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Anders & Bryn
« I think I’m cursed if the only companion I can find is a terrorist and a murderer. Yes, in some way, a murderer is a worthy companion : he could find food, and show me how to reach some safe place for my people. But maker, at what cost ? »
Bryn hocha la tête à chaque fois, écoutant toujours bien attentivement les consignes que le guérisseur lui donnait. Lui n’avait aucune idée de comment organiser des soins, comment hiérarchiser tout ça, les besoins, les urgences, sans laisser de côté les blessures plus légères. Et même les grossesses ! Par le Créateur, il n’avait même pas songé aux grossesses. Wilhelm, lui, semblait avoir l’expérience de tout ça, c’était évident en le voyant décider aussi vite et en prenant les commandes de la sorte. Tout en passant d’un réfugier à l’autre pour répandre la nouvelle, il ne pouvait pas s’empêcher quelques regards discrets vers la tente qu’avait réquisitionné le guérisseur. En fait, il était plutôt intrigué… et curieux de ce personnage, si bienveillant qui offrait des soins gratuitement comme ça. Il l’avait souvent fait, ça se voyait. Il savait précisément ce qu’il devait faire, et il le faisait.Quand l’adolescent revint avec le verre d’eau, il fut étonné de voir combien cette tente était métamorphosée. C’était une véritable petite infirmerie, certes très sommaire en raison du peu de moyens, mais le résultat était là !
« Vous avez fait cela si vite… » lâcha-t-il dans un murmure, plus comme une pensée qui avait dépassé ses lèvres, avant de relever le regard vers son interlocuteur.
Il se souvenait effectivement de certains cours au Cercle, mais cela remontait à présent. Et il n’avait pas eu l’occasion d’y repenser depuis tout ça. Il se souvenait surtout que c’était une école bien différente et très approfondie de la guérison, avec l’aide d’esprits à travers le Voile, un art d’une grande spiritualité.
« C’est… ce que vous m’avez fait au bras tout à l’heure, non ? Ou alors… c’était de la guérison standard ? »
Dans tous les cas, c’était assez impressionnant ! Et le garçon reposa le regard sur son bras, vierge de toute blessure.
On fit entrer le premier blessé dans la tente, et évidemment, le cœur de l’adolescent se serra. Évidemment qu’il connaissait le patient, il riait toujours trop fort, mais il était vraiment… gentil. Il fut l’un des premiers à essayer de mettre Bryn à l’aise quand il est arrivé, et le Créateur savait combien c’était une épreuve ! Il n’osa pas poser les questions stupides : bien sûr que sa blessure était sérieuse, cela se voyait d’ici, même aux yeux d’un ignorant comme lui. Cependant… ce que Will lui apprenait, c’était surtout que cela allait certainement être douloureux. Il ne lui aurait pas demandé de tenir aussi fort son patient si c’était indolore.
Il aurait pu poser mille questions au guérisseur, essayer d’amoindrir son inquiétude… Mais en levant les yeux vers lui, il décida de se taire.
Il décida de lui faire confiance.
Et il vint se mettre exactement à l’endroit que Wilhelm le voulait, les paumes appuyant sur les épaules, inspirant longuement, puis indiqua d’un bref mouvement de tête qu’il était prêt.
Une étrange atmosphère envahit toute la tente, et Bryn se sentit retenir son souffle en sentant… cette présence… C’était à la fois dans les mains de Wilhelm, mais aussi dans l’air, dans la lumière qui émanait de sa peau. Théoriquement il connait cette impression, mais ne l’avait jamais vécu comme maintenant. Certainement parce qu’il n’avait jamais vu de guérisseur vital avant. S’il aurait pu tout simplement regarder émerveillé cette démonstration de tout ce qui était beau dans la magie, le corps de l’homme qu’il tenait le ramenait immédiatement dans la réalité. Tout se resoudait, se remettait en place, et il le sentit forcer pour bouger, se débattre, et Bryn dû vraiment y mettre tout ce qu’il avait pour le laisser le plus immobile possible.
« Ça va aller…! » lui chuchota-t-il en espérant qu’il l’entende. « C’est bientôt terminé, ça va aller… Encore un petit peu… »
Il n’eut aucune réponse, évidemment, et il n’en attendait pas. Peut-être n’était-il même pas entendu ! Ce serait très probable d’ailleurs. Mais le sort semblait avoir fait son effet : les blessures disparaissaient comme des mauvais souvenirs, et quand la lumière s’évanouit, le patient cessa de bouger.
Bryn mit un petit peu de temps à décrisper ses bras, avant de finalement parvenir à libérer le blessé. Mais en redressant son visage vers Will, il parvint à poser ses mains sur ses cuisses, inspirant longuement.
« C’est vraiment… fini ? Je veux dire… » Il secoua légèrement la tête, fermant un instant les yeux en se rendant compte combien sa remarque était naïve. « Vous êtes un guérisseur vital, vous avez tout guéri. Pardon, c’est juste que… je ne m’y attendait pas. Même si vous m’aviez prévenu que ce serait un spectacle de son et lumière. »
Il rit un peu nerveusement, passant ses mains sur son visage, puis le garçon posa son regard sur l’homme encore allongé. Il semblait aller bien, ne plus avoir mal. Il avait l’air de se reposer.
« Pardon, oui, excusez-moi, j’ai la tête ailleurs. Je vais… demander à… ce que vous avez dit. »
Se relevant promptement, il se dirigea alors vers l’extérieur de la tente, et revint avec un autre homme qui aida à prendre l’ancien blessé. La magie pouvait aider, mais là, ce ne serait plus nécessaire : il allait bien.
« Vous pouvez prendre une pause, vous savez. Ça doit vous épuiser… Vous voudrez manger avec nous, tout à l’heure ? Ce ne sera pas forcément très bon, mais ce sera chaud, et ça… enfin… compensera peut-être avec les pièces que vous n’acceptez pas. »
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Il fut assez clair que Bryn ne connaissait pas vraiment la différence entre un guérisseur et un guérisseur vital, je décidai de faire un peu d’éducation quand à sa question pour la blessure qu’il avait eut sur le bras jusqu’à notre rencontre.
- « Non, n’importe quel guérisseur peut refermer des petites blessures comme celle que tu avais sur le bras. En fait, théoriquement si le pronostique vital du patient n’est pas en danger, la plupart des guérisseurs peuvent réparer les os, la chaire, les tendons, seulement cela prend énormément d’énergie et soigner des blessures graves pompe énormément de manaa. Du coup il faut choisir ses patients et gérer ses forces au maximum pour pouvoir guérir un maximum de gens. Le fait d’être lié à un esprit comme je le suis facilite les choses car j’utilise très peu de ma propre manaa, juste assez pour faire circuler la magie qui m’est donnée depuis l’immatériel. Je fatigue donc beaucoup moins vite en général, et je peux réussir à soigner et à ramener des gens à l’article de la mort sans y laisser ma propre vie…. Ce qui n’est pas possible pour un guérisseur classique. »
Je lui fis un petit sourire.
- « Pour faire la différence ce n’est pas difficile, tu vas sentir l’immatériel de façon bien plus nette quand je vais soigner les blessures graves, tu feras facilement la différence. »
Les soins se déroulèrent sans trop d’encombres, le garçon suivait bien les instructions et globalement le patient resta suffisamment immobile pour être soigné en une fois. Les gens en detresse ne me manquaient jamais mais les conditions actuelles me rappelaient un peu ma clinique à Kirkwall. Le sol était moins sale malgré qu’on soit dans la forêt -mais Kirkwall était vraiment un puit de merde sans fin, tout y était sale- et les toiles de la tente étaient plus étroites mais la simplicité de mes moyens étaient assez réconfortante. Jappréciais bien sûr mes consultations à domicile ou dans des auberges mais… Quelque part, la clinique de Kirkwall avait été le siège d’années tourmentées mais heureuses de ma vie.
Je m’étais senti indispensable, accepté, dans la basse ville. Les gens qui vivaient là avaient besoin de moi et ne reculaient devant rien pour me permettre de continuer à les aider. Je ne comptais pas le nombre de fois où j’avais trouvé des herbes collectées sur les montagnes, devant ma porte. Ou bien le nombre de volontaires qui venaient m’aider lorsque j’étais débordé de patients. La solidarité et la bienveillance des gens unis dans le besoin. Il était triste que ce soit leur misère qui les réunisse, mais au moins ils ne se bataillaient pas pour des anneries comme dans la haute ville.
Bryn parut surpris de la rapidité avec laquelle l’homme étendu devant nous avait été soigné. Je pris un peu d’eau dans une coupe et lavai le sang sur sa jambe pour lui montrer qu’il n’y avait à présent plus aucune blessure.
- « Oui c’est déjà terminé. Ah ah ah !Ne t’inquiète pas, c’est normal d’être étonné la première fois, c’est un don peu courant. »
Je hochai la tête tandis qu’ils bougeaient le blessé qui n’en n’était plus un et le sortaient de la tente, je pris la tasse d’eau amenée par Bryn et en but une gorgée alors que le second blessé grave était amené dans la tente, la voix de Bryn s’éleva encore, pour lui proposer de se reposer.
- « Je resterai manger avec plaisir si nous ne terminons pas trop tard, j’évite généralement de rester trop longtemps sans….. enfin je préfère…… » Je soupirai, je ne pouvais pas lui dire que plus je restai au milieu d’un groupe de mage plus je risquai de me faire démasquer…. « Mon compagnon sera sûrement rentré au village, je ne veux pas l’inquiéter inutilement. Quant à ce qui est de la fatigue, ne t’inquiète surtout pas, je n’aurais probablement pas besoin de faire de pause, vous n’êtes pas si nombreux. »
Le second patient était une patiente et elle était beaucoup plus lucide mais son bras et sa jambe étaient en très mauvaise était et un début de gangrène s’était installé. Après avoir nettoyé ses plaies j’appliquai à nouveau ma magie, la pièce vibrant à nouveau de la présence d’Espoir. Après quelques minutes, la jeune femme se releva d’elle-même et sortit de la tente en me remerciant chaleureusement. La troisième personne ne pouvant pas marcher était une vieille femme dont le col du fémur était brisé. Encore une fois je fis disparaître la blessure.
- « Votre visage m’est familier, jeune homme…. Vous n’étiez pas au cercle de Kinloch par hasard ? »
Mon sang se glaça pendant une seconde mais j’esquissai un sourire avenant… enfin autant que possible.
- « Vous devez faire erreur, je le crains. »
- « Oh vous savez, les jeunes gens se ressemblent tous de nos jours, et ma mémoire n’est plus ce qu’elle était…. Merci… Merci beaucoup jeune homme…. J’ai bien cru que je ne remarcherai jamais… à mon âge… une telle fracture…. »
- « Tout ira bien maintenant, et pensez à marcher de l’elfidée aussi souvent que vous en trouvez, cela soulagera votre arthrose. »
Je la raccompagnai à l’entrée de la tente avant de me retourner et de prendre un inspiration profonde mais aussi discrète que possible. Tentant de dissimuler ma nervosité je me tournai vers Bryn.
- « Qu’est ce qu’on a ensuite ? »
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« I think I’m cursed if the only companion I can find is a terrorist and a murderer. Yes, in some way, a murderer is a worthy companion : he could find food, and show me how to reach some safe place for my people. But maker, at what cost ? »
Un sourire s’afficha sur le visage du garçon quand il entendit le guérisseur accepter. Offrir à manger était bien le minimum, après tout ce qu’il faisait sans demander d’argent ! Les gens généreux se faisaient rares, surtout en ces temps troublés… et rencontrer Wilhelm lui semblait presque être une coïncidence guidée par le Créateur.« Au besoin, votre compagnon pourrait vous rejoindre vous savez. Vu ce que vous faites pour nous, cela ne dérangera personne j’en suis certain. »
Bien sûr il ne pouvait pas imaginer que c’était de la prudence qui le freinait. Ou la culpabilité. Peut-être de la politesse, peut-être n’avait-il pas envie d’imposer sa présence plus que nécessaire, malgré la volonté de Bryn de le récompenser. Il suffirait que quelqu’un aille rencontrer ce fameux compagnon au village, ce ne serait pas bien loin, et les Libertaires pourraient alors témoigner leur gratitude. Toutefois, le garçon n’insista pas dessus, sentant comme une légère… résistance à ce sujet. Alors il se tut, et continua d’aider au mieux pendant que Wilhelm guérissait cette pauvre femme. Et puis une autre. Tout allait si vite, et si facilement !
Tandis qu’il s’occupait à remettre certains ustensiles à leur place, l’oreille de l’adolescent traina malgré lui quand le Cercle de Kinloch fut évoqué. Un nom qui lui paraissait familier. Il se redressa alors, se tournant vers le guérisseur et sa patiente, quand celle-ci quitta la tente.
« Le Cercle de Kinloch ? » demanda-t-il en gardant son regard sur l’entrée de l’infirmerie improvisée. « Quellcrist m’a parlé de ce Cercle. Elle disait qu’il a été complètement détruit pendant l’Enclin… »
Et autre chose aussi, ce Cercle était célèbre pour de tristes raisons. On disait même que le responsable de ce chaos, le mage Anders, en était originaire. Un fanatique, un terroriste, ses actes avaient poussé tant de gens dans les rouages de cette guerre. Lui-même en faisait partie après tout : lui qui avait dû fuir quand son Cercle s’était soulevé. Quand on était seul, sans savoir où aller, craignant la moindre rencontre, on ne pouvait évidemment pas porter le mage responsable dans son cœur. Rien que d’y penser, un frisson d’effroi lui parcourut le dos avant qu’il ne se tourne vers le guérisseur. Il était si blême, allez savoir pourquoi. Peut-être que lui aussi ça lui faisait des frissons.
« Will, vous allez bien ? » demanda-t-il, en se rapprochant prudemment.
Comment pourrait-il faire le lien, après tout ? Peut-être qu’il connaissait Anders, peut-être fuyait-il aussi l’évocation de ce Cercle, qu’en savait-il ? Un garçon honnête comme lui ne pouvait décemment pas porter de creuses accusations sur quelqu’un, ou même les penser.
« Vous savez, peu importe de quel Cercle vous venez… On accueille tout le monde ici. Il y a même d’autres Féreldiens, même s’il y a surtout des Orlésiens. Moi-même je suis Marchéen, donc vraiment… Ne vous accablez pas de vos origines. Au final, nous sommes tous dans le même guêpier, alors… voilà. »
On venait tous de quelque part, et on avait atterri ici. C’était ainsi.
« Il y a… encore Blake dehors, il a des maux de ventre depuis quelques jours, et il ne dort plus. »
Mais reposer encore une fois son regard sur Wilhelm lui informa qu’il fallait sûrement attendre un petit peu, au moins une ou deux minutes. Le guérisseur n’était pas dans son assiette, malgré ce qu’il voulait en montrer.
« Quelque chose ne va pas… ? »
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J’esquissai un sourire contrit à son invitation, je ne savais pas si Fenris serait revenu de toute façon. Il appréciait Bryn mais il était à la fois trop naïf et trop serviable pour se rendre compte qu’il tentait d’échapper poliment à son invitation. Tant pis, il lui suffirait de trouver une excuse plus tard ou bien de se faire le plus discret possible s’il n’arrivait pas à s’en sortir sans attirer l’attention. Il avait parfaitement reconnu la vieille dame, elle venait en effet du cercle de Kinloch et elle s’occupait des plus jeunes mages arriver à la Tour. Entre nous on appelait ça la « classe biberon » et Elena en était l’institutrice.
Elle ne se souvenait probablement pas parfaitement de moi car lorsque j’étais arrivé au Cercle, j’avais douze ans. J’étais passé directement dans les leçons de magie élémentaire, avec des gens de mon âge qui étaient bien plus avancés que moi. Rattraper leur avance n’avait pas été une mince affaire mais je m’en étais sorti. Je calculai mentalement mes chances qu’Elena soit la seule mage de Kinloch dans ce groupe… elles étaient faibles. Mais après onze ans, qui me reconnaîtrait vraiment ? …. Il y avait des moments comme cela où Justice me manquait, il avait cette sale habitude de répondre à mes questions rhétoriques… mais aujourd’hui le silence que j’entends résonner dans ma propre tête me transperce douloureusement.
Je tournai la tête vers Bryn lorsqu’il me posait sa question à propos de Kinloch et je hochai pensivement la tête.
- « Détruit est un mot un peu faible… En fait un mage nommé Uldred s’est dit qu’invoquer un démon pour prendre le contrôle de la tour serait une bonne idée. Seulement voilà, avec les démons ça ne se passe jamais comme prévu. Il avait réuni des disciples qui pratiquaient la magie du sang en cachette pendant plusieurs années et un soir ils ont mis leur plan à exécution. Sauf que le Démon avec lequel il avait pactisé à transformé la tour en son domaine. Les mages ont invoqué toutes sortes de démon mineurs qui ont assassiné tous les mages et les templiers qui se trouvaient là, d’autres démons ont pris l’esprit de certains résidents en otage… Et les templiers restants sont sortis de la tour en claquant la porte, laissant les mages encore vivant à la merci des démons… Et là dessus le Héro de Ferelden est arrivé et a nettoyé la tour du rez de chaussé jusqu’au toit en quelques heures seulement…. Bref… Tout ça pour illustrer la belle éfficacité des templiers. Ils nous abusent, nous persécutent, nous poussent tellement à bout que certains décident d’en appeler à des magies interdites et lorsque ça leur explose à la figure ils ne sont même pas capable d’agir. »
Mon discours manquait un peu de son punch habituel, j’étais toujours assez choqué d’avoir été presque reconnu. Mon histoire avait presque un ton absent, un peu désintéressé. Je me rendis compte que mon trouble était apparent quand Bryn se mit à s’inquiéter pour moi.
- « Je vais bien... » Je passai une main dans mon cou pour me calmer et revenir à moi et à ma tâche en cours. « Ce ne sont pas vraiment mes origines qui posent problèmes, je te remercie de ta gentillesse mais je ne vais pas m’attarder parmi vous. J’ai disons…. Mes propres batailles à mener. »
Je me repris un peu hochant la tête à l’annonce du prochain patient.
- « Tout va très bien, peux-tu faire entrer Blake, s’il te plait ? »
Le dénommé Blake entra dans la tente sur les talons de l’adolescent, il avait une côte fêlée due à un coup d’épée qui le gênait pour respirer mais en dehors de cela, il était en bonne santé. Je fis disparaître les quelques coupures mineures qui cicatrisaient sur ses bras et il était prêt à partir. Une jeune fille se présenta ensuite avec un sourire contrit pour demander en rougissant si j’avais de quoi faire du thé de lune. Il se trouvait que j’en avais encore sur moi, malgré la saison peu propice. J’en rappelai la posologie et refusai le paiement qu’elle me proposa sous la forme de quelques pièces.
- « Je n’ai pas acheté ce thé, je le récolte moi même, ne vous inquiétez pas. »
Lorsque plus personne ne se présenta à la notre petite infirmerie, je rassemblai mes affaires avec un sourire pour mon assistant et me penchai pour sortir de la tente.
- « Je te remercie de ton aide, ton groupe a de la chance d’avoir un garçon aussi dévoué et serviable que toi pour les aider... »
- « TOI ! » s’exclama une voix de femme à leur gauche, elle s’avançait à grand pas et leva un doigt menaçant en le pointant sur le guérisseur. « APRES TOUT CE QUE TU AS FAIT ! TU OSES TE POINTER ICI COMME SI DE RIEN N’ETAIT ?? »
Oh merde...Eilisa ….
Elle ne se souvenait probablement pas parfaitement de moi car lorsque j’étais arrivé au Cercle, j’avais douze ans. J’étais passé directement dans les leçons de magie élémentaire, avec des gens de mon âge qui étaient bien plus avancés que moi. Rattraper leur avance n’avait pas été une mince affaire mais je m’en étais sorti. Je calculai mentalement mes chances qu’Elena soit la seule mage de Kinloch dans ce groupe… elles étaient faibles. Mais après onze ans, qui me reconnaîtrait vraiment ? …. Il y avait des moments comme cela où Justice me manquait, il avait cette sale habitude de répondre à mes questions rhétoriques… mais aujourd’hui le silence que j’entends résonner dans ma propre tête me transperce douloureusement.
Je tournai la tête vers Bryn lorsqu’il me posait sa question à propos de Kinloch et je hochai pensivement la tête.
- « Détruit est un mot un peu faible… En fait un mage nommé Uldred s’est dit qu’invoquer un démon pour prendre le contrôle de la tour serait une bonne idée. Seulement voilà, avec les démons ça ne se passe jamais comme prévu. Il avait réuni des disciples qui pratiquaient la magie du sang en cachette pendant plusieurs années et un soir ils ont mis leur plan à exécution. Sauf que le Démon avec lequel il avait pactisé à transformé la tour en son domaine. Les mages ont invoqué toutes sortes de démon mineurs qui ont assassiné tous les mages et les templiers qui se trouvaient là, d’autres démons ont pris l’esprit de certains résidents en otage… Et les templiers restants sont sortis de la tour en claquant la porte, laissant les mages encore vivant à la merci des démons… Et là dessus le Héro de Ferelden est arrivé et a nettoyé la tour du rez de chaussé jusqu’au toit en quelques heures seulement…. Bref… Tout ça pour illustrer la belle éfficacité des templiers. Ils nous abusent, nous persécutent, nous poussent tellement à bout que certains décident d’en appeler à des magies interdites et lorsque ça leur explose à la figure ils ne sont même pas capable d’agir. »
Mon discours manquait un peu de son punch habituel, j’étais toujours assez choqué d’avoir été presque reconnu. Mon histoire avait presque un ton absent, un peu désintéressé. Je me rendis compte que mon trouble était apparent quand Bryn se mit à s’inquiéter pour moi.
- « Je vais bien... » Je passai une main dans mon cou pour me calmer et revenir à moi et à ma tâche en cours. « Ce ne sont pas vraiment mes origines qui posent problèmes, je te remercie de ta gentillesse mais je ne vais pas m’attarder parmi vous. J’ai disons…. Mes propres batailles à mener. »
Je me repris un peu hochant la tête à l’annonce du prochain patient.
- « Tout va très bien, peux-tu faire entrer Blake, s’il te plait ? »
Le dénommé Blake entra dans la tente sur les talons de l’adolescent, il avait une côte fêlée due à un coup d’épée qui le gênait pour respirer mais en dehors de cela, il était en bonne santé. Je fis disparaître les quelques coupures mineures qui cicatrisaient sur ses bras et il était prêt à partir. Une jeune fille se présenta ensuite avec un sourire contrit pour demander en rougissant si j’avais de quoi faire du thé de lune. Il se trouvait que j’en avais encore sur moi, malgré la saison peu propice. J’en rappelai la posologie et refusai le paiement qu’elle me proposa sous la forme de quelques pièces.
- « Je n’ai pas acheté ce thé, je le récolte moi même, ne vous inquiétez pas. »
Lorsque plus personne ne se présenta à la notre petite infirmerie, je rassemblai mes affaires avec un sourire pour mon assistant et me penchai pour sortir de la tente.
- « Je te remercie de ton aide, ton groupe a de la chance d’avoir un garçon aussi dévoué et serviable que toi pour les aider... »
- « TOI ! » s’exclama une voix de femme à leur gauche, elle s’avançait à grand pas et leva un doigt menaçant en le pointant sur le guérisseur. « APRES TOUT CE QUE TU AS FAIT ! TU OSES TE POINTER ICI COMME SI DE RIEN N’ETAIT ?? »
Oh merde...Eilisa ….
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Anders & Bryn
« I think I’m cursed if the only companion I can find is a terrorist and a murderer. Yes, in some way, a murderer is a worthy companion : he could find food, and show me how to reach some safe place for my people. But maker, at what cost ? »
Encore une fois, Bryn réalisa qu’il en connaissait bien peu. Des catastrophes étaient arrivées à Kinloch, mais il aurait été tout bonnement incapable de comprendre la réelle profondeur des évènements. Comment aurait-il pu ? Son Cercle à lui avait simplement suivi le mouvement des autres Cercles : à sa connaissance, aucun démon n’y avait été invoqué. Un frisson d’effroi le parcourut, qu’il cacha alors sous une inspiration profonde pendant qu’il gardait son regard sur Wilhelm. Ce qui s’y était passé… c’était grave, très grave ! Mais un nom le marqua cependant.« Le Héros de Férelden… » répéta-t-il doucement avec une pointe d’admiration.
Cet homme était une légende, et finalement, cela ne l’étonnait pas de voir son nom mêlé à une telle catastrophe, et qu’il en soit ressorti en ayant tout réglé. En quelques heures ! Enfin, cela mis à part, le garçon ne passa pas à côté ces commentaires sur les Templiers, dignes d’un mage en colère, comme beaucoup le furent. Venant d’une famille vouée à la cause de la Chantrie, Bryn ne pouvait pas se permettre d’être aussi catégorique, mais là n’était pas le moment pour s’adonner à un débat qui durerait certainement des heures. Ce qui s’était passé à Kinloch était une tragédie, mais cela était vraiment de la faute des Templiers ou bien de ce mage Uldred qui avait cédé à la tentation de la magie du sang et des promesses chuchotées par les démons ?
Bryn continua d’observer le guérisseur, soucieux et inquiet. Cette histoire semblait être arrivée à quelqu’un de proche, ou lui-même, en dépit du détachement qu’il voulait y donner. C’était comme s’il ne voulait pas s’avouer que cela le touchait, et il blâmait les Templiers pour revenir sur un avis sur lequel il était pleinement à l’aise. S’il venait véritablement du Cercle de Kinloch, ce n’était pas le jeune mage qui allait lui jeter la pierre. Peu importe les origines, comme il l’avait dit. Tous les mages étaient dans le même bateau à présent, bien que beaucoup n’en aient pas conscience.
Il finit par céder quand le guérisseur se sentit prêt pour le prochain patient, et Bryn acquiesça en sortant de la tente pour venir aider ledit Blake à rentrer et à l’installer. Il gémissait, se tenant le torse d’une main, et le jeune homme put encore constater les dons de Wilhelm. C’était toujours aussi impressionnant, et Blake fut guéri en un clin d’œil. Cela continua un long moment, et Bryn s’efforçait d’aider un petit peu partout, et si Wilhelm n’avait pas besoin de lui dans l’immédiat, il se rendit dehors à distribuer eau et nourriture. Puis le guérisseur finit par sortir de la tente, s’adressant à lui.
« Je te remercie de ton aide, ton groupe a de la chance d’avoir un garçon aussi dévoué et serviable que toi pour les aider… »
« Oh, je… je fais surtout de mon mieux, vous savez… » répondit Bryn, à la fois flatté et embarrassé par ce compliment soudain. Il n’eut cependant pas le temps de dire quoi que ce soit qu’une voix criarde de femme retentit.
« APRÈS TOUT CE QUE TU AS FAIT ! TU OSES TE POINTER ICI COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT ?? »
Cette femme, Eilisa, était dans leur groupe depuis un moment déjà, mais elle avait toujours été très discrète. Pas réellement du genre à hausser la voix ou même à faire savoir qu’elle existait. L’entendre ainsi était une surprise et un choc pour tout le monde, qui levèrent les yeux vers la scène.
Après un bref regard sur Wilhelm, Bryn décida de s’avancer face à cette femme, se mettant entre son doigt et le guérisseur.
« Ôte-toi de là, Bryn. » claqua-t-elle entre ses dents. « Tu ignores tout de cet homme ! »
« Je sais, oui. Mais c’est un guérisseur, il est venu nous soigner gratuitement. Est-ce ainsi que vous le remerciez ? »
« Le remercier ?! C’est un monstre, UN FOU ! »
« Le voyage a été long et pénible, vous êtes épuisée… Eilisa, vous devriez vous reposer. »
« C’EST ANDERS ! JE NE ME REPOSERAI PAS À CÔTÉ D’UN MEURTRIER ! »
Anders… un nom qui n’était inconnu de personne. La simple évocation de son nom suffit à faire faire tous les murmures qui s’étaient élevés dans le groupe, et même Bryn en était frappé. S’il y avait un responsable à la situation de ce monde, cette guerre incessante, c’était bien lui. Lui qui avait fait exploser la Chantrie de Kirkwall, qui avait tué tous ceux qui étaient à l’intérieur, qui avait mis le feu aux foudres entre les mages et les Templiers. Mais là… était-ce vrai, au moins ? Il fallait qu’il réagisse. Là, maintenant. Il regarda brièvement derrière lui, croisant le regard du guérisseur, réfléchissant à tout allure, faisant son possible pour contrôler cette part de lui qui avait besoin de se lancer dans une vendetta.
« Il s’appelle Wilhelm. » déclara-t-il alors, prenant énormément sur lui, sans même savoir s’il disait la vérité ou non à présent. Peu importe, c’était la vérité dont il avait besoin en cet instant précis. « Il est un guérisseur qui est venu pour vous, sous ma demande. C’est moi le responsable de sa présence ici, et de fait, je suis garant de lui. L’accuser ainsi ne nous mènera nulle part, alors pour la dernière fois Eilisa, s’il vous plaît, reposez-vous. »
(c) DΛNDELION
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Bon et bien je crois que pour la discrétion, c’était bel et bien foutu. Tout le groupe de mages autour de nous nous fixaient intensément. Je me souvenais parfaitement d’Eilisa, elle avait deux ans de moins que moi à l’époque où nous étions à Kinloch. Elle faisait partie de ces filles que l’on tente de séduire parce que l’on sait que l’on n’a aucune chance. Il m’était arrivé de donner comme gage à d’autres garçons d’essayer d’obtenir un baiser et j’avais dû en essuyer quelques gifles également car … disons que mes méthodes de séductions n’étaient pas au goût de tout le monde déjà à l’époque. Apparemment mes compliments n’étaient pas pris très aux sérieux.
Elle n’avait jamais montré une grande compassion à mon égard suite aux châtiments que je subissais lorsque les Templiers me ramenaient de mes évasions. Elle ne m’avait pas adressé la parole après mon année d’isolement non plus. Je ne l’en blâmais pas cela dit. Personne n’avait été très à l’aise en ma présence après cette période. Il se disait dans les couloirs que j’allais probablement être apaisé malgré ma confrontation car l’isolement m’avait rendu instable psychologiquement. Ce qui était vrai d’une certaine manière, mais pas comme les bavards l’imaginaient.
Je ne me suis jamais mis à me trancher les veines et à invoquer des démons, par contre mes émotions étaient à vif, mon environnement m’agressait à chaque seconde. Après un an dans une cellule sombre avec ma seule voix pour compagnie, tous les bruits, les lumières, les sensations me paraissaient insupportable. J’étais toujours fatigué, j’avais du mal à contrôler ma magie après tant de temps sans contact avec elle. Je faisais des cauchemars… aussi… Je rêvais qu’on ne m’enfermait à nouveau, qu’on ne m’avait en fait jamais libéré… je me réveillais en hurlant la nuit, à tel point qu’on m’attribua une chambre individuelle pour que je ne dérange plus mes camarades… J’étais sorti de ma cellule mais j’étais toujours seul. Quelque part, c’est là la clef de ma fusion avec Justice, la peur d’être à nouveau seul. Mais je ne pouvais pas l’expliquer à Eilisa… Je ne pouvais l’expliquer à personne.
Bryn se mit devant moi et je revins à la réalité, je ne me souvenais pas avoir baissé la tête et pourtant je dû la relever pour regarder ce qui se passait. L’adolescent prit ma défense avec ferveur et je me sentis coupable de le voir aussi confiant. Je n’avais pas menti en lui donnait mon nom, Wilhelm était mon nom de baptême, Anders n’a jamais été qu’un surnom stupide donné par des templiers. C’était devenu mon nom cependant, au fil des ans je me l’était approprié.
J’avais la possibilité de nier être Anders, de coller à mon histoire habituelle – et c’était probablement ce que Fenris voudrait que je fasse pour éviter les ennuis- ou de me révéler aux miens et affronter leur jugement. Après tout, j’avais fait ce que j’étais venu faire, avec un peu de chance je me ferais jeter hors du groupe et cela n’aurait aucune importance…. c’était ce dont j’essayais de me convaincre en tout cas, mais la vérité c’était que j’étais fatigué de devoir fuir, de faire profil bas et de rester discret. J’avais certes fait quelque chose de terrible, mais le nier n’apportait rien du tout, ni à moi ni aux autres. Je posai une main que j’espérai réconfortante sur l’épaule de Bryn.
- « Vous avez tous les deux raisons dans une certaine mesure… Mon véritable nom est Wilhelm, c’est celui qui m’a été donné par ma mère, lorsque je suis arrivé au cercle je refusais de parler, même pour donner mon nom alors comme mon père venait des Anderfels, les Templiers ont trouvé amusant de m’appeler Anders… » Je tournai la tête vers Eilisa avec une expression. « En revanche je suis pas fou. Tu n’étais pas à Kirkwall tu ne sais pas ce qui se passait là bas. Tu penses que la folie d’Uldred était un enfer ? A la Potence c’était tous les jours cet enfer là. J’ai peut-être fait des choses horribles que tu ne peux pas supporter mais ne viens pas me traiter de fou alors que tu n’as pas vécu les sept ans d’horreur que se sont écoulées là bas ! »
Eilisa parue presque surprise que j’admette aussi facilement qui j’étais, mais elle se reprit rapidement.
- « Et tu crois que ça justifie ce que tu as fait ? »
- « Non ! Je crois que j’ai tout tenté pendant six ans pour ne pas en arriver là, mais que la situation à Kirkwall était de toute façon impossible à résoudre . Mais ça n’a pas d’importance. Je ne comptais pas rester de toute façon. »
- « Pas d’IMPORTANCE ?? »
J’appelai mon chat qui revint en trottinant vers moi et je le pris dans les bras.
- « Viens Ser Pounce a Lot… on s’en va avant que ça dégénère... »
Le chat se blottit dans mon cou en ronronnant, juste le temps de le sécuriser dans mes bras et j'étais en marche pour retourner au village. Avec un peu de chance Fenris serait de retour et nous pourrons partir rapidement.
Elle n’avait jamais montré une grande compassion à mon égard suite aux châtiments que je subissais lorsque les Templiers me ramenaient de mes évasions. Elle ne m’avait pas adressé la parole après mon année d’isolement non plus. Je ne l’en blâmais pas cela dit. Personne n’avait été très à l’aise en ma présence après cette période. Il se disait dans les couloirs que j’allais probablement être apaisé malgré ma confrontation car l’isolement m’avait rendu instable psychologiquement. Ce qui était vrai d’une certaine manière, mais pas comme les bavards l’imaginaient.
Je ne me suis jamais mis à me trancher les veines et à invoquer des démons, par contre mes émotions étaient à vif, mon environnement m’agressait à chaque seconde. Après un an dans une cellule sombre avec ma seule voix pour compagnie, tous les bruits, les lumières, les sensations me paraissaient insupportable. J’étais toujours fatigué, j’avais du mal à contrôler ma magie après tant de temps sans contact avec elle. Je faisais des cauchemars… aussi… Je rêvais qu’on ne m’enfermait à nouveau, qu’on ne m’avait en fait jamais libéré… je me réveillais en hurlant la nuit, à tel point qu’on m’attribua une chambre individuelle pour que je ne dérange plus mes camarades… J’étais sorti de ma cellule mais j’étais toujours seul. Quelque part, c’est là la clef de ma fusion avec Justice, la peur d’être à nouveau seul. Mais je ne pouvais pas l’expliquer à Eilisa… Je ne pouvais l’expliquer à personne.
Bryn se mit devant moi et je revins à la réalité, je ne me souvenais pas avoir baissé la tête et pourtant je dû la relever pour regarder ce qui se passait. L’adolescent prit ma défense avec ferveur et je me sentis coupable de le voir aussi confiant. Je n’avais pas menti en lui donnait mon nom, Wilhelm était mon nom de baptême, Anders n’a jamais été qu’un surnom stupide donné par des templiers. C’était devenu mon nom cependant, au fil des ans je me l’était approprié.
J’avais la possibilité de nier être Anders, de coller à mon histoire habituelle – et c’était probablement ce que Fenris voudrait que je fasse pour éviter les ennuis- ou de me révéler aux miens et affronter leur jugement. Après tout, j’avais fait ce que j’étais venu faire, avec un peu de chance je me ferais jeter hors du groupe et cela n’aurait aucune importance…. c’était ce dont j’essayais de me convaincre en tout cas, mais la vérité c’était que j’étais fatigué de devoir fuir, de faire profil bas et de rester discret. J’avais certes fait quelque chose de terrible, mais le nier n’apportait rien du tout, ni à moi ni aux autres. Je posai une main que j’espérai réconfortante sur l’épaule de Bryn.
- « Vous avez tous les deux raisons dans une certaine mesure… Mon véritable nom est Wilhelm, c’est celui qui m’a été donné par ma mère, lorsque je suis arrivé au cercle je refusais de parler, même pour donner mon nom alors comme mon père venait des Anderfels, les Templiers ont trouvé amusant de m’appeler Anders… » Je tournai la tête vers Eilisa avec une expression. « En revanche je suis pas fou. Tu n’étais pas à Kirkwall tu ne sais pas ce qui se passait là bas. Tu penses que la folie d’Uldred était un enfer ? A la Potence c’était tous les jours cet enfer là. J’ai peut-être fait des choses horribles que tu ne peux pas supporter mais ne viens pas me traiter de fou alors que tu n’as pas vécu les sept ans d’horreur que se sont écoulées là bas ! »
Eilisa parue presque surprise que j’admette aussi facilement qui j’étais, mais elle se reprit rapidement.
- « Et tu crois que ça justifie ce que tu as fait ? »
- « Non ! Je crois que j’ai tout tenté pendant six ans pour ne pas en arriver là, mais que la situation à Kirkwall était de toute façon impossible à résoudre . Mais ça n’a pas d’importance. Je ne comptais pas rester de toute façon. »
- « Pas d’IMPORTANCE ?? »
J’appelai mon chat qui revint en trottinant vers moi et je le pris dans les bras.
- « Viens Ser Pounce a Lot… on s’en va avant que ça dégénère... »
Le chat se blottit dans mon cou en ronronnant, juste le temps de le sécuriser dans mes bras et j'étais en marche pour retourner au village. Avec un peu de chance Fenris serait de retour et nous pourrons partir rapidement.
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