qu'il s'était suffisamment éloigné, il bifurqua e nouveau et fonça sous le couvert des arbres. Pourquoi y retourna-t-il ? Pourquoi tenait-il tant à rééquilibrer le combat pour ces deux elfes des villes qu'il ne connaissait pas ? Cet acte de bonté n'allait en rien aider à la résolution de sa propre problématique. Au mieux, s'il parvenait à aider dans ce combat et si les civils survivaient, il devrait croiser le fer avec le garde des ombres pour totalement les libérer de son emprise. Non, c'était tout bonnement irréaliste. Tout comme Lathbora souhaitait éviter de se confronter contre les templiers rouges, il souhaitait également ne pas se mesurer à un garde. Il n'avait que trop douloureusement conscience de l'issue d'un tel combat. Mais alors, qu'était-il en train de faire ? Pourquoi entamer cette manœuvre de contournement, puis cette dissimulation dans le bosquet ? Pourquoi y retourner ? Lathbora se mordit l'intérieur de la joue. La vérité était qu'il prenait plaisir à ce combat. Il prenait plaisir à tuer, à venger aveuglément les nombreux morts elfes de l'histoire. Il aimait abattre des shemlens, rééquilibrer quelque peu la balance de Thedas. S'il s'y prenait bien, il y aurait sept shemlens en moins. S'il tournait les talons dès à présent, deux âmes elfes quitteraient l'équation.
C'était son devoir : pourquoi reconstruire un monde si plus personne ne devait être là pour en profiter ?
Il ralentit sa course. Des bruits métalliques arrivaient jusqu'à lui. Il se jeta à terre et observa droit devant lui, écartant les fougères les plus proches. Derrière un tronc d'arbre, deux civils. Derrière un rocher : deux autres. Et un peu en arrière : le garde des ombres. La troupe ennemie marchait droit sur eux. Lathbora admira la manœuvre ordonnée par le garde des ombres. Une manœuvre finalement pas si différente de la sienne : il laissa les ennemies les dépasser avant de sonner la charge. Lorsque le combat fut engagé, le dalatien se releva sans un bruit et continua son approche. Il allait de nouveau tenter de passer dans le dos des ennemies. Il allait de nouveau planter des dagues dans leurs dos, sans honneur. Il allait, depuis la périphérie, essayer de faciliter la survie de ces civiles. Oui, son plan était des plus simples. Et il risquait bien de marcher.
Récita Lathbora dans un murmure dévot, tout en empoignant de nouveau ses dagues, pointes vers le bas. Secrètement, il dédiait ces morts à son peuple. Il espérait que ces offrandes paveraient le sol de son destin.
Ses pieds nus battaient le sol. Il prenait de la vitesse. jugeant qu'il s'était suffisamment éloigné, il bifurqua e nouveau et fonça sous le couvert des arbres. Pourquoi y retourna-t-il ? Pourquoi tenait-il tant à rééquilibrer le combat pour ces deux elfes des villes qu'il ne connaissait pas ? Cet acte de bonté n'allait en rien aider à la résolution de sa propre problématique. Au mieux, s'il parvenait à aider dans ce combat et si les civils survivaient, il devrait croiser le fer avec le garde des ombres pour totalement les libérer de son emprise. Non, c'était tout bonnement irréaliste. Tout comme Lathbora souhaitait éviter de se confronter contre les templiers rouges, il souhaitait également ne pas se mesurer à un garde. Il n'avait que trop douloureusement conscience de l'issue d'un tel combat. Mais alors, qu'était-il en train de faire ? Pourquoi entamer cette manœuvre de contournement, puis cette dissimulation dans le bosquet ? Pourquoi y retourner ? Lathbora se mordit l'intérieur de la joue. La vérité était qu'il prenait plaisir à ce combat. Il prenait plaisir à tuer, à venger aveuglément les nombreux morts elfes de l'histoire. Il aimait abattre des shemlens, rééquilibrer quelque peu la balance de Thedas. S'il s'y prenait bien, il y aurait sept shemlens en moins. S'il tournait les talons dès à présent, deux âmes elfes quitteraient l'équation.
C'était son devoir : pourquoi reconstruire un monde si plus personne ne devait être là pour en profiter ?
Il ralentit sa course. Des bruits métalliques arrivaient jusqu'à lui. Il se jeta à terre et observa droit devant lui, écartant les fougères les plus proches. Derrière un tronc d'arbre, deux civils. Derrière un rocher : deux autres. Et un peu en arrière : le garde des ombres. La troupe ennemie marchait droit sur eux. Lathbora admira la manœuvre ordonnée par le garde des ombres. Une manœuvre finalement pas si différente de la sienne : il laissa les ennemies les dépasser avant de sonner la charge. Lorsque le combat fut engagé, le dalatien se releva sans un bruit et continua son approche. Il allait de nouveau tenter de passer dans le dos des ennemies. Il allait de nouveau planter des dagues dans leurs dos, sans honneur. Il allait, depuis la périphérie, essayer de faciliter la survie de ces civiles. Oui, son plan était des plus simples. Et il risquait bien de marcher.
Nous sommes les derniers Elvhenan. Plus jamais nous ne nous soumettrons.
Récita Lathbora dans un murmure dévot, tout en empoignant de nouveau ses dagues, pointes vers le bas. Secrètement, il dédiait ces morts à son peuple. Il espérait que ces offrandes paveraient le sol de son destin.
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A l'ombre des Tombes
Le premier adversaire de Marek eut à peine le temps de se tourner qu'il reçut un coup direct sur l'épaule. Le fil de la lame du garde vint mordre la chair de son adversaire, lui arrachant un cri de douleur. Ployant sous l'impact et la brûlure provoqué par le coup, ce dernier était rapidement hors d'état de nuire et Marek se tourna donc vers le second homme libre qui s'était arrêté près du premier. Celui-ci avait eu le loisir de se tourner pleinement et de tirer son arme au clair pour faire face à Valdhart. Sur leurs flancs, le combat s'était aussi engagé : les civils que Marek avait regroupé par paire n'avait pas fui pour le moment et les archers avaient sut utiliser l'effet de surprise et tirer parti de leur positionnement pour mettre à mal quelques adversaires. Les tirs venaient de deux directions, ce qui avait eut pour effet de déstabiliser les hommes libres pour un temps, surpris.
Les templiers rouges, en revanche, n'étaient pas restés bouche bée et s'étaient rapidement ressaisis pour se mettre en position de défense et relever leurs boucliers. Les quelques hommes libres qui les accompagnait toujours s'était finalement regroupés prêts d'eux et tous avaient levés leurs boucliers pour se prémunir de nouveaux tirs, ayant localisés les deux tireurs. Ils se séparèrent alors en deux groupes pour se mettre en mouvement en direction des archers et des épéistes qui les couvraient.
Marek ne put s'empêcher de réprimer un grognement tandis que la pensée traversait son esprit, tout en voyant les mouvements de ses adversaires à peine plus loin. Il avait beau avoir réussi à occuper deux hommes libres, il en restait encore deux autres, accompagnés des deux templiers. Face à quatre civils, ça risquait de tourner à la boucherie, même si les forces étaient égales. Il devait se dépêcher et leur venir en aide le plus rapidement possible, mais il était aux prises avec son second ennemi qui s'était mis en position, plus prudent que son homologue qui gisait désormais au sol, un épais liquide rougeâtre s'échappant de la blessure ouverte à son épaule. Il fallait mettre le suivant hors combat rapidement, où la situation risquait de prendre des tournures dramatiques. Marek avait presque oublié l'elfe qui s'était laissé tomber de son arbre pour achever le premier blessé du groupe. Il n'avait pas non plus remarqué qu'il s'était de nouveau glissé derrière les templiers et les hommes libres qui ne l'avaient pas remarqué, désormais tournés vers les archers ou aux prises avec Marek.
Le garde n'eut pas le temps de voir tout ceci ou de penser à autre chose, le combat s'engagea. Son adversaire jouait la carte de la prudence et ne se dévoilait pas trop, restant à l'abri derrière son bouclier, sa hache redressée dans l'autre main. Inspirant et expirant longuement, Marek se concentra pleinement sur l'homme qui lui faisait face. Il ne prenait aucun plaisir à tuer autre chose que des engeances mais la fièvre du combat avait toujours le même effet sur lui. Il pouvait sentir son cœur battre, le sang circuler dans ses veines et l'adrénaline monter. Il s'élance alors contre l'homme libre, sans frapper, pour le contraindre à porter le premier coup. Son adversaire répondit positivement en essayant d'abattre sa hache droit sur la tête du garde qui redressa son bouclier pour réceptionner le coup et le dévier de côté.
Il restait toutefois le bouclier de son adversaire qui l'empêchait de porter un coup fatal. Marek se retint donc de frapper pour se concentrer sur sa parade et conserver de bons appuis pour la suite. D'un pas de côté, il prit un peu de distance et laissa son adversaire armer un nouveau coup. C'était un jeune homme, à peine plus vieux que lui lorsqu'il chassait encore les engeances dans les Anderfels. C'était regrettable, mais il n'y avait pas de place pour la pitié ou pour les sentiments dans ce genre de situation, il s'agissait de vie ou de mort. Le second coup que l'adversaire porta à Marek fut bien trop ample et lent pour inquiéter le garde qui marqua un nouveau pas de côté, s'offrant le flanc de son opposant. Il n'eut qu'à faire vibrer le métal de sa lame dans l'air pour venir trancher profondément l'arrière de la cuisse de l'homme libre, remontant sa lame vers le haut. Ce dernier chuta alors sur un genou, avant de se laisser tomber sur les fesses en retenant des cris de douleur, la mâchoire serrée. Il avait lâché ses armes et regardait Marek, l'air mauvais.
Son deuxième adversaire hors-combat, Marek ne s'attarda pas et ne prit pas non plus la peine de répondre. Il restait quatre civils dans une mauvaise passe. Pivotant, il s'élança donc dans leur direction.
Les templiers rouges, en revanche, n'étaient pas restés bouche bée et s'étaient rapidement ressaisis pour se mettre en position de défense et relever leurs boucliers. Les quelques hommes libres qui les accompagnait toujours s'était finalement regroupés prêts d'eux et tous avaient levés leurs boucliers pour se prémunir de nouveaux tirs, ayant localisés les deux tireurs. Ils se séparèrent alors en deux groupes pour se mettre en mouvement en direction des archers et des épéistes qui les couvraient.
"Bon sang, le combat est encore trop inégal."
Marek ne put s'empêcher de réprimer un grognement tandis que la pensée traversait son esprit, tout en voyant les mouvements de ses adversaires à peine plus loin. Il avait beau avoir réussi à occuper deux hommes libres, il en restait encore deux autres, accompagnés des deux templiers. Face à quatre civils, ça risquait de tourner à la boucherie, même si les forces étaient égales. Il devait se dépêcher et leur venir en aide le plus rapidement possible, mais il était aux prises avec son second ennemi qui s'était mis en position, plus prudent que son homologue qui gisait désormais au sol, un épais liquide rougeâtre s'échappant de la blessure ouverte à son épaule. Il fallait mettre le suivant hors combat rapidement, où la situation risquait de prendre des tournures dramatiques. Marek avait presque oublié l'elfe qui s'était laissé tomber de son arbre pour achever le premier blessé du groupe. Il n'avait pas non plus remarqué qu'il s'était de nouveau glissé derrière les templiers et les hommes libres qui ne l'avaient pas remarqué, désormais tournés vers les archers ou aux prises avec Marek.
Le garde n'eut pas le temps de voir tout ceci ou de penser à autre chose, le combat s'engagea. Son adversaire jouait la carte de la prudence et ne se dévoilait pas trop, restant à l'abri derrière son bouclier, sa hache redressée dans l'autre main. Inspirant et expirant longuement, Marek se concentra pleinement sur l'homme qui lui faisait face. Il ne prenait aucun plaisir à tuer autre chose que des engeances mais la fièvre du combat avait toujours le même effet sur lui. Il pouvait sentir son cœur battre, le sang circuler dans ses veines et l'adrénaline monter. Il s'élance alors contre l'homme libre, sans frapper, pour le contraindre à porter le premier coup. Son adversaire répondit positivement en essayant d'abattre sa hache droit sur la tête du garde qui redressa son bouclier pour réceptionner le coup et le dévier de côté.
Il restait toutefois le bouclier de son adversaire qui l'empêchait de porter un coup fatal. Marek se retint donc de frapper pour se concentrer sur sa parade et conserver de bons appuis pour la suite. D'un pas de côté, il prit un peu de distance et laissa son adversaire armer un nouveau coup. C'était un jeune homme, à peine plus vieux que lui lorsqu'il chassait encore les engeances dans les Anderfels. C'était regrettable, mais il n'y avait pas de place pour la pitié ou pour les sentiments dans ce genre de situation, il s'agissait de vie ou de mort. Le second coup que l'adversaire porta à Marek fut bien trop ample et lent pour inquiéter le garde qui marqua un nouveau pas de côté, s'offrant le flanc de son opposant. Il n'eut qu'à faire vibrer le métal de sa lame dans l'air pour venir trancher profondément l'arrière de la cuisse de l'homme libre, remontant sa lame vers le haut. Ce dernier chuta alors sur un genou, avant de se laisser tomber sur les fesses en retenant des cris de douleur, la mâchoire serrée. Il avait lâché ses armes et regardait Marek, l'air mauvais.
"Finis ton travail. Hmr- Moi qui pensait que vous nous défendiez des engeances."
Son deuxième adversaire hors-combat, Marek ne s'attarda pas et ne prit pas non plus la peine de répondre. Il restait quatre civils dans une mauvaise passe. Pivotant, il s'élança donc dans leur direction.
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A l'ombre des Tombes
Lathbora profita d'un tronc écroulé pour se jeter une nouvelle fois au sol. Les cris des hommes et le hurlement des armes permirent de couvrir suffisamment son approche. Dans l'herbe dense et encore humide, il se redressa légèrement, assez pour observer les hommes directement sur sa gauche. Le garde et son assaillant avaient engagé le combat. Un homme gisait déjà au sol. Il se pencha un peu plus en avant, écartant les herbes lui gênant la vue, et s'attarda sur le reste de la scène. Les quatre derniers assaillants s'étaient regroupés, organisés, et marchaient à présent en direction des civils. Un templier rouge de chaque côté. Lathbora souffla. Lui qui aurait souhaité les esquiver, ce n'était plus possible.
Il se laissa retomber dans l'herbe, prenant le temps d'évaluer toutes ses options. Elles n'étaient pas nombreuses, en vérité il n'en avait d'ailleurs que deux à examiner. Soit il fuyait, maintenant, pour rallier une partie plus calme de la forêt, soit il persévérait dans son idée première : sauver ces deux elfes citadins stupides. Cela lui en coûtait : il devrait croiser le fer avec les templiers rouges. Il examina rapidement ses lames usées, déjà poisseuses du sang d'un inconnu. Il n'avait aucune intention de fuir maintenant. Même si le visage nu de ces elfes le mettait tout aussi mal à l'aise que l'allure malsaine des templiers rouges. Même si pour cela il allait devoir s'associer temporairement à des shemlens. C'était son épreuve, celle de sa volonté et de sa motivation. Il soupira encore, sentit le sang qui battait calmement dans ses vaines malgré le tumulte ambiant. Il était temps de le réveiller.
Il se traîna jusqu'à l'arbre le plus proche et s'y accola le temps de vérifier la bonne tenue de son matériel. Les combattants derrière lui étaient bien trop occupés pour le voir, il le savait. Il laissa choir un instant seulement ses dagues au sol, le temps de resserrer les bandes de cuir lui enserrant les chevilles. Il les récupéra, et s'élança à vive allure. Son pied droit s'enfonça dans la terre meuble de la forêt, ce qui lui permit d'obtenir l'impulsion nécessaire à sa prise de vitesse. En deux pas longs, il s'était propulsé dans le dos de l'homme armé le plus proche. Profitant une nouvelle fois de l'effet de surprise, il croisa les bras, format un ciseau, et passa simultanément le fil de ses deux lames le longs du cou de l'homme, entaillant la chair molle et fragile de cette partie du corps en un V se terminant à la base de la nuque. Le sang jaillit en jets, mais la victime ne pût pas crier : ses cordes vocales et sa trachée ayant été sectionné. Il s'écroula, ne laissant plus entre Lathbora et le premier elfe citadin qu'un homme monstrueux. À côté, un dernier binôme subsistait, fonçant encore sur sa cible. Lathbora fonçant les sourcils tout en essuyant d'un geste brusque le sang poisseux qui lui recouvrait le visage : il était parvenu à captiver l'attention du monstre qui, ne sentant probablement plus son associé dans son dos, c'était retourné pour faire face à un dalatien passablement essoufflé.
C'était une erreur. Il ne s'était pas montré assez rapide. Il n'aurait pas dû le laisser se retourner. Qu'allait-il pouvoir faire avec ses deux dagues, face à une telle abomination ? L'homme avait la peau rongée par la maladie, les yeux enfoncés. Sous son casque, ses cheveux semblaient s'arracher par poignées. Mais pire que tout : il était lourdement protégé par une armure en métal. Le dalatien se perdit dans la contemplation des différentes couches de protection, cherchant une faille. Ces quelques instants furent suffisamment longs pour permettre à l'horreur de rabattre son bouclier entre eux. Un bouclier immense, un mur presque. Et d'un coup d'un seul, toutes les possibilités de Lathbora furent neutralisées. Il fit un pas en arrière, soudainement gagné par une forme légère de peur. D'appréhension plutôt.
Il ne lui restait plus qu'à temporiser. L'homme allait certainement profiter de son lourd bouclier pour le charger. Peut-être même essayer de le coincer contre un arbre, ou de le pousser à trébucher sur le tronc écroulé. Ou bien alors allait-il tenter de le piquer, sortant brusquement d'un côté ou de l'autre de sa protection. Lathbora ne pouvait pas se permettre d'être inattentif. Le dalatien banda ses muscles, s'apprêtant à esquiver la moindre des attaques du monstre empoisonné. Il devait néanmoins conserver son air menaçant s'il voulait détourner encore un moment l'attention dans sa direction. Lathbora osa un rapide coup d’œil par-dessus l'épaule, ou plutôt le bouclier, du templier.
*Mais qu'est-ce qu'ils attendent pour attaquer !*
Une nouvelle salve de flèches serait opportune, maintenant que le templier leur tournait le dos. Lathbora recula encore, trop, devant l'approche lente du templier. Il n'allait pas tenir longtemps dans ces conditions. Mais heureusement pour lui, il n'était pas le seul à se battre.
Il se laissa retomber dans l'herbe, prenant le temps d'évaluer toutes ses options. Elles n'étaient pas nombreuses, en vérité il n'en avait d'ailleurs que deux à examiner. Soit il fuyait, maintenant, pour rallier une partie plus calme de la forêt, soit il persévérait dans son idée première : sauver ces deux elfes citadins stupides. Cela lui en coûtait : il devrait croiser le fer avec les templiers rouges. Il examina rapidement ses lames usées, déjà poisseuses du sang d'un inconnu. Il n'avait aucune intention de fuir maintenant. Même si le visage nu de ces elfes le mettait tout aussi mal à l'aise que l'allure malsaine des templiers rouges. Même si pour cela il allait devoir s'associer temporairement à des shemlens. C'était son épreuve, celle de sa volonté et de sa motivation. Il soupira encore, sentit le sang qui battait calmement dans ses vaines malgré le tumulte ambiant. Il était temps de le réveiller.
Il se traîna jusqu'à l'arbre le plus proche et s'y accola le temps de vérifier la bonne tenue de son matériel. Les combattants derrière lui étaient bien trop occupés pour le voir, il le savait. Il laissa choir un instant seulement ses dagues au sol, le temps de resserrer les bandes de cuir lui enserrant les chevilles. Il les récupéra, et s'élança à vive allure. Son pied droit s'enfonça dans la terre meuble de la forêt, ce qui lui permit d'obtenir l'impulsion nécessaire à sa prise de vitesse. En deux pas longs, il s'était propulsé dans le dos de l'homme armé le plus proche. Profitant une nouvelle fois de l'effet de surprise, il croisa les bras, format un ciseau, et passa simultanément le fil de ses deux lames le longs du cou de l'homme, entaillant la chair molle et fragile de cette partie du corps en un V se terminant à la base de la nuque. Le sang jaillit en jets, mais la victime ne pût pas crier : ses cordes vocales et sa trachée ayant été sectionné. Il s'écroula, ne laissant plus entre Lathbora et le premier elfe citadin qu'un homme monstrueux. À côté, un dernier binôme subsistait, fonçant encore sur sa cible. Lathbora fonçant les sourcils tout en essuyant d'un geste brusque le sang poisseux qui lui recouvrait le visage : il était parvenu à captiver l'attention du monstre qui, ne sentant probablement plus son associé dans son dos, c'était retourné pour faire face à un dalatien passablement essoufflé.
C'était une erreur. Il ne s'était pas montré assez rapide. Il n'aurait pas dû le laisser se retourner. Qu'allait-il pouvoir faire avec ses deux dagues, face à une telle abomination ? L'homme avait la peau rongée par la maladie, les yeux enfoncés. Sous son casque, ses cheveux semblaient s'arracher par poignées. Mais pire que tout : il était lourdement protégé par une armure en métal. Le dalatien se perdit dans la contemplation des différentes couches de protection, cherchant une faille. Ces quelques instants furent suffisamment longs pour permettre à l'horreur de rabattre son bouclier entre eux. Un bouclier immense, un mur presque. Et d'un coup d'un seul, toutes les possibilités de Lathbora furent neutralisées. Il fit un pas en arrière, soudainement gagné par une forme légère de peur. D'appréhension plutôt.
Il ne lui restait plus qu'à temporiser. L'homme allait certainement profiter de son lourd bouclier pour le charger. Peut-être même essayer de le coincer contre un arbre, ou de le pousser à trébucher sur le tronc écroulé. Ou bien alors allait-il tenter de le piquer, sortant brusquement d'un côté ou de l'autre de sa protection. Lathbora ne pouvait pas se permettre d'être inattentif. Le dalatien banda ses muscles, s'apprêtant à esquiver la moindre des attaques du monstre empoisonné. Il devait néanmoins conserver son air menaçant s'il voulait détourner encore un moment l'attention dans sa direction. Lathbora osa un rapide coup d’œil par-dessus l'épaule, ou plutôt le bouclier, du templier.
*Mais qu'est-ce qu'ils attendent pour attaquer !*
Une nouvelle salve de flèches serait opportune, maintenant que le templier leur tournait le dos. Lathbora recula encore, trop, devant l'approche lente du templier. Il n'allait pas tenir longtemps dans ces conditions. Mais heureusement pour lui, il n'était pas le seul à se battre.
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