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Mar 29 Mai 2018 - 20:51

Anonymous
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Confessions nocturnes

« Quoique je voulus penser, quoique je faisais, Mon cœur pour l’éternité lui appartiendrait ;
Torturé, seul, mon existence en un éclair Condamna mon corps à me marier à la mer. »
--A. Santiano


Les portes du Ponant, autrement dit : du sable ; une chaleur insupportable, et ce, sans avoir beaucoup d’eau ; et ce vent, un vent chaud, qui transportait du sable. Nous étions partis de Fort-Céleste depuis un moment déjà – une éternité ? –, mais nous atteignîmes un campement. Super, je pourrais retirer tout le kilo de sable qui devait s’être glissé dans mes habits et dans mes cheveux. Fort heureusement, je n’étais pas le seul dans cette situation fort délicate : nous nous arrangeâmes avec blackwall pour que notre pilosité faciale si sublime puisse survivre lors de tels désastres. Du sable ! Il y en avait à perte de vue ! Et il restait bien croché, en plus. Même le foulard que j’avais pris n’avait de loin pas réussi à tout protéger.

En bref, nous étions le soir, la veille du départ pour les mines, dans un campement où nous dûmes lutter pour savoir qui dormirait où. J’avais gardé avec moi ce recueil antivan traduit, histoire d’avoir un peu de lecture. Quel abruti suicidaire .. Plus j’avançais dans les pages, plus un semblant de nostalgie s’imposait. Je lisais un poème où un marin, qui avait promis à sa femme de revenir, réalisait avec impuissance qu’il ne la reverrait jamais. Le cœur serré, ce texte me fit cependant réfléchir ; je refermai le livre. Et s’il n’avait pas pu revenir ? Et s’il avait voulu me dire au revoir, au moins ?

J’étais en extérieur, près du feu de camp. Mon regard se perdit sur son crépitement un instant, alors que je rangeai le livre là où était sa place. Toute cette histoire soudainement remise sur la table était bien loin de me quitter. Bon .. de lire un livre qui me faisait penser atrocement à lui était bien la  pire des idées. Wulf .. Qu’était-il devenu ? Pourquoi ce départ ? Mais surtout .. voulait-il me dire au revoir, au moins ?

Confus, je soufflai du nez en fermant des yeux un instant. J’avais besoin de me promener, de me changer les idées, de .. penser à autre chose. Kaffas, c’était il y a une quinzaine d’années : tout le monde avait sans doute dû oublier. Il y avait du sable partout, ici .. Dire que j’avais accepté de venir, surtout pour mettre toute cette histoire sur pause. Je soupirai avant de me lever pour de bon et de quitter finalement le feu de camp. Je frottai ma nuque d’une main absente, tandis que je constatai que le vent était léger, ce soir. Il ne faisait pas si froid, étonnamment. Quoique, cela dépendait du point de vue .. A l’extérieur, en tout cas, il ne faisait pas si froid.

Mar 29 Mai 2018 - 23:56

Anonymous
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Mel assieds-toi faut qu'j'te parle

ft. Drama Pavus


Leur voyage dans le désert, le vrai, avait été aussi sableux, aussi brûlant, aussi exténuant qu'elle l'avait imaginé. Elle avait l'impression qu'une toute petite partie de son esprit était restée dans cet oasis, à côté de Siha sous l'ombre bienfaisante d'un palmier. L'idée qu'un moment de paix comme celui-ci n'arriverait plus avant un bon moment pesait lourd dans le coeur de Cordélia ; mais comme d'habitude elle choisit de ne pas s'attarder dessus, préférant se consacrer à un futur bien plus immédiat.

Ils avaient fini par trouver un endroit où camper, situé en hauteur, dos à un massif rocheux et loin de toute menace, si on ignorait les petits serpents et reptiles venimeux qui parcouraient le désert la nuit. Personne ne parlait beaucoup : ils étaient tous fatigués, et quelque peu anxieux à l'idée du combat qui les attendait. En tout cas, c'était son cas. Après s'être débarrassée de ses parties d'armure et de ses chaussures de marche, et avoir mangé un repas sommaire, elle somnola pendant quelques instants dans sa tente et se décida à sortir.

Elle écarta les pans de tissu et constata avec surprise qu'il faisait déjà nuit. Elle devait avoir dormi plus longtemps que prévu... Le feu de camp crépitait calmement, s'éteignant doucement sans personne pour s'en occuper. Elle discerna les contours d'une silhouette qui était en train de s'éloigner. Dorian.
Elle mit ses chaussures à la hâte, et rejoint le mage en quelques enjambées.

- Ca te dérange si je vais marcher avec toi ? Il fait si frais ! Je n'ai pas envie de rester dans ma tente.

Elle sourit à son ami, observant ses traits et son expression pour tenter de deviner son humeur. Elle savait détecter presque instantanément la contrariété sur le visage de Dorian. Il était l'un ses plus proches amis : elle avait beaucoup de tendresse pour le Tévintide, malgré leurs différences. En général, voyager dans le temps ensemble, ça forge des liens.

- Quelque chose ne va pas, Dorian ?

Jeu 31 Mai 2018 - 14:45

Anonymous
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Confessions nocturnes

« Quoique je voulus penser, quoique je faisais, Mon cœur pour l’éternité lui appartiendrait ;
Torturé, seul, mon existence en un éclair Condamna mon corps à me marier à la mer. »
--A. Santiano


Alors que mes pensées divaguaient sans réellement prévenir, j’entendis que l’on m’interpelait ; je m’arrêtai alors et me retournai pour apercevoir des boucles blondes au pas de course. Je soufflai par le nez gentiment avec un léger sourire ; Cordélia était enfin réveillée. J’avais cru comprendre qu’elle était épuisée : je me méfiais toujours du sens de ce terme. Mais elle avait l’air d’aller mieux en tout cas : la pauvre petite s’était presque effondrée comme une masse en arrivant au campement.

Ca te dérange si je vais marcher avec toi ? Il fait si frais ! Je n'ai pas envie de rester dans ma tente.

En même temps, t’y es restée bien longtemps, se dégourdir les jambes un minimum ne te fera pas de mal ..

Quelque chose ne va pas, Dorian ?


Mon visage entier bascula dans l’étonnement, avant que je ne fronce des sourcils. Finalement, je ricanai avec légèreté en reportant mon regard devant moi ; nous nous remîmes donc en route, lentement.

Ne t’en fais pas, je me porte comme un charme.  


Je pourrais prétexter que le lieu et la température me faisaient enrager, ainsi que certains autres dans notre petit groupe, mais je sentis en avance qu’elle ne serait pas dupe. Mon sourire s’envola avec la petite brise, alors que mon regard fuyait toujours plus la conversation en allant le plus loin possible devant nous.

Non .. ça va ..  


Par erreur, j’avais marqué une trop longue pose dans la conversation ; honnêtement, je n’avais pas tant d’idée de conversation, et j’avais encore moins envie de parler de moi, pour une fois. Je préférais lui éviter plus d’inquiétude que ce qu’elle devait déjà avoir.

Et toi, bien dormi ?


Je décelai également chez elle un peu plus de tension que d’ordinaire, et à mon propre avis, ce n’était pas dû à la sieste qu’elle s’était enfin accordée.

Tu m’as l’air tendue, Cordie .. tout va bien ?


Ven 1 Juin 2018 - 21:42

Anonymous
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Mel assieds-toi faut qu'j'te parle

ft. Drama Pavus

Cordélia réprima une petite moue à l'entente de la réponse du mage, pas satisfaite pour un sou. Dorian parlait toujours avec cette fine pellicule de sarcasme qui rendait parfois ses propos difficiles à interpréter. Une façon comme une autre de se rendre difficile à décrypter ; mais Cordélia réussissait à fissurer cette barrière, petit à petit.

— Mouais...

Elle lui donna un petit coup de coude joueur en marchant avec un sourire, essayant de lui soutirer la vérité.

— On ne dirait pas ! Tu ressembles à Blackwall quand il se réveille le matin. Grognon et perdu dans ses pensées.


Mais sa brave tentative fut aussitôt interrompue par Dorian qui lui retourna simplement sa question. Elle n'avait pas vraiment envie de répondre la vérité, mais elle était moins douée que Dorian pour cacher ses véritables sentiments derrière une couche d'humour et de sarcasme.

— Je vais bien. Et j'ai bien dormi, je suis tombée comme une masse en arrivant, dit-elle en souriant (est-ce qu'elle avait ronflé, d'ailleurs ?)(Par le créateur, pourvu que non, ça serait gênant). Disons que je suis juste un peu... pensive, à cause de... plein de choses. C'est pour cela que j'ai voulu aller marcher un peu, pour me changer les idées.

Un vent chaud soufflait doucement sur les dunes, soulevant un fin voile de grains de sable qui chahuta un instant autour d'eux avant de s'en aller.

— Mais vous n'allez pas vous en sortir comme ça, ser Pavus
, dit-elle au tévintide d'un ton taquin. Dis-moi vraiment, qu'est-ce qui te tracasse ?


Mar 26 Juin 2018 - 15:16

Anonymous
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Confessions nocturnes

« Quoique je voulus penser, quoique je faisais, Mon cœur pour l’éternité lui appartiendrait ;
Torturé, seul, mon existence en un éclair Condamna mon corps à me marier à la mer. »
--A. Santiano


Quelque chose me disait qu’elle jouait au même jeu que moi, celui de renvoyer la balle dans le camp adverse sans rien dire alors qu’une montagne de soucis pointait à l’horizon. Décidément, nous faisions bien la paire. Cordélia semblait tout sauf convaincue, tout comme je n’étais pas convaincu par son petit jeu ; elle me lança tout de même un coup de coude avant d’essayer de me tirer les vers du nez.

On ne dirait pas ! Tu ressembles à Blackwall quand il se réveille le matin. Grognon et perdu dans ses pensées.

Sympathique comparaison ..


Je lui retournai alors la question, ce qui l’interrompit totalement. Et je visais juste, comme à chaque fois : c’était qu’être Inquisitrice était loin d’être de tout repos, et j’en étais pleinement conscient ; plus que certains en tout cas.

Je vais bien. Et j'ai bien dormi, je suis tombée comme une masse en arrivant. Disons que je suis juste un peu... pensive, à cause de... plein de choses. C'est pour cela que j'ai voulu aller marcher un peu, pour me changer les idées.

Oh, eh bien, en voilà une bonne idée que tu as eue là.


Elle n’allait pas parler. La charogne .. Elle allait voir si elle allait s’en sortir ainsi avec son excuse de l’altruisme et du fameux « les autres passent avant moi ! », bla bla bla. Pas que ce genre de conviction dans la vie m’écoeurait, mais ce n’était pas le moment : tout le monde avait le droit à un moment donné de lâcher prise et de parler. .. Enfin. Je préférais qu’elle le fasse en premier, tiens.

Mais vous n'allez pas vous en sortir comme ça, ser Pavus. Dis-moi vraiment, qu'est-ce qui te tracasse ?

Oh, mais tu sais .. Ce n’est pas si important, un petit coup de blues qui passera sûrement.


Sans blague, comme si cela allait passer aussi facilement. Mais je préférais qu’elle parle en premier, parce que je la connaissais : elle était du genre à porter le problème des autres en plus des siens en trouvant que c’était normal, et ce, sans toucher mot des siens. Quelle chipie, si elle pensait s’en sortir comme ça à nouveau !

Il s’est passé pleins de choses en peu de temps .. Mais bon, que sont ces petits tracas à côté du poids que porte l’Inquisitrice sur ses épaules ?


Je lui adressai un regard en coin qui réclamait des réponses. Quitte à l’attraper tout en la menaçant d’enfouir sa tête dans le sable, je le ferais.

Mer 4 Juil 2018 - 14:14

Anonymous
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confessions nocturnes

ft. dorian


Il ne parlait pas, le fourbe. Elle aurait dû savoir que ça n'allait pas être aussi simple : Dorian était têtu comme une mule, quand il s'y mettait. Et il s'y mettait souvent, en fait, c'était un peu son état naturel. Mais elle le ferait céder, ou elle ne s'appelait pas Cordindia Cordélia ! Ce n'était pas de gaieté de coeur, bien sûr, mais elle n'aimait pas le voir plongé dans de sombres pensées.

— Les tracas de l'Inquisitrice ne sont rien à côté de ceux de son Tévintide préféré, répondit-elle avec un large sourire, bien décidée à faire parler ce satané moustachu.

Elle donna un petit coup de coude joueur au Mage alors qu'ils marchaient, recevant les miettes de réponse que Dorian consentait à lui donner.

— Plein de choses... comme quoi ? répondit-elle, haussant légèrement les sourcils comme pour l'encourager à continuer. Elle baissa le ton en désignant le camp du regard, sur l'air de la confidence : C'est à propos de quelqu'un de l'Inquisition ? Tu peux tout me dire, tu sais.

Elle regarda Dorian intensément, bien déterminée à lui tirer les vers du nez.

— Alleeeeez, dis-moi
, insista-t-elle, le ton de sa voix faussement geignard pour énerver Dorian. En général, cette tactique marchait plutôt bien sur lui.

Dim 15 Juil 2018 - 13:34

Anonymous
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Confessions nocturnes

« Quoique je voulus penser, quoique je faisais, Mon cœur pour l’éternité lui appartiendrait ;
Torturé, seul, mon existence en un éclair Condamna mon corps à me marier à la mer. »
--A. Santiano


Je roulai des yeux en constatant le jeu ridicule auquel nous étions en train de jouer. Cela se résumait à un bête « allez, commence ! Non toi ! Non non, toi d’abord ! » Nous étions vraiment de grands enfants. J’avais cédé un peu au premier round, mais qu’elle se rassure : elle allait parler, ou je ne m’appelais pas Dorian Pavus.

Plein de choses... comme quoi ? C'est à propos de quelqu'un de l'Inquisition ? Tu peux tout me dire, tu sais.

Mmh, je n’ai aucun problème avec quiconque de l’inquisi ..

Alleeeeez, dis-moi.  


Soupirant de plus belle, je m’arrêtai et regardai Cordélia. C’était marrant comment j’étais bien plus grand qu’elle. Je haussai alors un sourcil perplexe sans la quitter des yeux.

Tu sais ce qu’on va faire ? On va chacun à son tour raconter une parcelle de nos problèmes, sinon on va continuer à faire les gamins pour le reste de la nuit.


J’avais un don pour flancher le premier avec elle, je ne comprenais pas comment elle faisait. Mais elle était douée, la fourbe. J’inspirai, avant de me remettre en route : quelle carte poser en premier. Oh, je savais.

C’est au sujet de .. Félix. Je ne sais pas si tu en as eu vent, par ailleurs.  


Mine de rien, sa disparition me faisait encore un choc : sans doute le fait de ne pas en parler faisait que la plaie guérissait avec plus de lenteur. Allez savoir.

J’ai essayé de prendre régulièrement de ses nouvelles. J’écrivais souvent, oui. On m’a d’abord dit qu’il avait assuré la place de son père au Magisterium, et qu’il avait défendu l’Inquisition devant les autres Magisters présents. Et puis .. plus rien. Aucune trace de lui, je suppose que ..


Je m’arrêtai alors dans mes propos, le regard lointain, les yeux soudainement brillants. Puis je soufflai du nez, me mordant la lèvre inférieure pour tâcher de conserver mon calme. Ma main passa dans mes cheveux, tandis que j’avalai ma salive.

Félix était quelqu’un de bien, il nous manquera à tous.  


Puis un silence s’imposa, le temps de me calmer et d’alléger le cœur et les poumons, avant de me tourner vers Cordélia pour à mon tour lui tirer les vers du nez.

A toi, maintenant : j’ai parlé.


Jeu 7 Fév 2019 - 19:44

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Confessions nocturnes
Cordélia & Dorian

Mel, assieds-toi faut qu'j'te parle...
Cordélia leva les yeux vers le Tévintide aux cheveux gominés (sérieusement, comment il faisait pour garder sa coiffure impeccable au milieu de ce désert?!) alors qu'il commençait finalement à parler. Cela demandait toujours beaucoup d'efforts de faire parler Dorian de ses problèmes. La plupart du temps, leurs discussions restaient souvent en surface, le mage se confiait rarement à Cordélia. Elle était d'autant plus décidée à écouter.

- Je.. comprends, répondit-elle maladroitement. Oui, j'ai été mise au courant de sa disparition. Je suis désolée de... de n'avoir rien dit. Je pensais que tu avais besoin de temps, et je n'ai pas osé t'en parler.

Elle se sentit légèrement coupable à cette idée ; elle était tellement absorbée par ses devoirs et propres pensées qu'elle n'avait même pas présenté ses condoléances à Dorian pour la perte de son ami. Elle posa une main sur l'épaule de Dorian, maladroitement.

- Je suis sincèrement navrée, Dorian. Tu as tenté d'être là pour lui jusqu'à la fin, et de là où il est, Félix doit certainement s'en souvenir.


Un silence passa, pendant lequel les deux restèrent perdus dans leurs pensées. Dorian le brisa finalement en l'incitant à parler.

- Aaah... Par où commencer ?
fit-elle. Hmm... J'ai du sable dans mes bottes.

Elle regarda Dorian avec un sourire taquin, l'air de dire "tu n'en sauras pas plus !". Puis ses yeux se baissèrent de nouveau vers lesdites bottes alors qu'elle réfléchissait à ce qu'elle voulait dire.

- Un peu de tout, je suppose. Les tracas habituels de l'Inquisition et d'autres choses un peu plus... personnelles. Sentant le regard inquisiteur de Dorian sur elle, elle continua. Tu te souviens quand nous nous sommes arrêtés une nuit à l'oasis ? Quand je suis partie de mon côté, j'ai... rencontré quelqu'un là-bas. Un Dalatien. L'espace d'un instant, j'ai oublié que j'étais l'Inquisitrice... Je n'étais plus que Cordélia. Enfin, il ne s'est rien passé de, euh, tendancieux, hein..., précisa-t-elle en sentant le regard curieux du mage. Nous avons juste parlé, pendant longtemps. C'était... étrange. Maintenant, cette personne me manque, mais je ne le reverrai probablement jamais, et je suis... un peu triste.

Elle haussa les épaules, le teint un peu empourpré. Elle n'avait pas l'habitude de parler de ce genre de choses, et... faire part de ses histoires sentimentales alors qu'elle était l'Inquisitrice semblait un peu ridicule. Mais elle avait envie de parler de cette histoire à quelqu'un. Elle espérait juste que Dorian ne lui rie pas au nez face à cet épanchement de sentimentalisme.


(c) DΛNDELION

Dim 24 Fév 2019 - 0:31

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

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Confessions nocturnes

« Quoique je voulus penser, quoique je faisais, Mon cœur pour l’éternité lui appartiendrait ;
Torturé, seul, mon existence en un éclair Condamna mon corps à me marier à la mer. »
--A. Santiano


Je.. comprends. Oui, j'ai été mise au courant de sa disparition. Je suis désolée de... de n'avoir rien dit. Je pensais que tu avais besoin de temps, et je n'ai pas osé t'en parler.

Hey, c’est bon ..


Je sentis sa petite main sur mon épaule. Personne n’avait vraiment envie de parler de décès de proches, c’était normal. Il n’y avait que Tevinter pour le brandir tel un troffée. « Hey, j’ai entendu dire que ton frère était mort ! Mince alors, quel homme formidable c’était ! Vraiment, il nous manquera à tous ! » Et généralement, c’étaient leurs meurtriers les premiers à présenter les plus grandiloquentes condoléances. Mon esprit soupira à ce seul fait.

Je suis sincèrement navrée, Dorian. Tu as tenté d'être là pour lui jusqu'à la fin, et de là où il est, Félix doit certainement s'en souvenir.


Une drôle de sensation ondula le long de ma conscience, avant de se fracasser contre mon crâne telle une puissante vague. Mon souffle trembla l’espace d’un instant, tandis que mon regard quitta précipitamment Cordie pour fixer un point sur l’horizon. C’était incroyable à quel point je me sentais un poil plus léger soudainement ; ce n’était pas comme si elle avait été une des rares à me l’avoir dit, si ce n’était la seule droit en face. Ça faisait du bien, il fallait dire.

J’inspirai longuement, avant d’expirer toutes ces émotions accumulées à travers un soupir. Puis, un sourire léger, peut-être inhabituel pour elle, se traça sur mon visage, avant de poser mes yeux sur elle.

Merci.


D’avoir dû l’annoncer à Alexius fut le pire dans cette histoire, mais ça serait pour une prochaine fois. Un silence passa entre nous, avant que je ne lui rappelle que c’était à son tour de parler.

Aaah... Par où commencer ? Hmm... J'ai du sable dans mes bottes.


Mon regard se plissa, car pour l’heure, et avec un léger temps d’attente, c’était bien tout ce qu’elle avait déclaré. Alors que j’étais passé à table. Et puis, elle lança un sourire qui m’indigna : c’était vraiment une sale chipie.

Attends, tu te fous de moi, là.


J’aperçus son sourire s’élargir légèrement en signe d’amusement, avant que tout le tableau ne change de palette. Mon air faussement colérique se mua en un calme et un sérieux tout autant sacrés l’un que l’autre : après ce que je venais de raconter, je devais être là pour elle. Mais surtout, elle devait le voir, et le savoir.

Un peu de tout, je suppose. Les tracas habituels de l'Inquisition et d'autres choses un peu plus... personnelles.


Ah, les tracas personnels, je ne pouvais que comprendre trop bien de quoi elle voulait bien parler. A force de marcher, j’aperçus un rocher avec le bon angle pour que nous puissions nous asseoir ; nous n’étions pas trop loin du campement non plus, mais nous en étions suffisamment éloignés pour être tranquilles.

Viens, allons nous asseoir là-bas.


A vrai dire, même si elle préférait continuer sa petite promenade, je la contraignis quelque peu à me suivre quand même.  Le rocher était un poil plus en hauteur que nous l’étions, et le paysage offert par ce nouveau point de vue avait de quoi impressionner les prunelles : du sable à perte de vue, le ciel clair et empli d’étoiles, quelque chose de captivant. Je m’étais alors assis, je regard dans le lointain, à attendre la suite.

Du coup, quel genre de choses plus personnelles ?

Tu te souviens quand nous nous sommes arrêtés une nuit à l'oasis ? Quand je suis partie de mon côté, j'ai... rencontré quelqu'un là-bas. Un Dalatien. L'espace d'un instant, j'ai oublié que j'étais l'Inquisitrice... Je n'étais plus que Cordélia.


Le ton de sa voix était soudainement si doux, si mielleux. Je la regardai alors, réalisant petit à petit que le même genre de conneries étaient en train de frapper sauvagement notre humeur sur le long terme. Et malgré moi, il fallait bien le dire, je lui lançai un rictus tendancieux sur ce qu’elle entendait par là. Il n’y avait pas besoin de chercher bien loin, surtout que son visage était très expressif. A son grand damne.

Enfin, il ne s'est rien passé de, euh, tendancieux, hein…


J’émis un léger ricanement, réalisant que nous pensions effectivement à la même chose. Décidément, elle ne me connaissait que trop bien. L’inquisitrice reprit alors son récit.

Nous avons juste parlé, pendant longtemps. C'était... étrange. Maintenant, cette personne me manque, mais je ne le reverrai probablement jamais, et je suis... un peu triste.

Tu veux un conseil qui peut sembler légèrement .. cruel ?


Mon regard devint lointain, alors que cette histoire qui maintenant m’étouffait depuis plusieurs jours allait une fois de plus être posée sur la table. Encore et encore. C’était décidément sans fin.

Si tu espère revoir ce Dalatien, mais que tu n’en as pas la possibilité, tire un trait là-dessus et force-toi à passer à autre chose.


C’était typiquement ce que j’aurais dû faire, il y a des années. Je soufflai du nez.

C’est se faire du mal pour rien, d’attendre quelque chose qui ne reviendra pas .. d’attendre quelqu’un qui ne reviendra pas.


Je marquai une pause, me remémorant cette affreuse matinée, où je ne m’étais pas assez inquiété, confiant qu’il serait encore là. Qu’il ne partirait pas, et encore moins sans me prévenir. Je jurai à voix basse, avant de poursuivre mon explication, conscient du regard qu’elle devait me lancer en ce moment-même.

Ou alors, si t’as vraiment envie de le retrouver, donne-toi les moyens de le faire, et fais pas semblant. Mais reste pas entre deux, c’est souffrir inutilement de fausse espérance .. et oui, si tu tiens à demander, ça sent le vécu.


Il fallait bien y arriver, encore et toujours. C’était amusant, je n’avais encore jamais raconté cette histoire sobre à 100 %, ce qui devrait m’inquiéter cela dit au passage.

ça fait beaucoup trop longtemps que j’ai cette histoire encore sur la conscience, simplement parce que j’ai pas su choisir entre y mettre un point ou une virgule. Je me suis contenté d’un point-virgule, parce que ça me faisait trop mal de me dire que c'était fini, .. que .. j'espérais qu'on allait se revoir un jour .. qu'il viendrait me chercher.. .. .. Mais voilà, on est maintenant, et rien de tout ça ne s'est passé.


Une autre pause s’installa d’elle-même cette fois, alors que je réalisai que j’en parlais avec beaucoup trop d’aisance et de colère soudaine. C’était à la fois logique et inattendu. Je soupirai encore, pour changer, avant de poursuivre.

Mais je compte bien y mettre un terme tout prochainement, car j’ai retrouvé la trace de ce malotru. Et il va m’entendre, oui ..


Jeu 28 Fév 2019 - 1:26

Anonymous
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Confessions nocturnes
Cordélia & Dorian

Mel, assieds-toi faut qu'j'te parle...


Cordélia n'aimait pas tirer un trait sur les choses. Elle ne renonçait pas facilement et s'accrochait à son but comme du lierre à un rocher. Les choses du coeur étaient une affaire particulièrement difficile pour elle, qui aimait entretenir la flamme de l'espoir. Attendre lui ouvrait un champ de possibilités infinies, un merveilleux échappatoire peuplé de rêveries hautement idéalistes.  Mais il fallait se rendre à l'évidence, elle ne recroiserait probablement jamais Siha. Elle et lui vivaient de façon si similaire pourtant, à ne jamais rester au même endroit... et c'était bien ça le problème.

- La voix de la raison, comme toujours
, commenta-t-elle en souriant. Elle regarda l'horizon et le sable qui s'étendait à perte de vue, une nouvelle fois. Encore une vue qui lui faisait penser à Siha, tiens. C'était comme si sa rencontre avec l'elfe avait imprégné son esprit sans lui offrir la possibilité de s'en débarrasser, la condamnant à associer chaque petite chose qu'elle voyait à cet instant si doux, mais déjà révolu. J'aimerais dire qu'on se reverra, mais c'est hautement improbable. Nous voudrions rester en contact cependant. Mais est-ce que Siha voudrait la contacter ? Une partie insidieuse de son esprit lui sussurait qu'il avait peut-être feint de s'intéresser à elle, qu'il avait déjà commencé à l'oublier. Elle était si fade après tout. Je lui ai dit comment me contacter par missive, j'imagine que le temps nous dira le reste. Vois-tu, je ne lui ai pas dit qui j'étais. Enfin, pas entièrement... La perception qu'ont les gens de moi a tendance à changer lorsque je dévoile que je suis l'Inquisitrice, du coup, j'ai préféré le lui cacher. Avait-elle bien fait cependant ? Cordélia qui détestait mentir se tourmentait même des jours après leur rencontre, prise de remords de ne pas lui avoir dit la vérité. Mais l'aurait-il regardée de la même façon si elle lui avait dit ? Hautement improbable. Enfin... J'ai beaucoup à faire, de toutes façons. Je ne devrais pas me faire trop d'idées.

Il l'aurait probablement complètement oubliée d'ici quelques jours. Elle n'avait pas besoin d'histoires de coeur pour l'encombrer davantage : il était probablement mieux d'enterrer cette idée pour de bon.
Mais... il était vrai que partager ce genre de connexion avec quelqu'un lui manquait, trouver une présence rassurante et aimante à ses côtés. Elle recherchait, presque inconsciemment, ces bonds joyeux que faisait son coeur au contact d'une personne qui lui plaisait.
Elle écouta la suite des paroles de Dorian avec attention, ses yeux se plissant imperceptiblement sous l'effet de la curiosité. C'était très inhabituel que Dorian se confie ainsi ; peut-être que son histoire à elle avait éveillé quelque chose chez le mage, un souvenir douloureux.

- Sans même te prévenir ? Elle posa la main sur l'épaule du mage, la gardant à cet endroit tandis qu'ils fixaient tous les deux le soleil couchant. Tu as l'impression de ne pas avoir pu mettre un point final à cette histoire, en quelque sorte. Mais...

Maintenant qu'il avait commencé à parler, elle comptait bien s'enfoncer dans la brèche !

- Si tu me permets de demander... qui est-ce ? Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

Manifestement, cette personne avait marqué Dorian, pour qu'il éveille de la rancoeur dans les yeux du mage même après tant d'années.

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