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Dim 5 Aoû 2018 - 15:13

Anonymous
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Wulf arma tranquillement son arbalète, sa lourde main constellée de taches de rousseur enclenchant un mécanisme de bois et de métal. Un léger « clac » retentit, et un sourire en coin orna les lèvres fines du Commandeur Garde. Il s’emmerdait comme un rat mort. C’était prévisible : Tullia partit, pas d’enclin à l’horizon et tout juste quelques recrues arrivant fraîchement pour le divertir. Les sacrifices de ceux morts durant l’union ne seraient pas oubliés. Quelques noms de plus gravés dans son crâne, comme une litanie qui ne cesserait qu’à son appel. Il commençait à devenir trop vieux pour toutes ces conneries. Et pourtant, une vieille envie d’aventure continuait de subsister en lui… Et ce n’était pas ses activités de Iarl qui allaient le distraire.
Armant l’arbalète sur son épaule, il visa rapidement et ne se laissa que quelques secondes avant d’appuyer sur la détente. Un bruit claqua alors que le carreau se logeait au centre de la cible. Le problème de l’arbalète était son temps de recharge. Wulf se lassait trop rapidement de devoir tripoter son arme plutôt que de massacrer l’ennemi. A la rigueur, un carreau dans le crâne d’une engeance avant de commencer le véritable combat à la lame, pourquoi pas…
Sa réflexion martiale s’interrompit rapidement par un pas léger qu’il reconnut facilement : Syl était si discret que beaucoup ne percevaient pas son arrivée. Wulf s’était habitué à le voir traîner tout autour de lui, et le mage ne le surprenait plus.




Commandeur ! Une lettre pour vous…
Les mimiques du jeune Garde étaient à la fois tristes et amusantes : il tendit la fameuse missive en regardant ses chaussures, comme par crainte du regard vert de son supérieur. Avec un sourire léger, le rouquin posa son arbalète à ses côtés et attrapa le bout de papier. Il reconnaissait sans peine l’écriture qui signalait juste la destination de Fort Bastel. C’était Tullia. Et vu le côté anarchique des lettres, c’était une Tullia éméchée qui lui avait écrit. Essayant tant bien que mal de mettre Syl en confiance, il lui adressa des remerciements avant d’ouvrir le pli. Le mage de glace resta à ses côtés, discret et anxieux, timide comme une souris, mais très probablement curieux.
Au fur et à mesure de la lecture de la lettre, le calme Commandeur fronça les sourcils de plus en plus, visiblement contrarié par les nouvelles qu’il recevait. Un léger plissement de lèvres mécontent en plus et le jeune adulte à ses côtés semblait regretter d’être resté : il semblait craindre le pire.
Puis, le tempête finit par prendre la parole d’un ton mesuré, les sourcils toujours froncés, comme s’il analysait un problème particulièrement agaçant.

Dites moi, Syl… Avez-vous déjà navigué ?


Un rougissement et un bafouillement plus tard, le natif de Dénérim répondit :




Euh… N.. Noon ?
La mystérieuse missive partit dans les méandres des nombreuses poches du Commandeur qui continua d’un ton soucieux :

Prévenez le Sénéchal qu’il va devoir prendre le relais pour quelques semaines… Dites à Grimmdar et Musbel qu’il viennent avec nous. Absainte aussi.


L’elfe aussi roux que son supérieur hiérarchique hocha la tête d’un air nerveux avant de filer. Concentré, le Héros de Férelden saisit à nouveau son arbalète pour la recharger. Un léger « clac » retentit.

***

Le voilier était de taille moyenne, dépassant la quinzaine de mètre de long, navire de voyage mais certainement pas de commerce. Une pluie fine et persistante, glaçante, frappait le bois du petit pont. Musbel et Grimmdar, en véritable sudiste, ne tremblait pas d’un pouce, recevant le climat désagréable comme une futilité. Plus délicat, Syl était descendu dans le carré avec Absainte, l’énorme mabari, qui semblait moins supporter ce genre de température.




Si vous voulez mon avis chef, partir comme ça sur un coup de tête, c’est une idée de merde.
A la remarque de Musbel, le rouquin qui tenait la barre eut un léger sourire. Il se contenta de dire d’un air concis :

Elle a besoin de moi.


Grimmdar, l’immense Alvar au teint brun hocha la tête, comme si la seule parole du Commandeur faisait tout le poids. La surfacienne prit un air agacé face à cette réaction. Mais aucun des gardes ne tilta : c’était dans l’ordre des choses. Musbel contredisait, et Grimmdar acceptait. Les deux étaient nécessaires à Wulf pour s’assurer à la fois qu’il ne déconnait pas, et qu’il reste confiant. Syl était là… Syl était là pour lui rappeler ce qu’il protégeait.
La côte approchait, et le Commandeur tourna le regard vers la mer d’écume. Bon sang, ce qu’il l’aimait ! Un léger soupir le secoua tandis que Musbel continuait de rouspéter. Il devait se reprendre. Parfois il avait l’impression d’être tiraillé entre l’appel du devoir et l’appel de la mer. D’autant plus ironique quand on sait que sa fin serait aussi un Appel.
Enfin… S’apprêtant à s’amarrer, il toqua contre un pan de bois, comme ordre implicite à Syl et Absainte de sortir. Une fois tout le monde sur le pont, il donna quelques ordres et consignes sur la manœuvre à suivre : il était le seul à avoir navigué, et cela datait sérieusement, même s’il avait l’expérience de quelques années.




Commandeur, le ponton est trop petit pour le navire.
Le voleur fronça les sourcils avant de ricaner. Pour un port de pêche c’était un port de pêche. Dans le genre discret, le port de pêche. Un gamin à l’air vif traînait dessus, avec un énorme chien bâtard à l’air baveux. Le rouquin sauta sur le ponton avec un cordage de belle taille. D’un geste forgé par l’entraînement, il tira le bateau au plus près du support de bois, avant de faire un nœud savant à la bitte d’amarrage.
Absainte sauta sur la terre ferme avec un aboiement de soulagement, Syl fit de même, glissant du bateau au sol d’un geste fluide. Grimmdar sauta dessus avec un air imperturbable, et Musbel fusilla le Commandeur du regard.




Vous êtes sûr c’est là ?
Le rouquin hocha la tête avant de se tourner vers le gamin qui l’observait toujours :

Va avertir la Commandeur de mon arrivée.

Dim 5 Aoû 2018 - 18:12

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

Messages : 2520

D'un Commandeur à l'autre


Le jour était plutôt maussade sur le port, avec une pluie fine qui n'avait pas cessé depuis le matin. Personnellement je n'étais pas une grande adepte de l'humidité, mais c'est bien mieux que le froid saisissant de Fort Céleste. Depuis 3 semaines à Térébinthe, nous avions passé la plupart de notre temps à prendre possession des lieux, organiser la défense et les patrouilles, ainsi que de finir l'intégration des nouveaux membres. Sur la route en partant de Fort Céleste, nous avions récupéré quelques errants qui malgré nos précautions nous reconnurent et se voulaient d'intégrer la Garde. Un gamin avait également eut la ténacité de nous suivre, sa jeunesse empêchant cependant d'en faire un candidat à l'Union. Une fois au port, qui n'était pas désert mais simplement de taille modeste, on se retrouva également flanqué de quelques âmes en peines qui nous rejoignirent, et d'un molosse bâtard trop affectueux. Mais bon, on finissait pas grossir les rangs, et après avoir sécurisé le périmètre, nous recevions peu à peu du soutien. Soit des nobles jouxtant nos terres, soit du bouche à bouche et des rumeurs qui circulaient. Inquiète au début, j'avais tenu d'une main de fer les patrouilles et fut intraitables sur la vigilance et la sécurité. Mais une fois la routine installée et les rôles établis, nous pouvions un peu mieux respirer et prendre nos aises pour penser à l'avenir. Ce temps là ne fut pas facile pour moi, ayant à faire face au scepticisme de mes gardes sur mes méthodes et mes ordres, et une Sénéchale que je sentais de plus en plus distante et moins concentrée sur sa mission. C'était beaucoup trop de stress, beaucoup trop de choses qui n'étaient pas dans mes habitudes et surtout dans mes compétences initiales. Les Gardes Orlésiens n'étaient pas en reste, et avaient du mal à comprendre le pourquoi du comment de certains de mes ordres. Par exemple, pourquoi rester caché aussi longtemps, et même pourquoi nous étions partit comme des voleurs de Fort Céleste. Mais mon côté intransgigeant et autoritaire es montrèrent à la hauteur, leur faisant oublier un instant mon côté de folle qu ne cherche qu'à se divertir. Au bout de deux semaines mes efforts payèrent, et nous évitions même une descente de Templiers rouges qui avait décidé de venir nous rendre un petite visite. Notre préparation et les nombreuses patrouilles d'éclaireurs que j'organisais nous permirent de les prendre de court et de les éliminer. Ce fut grâce à cela également qu'ils comprirent mon rôle de Garde-Commandeur, et que le doute se dissipa peu à peu.

Maintenant, d'autres tâches nous attendaient. Il fallait grossir nos rangs et entrainer les recrues, ce qui n'était pas une mince affaire. Il y avait des pertes, et il fallait cacher les conséquences de cet Union au non initiés. C'était tout un protocole à mettre en place. J'avais également comme mission de former de nouveaux capitaines et gradés pour gérer nos escouades plus petites, pour répartir les tâches plus facilement. La vie au port était également à organiser, car il y avait des civils qui continuaient de vivre dans ce port. Les consignes avaient été très claires, il fallait se montrer les plus respectueux possible et les protéger. Une mission diplomate qui revenait plus à ma Sénéchale en fait. Tous les jours amenait son lot d'aléas et de tâches, et contrairement aux semaines précédentes mon esprit divaguait moins vers de sombres pensées. Le pire moment avait été quand suite à une altercation orale avec Emery et un quiproquo avec des gardes Orlésiens juste après notre arrivée, je plongeais une soirée dans l'alcool dans mes appartements et écrivit une lettre. Cette lettre, je n'ai plus aucun souvenir du contenu, mais je me rappelle l'avoir envoyé à Wulf. De toute manière, il a l'habitude de recevoir es messages étranges de ma part, alors une de plus ou une de moins il ne verra pas la différence. J'espérais juste que cela n'allait pas aggraver mon cas. Maintenant, j'étais beaucoup plus sereine et avais retrouvé ma bonne humeur habituelle. Cela se ressentait également sur les autres Gardes, qui étaient moins tendus. J'avais même eut, dans ma grande bonté d'âme, un excès de zèle en envoyant aux Anderfels une missive pour les informer que les Gardes d'Orlaïs étaient de nouveau indépendants, et travaillaient à leur reconstruction. J'avais de grands projets pour cette Garde, mais il fallait que les choses se tassent également en Thédas. Aujourd'hui, avec ce temps pluvieux, il n'y avait que la routine. Et en ce jour, c'était la revue des Capitaines. J'en avais 3 assez prometteurs, qui étaient de l'ancienne Garde d'Orlaïs. Il y avait la mage guérisseuse Linwë qui s'occupait de la formation des mages et de la gestion des rituels de l'Union, le voleur Walgen qui prenait en charge les patrouilles d'éclaireurs et leur entrainement, et enfin Alan qui gérait les forces offensives de force mais également assistait la Sénéchale Emery pour tout ce qui était intendance. Linwë et Walgen étaient tout deux en missions en dehors du port, et je n'avais donc à mes côté que le garde Walker. Nous étions dans le grand baraquement des Gardes, une sorte d'ancien hangar du port retapé pour l'occasion en attendant que nous puissions trouver mieux. C'était loin d'être aussi tape à l'oeil que l'Inébranlable, mais cela avait l'avantage d'être pratique et de resserrer les liens entre les gardes. Dans une petite salle aménagée, qui servait autant de salle de réunion que de bureau de travail ou bien de salle d'archive, je regardais avec Alan quelques rapports à passer en revue. Concentrée et oubliant que j'avais à côté de moi un ancien templier, j'étais un exemple rare de professionnalisme en étant calme , posée et directive. Mes yeux étranges posés sur les papiers et les lèvres pincées, je réfléchissais à voix haute et faisais la liste des taches à accomplir, sous le regard sérieux d'Alan.

"Ha, et n'oubliez pas Alan de superviser la formation du dernier lot de recrues. J'ai l'impression qu'avant même que l'on fasse passer l'Union, il faudra sélectionner un...!"

Soudain, débarquant tout essoufflé et frappant à peine à la porte, le petit Donovan déboula dans la salle presque en hurlant, tout excité et suivis par la chienne Barkspawn toute aussi bruyante. C'étaient somme toutes les mascottes de la Garde. Des non-Gardes qui nous avaient adoptés, et qui étaient là en aide de camp plus qu'autre chose. Et il était interdit d'entrer ainsi dans cette zone de baraquement. Je le regardais donc avec surprise, tandis qu'Alan le foudroyait du regard de façon très réprobative.

"Commandeur ! Commandeur ! Y'a un bateau, un grooos bateau qui s'est amarré ! Et y'a quelqu'un qui veut vous voir !"

Je fronçais des sourcils, étonnée, tout en faisant signe à Alan de ne pas intervenir. Il était prêt à invectiver le gamin et à le rabrouer, mais ce qu'il disait m'interloquait.

"Me voir ? Mais c'est qui au juste ? Je n'attendais pas de visite."

Quelqu'un ? Par un bateau ? Je ne voyais personne, que ce soit de mes contacts actuels ou bien de quand j'étais Corbeau. Et puis j'étais étonnée que ce ne soit pas un Garde qui me prévienne de l'arrivée de ce bateau. Mais en un sens, j'avais plus mis l'accent sur la surveillance des zones routières et non maritimes, et nous étions limités en nombre de Gardes disponibles. Une chose à régler pour la routine de surveillance. Il faudra mettre en place des postes. Je soupirais intérieurement, une nouvelle chose ennuyeuse à instaurer, quand le petiot continua d'expliquer ce qu'il avait vu.

"J'sais pas, il m'a pas dit son nom. Mais il porte la même armure que vous, avec les autres gars avec lui. C'est un roux barbu et il..."

A ces mots, mes yeux s'écarquillèrent et je l'interrompis.

"Un roux... barbu ?"

Le même uniforme, rouquin à barbe, à venir ici sur un bateau... Il n'y an avait qu'un pour faire ce genre de choses. Mon Garde-Commandeur Wulf Cousland. Un grand sourire s'afficha sur mon visage, et mes yeux pétillèrent d'excitation et de bonheur. L'idée ne me venait même pas que je puisse me tromper, ce n'était pas possible. Pas envisageable. Comme une bombe, ou plutôt vive comme une vipère, je posais le papier entre mes mains sur la table et avec beaucoup de joie disposais d'Alan et de la moindre fonction qui puisse m'échoir pendant les quelques minutes voir heures à suivre.

"Alan, tiens la boutique et va prévenir la Sénéchale, j'ai un truc urgent à faire !"

Je riais, bondissant en dehors de la salle de commandement sous le regard médusé d'Alan et le sourire malicieux du gamin qui ne tarda pas à m'emboiter le pas, accompagné par la batarde mabari. Je courais à toute allure, allant droit vers le petite débarcadère. De loin déjà je pouvais voir le bateau démesuré par rapport à la petite escale, ainsi qu'une poignée de personnes en uniformes de Gardes des Ombres. Et là, je vis la tignasse rousse de Cousland, son chien Absainte. Il n'y avait pas de doute. Courant encore plus vite, je le hélais de là où j'étais, très joyeuse et bruyante.

"Commandeur Wulf !!! "

Je sautais par dessus un muret, continuant de courir sans m'arrêter. Wulf Cousland, mon ancien Garde-Commandeur. Celui qui m'avait envoyé auprès de la Garde d'Orlaïs. Dans ce foutoir sans nom, ce bazar pire que les Tréfonds. D'un coup, une sensation moins sympathique à son égard me traversa l'esprit. C'était de sa faute si j'avais galéré comme ça ici. Et il osait venir me narguer en venant ici ? D'un coup je fronçais des sourcils, le hélant de nouveau mais sur un ton moins sympathique et plus féroce, le foudroyant du regard.

"Commandeur Wuuulf...... "

Il allait me le payer... A ma manière bien entendu, mais j'allais lui rendre la monnaie de sa pièce d'une façon ou d'une autre. Peut être lui épiler les poils de la barbe un par un... Il me fallait un châtiment plus immédiat pour le moment. Ils marchaient en ma direction, encore sur le ponton en bois et arrivant vers la cale en pierre. Celle ci était sous marée haute, l'eau remontant loin vers la cale du port, ce qui avait permis à un si grand bateau d'accoster. Sans perdre de ma vitesse, visant ma cible et souriant comme un prédateur, je finissais par lui sauter dessus, ou plutôt le percuter de plein fouet en hurlant dans un grognement.

"COMMANDEUR !!! "

Un petit rituel nostalgique, de ce que j'avais l'habitude de faire quand j'étais à Fort Bastel en tant que Sénéchale. En le percutant, je l'avais emporté avec moi pour le faire tomber en lui prenant le cou au creux de mon coude. Vu là où nous étions et ma vitesse, c'était forcément gagné. Sans que personne puisse y faire grand chose, sous les aboiements dAbsainte, de Barkspawn et les rires de Donovan, nous tombions dans l'eau salée tous les deux. L'eau était fraiche, vraiment très fraiche, mais sincèrement je m'en fichais. Une fois dans l'eau, je lâchais immédiatement Wulf pour remonter à la surface, riant et le regardant avec beaucoup de malice. Il savait très bien nager, et ce n'était guère profond. Il était facile de rejoindre la rive et de remonter sur le quai grâce aux cordes nouées qui trainaient dans l'eau. Bref, pas besoin d'aller le sauver, il peut largement se sauver tout seul. D'ailleurs, il était remonté à la surface avant moi.

"Ha ha ha ha !!! C'est moi ou vous avez pris du poids Commandeur ?!  Je sais que ça aide à flotter, mais quand même, fu fu fu ~ !

Je me moquais ouvertement de lui, riant et le regardant avec malice sous le regard médusé et ahuris de toutes les personnes présentes. Sauf Donovan, qui clairement riait autant que moi. Je nageais vers les quais, pour remonter au sec. Tout en faisant cela et avec humour, je souhaitais la bienvenue à Wulf, ignorant royalement et totalement les autres Gardes qui l'accompagnaient.

"Bienvenu à Térébinthe ! Ca paye pas de mine, mais c'est bien mieux que de se geler les miches dans les Dorsales de Givre.

Une fois sortie de l'eau, je lui tendais une main pour l'aider, babillant sans arrêter et toujours avec autant d'entrain.

"Je suis tellement contente de vous voir, c'est une bonne surprise ! Enfin, pour peu que vous ne soyez pas là pour une urgence ou un cas grave... Alistair vous embêterait ?"

Les chances étaient minces, mais on ne sait jamais. Ce glouton de fromage pourrait avoir fait une maladresse qui aurait jeté un Wulf désemparé dans mes bras. Bon, les chances que cela arrive sont plus que nulles, mais on a le droit de rêver.

D'un Commandeur à l'autre Latest?cb=20150523145513

Dim 2 Sep 2018 - 16:07

Anonymous
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Et voilà que Wulf se trouvait accoudé à un muret quelconque, bourrant sa pipe en attendant que le gamin n’aille avertir Tullia. Il prit le temps cette fois ci de regarder les lieux de manière plus approfondie. Un port de pêche, sentant tellement le trou perdu que le rouquin doutait avoir déjà amarré sur un quai aussi petit. Sûrement pas dans le temps, avec le Téméraire, en tout cas.




Et vous avez laissé votre amie gérer ce trou à rats ? Elle doit vous adorer…
Une légère grimace habilla le visage de Wulf. Vu comme ça, les retrouvailles risquaient d’être intéressantes. Allumant le tabac avec une torche qui flambait tranquillement non loin, l’ancien marin tira une bouffée. La Garde orlésienne avait eut des recrues au même moment que lui, mais cela restait un nombre réduit. Thérébinthe était donc plutôt approprié. Et puis, se cacher pouvait avoir des inconvénients, mais Wulf, qui gérait un iarling (donc une charge politique) en plus d’un fort, avait presque envie de baver sur le port de pêche.
S’il n’y avait eu la pluie. Ce n’était pas vraiment de la pluie, plus une sorte d’humidité fine qui lui faisait désagréablement songer au bourbier délaissé, une des régions de Férelden qu’il détestait le plus. Il préférait la pluie de la côte orageuse, ou de toute côte de la mer d’écume : franche et présente, ou absente.




Commandeur Wulf !!!
Tirant une nouvelle bouffée de sa pipe, il tourna son regard vers la tornade blanche qui se dirigeait vers lui. Pas de doute, c’était elle. Il s’était demandé une fois, comment elle pouvait prétendre être assassin, donc discrète, avec une couleur de cheveux aussi voyante. Mais après un instant de réflexion, il s’était rappelé qu’il était roux.




Commandeur Wuuulf......


Oh oh…
Très clairement, la situation puait le Tullia-en-forme-et-en-colère. D’un air prudent, le rouquin se planta sur ses deux jambes avant de tendre sa pipe en bois à Syl.




Soyez aimable, tenez moi ça.
Evidemment, l’elfe, maladroit au possible, fit tomber sur le ponton l’ustensile du féreldien. Mais c’était de toute façon bien mieux que le sort qui lui était réservé si le tempête ne s’était pas montré prudent.




COMMANDEUR !!!
Grimmdar, d’un caractère prudent, se décala un peu, tandis que son acolyte s’approchait pour mieux voir la scène. Avec un soupir, le Héros de Férelden se prépara à encaisser la tornade.
Ils volèrent tout deux dans un bel arc de cercle avant qu’un gigantesque « PLOUF » ne les surprennes. A moitié amusé, à moitié las, le rouquin nagea tranquillement à la surface, le sourire de Tullia, contagieux, grimpant sur ses lèvres. Elle était tarée, mais ça, c’était normal. Mais elle était contente de le voir, et tant mieux. Il s’était inquiété, même s’il ne le dirait jamais.




Ha ha ha ha !!! C'est moi ou vous avez pris du poids Commandeur ?!  Je sais que ça aide à flotter, mais quand même, fu fu fu ~ !
Avec un rire, le voleur appuya sur l’épaule de l’antivane pour qu’elle noie un peu son accent chantant dans les eaux orlésiennes. Il finit, lui, par grimper lestement sur le ponton et à s’y assoir. Avec un sourire qui contredisait son froncement de sourcils censé être sérieux, il enleva une botte pour la vider de son eau. Il faisait cela d’un air décontracté, comme s’il se faisait projeter dans la mer d’écume tous les jours.




Bienvenu à Térébinthe ! Ça paye pas de mine, mais c'est bien mieux que de se geler les miches dans les Dorsales de Givre. !


Eh bien ! Joli trou perdu ! Le poisson y est bon ?
La deuxième botte vidée son eau, il essora lamentablement sa capuche de voleur, hésitant franchement à se mettre torse nu. L’air était peut être frais, mais l’eau salé était glaciale et collait à sa peau.




Je suis tellement contente de vous voir, c'est une bonne surprise ! Enfin, pour peu que vous ne soyez pas là pour une urgence ou un cas grave... Alistair vous embêterait ? ?
Le rouquin éclata de rire, alors qu’il essuyait ses deux lames pleines d’eau de mer contre sa cuisse. Lorsqu’il eut enfin les mains libres, un Syl un peu désemparé lui tendit sa pipe toujours allumée.




Commandeur…
Le remerciant
d’un hochement de tête, il répondit à la question de Tullia :




Je n’ai jamais eu de problèmes à gérer Alistair, qui d’ailleurs, ne m’a donné aucune nouvelle ! Non, c’est plutôt vous qui avez rencontré une bonne bouteille ainsi qu’un peu de papier. Je me suis dit que vous auriez besoin d’une visite ainsi que d’une autre bouteille !
Il remit alors sa pipe au bec, détachant ses cheveux trempés qui chatouillèrent aussitôt l'angle de sa mâchoire.

Ven 7 Sep 2018 - 20:44

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

Messages : 2520

D'un Commandeur à l'autre


wulf prenait la blague plutôt bien, et répondit avec le naturel coutumier quand il se doit de me gérer. Les autres gardes, en revanche, nous regardaient comme une abomination ou des animaux de cirque. Ce que ni lui ni moi ne prêtions attention. Le Commandeur de Férelden blaguait bien en parlant de cet endroit comme un trou pourri, mais pour rien au monde je ne l'échangerais pour le campement du lac de Fort Céleste. Il faut trop froid là bas, et il y a trop de... tentations. Tout comme Wulf, je retirais l'eau de mes bottes, mais l'humidité et l'eau me dérangeaient beaucoup moins que lui. Habituée depuis un moment à cet air marin et humide, mes habits étaient continuellement très humides ou trempés. A force, je m'en suis fait une raison. Pendant la discussion, le commandeur dénia totalement venir pour un problème quelconque, pas même un soucis avec le roi de Férelden. Par contre, en entendant qu'il ne l'avait même pas contacté, je fronçais des sourcils et me mis à pester contre lui.

"Tss.... Quel sale petit... Il va avoir de mes nouvelles ! Tu vas voir que je vais l'engueuler... Et s'il ne fait rien, je vais moi même lui botter les fesses à Dénérim, crois moi sur parole !"

Je l'avais croisé à Fort Céleste, et nous avions fortement sympathisé. Il avait apprécié mon côté direct, un peu maman poule et que je le considère comme un garde avant d'être roi. Moi, j'avais aimé son côté choupi maladroit, son adresse à l'épée et... bien entendu le fait qu'il soit un des anciens camarades de Wulf. Je lui avais dis de recontacter le garde-commandeur, lui qui disait qu'il ne pouvait pas pour des raisons de bienséances politiques. Donc là, il m'avait mentit. Il allait m'entendre râler. Je regardais Wulf qui avait déjà la pipe aux lèvres, et observais maintenant l'équipe présente. Je reconnaissais immédiatement l'un de mes anciens camarade de jeu.

"Heyyy ! Salut Grimmdar ! Alors, toujours aussi ronchon ? J'espère que tu ne négliges pas tes entrainements, ce serait dommage ! "

Cet alvar à l'air peu sympathique était un de ceux que j'aimais taquiner et embêter. et j'étais infernale avec les entrainements. Je lui souriais agréablement, l'oeil pétillant en me rappelant toutes les dois où j'avais heurté ses sentiments de droiture et d'humilité. C'est clair qu'il n'était pas du genre à apprécier l'exubérance, aussi ce que je lui faisais subir était sans doute un supplice. Tous les autres en revanche, la naine, l'autre elfe... Je ne les connaissais pas. Des nouveaux donc, c'est une bonne nouvelle. Je leur souriais, et me tournais vers Wulf pour le taquiner aussi.

"Haaa... t'as pris du nouveau avec toi. Pourquoi, tu voulais leur apprendre à pécher ? Moi perso j'ai plus prévu de leur apprendre à poutrer du dragon. Mais bon, chacun son truc hein, c'est pas moi qui vais vous juger Commandeur ~ ... "

Je lui donnais un petit coup de coude, avant de lui entourer l'épaule de mon bras. Ce geste là était en général signe que j'avais fais main-mise sur ma proie, et que je n'étais pas prête à m'en séparer. Une mauvaise nouvelle pour beaucoup, de la fatigue en perspective pour le héro de Férelden. Mais ça, il le savait depuis le temps. Il avait mentionné comme raison que c'était suite à une missive. Mais les missives, ça je lui en envoyais beaucoup. Beaucoup trop sans doute. Vaguement, le souvenir d'une bouteille en trop et d'une lassitude trop intense me vint à l'esprit. Mais avec la même nonchalance je rejetais cette idée, faisant comme si de rien n'était.

"Pour le bout de papier, je vois pas de quoi vous parlez, j'en envoie tellement. Par contre, je ne vous savais pas si motivé pour une petite balade. Alors, je vous fais visiter ?  "

Changeant de conversation, je l'invitais à me suivre à travers le port, marchant sur le ponton jusqu'à la terre ferme. Je n'étais pas facile à me confier. J'avais beau avoir un air très chaleureux et plein de camaraderie, j'étais pourtant très distante. Parler de ce qui m'inquiétait, de ce qui me peinait était d'une extrême difficulté. Non seulement parce que c'était dans ma nature, mais également parce que le sort qu'on m'avait jeté m'empêchais de ressentir les choses naturellement. Les émotions passaient et voletaient comme un papillon au vent, ne restant jamais longtemps présents. Tout était toujours très vif, et ce qui me faisait du mal je le chassais avec facilité. Il fallait donc que je fasse un effort pour me rappeler ces moments difficiles, ou bien que l'opportunité se présente pour raviver ces moments. Bref, ce n'était vraiment pas facile de me faire sortir des confessions intimes. Même avec mon grand maitre Wulf.

D'un Commandeur à l'autre Latest?cb=20150523145513

Ven 28 Déc 2018 - 14:14

Anonymous
Invité

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Tss.... Quel sale petit... Il va avoir de mes nouvelles ! Tu vas voir que je vais l'engueuler... Et s'il ne fait rien, je vais moi même lui botter les fesses à Dénérim, crois moi sur parole !
Avec un rire, le rouquin se demanda comment avait été la rencontre entre le guerrier et la voleuse. Visiblement, ils s’étaient bien entendu.



Et pourquoi diable cette réconciliation te tient autant à cœur ?
Il fallait dire que si le féreldien se sentait parfois nostalgique de dernier enclin (il fallait dire qu’il y avait eu de sacré batailles), il s’accommodait de cette relation respectueuse avec Alistair. Enfin… Peut être auraient ils dû s’expliquer plut tôt au sujet de leurs désaccords qui avaient parsemés leur route durant le cinquième enclin.



Heyyy ! Salut Grimmdar ! Alors, toujours aussi ronchon ? J'espère que tu ne négliges pas tes entrainements, ce serait dommage !
L’alvar haussa les épaules, habitués aux exubérances de Tullia.



Il ne manque pas de cibles à tuer, en ce moment.


Haaa... t'as pris du nouveau avec toi. Pourquoi, tu voulais leur apprendre à pécher ? Moi perso j'ai plus prévu de leur apprendre à poutrer du dragon. Mais bon, chacun son truc hein, c'est pas moi qui vais vous juger Commandeur ~ ... .
Wulf ria franchement avant de répondre à son amie :



C’est peut être pas le voyage le plus instructif pour des bleus, mais ceux là, j’ai pris l’habitude de les trimballer partout avec moi !
Voici donc Syl, l’elfe mage, et Musbel, la naine ronchonne.

Comme pour illustrer son propos, Musbel ronchonna dans sa barbe alors que Syl se dandinait sur place, gêné d’être le centre de l’attention.
L’antivane passa un bras autour de ses épaules et le rouquin eut un sourire fataliste. Il était ferré, incapable de sortir de l’attention de la Commandeur avant un bon bout de temps. Tant pis et tant mieux, il était aussi venu pour ça. Quand il évoqua a missive, elle eut visiblement du mal à assumer :



Pour le bout de papier, je vois pas de quoi vous parlez, j'en envoie tellement. Par contre, je ne vous savais pas si motivé pour une petite balade. Alors, je vous fais visiter ?


A ta décharge, la missive elle-même puait la gnole. Et puis… Je mourrais d’envie de remettre les pieds sur un rafiot !
Vas y, montre moi ton étal à poisson !

Il était moqueur, mais souvent taquin avec Tullia. Après tout, elle ne se gênait pas pour faire de même.
Il sentait que Tullia n’était pas très franche, peut être avait elle un peu de rancœur de l’avoir envoyé si loin… Il n’allait pas la forcer à l’honnêteté à peine son pied posé sur la terre ferme, mais si elle ne se montrait pas franche rapidement, il n’allait pas hésiter à lui demander la transparence.

Mar 22 Jan 2019 - 16:24

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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D'un Commandeur à l'autre


Wulf répondit avec ce même amusement placide habituel, me présentant les nouveaux qui n'avaient sans doute pas idée de ce qu'ils avaient devant eux. Sauf si les autres Gardes avaient fait part des rumeurs, mais maintenant que je n'étais plus là pour faire planer frayeur et désolation sur Fort Bastel, je doute que mon nom se retrouve fréquemment dans leurs conversations. Le regard étonné et le malaise sur le visage me faisait penser que je voyais juste. Mais peu m'importait ces recrues, bien que Wulf choisisse de les garder auprès de lui. Je n'étais pas jalouse, car je savais que je pouvais me permettre avec lui des choses que personne d'autre n'oseraient faire dans l'ordre. Bien que trempés et au son des chausses qui font floc-floc, je m'insurgeais avec fierté sur l'insulte faite à Térébinthe.

"Hey, étal de luxe s'il te plait !"

Le luxe était qu'ici il n'y avait pas de badauds incommodant ni cette odeur de poisson caractéristique des ports de pêche. A part Barkspawn qui venait nous saluer et au loin le petit Donovan qui nous observait avec curiosité, il n'y avait ici que des uniformes de Gardes. Je marchais pour le diriger vers les baraquements, changeant soudainement de conversation alors que sa mention d'Alistair me revenait en tête. C'est vrai que le fait que je m'intéresse à quelqu'un n'était pas vraiment bon signe, du moins pour la personne concernée. Sans doute que Wulf se demande pourquoi je viens mettre mon nez dans une affaire qui ne concernait que tous les deux. Mais bon, mettre mon nez là où il ne faut pas dans les affaires de Wulf c'est un peu ma spécialité. Cependant, il n'avait pas à craindre pour la vie de son ancien compagnon d'Enclin, je n'allais pas le tuer. Enfin, pas de façon exprès. Avec engouement et toujours ce sourire malicieux sur le visage, je lui expliquais pourquoi cet être un peu innocent et niais sur les bords pouvait avoir attiré mon attention.

"Pour le Garde Alistair disons... que je l'ai plutôt apprécié. Comme un chiot qu'on voudrait adopter, mais qu'on ne peut pas. Et les amis de Wulf sont mes amis, alors forcément je me devais de lui réserver le meilleur des accueils, fu fu fu ~... Et il avait l'air si malheureux, je ne pouvais que l'aider du mieux que je pouvais, non ? Et puis je suis certaine que ça te sera également profitable."

Je lui jetais un regard plein de malice alors que je lui donnais une tape amicale dans le dos. Nous étions dans ce que nous pourrions appeler la place principale de Térébinthe, quand un Garde s'approcha de nous, tout en observant Wulf avec prudence. Mes yeux étranges se posèrent sur lui, et je souriais un peu plus en le reconnaissant. Il venait sans doute me voir pour recevoir des ordres sur ce qu'il devait faire avec les nouveaux venus, comme d'habitude. Je l'interpellais, et il s'approcha de nous tout en scrutant de ses yeux clair Cousland. S'il savait... Je me devais de faire les présentations.

"Ha, Alan.... Je te présente le Garde-Commandeur Wulf Cousland, héro de Férelden et du 5e Enclin, etc, etc... Wulf, je te présente le lieutenant Alan Walker, Garde des Ombres en charge de la division d'offensive et notamment des anciens Templiers."

Le choc qui pouvait se lire sur son visage était à la hauteur de mes espérances. C'était un grand fanatique de la légende qui entourait Wulf Cousland et le 5e Enclin. Se retrouver devant son idole le laissait médusé et presque sans voix. Il s'était raidis, posant sur Wulf un regard plein d'admiration et n'ayant que la présence d'esprit de saluer comme les gardes tout en bafouillant un peu.

"Garde-Commandeur... C'est un honneur..."

Je me retenais de rire, voyant dans ses yeux la lueur brillante de l'excitation et de la joie. Ha, il faudra que je lui vende des babioles que j'aurais volé à Wulf. Ca pourrait me servir de chantage pour plus tard... Enfin, je n'en étais pas là et je devais me tenir pour le moment à mon rôle de Garde-Commandeur et d'hôte. Je devais faire quelques préparatifs, la venue de Wulf n'étant pas du tout prévue au programme. D'une voix toujours enjouée mais garnie de l'autorité que j'arborais quand je commandais des troupes, je donnais au lieutenant ses instructions.

"Alan, le Garde-Commandeur et ses compagnons vont rester avec nous quelques nuitées je suppose. Trouvez leur une place dans les baraquements pour qu'ils puissent s'installer confortablement et... prévenez les autres que ce soir on ouvre quelques fûts."

Je lui fis un clin d'oeil, mais il était tellement embarrassé de se retrouver si vite et sans préparation devant son idole qu'il salua simplement de la tête et parti aussi vite avec nervosité. La nouvelle allait se répandre comme une traînée de poudre. Sans doute qu'à peine le tour fait tout le monde sera au courant. Je faisais signe à Wulf de continuer à me suivre, alors que nous nous dirigions vers le terrain d'entrainement. Je retenais toujours avec peine mon rire, mais un grand sourire s'affichait sur mon visage.

"C'est un chic type, il arrive à me supporter presque sans broncher et sans moue de dégoût. Et c'est un ancien templier qui plus est. Dommage qu'il soit l'un de mes Garde, sinon je l'aurais mangé tout cru depuis longtemps fu fu fu ~ !"

Plus qu'Emery pouvait l'être, ce Garde avait le véritable statut de second. C'était à lui que je donnais des besognes à faire en direct, qui lorsque j'étais là me donnait des nouvelles du terrain et des hommes. Ma Sénéchale et moi nous nous sommes distancé depuis l'arrivée à Térébinthe. Les choses allaient peut être changer, mais pour le moment il n'y avait pas d'insurgés parmi les Gardes. Mais ils allaient le sentir... ils devaient le sentir que quelque chose n'allait pas parmi leurs chefs. Ce sujet n'était pas à mettre sur la table de toute manière, et j'étais bien incapable de me rendre compte de ce que les autres pensaient à mon égard. Ma vision et ma sociabilité n'allaient pas jusque là. Tout en marchant et en observant les quelques gardes s'entrainer à l'arc, j'expliquais à Wulf ce qu'il se passait ici. Enfin, ce que je voulais bien expliquer.

"Nous avons réussi à augmenter quelque peu le nombres de recrues, et j'ai sécurisé toute la zone. Ca ne paye pas de mine, mais pour s'échapper en cas de pépin la mer il n'y a rien de mieux. Mes patrouilles sont suffisantes pour prévenir d'une nouvelle attaque en masse, et je fais subir à mes Gardes un entrainement qui n'a rien à envier aux élites. Mais on n'est jamais trop prudent. J'ai même commencé à penser à un moyen de se sourcer en mage, sans prendre le risque qu'ils ne deviennent les marionnettes de Corypheus. Cela prendra du temps, mais j'ai confiance en ma chance ha ha ha ha !"

J'avais en tête de négocier d'une manière ou d'une autre avec les mages libres. Le fait qu'ils soient séparés de la Chantrie m'intéressait, et je ne pouvais nier que leur situation désespérée me donnait un avantage pour négocier avec eux. En parler avec Wulf était encore trop tôt, car je n'avais pas encore réussi à trouver un contact fiable et d'ampleur. Dans l'immédiat j'avais d'autres choses à gérer, comme l'entrainement de mes hommes et m'assurer que les Venatoris ne viennent pas nous chercher des ennuis. Mais j'étais un ennuis en moi-même, car je n'étais pas vraiment tendre dans l'entrainement des Gardes et je trouvais toujours une nouvelle astuce pour pimenter les choses. Comme lorsque j'ai fait exprès d'envoyer les Gardes dans une zone avec des wyverns ou enquêter dans uen grotte avec des araignées géantes.... Nous n'avions pas d'engeances à nous mettre sur la dent et nous ne pouvions nous permettre d'aller en patrouille trop loin, alors... je dois bien les occuper un peu. Cependant, mettre ainsi en danger mes Gardes n'était pas du goût de tout le monde. En souriant, j'avouais à moitié mes problèmes.

" Je m'occupe comme je peux, même si mes méthodes ne sont pas vraiment du goût de tout le monde. Ma sénéchale n'a pas vraiment la même... souplesse d'esprit et la tolérance que vous avez, fu fu fu ~.... elle m'a fait une scène devant l'Inquisitrice une fois, une véritable explosion en vol ! C'était magique..."

Là, je ne pouvais m'empêcher de rire, surprenant un peu quelques Gardes alors que nous passions à côté des baraquements. Dans leurs regards, je pouvais voir qu'ils étaient au courant et nous observaient comme des bêtes curieuses. Mais bon, tout cela sera tiré au clair ce soir. Avec curiosité, je demandais à Wulf ce qu'il se passait chez nous. Curiosité, mais aussi un moyen de détourner un peu l'attention.

" Et pour fort Bastel, quelles nouvelles ? Je ne leur manque pas trop j'espère, non ~ ?"

Je me demandais s'il y avait eu des changements, et qui m'avait remplacé. Ils doivent se la couler douce, à tous les coups. Ca me démange de revenir une fois par surprise et de leur concocter une petite activité pour qu'ils ne s'empâtent pas. Pour ça, ce serait très amusant. Pour Wulf moins sans doute...

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Mer 6 Fév 2019 - 22:55

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Sous le regard acéré de Tullia, ses nouvelles recrues semblaient quelques peu inconfortables : Syl semblait vouloir être partout plutôt qu’ici, et Musbel semblait presque prête au combat. Il les laissa néanmoins mariner dans leur inconfort. Tullia faisait presque partie de l’entraînement Garde, et apportait quelques choses aux recrues : Syl avait besoin de prendre davantage d’aplomb, et Musbel de calmer ses nerfs de rôdeuse à l’affût. Tout le monde ici, à quelques exceptions près (comme le gamin qui traînait dans le port) était vêtu de l’uniforme bleu. Ils étaient à la maison.




« Hey, étal de luxe s'il te plait ! »
« Etal de luxe »… C’était un nouveau concept. L’odeur de sel et de boue qui régnait partout ne faisait pas trop de luxe, mais le rappelait au féreldien de très bons souvenirs. Quelques secondes seulement il envia Tullia : la mer, pas de Iarling en charge, juste soi et une poignée d’hommes. Le tout avec une discrétion et une paix ressourçante. Il bavait presque d’envie à cette idée, mais savait déjà que l’antivane s’ennuyait comme un rat mort.
Le gamin arriva vers eux avec un… une mabari ? Absainte qui était à ses côtés fila vers la demoiselle, ignorant soudainement son grand âge et son rythme de vieux père pour faire des avances à la demoiselle. Eh bien…
Le rouquin laissa son chien se divertir, et suivit son ancienne Sénéchale vers les baraquements de bois.




« Pour le Garde Alistair disons... que je l'ai plutôt apprécié. Comme un chiot qu'on voudrait adopter, mais qu'on ne peut pas. Et les amis de Wulf sont mes amis, alors forcément je me devais de lui réserver le meilleur des accueils, fu fu fu ~... Et il avait l'air si malheureux, je ne pouvais que l'aider du mieux que je pouvais, non ? Et puis je suis certaine que ça te sera également profitable. »
La tape amicale de Tullia dans le dos lui apporta un sourire pince sans rire. Il ne savait même pas pourquoi il avait posé la question : c’était toujours ainsi avec Tullia. Et pour le coup, le rapprochement entre lui et la royauté féreldienne était un TRES bon coup politique.
Ils arrivèrent sur une sorte de place, et un Garde les approcha. L’ancienne corbeau l’interpella.




« Ha, Alan.... Je te présente le Garde-Commandeur Wulf Cousland, héro de Férelden et du 5e Enclin, etc, etc... Wulf, je te présente le lieutenant Alan Walker, Garde des Ombres en charge de la division d'offensive et notamment des anciens Templiers. »
Le rouquin sentit son interlocuteur se raidir, mais fit mine de rien. Visiblement, sa présence n’était pas rien pour l’ex templier. Il lui serra la main d’un air dégagé et eu un petit sourire. Son amie s’amusait de sa visite à tout prix, visiblement. Le Garde lui répondit d’un air hébété :


« Garde-Commandeur... C'est un honneur... »




« Ravi de vous rencontre, Garde Walker. »
Il jouait le jeu de Tullia, s’amusant de l’image que l’homme devait avoir de lui. Parfois, il avait quelques recrues de ce genre à Fort Bastel. Cela s’estompait souvent après quelques beuveries et quelques blagues. Il fallait bien que l’homme remplace un tant soit peu la légende auprès de ses propres hommes.




« Alan, le Garde-Commandeur et ses compagnons vont rester avec nous quelques nuitées je suppose. Trouvez leur une place dans les baraquements pour qu'ils puissent s'installer confortablement et... prévenez les autres que ce soir on ouvre quelques fûts. »
Le départ nerveux du Garde fut rapide après les quelques ordres de la nouvelle Garde Commandeur orlésienne.
Ils repartirent en route, et Wulf laissa lui aussi pousser un sourire sur son visage, amusé par la rencontre.




« C'est un chic type, il arrive à me supporter presque sans broncher et sans moue de dégoût. Et c'est un ancien templier qui plus est. Dommage qu'il soit l'un de mes Garde, sinon je l'aurais mangé tout cru depuis longtemps fu fu fu ~ ! »
Eh bien… Un ancien templier plutôt bien de sa personne… Tullia savait s’entourer mais se retenait aussi !  Il ignorait quel statut avec Alan Walker, mais cela devait être un Garde au moins notable (tout du moins apprécié de Tullia, par ce qu’il était et par son travail) pour lui être présenté en premier.




« Nous avons réussi à augmenter quelque peu le nombres de recrues, et j'ai sécurisé toute la zone. Ca ne paye pas de mine, mais pour s'échapper en cas de pépin la mer il n'y a rien de mieux. Mes patrouilles sont suffisantes pour prévenir d'une nouvelle attaque en masse, et je fais subir à mes Gardes un entrainement qui n'a rien à envier aux élites. Mais on n'est jamais trop prudent. J'ai même commencé à penser à un moyen de se sourcer en mage, sans prendre le risque qu'ils ne deviennent les marionnettes de Corypheus. Cela prendra du temps, mais j'ai confiance en ma chance ha ha ha ha ! »


« Hum je me suis bien débrouillé en mage de mon côté, j’ai quelques lucrosiens à Fort Bastel maintenant… »  


« Je m'occupe comme je peux, même si mes méthodes ne sont pas vraiment du goût de tout le monde. Ma sénéchale n'a pas vraiment la même... souplesse d'esprit et la tolérance que vous avez, fu fu fu ~.... elle m'a fait une scène devant l'Inquisitrice une fois, une véritable explosion en vol ! C'était magique... »
La Sénéchale. Une Garde des Anderfels, plutôt…typique de son pays. Guère étonnant qu’elle et Tullia ai fait quelques étincelles.




« Et pour fort Bastel, quelles nouvelles ? Je ne leur manque pas trop j'espère, non ~ ? »



« Oh … Eh bien : au début ils se sont ramollis un peu, croyant que ton absence était synonyme de vacances, mais je les ai envoyé aider la milice d’Amaranthine et ils sont tous revenus en me suppliant presque pour reprendre un entraînement draconien. Apparemment ils mourraient d’ennui là bas. Je suis toujours en recherche d’un Sénéchal, d’ailleurs…

Et ce n’était pas avec cette idée en tête que Wulf les avait envoyés là bas… Noooon, voyons, ce ne sont pas du tout ses méthodes !

Sam 9 Fév 2019 - 20:54

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Continuant de marcher et à parler tout en regardant Absainte courser Barkspawn dans un élan de deuxième jeunesse, Wulf me racontait également les dernières nouvelles de Fort Bastel. Mon absence semblait avoir laissé un léger coup de mou, mais le Garde-Commandeur avait rapidement trouvé une combine pour leur faire regretter une trop grande oisiveté. A entendre ce qu'il leur avait fait subir, je ne pouvais m'empêcher de le regarder avec de grands yeux surpris et d'éclater de rire.

"Amaranthine ? Ha ha ha ha ! Ca pour une punition, ils ont dû bien regretter !"

Je connaissais bien Amaranthine, étant la grande ville la plus proche de Fort Bastel et donc l'un de mes endroits de prédilection pour récupérer matériel et informations. La milice n'était pas vraiment le haut du panier, et les missions étaient à mourir d'ennuis. Il ne s'y passait pas grand chose à part quelques bandits et voleurs, ou bien des querelles de voisinage. Pas étonnant qu'ils se soient embêtés comme des rats morts. Ca leur servira de leçon. Mais j'étais quelque peu déçue par leur réaction, et d'une moue significative je soupirais de leur manque d'aplomb.

"Mais revenir couiner dans tes jupons... Quel bande de mollassons. a leur place, j'aurais répandu le chaos dans Amaranthine jusqu'à ce que TU viennes me chercher. Ou du moins que tu me supplies de revenir. Ca, c'est une vraie revanche, ha ha ha ! Enfin je dis ça, sans doute que c'est déjà arrivé, je ne me rappelle plus trop..."

Je n'étais pas très forte pour me souvenir du passé, mais il ne serait pas étonnant que Wulf m'ait une fois envoyé dans une ville dans ce même genre de punition, et regretter amèrement sa décision. Car si on s'ennuie, autant créer soit même quelques activités. Créer d'autres troubles, chercher des noises là où on ne devrait pas, faire tourner en bourrique la milice ou bien créer des conflits entre des tavernes adversaires ou des guildes concurrentes... Mon imagination avait peu de limites et mes compétences étaient suffisamment nombreuses pour servir de moyen à mes desseins. Pour ça que j'étais douée pour créer de nouvelles "sorties pédagogiques" pour mes Gardes. La dernière, à savoir une petite sortie pour démonter du dragon, était l'une de mes plus grandes fierté. On avait bien rit, enfin surtout moi. Je me demandais ce qu'il en était des jeunes que Wulf avait amené avec lui... J'eus alors une bonne idée, autant pour tromper leur potentiel ennui que pour être certaine que nous soyons tranquilles Wulf et moi.

"Tiens j'y pense, le temps qu'on discute on peut mettre tes recrues à contribution. Une séance d'entrainement est prévue dans pas longtemps, je pense que cela leur ferait du bien d'y participer. Ils feront connaissance avec les autres, et puis ils vont éviter de rester dans le décor à bailler aux corneilles, ha ha ha !"

Je riais de nouveau, le regard brillant et assez fière de ma proposition. Je n'étais pas tout le temps là pour surveiller ou faire le programme des entrainements, mais les différents lieutenants des divisions que j'avais créé connaissaient mon degré d'exigence, et la moindre complaisance pouvait se payer cher. C'était également pour leur bien, et ils l'avaient compris avec le temps. plus ils s'entrainaient, moins ils avaient peur et plus ils oubliaient l'Inébranlable. Il n'y avait pas d'engeance à occire en ce moment, à défaut de pouvoir se déplacer librement en Orlaïs. Mais l'entrainement palliait à l'ennui et à l'oisiveté. J'étais dans le même cas, et quand je m'entrainais avec eux je donnais tout autant. Bientôt je leur trouverais de quoi se mettre un peu d'engeance sous la dent, mais il fallait encore un peu de patience. La patience, Wulf semblait en avoir besoin d'ailleurs. Depuis que j'étais partie, et cela faisait plusieurs longs mois maintenant, il n'avait toujours pas trouvé âme pour me remplacer au titre de Sénéchale. Je supputais principalement une flemmardise qu'un réel manque de personne compétente, mais pouvais je l'en blâmer ? Moi-même j'étais la première à oublier ma Sénéchale et parfois la gestion du campement quand je partais en mission. Et comme en plus je n'avais pas choisie ma Sénéchale... savoir comment en choisir un était clairement en dehors de mon expérience. J'haussais donc juste des épaules, donnant une vague réponse.

"Pour ce qui est de ton Sénéchal, je ne peux pas t'aider. A part te dire qu'il en faut un pour faire la paperasse... C'est l'une des seules choses pour lesquelles je suis contente d'avoir Emery. La paperasse et les relations diplomatiques, elle sait y faire. Ha... Tu veux voir quelque chose en particulier ? Un tour le long du rivage peut être ? Parfois on y voit de grands bateaux."

Je changeais de sujet, mentionner trop souvent ma Sénéchale ne m'apportant pas vraiment des sensations agréables. Je souriais toujours, montrant du doigts les rives encore sauvages qui s'étendaient vers l'Est. Wulf avait toujours aimé la mer, et j'étais certaine qu'il prenait un grand plaisir à sa croisière pour venir ici. Rester proche de la mer, la garder en vue, cela lui apportera un peu de repos au coeur et à l'âme, il faut l'espérer. Pour moi, elle m'apportait surtout de l'humidité et une goût de sel quelque peu amer.

D'un Commandeur à l'autre Latest?cb=20150523145513

Dim 17 Mar 2019 - 21:05

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La situation des Gardes de Fort Bastel semblait être une question importante aux yeux de Tullia. Quand elle avoua être déçue par la réaction de ses anciens soldats, il sourit.



Que veux tu, ils ont l’habitude de ne jamais s’ennuyer… Mais tu as raison : tu m’aurais fait me déplacer.
Les deux mains plongées dans les poches, il frôla du bout de son index gauche la lettre de Tullia qu’il avait rapportée jusqu’à elle. Oui : il était venu jusqu’à elle et il allait devoir évoquer le sujet.



Tiens j'y pense, le temps qu'on discute on peut mettre tes recrues à contribution. Une séance d'entrainement est prévue dans pas longtemps, je pense que cela leur ferait du bien d'y participer. Ils feront connaissance avec les autres, et puis ils vont éviter de rester dans le décor à bailler aux corneilles, ha ha ha !
Le rouquin eut un franc sourire. L’idée était amusante.
Grimmdar mettrait une véritable raclée à tous les jeunots. Musbel les prendrait à revers pour mieux les provoquer. Il n’y avait qu’un seul hic : Syl.




J’espère que tu ne crains pas le froid : ma recrue mage maitrise la glace et il n’est pas du genre… délicat.



Pour ce qui est de ton Sénéchal, je ne peux pas t'aider. A part te dire qu'il en faut un pour faire la paperasse... C'est l'une des seules choses pour lesquelles je suis contente d'avoir Emery. La paperasse et les relations diplomatiques, elle sait y faire. Ha... Tu veux voir quelque chose en particulier ? Un tour le long du rivage peut être ? Parfois on y voit de grands bateaux.
Quant à la question du Sénéchal… Techniquement, Wulf avait plus que besoin d’être assisté dans le côté administratif de son travail. Mais tous les anciens gardes manquaient de dynamisme, et tout les jeunes d’expérience. Ou alors il demandait la lune. Enfin… Il allait probablement trouver quelqu’un de simplement bosseur de manière plus ou moins provisoire. S’il trouvait la perle rare ensuite, tant mieux.



Marcher du côté de la mer me va.
Il se dirigea tranquillement vers un autre quai aménagé, levant le visage pour savourer la gifle du vent au goût de l’eau de mer. Il se sentait presque chez lui.
Tranquillement, il sortit la lettre de Tullia de sa poche, lui tournant le dos alors qu’il lisait un passage. Elle était complétement détrempée d’eau de mer, mais pliée dans une pochette de cuir, elle avait survécu




« Je ne peux même pas partir en mission intéressante, je dois batailler pour les former et protéger les intérêts de la Garde d'Orlaïs. Mais une fois cela fini, je serais bien vite jetée comme une vulgaire putain d'Antiva. »
Il marqua un temps de pause avant de conclure par la conclusion de Tullia elle-même :



« Dites, je peux revenir ? »

Mar 19 Mar 2019 - 21:34

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Je riais en l'entendant parler de mage. Ma foi, cela ne leur fera que du bien. Avec l'Inébranlable, ils ont chopé une phobie des mages qui est insupportable. En affronter un de nouveau leur remettra peut être du plomb dans la cervelle. Wulf accepta d'aller un peu plus loin, voulant longer la mer. Je souriais, m'en doutant un peu. Tout ce qui pouvait le rapprocher de la mer lui... Je suis certaine que venir me voir n'était qu'une excuse pour prendre un bateau et naviguer sur les flots. Nous marchions, je parlais, il trainait un peu la patte. Puis soudain, il se mit à parler, ou plutôt à lire vu son ton. Des mots qui m'étaient vaguement familier, mais dont je reconnaissais les expressions si familière à mon propre style. C'était donc vraiment pour cela qu'il était ici... Je fronçais un peu de sourcils, ne me retournant pas cependant. Une sensation désagréable d'être mise au pied du mur, et que l'on demandait à mon bon sens et à ma raison de s'imposer face à ma folie et ma nonchalance. Je souriais un peu, ma malice et mon humeur tentant une échappatoire en plaisant sur la vulgaire expression de ma sortie de scène en cas de mauvaise fin de règne.

"Une vulgaire putain d'antiva... Au moins je sous entendais que je partirais avec panache et passion, fu fu fu ~ ! "

Je riais légèrement, pensant que les prostituées d'antiva ne s'en allaient jamais sans des éclats de passion et de dram, répandant le sang de leurs amants et la vengeance aussi chaude et épicée que les parfums dont elles s'adornent. Mais là, j'étais devant Wulf. Mon Commandant. Je me tournais vers lui, voyant dans son regard tout le sérieux qu'il pouvait avoir. Avec lui, le seul avec qui je pouvais me confier, il m'était difficile de tourner autour du pot plus longtemps. Petit à petit, j'entrais dans le vif du sujet, essayant tout de même de faire une pirouette. Je souriais toujours, me rapprochant de lui et haussant des épaules comme si de rien n'était.

"Tu le sais que j'aimerais revenir, pas besoin de cette lettre pour le savoir. Si je ne peux pas t'emmerder, je m'ennuie à mourir. Et puis, l'odeur de la boue et du chien mouillé a du me manquer un instant, rien de plus."

Je regardais la mer, ma malice faisant peu à peu place à d'autres émotions. Désagréables, étrangères, celles que j'enfouissais bien loin derrière le sarcasme, l'envie de jouer et de chasser, pure malice amicale ou bien sadisme destructeur. Je me remémorais un peu ce que ce campement, ces gens me faisaient ressentir. Fierté, incapacité à se comprendre, frustration, encouragement... Il y avait beaucoup de choses. Depuis cette lettre, je savais que du temps s'était passé et que les choses s'étaient améliorées. Mais entre mon arrivée à Fort Céleste et le déménagement à Térébinthe, les choses n'avaient pas été pour le mieux. J'ai l'air de ne pas m'impliquer, d'être nonchalante et de ne penser qu'à mon amusement personnel. Mais ne pas être comprise alors que je faisais tant pour eux... même moi je pouvais être blessée. D'où mon envie de fuir. Je regardais la mer, ses vagues que rien n'arrêtaient à part le rivage taillé à la serpe. Je poussais un léger soupire, après m'être tu pendant de longues secondes. Ma voix n'avait plus cette malice habituelle. Sérieuse, mélancolique même, je cachais très mal mon malaise.

"Je veux bien faire. J'essaye mais... Pas tout le monde n'est capable de voir à travers ma folie, comme toi. "

Je ne regardais pas Wulf, fronçant des sourcils et continuant de marcher. plus doucement, ne posant les yeux que sur ce qui était autre chose que Wulf. Comme si croiser son regard m'empêcherait de pouvoir parler avec transparence. Moi, baisser les yeux... Une sensation des plus étrange, et pourtant si instinctive dans ce moment. Je continuais de parler, toujours de cette voix légèrement lasse et peinée.

"Normalement je m'en foutrais de ce qu'ils pensent... Mais ils sont ma famille à présent, et je dois les guider dans ce chaos. A ma manière, certes... Mais s'ils ne me font pas confiance, qu'ils n'arrivent pas à voir plus loin..."

C'était de la déception que j'avais. Déception de ne pas avoir le retour escompté à mes efforts, déception de ne pas être comprise par les autres, ni par celle dont je suis supposée avoir le plus d'aide. Déception de me sentir ainsi à l'écart de ceux que je considéraient comme ma famille. Déçue de moi même, de cet échec. La peur également de décevoir Wulf, inconsciemment. Mais ça, je ne risquais pas de le dire. Je fronçais soudainement des sourcils, pestant contre un ennemi invisible en bougonnant et donnant un coup de pied dans un pauvre caillou qui n'avait rien demandé. Comme la plupart des choses ou des gens que je frappais d'ailleurs.

"C'est d'la merde ce bled... et ma Sénéchale avec ses 50 balais dans le cul est naze aussi.... J'ai vraiment envie.... de rentrer... "

Un nouveau soupire, mais cette fois ci de lassitude. Je regardais la mer, sentant comme un poids et une piqûre pressante au niveau de ma poitrine. Cette sensation de ne pas pouvoir respirer, de vouloir s'enfuir à tout prix. Cette sensation qui vous serre la gorge et vous empêche de parler, attendant un jugement qui ne pourrait que faire du mal et confirmer ce que l'on ne fait que supposer. Véritablement, un moment des plus gênant et douloureux pour moi.

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