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Mar 26 Mar 2019 - 19:53

Anonymous
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I can't Breathe


Le ciel de Ferelden était gris, pas seulement à cause de la tombée du soir et du manque de lumière qui commençait à se faire sentir, mais aussi à cause de l’horizon que Zevran voyait se noircir d’un nouveau problème. Il y avait un orage qui montait sur Fort Bastel, un orage comme seule Ferelden savait les faire. Le genre de temps où l’air est tellement humide et froid qu’on sent la tempête avant qu’elle ne commence à tomber… seul avec ses pensées, l’Antivan savait qu’il allait passer une longue nuit. Il ne sortirait pas dehors attraper la mort et il ne dormirait probablement pas non plus…

Un éclair de lucidité lui rappela qu’il n’était pas venu seul à Fort Bastel, non pas qu’il eut oublié Siha, mais la perspective de partager les mauvaises nouvelles avec lui ou bien de simplement être de mauvaise compagnie pour la soirée ne lui était pas vraiment venu à l’esprit. S’il avait eut le chois il se serait peut-être retranché quelque part dans le château pour ruminer cette histoire, mais voilà… il avait été suffisamment impoli comme ça en l’abandonnant… autant ne pas faire durer l’offense trop longtemps.

Il soupira profondément et redescendit les marches de la volière. Wulf avait mentionné un chambre en haut d’une tour, il savait à peu près où elle se trouvait…. Et de mémoire ça faisait une sacrée volée de marches. Il traina un peu en chemin, en bon habitué des lieux il s’arrêta discuter brièvement avec certains des résidents les plus anciens, il croisa Oghren mais la seule réponse qu’il eut à ses taquineries furent quelques ronflements sonores. En même temps, ce n’était pas la première fois qu’il croisait Oghren alors qu’il était en coma éthylique sur le sol. Il n’était pas vraiment surpris. Il échangea quelques mots avec Grimmdar  au sujet de leurs chevaux puis finit par trouver la motivation de monter les marches qui menaient à la tour.

Avec un peu de chance, il ne les monterait pas pour simplement les redescendre, sa fuite avait dû achever de mettre Siha dans de mauvaises dispositions, quelques soient les raisons de son humeur de plus en plus maussade. Après tout, la mission -bien qu’il comprenne pourquoi elle affectait Siha – était un succès, il étaient arrivés à Fort Bastel sans encombre, Wulf les avait accueillis, nourris, logés… Ils étaient à l’abri du froid de la nuit et du danger au moins jusqu’au matin… Que fallait-il de plus au Dalatien pour se détendre un peu ?

Il ralentit un peu en arrivant au sommet de la tour, et marqua un arrêt devant la porte de bois… S’il frappait aurait-il une réponse ? S’il entrait sans frapper allait-il se faire mettre à la porte ? …. Et s’il rentrait par la fenêtre ? En faisant le tour par le toit ? Cette pensée le fit sourire et secouer la tête. Amusé, il tourna la poignée de la porte, qui s’ouvrit sans résister et sans un bruit.

Siha était debout devant la fenêtre, fixant le lointain orage qui montait petit à petit. Il arrivait du nord, peut-être avait-il déjà déversé sa pluie sur d’autres pays, peut-être avait-il bénit Antiva de sa fraîcheur. Et maintenant il venait glacer Amaranthine. Quelque chose dans le gris encore lumineux du ciel soulignait le tourment qui habitait Siha, bien que son visage soit neutre. Il y avait dans cette image, ce profil élégant sur fond de tempête, encadré par la fenêtre de pierre, quelque chose de profondément mélancolique.

S’arrachant à ses pensées, Zevran fit connaître sa présence en refermant la porte derrière lui dans un grincement. Avec un sourire, il lança avec une voix un peu trop enjouée pour être naturelle :

- « Quel froid, et cela ne va pas s’arranger. »

Il prit près de la cheminée quelques bûches de bois qui n’attendait que d’être utilisées et les mit dans l’âtre. Il se saisit ensuite des pierres à feu qu’il avait dans la poche de sa cape et entreprit de faire prendre le bois. Rapidement, une douce lumière éclaira la pièce qui avait perdu les dernières lueurs du jour, et une chaleur réconfortante s’étendit timidement.

- « Alors, tes impressions sur Wulf ? Tu l’imaginais plus grand ? » il émit un petit rire. « Lui a l’air de plutôt t’apprécier, en tout cas. Ca ne m’étonne pas plus que ça, cela dit. »

Il se tourna enfin vers l’archiviste pour le regarder, il ne savait pas s’il préférait que Siha s’énerve plutôt qu’il lui pose des questions ou l’inverse…. Mais il n’avait pas vraiment de contrôle là dessus après tout.
I can't Breathe (SMJ - pv Siha) Latest?cb=20150523145513

Mar 26 Mar 2019 - 21:57

Anonymous
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Observer la mer le plongeait toujours dans cette espèce de transe mélancolique, peu importe où il se trouvait à Thédas. Le doux appel d'une mélodie de l'onde mouvante, la légère brûlure de l'odeur de sel, la fraîcheur d'une vague imaginée plutôt que ressentie... Cela l'attirait au moins autant qu'une flamme n'attire les papillons de nuit. Naturellement ses pensées prirent vie et s'envolèrent de leur propre chef, quelque part entre les visages souriants du clan et vers les faciès nouveaux, ceux rencontrés en cette nouvelle année. Certains presque familiers, d'autres moins, le tout formait une telle cacophonie qu'il en devenait sourd à sa propre situation.

Aussi le grincement de la porte le fit sursauter comme un enfant pris en faute, une main portée sur le cœur. Grands dieux, Zevran ne pouvait-il pas faire comme tout le monde et annoncer son arrivée ? Non bien sûr que non, voyons ! N'en faire qu'à sa tête c'était son nom du milieu, surtout quand il s'agissait d'ignorer les signes qui l'arrangeaient selon les situations. Siha expira très lentement, exhalant la tension accumulée que même la jolie vue ne pouvait faire disparaître.

La confusion, l'inquiétude et la fatigue se brouillèrent d'une telle façon dans son esprit que le commentaire visant à briser la glace fut accueilli dans un silence contrit. Croisant les bras sur son torse, Siha haussa un sourcil et s'appuya sur le rebord de fenêtre. Le contact contre la pierre froide le fit frissonner sous le tissu léger de sa chemise, mais il était résolu à ne pas céder. Avec curiosité et un brin d'incrédulité il observa les gestes pourtant calmes du blond, qui semblait à mille années lumière de se rendre compte de son trouble.

Il soupira pour garder son sang froid et déplora n'avoir emmené avec lui aucune des figurines de bois qui lui apportaient d'ordinaire tant de réconfort. Pourtant les méthodes de méditation et autres bonnes résolutions ne pouvaient pas faire long feu suite à ces quelques questions en apparence si innocentes.
Pendant une bonne paire de secondes l'archiviste toisa son interlocuteur, le visage hermétiquement fermé, presque hébété. Cet homme n'avait-il donc aucun bon sens, aucune empathie ou respect pour autrui ?

« Je l'imaginais... plus froid. Il a l'air bien plus accessible que je ne l'aurais imaginé de quelqu'un dans sa position. Plus jeune aussi. » Répondit-il finalement avec une pointe d'amertume, plus par politesse qu'autre chose.

En ce moment parler à Zevran ne lui paraissait pas la chose la plus sensée à faire, et ce bien que sa présence soit infiniment réconfortante dans un lieu aussi étranger. Seulement il y avait des sacrifices qu'il était prêt à faire, d'autant que sa dignité avait été assez mutilée pour la décennie. Et puis pourquoi fallait-il que la conversation retourne encore à ce même sujet, à peine  cette impromptue réunion terminée ?
Et pourquoi était-il si profondément en colère, non... vexé de ce constant manque d'égards et cette obstination à le mettre hors de portée du Commandeur, comme s'il risquait de le souiller par sa présence ? Qu'il soit damné avec ses petits jeux et l'hésitation dans son regard mordoré. Siha se tourna à nouveau vers la fenêtre et se glissa dans son rôle habituel.

« Je ne vois pas pourquoi il apprécierait quelqu'un qu'il ne connaît pas. Il fait preuve d'hospitalité par respect pour toi, c'est tout. »

Était-il donc si inquiet qu'un dalatien venu de l'autre bout de Thédas lui vole la vedette ? Aucun risque. Il n'en avait ni l'intention ni les moyens. Intérieurement de plus en plus agacé, il ne trouva pas quoi faire de ses mains et préféra s'asseoir et loger ses longues jambes dans l'encadrement de la fenêtre. L'espace était étroit et pas si confortable, mais avec son agilité et la finesse de son gabarit c'était jouable. À nouveau il regarda au dehors, se demandant un instant quelle ironie du destin l'avait catapulté à Fort Bastel, loin de tout ce qui lui était connu.

Mar 26 Mar 2019 - 23:02

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I can't Breathe


Zevran se targuait de bien connaître les gens en général, de savoir les lire relativement bien et de deviner ce qu’ils pensaient avec une acuité plutôt aiguisée. Mais lorsque cela concernait Siha, il avait parfois l’impression de nager dans une eau trouble et froide, qui ne lui laissait entrevoir qu’une angoisse sourde de savoir qu’il avait fait ou dit quelque chose de travers… sans savoir quoi. Il détestait cette sensation. L’occupation d’allumer le feu fût une distraction courte mais bienvenue. Cependant, il trouva l’absence de réponse moins difficile à encaisser que la politesse distante avec laquelle lui répondit le dalatien… Pourquoi cette distance soudainement ?

Après la fièvre de leurs touchers à la maison close, la froideur de leur relation ressemblait à celle du fil d’un poignard. Comment étaient-ils passés de ce baisé enivrant, partagé derrière une porte de bordel, qui avait été le seul point d’ancrage de la situation… à ce mur qui les séparait alors qu’ils se tenaient à quelques mètres l’un de l’autre ? L’Antivan avait du mal à saisir ce qui se passait, il décida de faire ce qu’il faisait toujours lorsqu’il était perdu… faire semblant de n’avoir rien remarqué…. Si son attitude était un problème, il finirait par le voir, si le problème venait d’ailleurs, il serait toujours temps d’en rechercher la cause.

- « Hmm Les gens ont tendance à l’imaginer dans toute sa gloire, ils sont souvent surpris par sa simplicité. Il n’est pas très fan des admirateurs, il préfère qu’on s’adresse à l’homme et non au héro. »

Il y avait tellement de choses qui passaient par les yeux du dalatien que Zevran n’arrivait pas à suivre, il était presque certain que la colère en faisait partie, la frustration peut-être… L’hésitation… Mais qu’est ce qui se passait dans la tête du brun pour que l’orage qui s’annonçait dehors explose aussi dans sa tête ? Son commentaire sur le respect que Wulf lui portait sonna étrangement creux… Pourquoi Mettait-il en doute ses paroles ? Il ne connaissait pas Wulf, après-tout… Que savait-il de ce que le Fereldien appréciait ou non ? Ou était-ce un moment d’autoflagellation ?

- « Il nous aurait ouvert la porte quoi qu’il arrive, c’est vrai, mais ne penses pas qu’il ne t’apprécie pas à cause du peu de temps que vous avez passé ensemble. Wulf a un excellent jugement des gens qui l’entourent….. meilleur peut-être que celui que les-dîtes personnes ont sur elles-mêmes parfois…. »

Sentant la tension s’accumuler il décida de changer de sujet… ce qui se solda d’abord par un silence car il ne savait pas tellement comment gérer la situation. Il prit la chaise qui se trouvait près d’un petit écritoire et l’amena devant le feu pour s’y asseoir et observer Siha depuis la chaleur de l’âtre.

Maintenant que la nuit était tombé, et que les premières gouttes de pluies tombaient sur les carreaux de la fenêtre, la seule vraie lumière dans la pièce était la cheminée. La lueur rougeoyante et instable dansait sur les murs de pierres et sur les traits de l’archiviste. D’ordinaire, il aurait tenté de réciter de la mauvaise poésie, proposé un massage, voir des activités plus illicites mais il sentait que la porte était fermée… Il ne savait pas comment atteindre Siha…. Et cette constatation alourdit quelque chose dans sa poitrine… Il fallait qu’il trouve un moyen de l’atteindre, même si c’était pour le mettre en colère…. Mais cette distance… elle lui était insupportable.

Il continuait d’observer Siha, et le tableau qu’il offrait lui rappela une chanson antivane. Il eut un petit sourire avant de se mettre à chantonner. Simplement l’air d’abord…. La mélodie lente et mélancolique s’élevant dans la pièce sans vraiment la remplir. Puis les paroles.

- «  Con questa pioggia nei capelli perché lo fai, con questi occhi un po' fanciulli e un po' marinai, per una dose di veleno che poi, dentro di te non basta mai. »

C’était une chanson triste, les paroles parlaient d’un homme qui demandant à la femme qu’il aimait pourquoi elle se faisait su mal. Mais les images qu’elle convoquait, la pluie dans les cheveux, la rose dans son jardin, l’ange à l’agonie… Il n’avait pas la meilleure voix de Thedas, il le savait. Il avait entendu mille versions de cette chanson à Antiva et à Rivein et la presque totalité était meilleure que celle qu’il délivrait ce soir. Au moins il chantait juste…. c’était déjà ça de pris. Mais le nœud qui nouait sa gorge lui sembla se desserrer, le poids dans sa poitrine s’alléger et le silence de la pièce s’amenuiser.

Il espérait que ses tentatives d’alléger un peu la tension entre eux n’allaient pas avoir l’effet exactement inverse, pire encore, que lorsque lui cessait d’angoisser pour une raison inconnue, Siha n’était pas en train de monter au créneau… Il n’avait pas vraiment la possibilité de contrôler ce que ressentait son partenaire, il espérait seulement que son rameau d’olivier, ce petit moment de répit dans une discussion trop tendue, aurait l’effet escompté.

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Lun 8 Avr 2019 - 13:37

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« Être traité comme un être supérieur et inaccessible doit être terriblement fatiguant, il est facile de se retrouver tiraillé entre l'envie de maintenir son irréprochable image et le besoin d'être simplement soi-même. »

Sa voix était calme et presque éteinte, cette problématique lui étant bien plus familière qu'il ne pouvait l'admettre à quiconque. Par ailleurs c'était tout bonnement étrange de se trouver des points communs avec sire Cousland, et parfois sa propre audace de comparer sa modeste situation à celle de l'homme qui avait vaincu l'Enclin le surprenait. Enfin qu'importe,... après tout s'il était prisonnier de bien des choses, il pouvait encore penser librement. Du moins c'est ce qu'il s'évertuait à croire, ne fusse que pour le maintien de sa raison.

« Juger les gens et leurs intentions c'est une chose, les apprécier après une paire d'heures en est une autre très différente. Je te concède que tu le connais bien mieux que je ne le connaîtrai jamais, mais... personne d'autre que lui n'est vraiment en position d'affirmer ce qu'il ressent après une aussi brève rencontre. Et puis j'imagine que tu souhaites que nous nous entendions bien, mais tu fais preuve d'une certaine naïveté. Je ne suis qu'un énième visage de passage, un autre profiteur de sa grande générosité. Il m'aura oublié d'ici deux semaines, et pour être honnête je n'en prendrai aucune offense. C'est normal. »

Posant son avant-bras sur son genou, il laissa sa main pendre mollement au bout de son poignet. Une extension lasse et inanimée de son corps, qui semblait enfin se décharger de la tension intense de ces derniers jours de cauchemar, petit à petit. Du moins il se détendait au moins que ne le permettait la sensation électrisante d'être observé de près par l'antivan. Incapable de regarder dans sa direction, Siha se contenta de surveiller ses mouvements du coin de l’œil, basculant finalement la tête en arrière jusqu'à l'appuyer sur le mur.

Peut-être devrait-il demander une nouvelle faveur à la Garde afin d'utiliser la volière et envoyer un message à Sehariel. Si tout allait bien Myssa et Alice devraient arriver au camp bien avant sa lettre, mais au moins pourrait-il rassurer son frère et s'enquérir de l'état de santé de leurs protégées. Oui, sans doute ferait-il ça. Lâchant un profond soupir, il essayait d'ignorer la nervosité qui montait dans son ventre à la présence de Zevran et surtout à cette lourdeur inhabituelle dans l'air. Pour la première fois c'est comme si le gouffre entre leurs univers avait décidé de se montrer, les séparant aussi sûrement que les canyons des Anderfels.

L'inconfort de ce silence lui donna envie, -le besoin- de dire quelque chose quitte à balancer deux ou trois inepties. Pourtant rien ne sortit d'entre ses lèvres closes. Tout semblait trop stupide ou trop badin, et de toute façon dans son état il ne lui restait plus la force de faire semblant. Fermant les paupières pour s'abstraire de cette scène troublante, l'archiviste fut finalement rattrapé par l'air doux que murmurait son complice. Tenté par le chant de sirène, il haussa un sourcil et se surprit bien vite à écouter attentivement. La mélancolie le prit aux tripes, même s'il ne comprenait pas un traître mot de ce dont il était question. Religieusement il écouta en laissant le silence reprendre lentement sa place, moins lourde cette fois. Puis la tentation de demander fut trop grande et il céda, quoique à regret.

« C'est joli. Qu'est-ce que cela veut dire ? »

Tournant doucement la tête vers l'assassin, il l'observa à son tour, se demandant si Zevran choisirait encore de faire semblant de rien en lui inventant un sens moins profond que ne l'avait laissé présager le ton de sa chanson. Ou bien avait-il simplement imaginé la caresse d'une confidence dans sa voix ?

Dim 14 Avr 2019 - 22:09

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I can't Breathe


Zevran eut un petit rire silencieux, discret, maquillé dans un soupir. Il pouvait voir d’où venait la reflexion de Siha, mais l’antivan avait l’impression qu’il parlait plus de lui-même que de Wulf.

- « Tu pourrais surement lui donner des conseil, il n’a pas vraiment pris soin de son image depuis… jamais ? Son maximum c’est d’être poli avec les trou du cul de nobles qui viennent lui faire perdre son temps…. Le reste c’est juste Ce que les autres décident de voir … ou d’interprêter. »

Assez rapidement après qu’il ait épargné ma vie Zevran s’était rendu compte que Wulf n’apprécierait jamais qu’on l’élève au dessus des autres, et s’il y était bon à quelque chose, c’était bien à être irrévérencieux. C’était en partie ce qui les avait lié après tout. L’assassin était la conséquence d’une réputation que Wulf n’avait pas demandé, dans un jeu qui n’était pas le sien. Il était venu pour le tuer, et tous les jours après ça et jusqu’à ce que l’archidémon soit vaincu, le nordiste s’était fait une mission d’être celui qui n’apportait aucun crédit à la pseudo notoriété de l’humain.

En privé bien sûr, cela avait été différent. Bien que loin d’avoir cédé à l’appel des paillettes de son titre de Héro, Zevran ne lui avait rien retiré de ses accomplissements. Il avait tenté autant que possible d’écarter les doutes et les peurs, souvent en servant de distraction, par un méfait ou par l’intimité… Peu importait, du moment qu’il avait pu soulager le fardeau que portait leur leader au moins quelques instants.

Il y avait un peu de cette alchimie dans sa relation avec Siha. Il aimait les hommes puissants, dotés de responsabilités qui leur pesaient…. Mais les choses étaient bien différentes. Archiviste était un rôle endossé volontairement, respecté, et malgré le poids de la charge, Siha ne semblait pas vouloir l’abandonner. Zevran était peut-être une distraction bienvenue mais Siha avait sa place au près des siens, il avait son clan, son peuple, ses secrets… et d’une certaine manière c’était rassurant. L’ancien Corbeau ne savait pas s’il aurait pu embrasser une nouvelle cause qui n’était pas la sienne, la porter (elle ou son Hérault) pour ensuite finir à nouveau sur le banc de touche. Quelques soient les batailles de Siha, il était certainement plus simple qu’elles demeurent les batailles de Siha.

- « Con le tue mani da violino, perché lo fai, tu che sei rosa di giardino dentro di me, come un gattino sopra un tetto di guai, dimmi perché, perché lo fai. »

Puis la voix de son compagnon à nouveau, au moment où il pensait que peut-être devrait-il se retirer et demander à leur hôte une chambre à part pour la nuit. Non pas qu’il se voit déjà allongé contre Siha, étant donné la tension, mais il n’avait pas besoin de laisser l’espoir filer tout de suite. La question le surprit, le sens de la chanson ? Ah il l’avait chanté plus à cause des images qu’elle invoquait que du sens… n’était- ce pas un peu pesant ?

- « C’est une vieille chanson antivane, sur une femme qui tente de s’empoisonner et un homme amoureux lui demande pourquoi est ce qu’elle essaie de se faire du mal. C’est inspiré d’une pièce de théâtre je crois… » Il haussa les épaules. « Le reflet de la pluie sur tes cheveux m’a fait pensé aux premiers vers. »

Il les chanta à nouveau : « Con questa pioggia nei capelli perché lo fai, Con questi occhi un po' fanciulli e un po' marinai »

- « Cela perd un peu de sa poésie en traduisant mais cela veut dire ‘avec la pluie dans tes cheveux, pourquoi le fais-tu ? Avec ces yeux un peu infantile et un peu….. marins ?’ » il eut un petit rire « ça n’a pas vraiment de sens en langue commune. »

Il se leva doucement, fit le tour de sa chaise et s’approcha du dalatien. La fatigue commençait à monter en lui et il n’avait pas l’énergie de combattre la barrière de glace qui s’était élevé entre eux. Il prit l’une des mains de Siha dans les siennes et en caressa doucement le dos avec la pulpe de ses pouces.

- « Diletto… Je sais que les derniers jours ont été difficiles, la Lanterne a été une épreuve de tous les instants, certainement beaucoup plus pour toi que pour moi… la chevauchée jusqu’ici a été longue et …. bien que nous soyons en sécurité je comprends que Fort Bastel ne t’apporte pas le réconfort que ton clan…. » Il marqua une pause, cherchant comment formuler la suite. « Si tu souhaites que je te laisses en paix ce soir, tu n’as qu’un mot à dire… Si tu souhaites que je reste à tes côtés, je suis là pour toi… dis moi simplement ce dont tu as besoin. »


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Lun 15 Avr 2019 - 1:19

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Voir la conversation enfin dévier de sujet lui donna à la fois un grand sentiment de soulagement et une fort arrière-goût d'inachevé. Nul doute que si Zevran continuait de le côtoyer malgré l'incertitude que leur réservait un avenir fait de voyage et de danger, ce nom reviendrait fatalement sur la table. Pour quelles raisons il était encore difficile de le savoir, mais Siha avait depuis des années développé un instinct qui le trompait rarement dans ce genre de situations. Dans son état il ne lui paraissait pas du tout judicieux de s'acharner, d'autant qu'envenimer leur discussion requérait une énergie depuis longtemps envolée. Pourtant il devrait lui en vouloir, il devrait lui faire voir et comprendre. Lui dire, lui crier tout ce qui pesait comme un caillou coincé dans sa gorge.

Ses yeux déversèrent une fontaine d'or amer par le carreau de la fenêtre, avant que la mélodie simple et les mots dans cette langue étrangère ne captivent sa curiosité. Il reconnaissait les accents chantants pour les avoir entendus quelques fois parmi les clans originaires du nord, mais quelque part c'était complètement différent. Aussi expressif mais pointillé de quelques éclats d'abandon et de découragement, des émotions qu'il n'avait encore jamais perçues chez l'antivan. À moins que ce ne soit qu'une impression, un fruit de sa fertile imagination. Ce ne serait ni la première ni la dernière fois, et sans doute la vraie raison pour laquelle cette arrivée en grande trombe à Fort Bastel mettait autant sa patience à l'épreuve.

Puis enfin vint un semblant de réponse à sa question, semant davantage la confusion dans son esprit déjà tout retourné. Une chanson sur une femme ? Un homme amoureux ? Sa bouche s'ouvrit et se referma aussitôt, aucun discours ne sonnant adéquat à ses oreilles. Siha se demandait ce qui était le plus étrange : être soudainement comparé à une femme dans une de ces histoires tragiques racontées dans les livres, recevoir ce qui sonnait au départ comme une sérénade, ou bien le détachement insupportable que manifestait Zevran après coup. Il fronça les sourcils sans comprendre, dépassé, puis se mordit l'intérieur de la joue pour retenir le flot de fiel qui manquait de dépasser ses lèvres pâles.

Le compliment glissa sur lui tel de l'eau, sa prudence le poussant à refuser de trouver la moindre profondeur dans ce qui serait dit à l'avenir. Pas à nouveau. Pas alors qu'il avait passé la moitié de la dernière journée à cheval, et l'autre moitié à sauver sa dignité devant Wulf Cousland, héros de  Thedas et surtout ami proche de Zevran. Non. Demain il rirait de bon cœur devant ces avances constantes et se moquerait bien d'être passé pour un énième idiot sans vertu, simple jouet de collection du moment, après tout cela n'avait aucune importance. Demain. Demain peut-être.

C'est ce qu'il se répétait sans cesse depuis que le silence avait regagné la pièce et pourtant la traduction, courte et simple, lui fit retenir sa respiration. De nombreuses questions lui brûlaient la langue et pourtant aucune ne fut prononcée. Un feu follet de significations lui explosa aux rétines avant que l'assassin ne couvre la distance physique qui les séparait, avec tout le naturel du monde. Finalement Siha leva les yeux pour le regarder, sans oser bouger un muscle. Il était un oiseau acculé dans son perchoir, alors que la Mésange se tenait ironiquement à ses côtés.
La main qui déroba la sienne le surprit néanmoins et il se laissa faire, envoûté par la simplicité avec laquelle le blond avait couvert le gouffre entre eux en trois enjambées et quelques jolis vers. Cette petite enflure, avec ce brin d'émotion contenue dans ses prunelles mordorées,... tout cela lui rappelait le désespoir avec lequel il avait cherché son contact pour se donner la force. La passion de leurs étreintes, toujours pressées, toujours contenues. Il exhala doucement, observant le contraste de leurs peaux l'une contre l'autre, muet.

Les mots qui suivirent décharnèrent une tempête sous son front plissé, mêlant peur, gratitude et enfin une certaine dose de culpabilité qui ne devrait pas avoir de raison d'être. L'archiviste se mordilla la lèvre inférieure en réfléchissant, retournant sa main en paume ouverte avant de se rendre compte de son geste et de secrètement regretter. De sa main libre il dégagea quelques mèches de ses yeux, se frottant ensuite le visage et se pinçant l'arrête du nez. La question et l'offre de l'antivan étaient on ne peut plus limpides, alors pourquoi était-ce si pénible de lui répondre sans détours, pourquoi était-ce si difficile de garder rancune suite à un comportement insupportable ?

« Je ne sais pas. »
Murmura-t-il dans un souffle, incapable de lever le regard. Il sourit avec amertume, réapprenant petit à petit à prendre pied. « Rien ne... »

Le mots se déversèrent puis se tarirent rapidement, comme s'ils n'avait pas leur place là. Ce serait trop difficile à expliquer, et il n'était probablement pas prêt à se lancer de toute façon. Il prit une grande inspiration et haussa les épaules, pas sûr de son coup. Sa voix était calme, une écume qui allait et venait lentement sans laisser voir en dessous.

« Fais comme tu veux. Pars si tu veux partir, reste si tu veux rester. N'as-tu pas toujours agi librement sans te poser ce genre de questions jusque là ? Alors pourquoi serait-ce différent maintenant ? »

Un léger sourire gracia finalement ses lèvres, ses mots charriant plus de scepticisme que de sarcasme. Car c'était bien là le nœud des malentendus : au fond pourquoi Zevran agissait-il différemment tout à coup ?

Jeu 18 Avr 2019 - 13:42

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I can't Breathe


La tempête qui faisait rage dans les yeux clairs de Siha était impossible à manquer, Zevran ne s’était pas attendu à ce que sa question déclenche autant de sentiments contradictoires chez le dalatien. Tout ce qu’il voulait savoir c’était s’il était le bienvenu à ses côtés. Il comprenait que la fatigue et les évènements puisse avoir comme conséquence le désir de se retrouver seul avec soi même, il n’aurait pas nécessairement pris une demande de congé comme un rejet. Mais l’hésitation, elle, l’inquiétait beaucoup plus.

Et si les mots perdus l’interrogeaient, ceux qui suivirent tirèrent une sonnette d’alarme dans la tête de l’Antivan. Etait-ce une simple formulation maladroite ou Siha venait-il de lui dire qu’il pensait que son compagnon se moquait de son consentement ? Repassant leurs rencontres les unes après les autres dans son esprit, il chercha un moment où il avait forcé sa présence au près de Siha. Peut-être après tout avait-il imaginé son enthousiasme à le revoir… Mais il n’avait jamais eut cette sensation, même en arrière plan, qu’il aurait mieux fait de ne pas venir… Il avait volé un baiser à l’archiviste à la fin de leur première mission, il était vrai, mais ce dernier n’avait pas semblé lui en tenir rigueur… et chacun des contacts intimes suivants avaient été entreprit par Siha lui même…

Ou bien Considérait-il que son consentement dans la situation n’avait pas d’importance ? Désirait-il que le blond prenne la décision pour lui ? Était-il tellement fatigué qu’il le repoussait de cette manière un peu tordue ? Le vexant pour qu’il s’éloigne ? Il ne savait pas quoi penser de la situation, et il n’avait pas l’énergie nécessaire pour tenter de deviner par lui même. Il porta la main de Siha à ses lèvres et y déposa un baiser.

- « C’est différent… car je ne sens pas la permission de rester près de toi. J’ai peut-être l’air de ne pas faire grand cas de l’opinion des gens qui m’entourent, Diletto, mais ce n’est pas le cas. Chaque fois que nous nous sommes vu j’ai senti venir de toi, l’acceptation, la joie ou le désir… la confiance par moment également. J’ai toujours été confiant que ma présence sinon désirée, ne posait pas de problème. Ce soir, je ne dis pas que ces choses ont disparues…. Mais je ressens ton trouble et je m’inquiète. »

Il étendit un bras pour dégager les cheveux qui tombaient devant le visage pâle de l’Archiviste et les glissa derrière son oreille avec douceur.

- « Il n’y a rien qui me fasse plus envie à ce moment que de m’allonger à tes côtés et d’y passer la nuit, mais je ne veux pas être un visiteur indésiré… Je ne veux pas que ma présence ajoute au fardeau de ces derniers jours, je ne veux pas que tu te sentes obligé de m’accueillir. » Il eut un simple sourire. « Je ne veux rien prendre de toi que tu ne sois prêt à donner et si cette nuit, tu n’es pas prêt à abandonner une tranquillité et une solitude réparatrice, alors j’irai demander une chambre pour moi…. Ce que j’ai besoin de savoir…. C’est si je suis le bienvenu, ou non. »

Il s’approcha encore un peu et posa son front contre la tempe de Siha. Si sa présence n’était pas souhaitée, plus il serait près de lui et plus ce serait inconfortable pour le dalatien. À L’inverse, s’il le voulait près de lui cela l’encouragerait à lui permettre de rester… Il fallait qu’il parvienne à lire les messages que lui envoyait l’autre elfe… Il détestait ces zones grises où l’on n’arrivait pas à deviner si l’on allait être le réconfort ou le mini traumatisme de quelqu’un. Il détestait encore plus ne pas comprendre les raisons de son hésitation.

Cela n’avait peut-être pas grand-chose à voir avec lui, cela était probablement plus une conséquence à retardement de ce qui s’était passé à la Lanterne. Le fait de devoir jouer les agresseur avait donné des frissons d’horreur à Siha, peut-être était-ce sa manière de s’éloigner de la réalité horrible de ce qu’avait été son personnage, abandonner le contrôle pour oublier qu’il l’avait eut sur le destin d’autres êtres vivants et pensants traités comme des objets… Peut-être était-ce Fort Bastel qui l’oppressait.

Mais théoriser sur les raisons de ce vide entre eux n’aidait pas vraiment. En fait, plus Zevran refleurissait et plus il se rendait compte de toutes les possibilités qui pouvaient le causer, et plus leur situation devenait difficile à lire. Après toutes ces aventures, après avoir chevauché jusqu’ici… Il voulait sentir la chaleur du corps de Siha contre le sien, il voulait s’endormir dans le parfum de ses cheveux et de sa peau. Il voulait enserrer la taille élancée de l’elfe entre ses bras, le retenir contre lui durant la nuit. Il voulait s’éveiller au matin le visage enfoui dans son cou ou leurs mains entrelacées…. Il voulait même sentir les fourmis dans son bras, conséquence d’une position inconfortable pour sa circulation mais témoin de leur étreinte….

Mais il garda ses encires pour lui. Il n’avait pas l’intention de mettre la pression à Siha pour rester, il espérait simplement que dans son attitude, quelque chose dirait au brun qu’il avait été sincère en lui disant que rien ne lui faisait plus envie que de partager sa couche… Et que cela, pour une fois, n’avait rien de licencieux.


I can't Breathe (SMJ - pv Siha) Latest?cb=20150523145513

Mer 24 Avr 2019 - 12:27

Anonymous
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Seule la fierté lui permit de garder sa façade face au baiser électrisant sur ses doigts, ce contact téméraire qui ignorait toutes les banderoles d'aigre avertissement agitées depuis plusieurs minutes déjà. Si secrètement il en voulait à Zevran de l'avoir brandi comme un trophée, il lui en voulait encore plus de de pas se montrer intimidé par les manœuvres destinées à l'écarter. Quelque part ce mécanisme de défense empli de mesquinerie emplissait Siha de honte, néanmoins son état actuel ne lui permettait pas le luxe de se remettre en question pour le moment. Le fait est que le contact jusque là appréhendé lui apporta un peu de réconfort, et malgré la confusion coupable causée par leur échange, il n'eut pas le courage de délier leurs mains.

« Zevran... ta présence ne m'a jamais encore posé de problème et si ce n'était pas le cas tu serais le premier à le savoir. Il n'y a pas de marge à s'inquiéter... je suis juste fatigué, cela passera. »

C'était sans doute plus compliqué que ça, mais ces mots étaient les seuls qui lui semblaient aptes à défaire le nœud en place. Et puis cela valait aussi pour aujourd'hui, en dépit des petits griefs jalonnant une journée haute en péripéties et la lourdeur de ses états d'âme. Car au fond s'il devait être honnête, l'archiviste savait que le problème venait sûrement de nul autre que lui, de son inexpérience à s'intégrer à un milieu aussi différent et à interpréter les agissements erratiques du papillon social qu'était Zevran.
De plus le voir manifester son ressenti -son inquiétude par-dessus tout- aussi ouvertement, le rendait encore plus nerveux. C'était un visage nouveau que Siha ne connaissait pas encore ; et si d'un côté il avait envie de chérir l'instant, de l'autre il ne pouvait faire taire les nombreuses questions soulevées par cette énième facette.

Retenant son souffle suite au contact de plus en plus intime, le mage se trouvait pourtant incapable de lui en vouloir d'envahir son espace vital. Au contraire c'était une bouffée d'air frais après être resté trop longtemps sous l'eau : à la surface ses poumons brûlaient presque d'inconfort, mais il se sentait enfin vivant. Épuisé et léthargique, mais vivant.
En un réflexe instinctif sa main se referma sur celle, plus petite, de l'antivan. Ses propos étaient peut-être limpides au premier abord, cependant il était presque certain que bien des choses lui échappaient encore. Dommage qu'il ne se sente ni la force ni le courage de les lui expliquer. Pour ce soir il leur faudrait s'en tenir à communiquer en deux langues distinctes, et à baragouiner des mots faillibles et incomplets.

Doucement Siha se redressa en soupirant, délogeant ses jambes de l'encadrement de la fenêtre pour regagner sa place les deux pieds sur terre, au chaud dans cette tour de Fort Bastel. Sa main se perdit sur la tempe de l'antivan, avant de gentiment retracer les fines arabesques de son tatouage.
Enfin lorsque ce dernier s'approcha il baissa la tête pour accepter le contact de front contre front, compensant la différence de taille en comblant la distance. Ses soucis ne se résoudraient pas en un claquement de doigts et la tempête dehors ne disparaîtrait pas en un instant non plus, mais pour l'heure il n'y avait pas grand chose d'autre à faire que de se mettre à l'abri et prendre son mal en patience. Et quitte à se trouver coincé quelque part... autant l'être en bonne compagnie.

« Mir yeran... »

Ses yeux ambrés détaillèrent paresseusement les traits du nordique, plus longuement que nécessaire sans doute, avant qu'un timide sourire ne plisse ses lèvres. Des souvenirs envahirent son esprit embrouillé avant qu'il ne puisse les endiguer, et il lui fallut prendre un peu de distance pour ne pas s'y noyer. Ce n'était pas le moment, c'était beaucoup trop tôt.
Effleurant la joue de Zevran du bout des doigts, Siha expira tout l'air de ses poumons en un souffle inaudible et se déroba à son regard perçant. Ses mains tremblantes fouillèrent dans son sac à la recherche de ses affaires sous la lumière du feu.

« Tu préfères dormir côté mur ou côté fenêtre ? » Il murmura la question telle un secret qui n'appartenait qu'à eux seuls.

Du repos. C'était cela qu'il leur fallait à tous les deux.

Ven 26 Avr 2019 - 23:56

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I can't Breathe


Il était évident que la fatigue n’était pas la seule chose qui accablait Siha, mais Zevran ne commenta pas. Il ne connaissait pas assez bien Siha pour deviner ses pensés et encore moins pour insister pour les lui faire dévoiler. Mais après tout, peut-être que cela n’avait pas tant d’importance. Il n’y avait pas besoin de comprendre les gens pour leur être d’un certain réconfort et l’assurance que sa présence n’était pas indésiré réchauffa l’Antivan.

Il n’avait pas de mots pour décrire le lien qui se tissait avec Siha, peut-être ne faisait-il pas beaucoup d’efforts pour en trouver non plus. Il n’avait jamais été très doué pour trouver des mots à mettre sur les relations ou sur les sentiments. Surement parce qu’il n’avait pas éduqué dans ce sens ou parce qu’il était naturellement lâche de ce côté là.

Demain il faudrait repartir, dans quelques jours Siha et lui se sépareraient à nouveau. Zevran prendrait le chemin de Terebinthe et Siha rejoindrait son clan. Pour une raison obscure, cela lui serrait la poitrine. Il respira profondément pour chasser cet inconfort et se plongea dans les sensations du corps de l’archiviste près de lui. Le léger relief des valaslins sur la peau délicate de son front, l’odeur de ses cheveux qui tombaient en cascade en caressant leurs deux visages, leurs mains entrelacées ensemble, cette autre main sur son visage, retraçant ses tatouages, et le souffle léger de Siha sur son nez et ses lèvres. Le souffle de deux petits mots familiers qui tombaient dans l’intimité de leur silence.

Jusqu’à ce que tout disparaisse. L’antivan ouvrit des yeux qu’il ne se souvenait pas avoir fermé et regarda le dalatien se diriger vers ses affaires et commencer à les fouiller. Se sentant accepté dans la pièce à nouveau, il entreprit de quitter ses vêtements de voyage. Il avait enfilé ses habits par dessus son costume de danse, il fallait qu’il se change complètement… c’était bien sa veine…. Non pas que se déshabiller lui pose problème, le feu qui ronflait dans la cheminée rendait la température de la chambre acceptable, mais il fallait qu’il trouve de quoi se rhabiller ensuite et il n’était pas certain d’avoir la patience de chercher dans son propre sac. En même temps il ne se voyait pas dormir complètement nu aux côté de Siha, ou du moins il n’avait pas envie de devoir faire attention où se trouvait sa potentielle érection matinale le lendemain…

Il tomba donc les fourrure dans un premier temps et les jeta sur le pied en bois du lit, pêle-mêle. Puis il défit son costume et en vida les poches et les ourlets sur une des chaises qui meublaient la pièce. Ramassa tous les petits objets de crochetage qui en tombèrent et les cala dans une escarcelle. Il n’avait pas la patience de ranger tout ça. Fouillant négligemment son sac, il prit un de ses pantalons moulants qui allaient sous son armure, le cuir léger lui tiendrait chaud, ce serait toujours ça de pris.

Il enfila l’habit et se tourna vers Siha lorsqu’il entendit à nouveau sa voix. Il regarda le lit en libérant distraitement ses cheveux du chignon improvisé dans lequel ils étaient noués. Sa première impulsion fut de répondre côté mur, pour laisser à Siha le loisir de quitter le lit s’il devait se sentir claustrophobe dans la petite pièce…. Et quelque chose en lui se révolta à l’idée que l’autre elfe s’éloigne de lui. S’il dormait côté fenêtre il pourrait savoir si Siha se levait, s’en allait… il lutta un instant contre ses propres motivations mais finalement il répondit :

- «  Côté mur… » il esquissa un petit sourire avant de monter sur le lit et de tirer les peaux de bêtes pliés au pied de ce dernier « Comme ça si je rêve de toi cette nuit et que je viens me coller à toi tu pourras ou t’échapper ou me plaquer contre le mur… habile, n’est ce pas ? »

Son ton aurait probablement été beaucoup plus séduisant s’il n’avait pas été suivi par un bâillement impossible à contenir. Zevran couvrit sa bouche avec sa main et s’enfonça dans les couvertures et les oreillers en attendant que Siha vienne le rejoindre. Il sentit plus qu’il ne vit ce moment cela dit. Ses yeux s’étaient à nouveau fermé lorsque le poids du brun vint affaisser le matelas et le nordiste vint naturellement chercher sa place à son contact.

S’il rêva effectivement de Siha, le sommeil dans lequel il tomba ne lui permit pas de s’en souvenir. Malgré les événements de ces derniers jours et les tensions des dernières heures, ce fût l’une des nuits les plus réparatrices que l’assassin ait eut depuis longtemps.


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