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Jeu 10 Mai 2018 - 17:17

Anonymous
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Iras ma ghilas, da'len
9:39 Gardien Un hiver de plus passé dans le Palais d'Halamshiral aux côtés de Celene. Un hiver de plus passé à courir dans les bas-quartiers, frustrée de ne pas connaître autant de visages qu'à Val Royeaux. J'ai bien sûr le temps d'aller ci et là, donner un coup de main à un marchand ou à une vieille elfe dans la rue, mais je me sens bien plus limitée. Si je suis dévisagée dans les bascloîtres de Val Royeaux pour mes vêtements de bonne facture, je ne suis pas la seule à vivre au palais ou dans quelconque maison. Ici, les elfes sont certes plus nombreux, mais ils sont encore moins bien traités par les nobles qui s'enferment dans leur Haut-Quartier. Ont-ils peur du fait d'être en minorité ? Cela semblerait étonnant, ces shems ont pourtant l'habitude de se sentir supérieurs à tous les elfes.

Aujourd'hui, Celene et la cour ont commencé les préparatifs précédant leur retour à Val Royeaux. Cela sous-entend la tenue d'un grand bal, et de bien d'autres festivités, mais pour l'instant j'ai quelques heures de liberté avant que l'on sollicite pour aide. J'en profite pour traîner dans les bas quartiers, à l'affût d'informations qui se passeraient entre les domestiques des nobles vivants à Halamshiral, voire même des elfes travaillant dans la demeure du Comte Pierre. Il a probablement prévu une quelconque surprise pour le départ de l'Impératrice, et qui sait ce qu'il peut se passer lors de tels présents, surtout avec Gaspard et ses laquais dans le Palais.

Alors que je traverse les rues en ruine de la ville, j'entends une voix crier au secours. Je m'empresse d'y aller, bien que je n'ai sur moi aucune arme car les elfes ici n'ont pas le droit de porter de lame plus longue que leur main, et encore moins d'arc. Une rue à droite, puis une autre à gauche, et je repère la source de la voix. Une jeune elfe est à genoux devant un garde de la ville. Il tient une poignée de ses cheveux dorés dans la main. Elle crie alors qu'il les tire pour la redresser. Elle ne se débat pas, ne lui demande pas de la lâcher, elle ne crie qu'à cause de la douleur. Quel elfe oserait s'opposer à un garde, quand cela peut signifier la mort ? Il ricane, montrant ses dents jaunies, et je n'ai qu'une envie : les lui arracher.

Je sors de ma poche le masque que j'ai retiré avant de pénétrer la basse ville, pour ne pas effrayer les elfes. Mon loup porte les couleurs de l'Impératrice, les couleurs d'Orlaïs. Je fais partie des très rares elfes à pouvoir l'arborer en public, mais j'ai payé très cher ma place parmi cette élite, et elle me permet dans des jours comme celui là de prendre position pour mon peuple. Je sors de ma cachette et je m'avance, la tête haute, en direction du garde. Il ne me voit pas, mais l'elfe à ses pieds se tétanise alors que j'arrive à leur hauteur.

« Je ne suis pas certaine que le Comte Pierre sera ravi d'apprendre qu'un de ses gardes s'amuse à tourmenter des elfes alors même qu'ils est en poste. »

Le garde se tourne vers moi, sans lâcher sa prise, et je m'approche encore, empiétant dans son espace personnel. Je ne le laisserai pas s'en sortir comme ça.

« En tout cas, Son Altesse l'Impératrice ne laisserait pas une telle chose se reproduire, et congédierait sans attendre le garde en question. »

S'il n'avait pas reconnu les couleurs de son masque, c'est chose faite. Celene lui en voudrait d'avoir invoqué son nom en public, alors même qu'elle ne peut pas réellement congédier qui que ce soit pour avoir touché un elfe... Elle se mettrait sa garde personnelle et bien d'autres personnes à dos. Par contre, elle laisserait sans aucun doute son espionne personnelle se glisser dans les baraquements des gardes pour trancher discrètement la gorge au garde en question... Oui. Trancher la gorge de ce shem aux yeux de poisson frit serait parfait.


Jeu 10 Mai 2018 - 19:19

Anonymous
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9:39 Gardien


Depuis une trentaine de minutes seule la voix calme de Siha était audible, l'audience écoutant dans un silence si religieux qu'il en avait été le premier surpris. Beaucoup d'elfes avaient préféré continuer leurs affaires ou étaient restés chez eux de peur d'attirer l'attention des gardes par un tel rassemblement. Néanmoins la visite d'un Archiviste était un événement assez exceptionnel pour attirer bon nombre de curieux. Au début ils s'étaient timidement approchés en murmurant tel un essaim d'abeilles effrayées jusqu'à ce que Ilphas, leur hahren, fasse les présentations officielles. Finalement ces derniers s'étaient montrés assez intéressés parce que le dalatien avait à raconter, et curieux en bien des domaines.
Ce genre de visites n'était pas la première de sa part, aussi c'est avec une infinie prudence que cela avait été organisé. Le but était simplement d'instruire ceux qui souhaitaient en apprendre plus sur leurs traditions perdues, les sujets amenés étant méthodiquement choisis afin de ne pas commettre d'impair culturel ou constituer une menace pour les autorités orlésiennes. La dernière chose dont il avait besoin était de passer pour un drôle de prophète ou un trublion. Prenant une grande inspiration il fit une pause dans son cours sur le langage elfique pour répondre aux questions des uns et des autres, sans jamais se départir de son sourire. Se rassurant en reconnaissant plusieurs visages dans la foule, dont celui de son frère jumeau, Siha se donna le courage de continuer malgré le scepticisme des uns et la confusion des autres. Néanmoins il fut brutalement interrompu par un bruit qui lui fila la chair de poule.

Des cris avaient retenti dans les ruelles pauvres d'Halamshiral et dégringolé jusqu'à la place du vhenadahl, où les elfes étaient réunis dans une foule relativement compacte. L'horreur les frappa tous de stupeur et un silence de mort, bien plus lourd celui-là, retomba comme un pavé dans une mare. Ils furent trop choqués pour réagir immédiatement bien que l'appel à l'aide leur apparaisse clair, quoique lointain. La panique gagna rapidement le public, brûlant sans doute de faire quelque chose sans pour autant l'oser. Ils étaient tristement habitués à ce genre d'incidents et bien que la solidarité soit forte dans la communauté, la plupart était trop craintive pour directement risquer sa peau. Confus, l'archiviste dodelina de la tête et referma son livre, qu'il confia à son voisin.

« Pourriez-vous continuer à ma place, hahren ? Je reviens tout de suite. »
« Je... C'est une mauvaise idée. » Il tenta bien de l'arrêter en posant une main paternelle sur son épaule, mais il comprit que Siha ne changerait pas d'avis. « Soyez très prudent, je vous en prie. »
« Toujours. »

C'était sans doute le premier mensonge qu'il avait dit depuis un bon moment, mais en même temps il ne pouvait pas ignorer ce qui se passait. Citadins ou non, ils étaient tous des elfes... et en tant que tel ils étaient sous sa protection. Descendant la ruelle au pas de course, il n'eut même pas besoin de se retourner pour se rendre compte que Sehariel ne tarderait pas à le suivre comme une ombre, ou du moins il le ferait lorsqu'il arriverait à traverser la place noire de monde.
Les cris se poursuivirent, plus proches et plus étouffés à la fois. Bien assez vite il aperçut un groupe de trois personnes en bas de l'allée, dont un garde, une femme masquée et une petite blonde, manifestement la source des plaintes. Son sang ne fit qu'un tour et il comprit instantanément qu'il s'agissait d'un épisode discriminatoire comme il y en avait hélas tant dans les cités humaines. S'approchant les bras ballants et éloignés du corps de façon à montrer qu'il ne portait aucune arme, le mage dévisageait le garde d'une expression tendue mais sévère, fière sans être défiante. Les dieux seuls savaient ce qu'il pourrait faire à cette pauvre fille s'il se montrait agressif.

Visiblement son arrivée prit le garde au dépourvu et le fit lâcher un peu prise, ce qui put se lire sur l'expression de sa victime. Néanmoins il ne la libéra pas et sembla considérer les paroles de la dame masquée avec un rictus, comme s'il se jouait de la situation. Qui qu'il puisse bien être il n'inspirait ni la confiance ni la sympathie, et son apparence débraillée n'aidait en rien. Siha s'approcha de deux pas en avant et fronça le nez de dégoût, telle était la puanteur alcoolisée qui émanait de lui.

« J'ignore ce qu'elle a fait pour vous brusquer mais s'il vous plaît, relâchez ma sœur... »

Demanda-t-il humblement, inclinant élégamment le buste. Il aurait suffi de le regarder en face et voir son visage tatoué pour comprendre qu'il s'agissait d'un grossier mensonge, néanmoins pour les shem ils étaient tous identiques, qu'importent leurs origines. Quand il se redressa à nouveau cependant, une claque retentit si fort qu'il en eut le vertige. Sonné il lui fallut une bonne paire de secondes avant de comprendre ce qui venait de se passer, et pourquoi il venait de se faire agresser.

« De quoi je me mêle, oreilles pointues ? Tu vois pas que j'suis occupé ? Allez du vent si tu ne veux pas finir comme ta copine ! »

Le seul point positif c'est que pour s'en prendre à quelqu'un d'autre il avait dû relâcher la blonde qui tomba sur les fesses, puis ne tarda pas à fuir pour se cacher derrière le dos de ses deux bienfaiteurs. Mais combien de temps serait-elle encore en sécurité... ? Se redressant avec autant de dignité que lui permettait son tympan sifflant et son visage rougi par le coup, Siha refusa de reculer d'un seul pouce que ce fut. Guettant l'ouverture il réfléchissait aussi vite que le lui permettait son cerveau retourné, afin de gagner du temps et distraire ce garde.

« Toi, là... Tu veux que je te ramène à mes supérieurs, qu'ils jugent quelle peine ça vaut, le vol d'un masque ? » Il s'approcha dangereusement de Briala, un sourire mauvais aux lèvres. « Une vaurienne dans les bonnes grâces de l'Impératrice... ah, me fais pas rire ! »


Jeu 10 Mai 2018 - 21:40

Anonymous
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Iras ma ghilas, da'len
Les yeux du garde se détachent de moi pour observer quelque chose derrière. Je ne me retourne pas, je ne me laisserai pas avoir par une telle ruse, si c'en est une. Il empeste bien trop l'alcool pour ruser, mais sait-on jamais. Je sens une présence arriver derrière moi. Peu importe quel est cet inconnu, c'est une bonne chose. D'autant plus que son arrivée a soulagé la prise du garde sur les cheveux de la jeune elfe encore à genoux.

« J'ignore ce qu'elle a fait pour vous brusquer mais s'il vous plaît, relâchez ma sœur... »

Je ne dois pas lâcher du regard le garde face à moi, mais c'est bien difficile. La voix de la personne ayant parlé est extrêmement douce, très attirante, presque hypnotique. Je suis incapable même de savoir si c'est un homme ou une femme. Je suppose que je verrai cela plus tard. Le garde a lâché la jeune elfe qui est tombée puis s'est précipitée derrière mon acolyte et moi, tandis que celui-ci s'est pris une claque de la part du shem.

« De quoi je me mêle, oreilles pointues ? Tu vois pas que j'suis occupé ? Allez du vent si tu ne veux pas finir comme ta copine ! »

Je fais signe dans mon dos à la blonde de s'en aller, et je me mets en position de combat. Je regrette véritablement l'absence de mes armes. Je jette à coup d’œil autour de moi, personne d'autre que de rares elfes. Tant pis si je garde mon masque, personne ne me dénoncera si ce garde ne sort pas vivant de cette ruelle. Il délaisse sa dernière victime pour me jauger du regard et s'approcher de moi, un sourire aux lèvres.

« Toi, là... Tu veux que je te ramène à mes supérieurs, qu'ils jugent quelle peine ça vaut, le vol d'un masque ? Une oreilles pointues dans les bonnes grâces de l'Impératrice... ah me fais pas rire ! »

Il est bien trop lent pour m'avoir. Il essaye de m'attraper par les cheveux, comme la blonde avant moi, mais je m'écarte sur le côté, m'éloignant de mon compagnon de fortune. Un regard rapide au sol, et j'aperçois un bout de bois qui traîne, probablement un morceau de caisse cassée. Le garde essaye de me suivre, mais je glisse à terre et me met hors de portée, restant accroupie. Je tends la main et attrape le morceau de bois, la pointe vers l'arrière. Cet humain stupide se lance sur moi. Je me lance dans sa direction pour l'éviter, glissant par dessous son bras. Je ne le frappe pas encore, et je reviens aux côtés de l'individu ayant fait passer l'elfe pour sa sœur. Il a des vallaslin sur le visage. J'hésite un instant.

« Une idée pour éviter une effusion de sang ? »

Déjà, le garde revient vers nous, encore plus énervé qu'auparavant.

« Je ne suis pas censée tuer des gardes en plein jour, encore moins avec ce masque sur le visage. »


Sam 12 Mai 2018 - 20:48

Anonymous
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Les choses avaient vite dégénéré et il n'y avait plus grand chose qu'il puisse faire pour l'éviter, maintenant. Avec incrédulité il avait regardé faire la métisse masquée, curieux de l'étincelle dans son regard. Il était difficile de lire son expression à travers le masque et plus que jamais il maudit les orlésiens pour leurs jeux et faux-semblants. Observant la grâce avec laquelle elle esquiva l'assaut du garde, le mage se retourna un instant pour inciter la blonde rescapée à prendre la fuite. Non seulement ils auraient plus de liberté quand à la façon où gérer cet incident, mais il se passerait peut-être quelque chose qu'il ne valait mieux pas qu'elle voit. Il valait mieux ne pas l'impliquer davantage, même si cela voulait sans doute dire qu'il devrait attirer l'attention sur lui. Grimaçant en voyant l'inconnue s'armer d'un bout de bois, Siha se mordit la lèvre. Rien ne l'horrifiait plus que la violence... même si cela paraissait de plus en plus inévitable. Se dégageant pour ne pas gêner la jeune femme, il fronça les sourcils avant de se décider et agir dans la même lancée.

« Je vais le distraire, assommez-le. Mais surtout ne le quittez pas des yeux. »

S'approchant vite du garde qui avait grommelé en dégainant furieusement son épée, Siha tapota son épaule afin de le détourner de Briala. Priant pour que cette dernière fasse ce qu'il lui avait demandé pour des raisons bien précises, le dalatien sourit d'un air goguenard, témoignant d'une confiance qu'il était loin de ressentir. Hélas la provocation n'avait jamais été mère de prudence. Le garde souleva son épée dans un arc ascendant, le manquant d'un cheveu et uniquement parce que l'ivresse rendait son équilibre très précaire.
Les yeux gros comme des soucoupes, Siha prit une grande inspiration et bloqua le poignet de son adversaire de l'avant bras lorsque celui-ci essaya de recommencer. Cela lui fit un mal de chien étant donné qu'il n'avait pas l'habitude de se battre à mains nues, mais il faudrait faire avec. Conjurer de la magie offensive sans son bâton était possible mais trop hasardeux en milieu urbain, surtout qu'un séjour gratuit dans un cercle pour une durée indéterminée ne le tentait pas du tout.

« La prochaine fois tu devrais essayer une méthode moins dangereuse de secouer tes vieux os. »

Le regardant dans les yeux d'une expression si froide et vengeresse qu'il se fit peur, le mage laissa son pouvoir courir à travers ses veines et affluer vers tout son corps. Alors qu'il luttait pour retenir les bras du garde, son visage entier, jusque là placide tel un lac immobile, se transforma en un double identique du quarantenaire au dents jaunies. Des sourcils broussailleux aux pattes d'oie, de la barbe de trois jours aux cheveux grisonnants coiffés en arrière... c'était comme si l'homme se regardait dans une glace. La seule différence gisait dans leur regard, le premier confus et paniqué, le second déterminé et vengeur.

« Par le souffle du Créateur... »

Paniqué le soldat lâcha son épée et agita la tête, n'en croyant pas ses yeux. Siha en profita pour tenter d'agripper ses bras, même si cela ne marchait qu'à moitié. Se prenant une paire de pains en plus, il perdit son sang froid et mit un coup de poing dans la figure de son adversaire.  Son visage se mit à rougir sous les coups mais son apparence déclina d'une façon peu naturelle. Sa peau se mit à noircir telle de la cendre, clairsemée de cloques putrescentes et de plaies ouvertes.

« Dirthara-ma, shem... »


Mar 15 Mai 2018 - 21:50

Anonymous
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Iras ma ghilas, da'len
« Je vais le distraire, assommez-le. Mais surtout ne le quittez pas des yeux. »

Je regarde l'elfe aux vellaslin éloigne le garde de moi, un sourire sur les lèvres, alors que tout son corps témoigne de ses doutes. Je reste un instant immobile, observant l'échange de coups entre l'elfe et l'humain.

« La prochaine fois tu devrais essayer une méthode moins dangereuse de secouer tes vieux os. »

Je ne vois plus le visage du dalatien, mais sa corpulence change soudainement et je comprends qu'il est un mage, comme mon vieil ami, bien que ce dernier n'a jamais changé de forme physique de la sorte. Je reste fascinée quelques instants, avant de me décider à agir.

« Par le souffle du Créateur... »

Tandis que le garde lâche son épée, se débattant encore face à son adversaire, je prends mon élan et calcule ma trajectoire. Un coup bien placé pourra l'assommer, mais vu son état de panique, je ne peux pas me permettre d'échouer. La vue de la peau de l'elfe se noircissant et pourrissant me déconcentre. Cela n'est vraiment pas naturel. L'envie de vomir me prend, mais je respire profondément pour me retenir.

« Dirthara-ma, shem... »

Oui, il apprendra. Je cours sur quelques mètres pour prendre mon élan, ma force seule n'étant pas suffisante pour la masse de cet humain, et je donne un grand coup avec le plat du bâton en haut de la nuque du garde, à la base de son crâne. Le bout de bois se casse sous le choc, et des échardes s'enfoncent dans mes mains. Je grimace, mais le garde s'effondre. Soulagement. Je vérifie qu'il respire encore, puis me redresse pour enlever mon masque et le ranger.

« Nous ferions mieux de partir, très vite. »

Je fais signe à mon compagnon de fortune de me suivre, et je m'enfonce dans une ruelle, laissant là l'humain inconscient. C'est un risque, car il peut parler de moi à ses collègues ou à ses supérieurs, et une elfe portant le masque des domestiques de l'Impératrice qui se bat aux côtés d'un apostat dalatien... Cela pourrait être vraiment problématique. Mais il ne m'a pas crue, et il sera bien plus fixé sur le mage que sur moi. Je devrais m'en sortir. Je devrai raconter cela à Celene au plus vite, en évitant de mentionner le mage, pour qu'il soit remercié avant qu'il ait ne serait-ce que l'idée de ruiner sa réputation et son honneur en racontant cette histoire...

Quelques rues plus loin, nous arrivons sur une place très calme pour cette heure de la journée. Je ne sais pas où sont les habituels passants... N'y avait-il pas un rassemblement prévu par le hahren aujourd'hui ? Un dalatien devait passer pour... Un dalatien ? Je m'arrête et me tourne vers l'elfe derrière moi.

« Accompagnes-tu cet Archiviste qui devait discourir aujourd'hui ? A moins que ce soit toi. »

Je le détaille de la tête aux pieds, maintenant que j'ai le temps de le faire. Je ne suis pas sûre de savoir s'il est un homme ou une femme, mais ses yeux attirent mon regard. Il semble lire à travers moi aussi bien que mon vieil ami dalatien avant lui, alors que bien des années se sont écoulées.

« Je te demande de ne parler de tout cela à personne. Je peux m'arranger pour faire taire ce garde, mais il me serait bien moins aisé de te faire taire, toi. »


Mer 16 Mai 2018 - 16:43

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Sous le coup le garde tombe comme un arbre que l'on abat, et à contre cœur Siha le réceptionne afin qu'il ne se blesse pas davantage. Ses genoux flanchent sous le poids de l'armure, mais il parvient in extremis à éviter que la tête de l'humain heurte violemment les pavés. Néanmoins aussitôt le corps inconscient tombé à terre, le mage reprit son apparence normale, recula loin de tout contact et s'essuya les mains contre sa tunique. Son regard se fit vague pendant un instant, avant qu'il ne reprenne pied dans la réalité. Certains jours, comme celui-là, il devenait extrêmement difficile de ne pas flancher dans ses convictions et condamner la race humaine dans sa globalité. Toujours un peu choqué par sa propre impulsivité, il fut parcouru d'un frisson d'horreur mêlée de soulagement. C'était fini.

S'en remettant à son instinct et aussi parce que les autres choix étaient restreints il suivit l'elfe masquée, le cœur serré. Il y avait bien des sujets dont il brûlait de discuter, mais ce n'était pas vraiment le moment. Ayant une pensée pour l'inquiétude que devait traverser son frère, Siha dodelina de la tête, puis sourit d'un air serein et légèrement amusé à la confusion de Briala. C'est vrai que les gens avaient tendance à imaginer les archivistes comme des vieux sages, des sexagénaires obstinés et conservateurs... soit son total opposé. D'ailleurs c'était la première fois depuis longtemps que l'on le tutoyait avec autant de légèreté, ce qui lui paraissait bien étrange sans être désagréable. Lentement le dalatien s'approcha de Briala en  lui tendant une paume ouverte.

« Me laisseriez-v... tu prendre soin de tes mains, en guise remerciements ? » Il la regarda franchement dans l'espoir qu'elle comprenne sa sincérité. « Autrement oui, je suis l'archiviste venu enseigner pour la semaine, comme à mon habitude. »

Le bras toujours tendu il attendait sa réponse sans se décourager, s'interrogeant sérieusement sur la personne derrière le masque et les circonstances de son obtention. Cependant il ne posa pas de questions à ce sujet, se doutant bien que cela devait tenir du terrain miné. D'un autre côté il ne se voyait pas vraiment mentir quand à sa propre condition, d'autant que les vallaslin avaient déjà vendu la mèche. Haussant les épaules en s'asseyant sur une vieille caisse en bois qui traînait là, Siha l'observait en retour.
Sur son visage androgyne il ne restait nulle trace des traits humains ou d'affreuses blessures, seulement une peau pâle parfois clairsemée de tâches de rousseur, les tatouages dédiés à Mythal, et la profondeur d'un regard qui avait vu bien plus qu'il ne pourrait jamais le dire.
La tension quittait petit à petit ses membres et ses jambes étaient si flageolantes qu'il fut bien content de s'être assis. Faisant une place à Briala si elle le souhaitait, il expira profondément puis prit enfin la peine de lui expliquer ses actes.

« Cet homme était si ivre que le seul fait qu'il puisse encore tenir debout et parler de façon compréhensible est un miracle. Quoi qu'il en soit il n'a pas de blessures indiquant une bagarre et il a perdu conscience dans une ruelle des bas quartiers. Si jamais il essaie de raconter à ses collègues qu'il a été attaqué par une elfe portant le masque de Célène et une aberration putrescente lui ressemblant comme deux gouttes d'eau... je pense qu'il est bon pour l'asile. Personne ne le croira, aussi ne faisons pas couler plus de sang. S'il vous plaît. »

Finalement il leva les yeux vers elle, se demandant si elle prendrait sa miséricorde pour de la faiblesse.

Jeu 17 Mai 2018 - 12:04

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Iras ma ghilas, da'len
« Me laisseriez-v... tu prendre soin de tes mains, en guise remerciements ? Autrement oui, je suis l'archiviste venu enseigner pour la semaine, comme à mon habitude. »

Je regarde le bras tendu et la paume ouvert de l'elfe devant moi. Dans ses yeux, je lis de la sincérité, de la douceur. Je lâche le masque dans sa cache, à l'intérieur de mon vêtement, et je pose ma main sur la sienne, lui montrant les échardes ensanglantées plantées dedans. Après quelques instants et une pâle lumière, mes mains sont comme neuves. Je les regarde, fascinée par cette magie que je n'ai que trop peu vue et que je trouve si belle, bien qu'elle soit parfois effrayante. Je le remercie d'un profond signe de tête tandis qu'il s'assoie sur une caisse en bois. S'il me laisse de la place, je préfère rester debout devant lui.

« Cet homme était si ivre que le seul fait qu'il puisse encore tenir debout et parler de façon compréhensible est un miracle. Quoi qu'il en soit il n'a pas de blessures indiquant une bagarre et il a perdu conscience dans une ruelle des bas quartiers. Si jamais il essaie de raconter à ses collègues qu'il a été attaqué par une elfe portant le masque de Célène et une aberration putrescente lui ressemblant comme deux gouttes d'eau... je pense qu'il est bon pour l'asile. Personne ne le croira, aussi ne faisons pas couler plus de sang. S'il vous plaît. »

Il lève les yeux vers moi, tandis que je me refroidis. Une colère sourde m'emporte.

« Tu parles comme si tu étais un ange, et moi un monstre ! Mais dans cette histoire, le seul monstre, c'est lui ! »

Je me détourne pour marcher un peu. La colère passe dans mes pas et dans ma respiration. Elle ne lui est pas destinée, il n'a pas à la recevoir. Les seuls fautifs, c'est ce garde, les humains, le système qui les laissent impunis quand ils maltraitent des elfes. Je soupire en m'arrêtant devant l'Archiviste, reprenant mon masque entre mes mains. Je le triture, tandis que je pense à Celene. Elle seule peut changer les choses pour les miens. Je replonge mes yeux dans ceux hypnotisant du dalatien.

« Désolée, hahren. Je n'aurais pas dû m'énerver contre toi. »

Je m'assois à son côté, le masque portant les couleurs de ma douce Impératrice sur les genoux.

« Tu as raison, cela ne sert à rien de faire disparaître cet humain, il a eu sa leçon. Mais je parlerai de cela à l'Impératrice. La situation ne peut pas continuer ainsi. Elle peut faire le nécessaire auprès du Comte Pierre pour que les gardes ne touchent plus aux elfes des bas-quartiers. »

Je range de nouveau le masque, convaincue par mes propres paroles.Sachant qu'un garde a failli me faire du mal, Celene fera quelque chose. Je me tourne vers l'Archiviste et je change de sujet, celui-là étant clos.

« Sur quoi portait la leçon d'aujourd'hui ? »

Jeu 17 Mai 2018 - 19:18

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Étrangement, la subite colère de sa compagne d'infortune ne le surprit pas. Sans doute avait-il maintenant pris l'habitude de composer avec la légitime révolte de ceux qui en avaient assez de subir, assez d'attendre. Sehariel était de ceux-là, ces guerriers actifs et pragmatiques qui ne supportaient plus d'espérer le fruit hasardeux de long pourparlers, animés par la peur que cela n'aboutisse jamais. Siha les comprenait mieux que personne, et ce serait mentir de dire qu'il n'était jamais tenté de perdre patience. Par ailleurs il était trop conscient de l'Histoire de leur civilisation pour sauter à pieds joints dans la facilité de l'option la plus expéditive. Prôner la tolérance était l'option la plus risquée, la plus cupide aussi. C'était fort égoiste de sa part de désirer la liberté et l'indépendance sans recourir au carnage, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Observant le visage tendu de la jolie brune et la palette d'émotions conflictuelles y défiler, Siha retint sa respiration avant d'expirer tristement. Il ne pouvait pas lui jeter la pierre de réagir ainsi, et il ne la connaissait pas suffisamment pour trouver les mots justes. Néanmoins il était aisé d'en déduire que le sujet lui tenait particulièrement à cœur, à en juger par sa réaction et sa promptitude à s'interposer entre un garde et une elfe. Regrettant la chaleur de ses mains, il se palpa le visage pour essayer de refermer ses propres plaies, toujours douloureuses.

« Bien sûr qu'il est le seul à blâmer pour ce qui s'est passé, mir falon. » Sa voix se fit murmure. « Mais si nous sortons les lames à chaque occasion, nous ne vaudrons pas mieux que les gens comme lui. Je ne suis pas de ceux qui croient que tous les conflits se résolvent par les mots, l'action est toujours nécessaire... mais j'aime à penser que certains extrêmes doivent rester un ultime recours, quand tout le reste a échoué. »

Sans poursuivre il se tut, laissant Briala être seule juge de ses actes. Au sein d'un clan, même autre que le sien, Siha n'aurait pas hésité à discuter paisiblement de son point de vue en sachant que ce serait vu comme un conseil avisé et bienvenu, une source de réflexion prise très au sérieux parmi les dalatiens. Néanmoins dans les cités son statut était bien plus anecdotique, il y demeurait une figure de proue et une source de connaissances, sans pour autant avoir le même rôle spirituel. C'était un concept qu'il essayait de transmettre aux hahrens qui, quoique respectés au sein de la communauté, ne parvenaient pas tout à fait à dépasser les mentalités bien plus individualistes.

« Alors tu es vraiment proche de l'Impératrice. » Son regard ambré se posa au coin de la rue, où un oiseau s'était posé à la recherche de miettes de pain. « Tu... crois vraiment qu'elle ferait ça ? »

Sa question ne colportait nulle ironie, malgré ce qu'on pourrait croire. C'était une véritable interrogation, un sujet sur lequel il ne savait presque rien et s'interrogeait beaucoup. Il lui paraissait toujours assez surréaliste qu'aucun haut placé ne se sente révolté ou au moins moralement embarrassé des ségrégations et autres attitudes discriminatoires, et ce au sein d'un Empire qui se vantait d'être le plus avancé de Thédas. Pourtant au fond de sa poitrine il ne restait qu'un profond scepticisme, une grande méfiance envers ces figures emberlificotées d'atours improbables et grandioses, plus soucieuses des ragots et des dernières modes que des besoins du bas peuple. Et puis même si Célène était -vraiment et sincèrement- sensible aux causes minoritaires, encore fallait-il que le reste de sa cour la laisse faire. Laissant Briala répondre à son rythme, ce ne fut qu'après plusieurs minutes qu'il reprit, un sourire las aux lèvres.

« Aujourd'hui j'ai commencé par exposer les bases de la langue elfique. Une semaine par an c'est bien trop court pour raviver les mémoires, et encore plus pour enseigner des notions complexes, néanmoins c'est toujours mieux que de laisser les nôtres oublier leurs racines. »

Sam 19 Mai 2018 - 21:17

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Iras ma ghilas, da'len
« Certains extrêmes doivent rester un ultime recours, quand tout le reste a échoué. »

Belle leçon, hahren. Tu as très sûrement raison, et je ferai mieux de graver ces mots dans mon esprit. Je suis certaine que ces paroles auraient pu sortir de la bouche de mon vieil ami dalatien. Si celui à mes côtés est bien différent, une sagesse commune émane d'eux...

« Alors tu es vraiment proche de l'Impératrice. Tu... crois vraiment qu'elle ferait ça ? »

J'hoche la tête, bien qu'il ne me regarde pas. Il semble sérieux, intrigué. Les informations que je diffuse aux dalatiens arrivent-elle jusqu'au clan de celui-ci ? Je ne peux me dévoiler à ce point, je dois rester sur mes gardes. Même un elfe pourrait énormément gagner à vendre une telle information à un des nombreux opposants de Celene. Nul humain ne doit apprendre ma proximité avec l'Impératrice. Mais un elfe... Non, ce serait trop dangereux.

« Je suis une de ses domestiques, rien de plus. Mais elle essaye réellement de faire changer les choses pour les elfes. Si elle entend parler de cette histoire, elle voudra éviter que cela se reproduise. Après tout, les seules conséquences d'un tel harcèlement ne peuvent être que négatives, y compris pour elle, et elle le sait. »

Je l'écoute parler de ses leçons et de la langue elfique. Je trouve ça bien, qu'un dalatien vienne parler des racines de notre peuple dans les cités et les bascloîtres. Mais quelque chose me gêne. Je ne sais pas exactement quoi. J'adore moi-même entendre les histoires de nos Dieux, et parler quelques mots d'elfique. Mais voir cet Archiviste venir prôner la bonne parole auprès d'elfes qui le voient comme un mythe, voire un Dieu... Cela ne me semble pas juste. Les elfes des cités peuvent vouloir apprendre des dalatiens, mais ils ne sont pas incultes, et encore moins idiots.

J'ouvre la bouche pour exprimer ma pensée, mais je me reprends. Je ne peux pas être aussi franche et surtout aussi blessante avec lui. Il m'a aidée à sauver l'elfe agressée par le garde. Il n'est pas présomptueux ni arrogant. Et puis, ne suis-je pas moi-même constamment en train d'apprendre de mon vieil ami la mémoire de notre peuple ? Ne serait-ce pas hypocrite de condamner cette situation pourtant si semblable à la mienne ? Alors-même que je serais allée sans hésiter la moindre seconde rejoindre un clan dalatien il y a de nombreuses années ?

Je soupire et je me lève.

« Ne devrais-tu pas y retourner, hahren ? »

Je lève les yeux vers le ciel. Le soleil est encore assez haut dans le ciel pour que je me permette de rester par ici. Celene aura besoin de moi pour s'habiller d'ici quelques heures, mais elle sera heureuse si je lui ramène des informations détaillées sur ce qu'il se passe dans cette ville. Elle n'ose le montrer, mais je sais bien qu'elle est tout aussi fascinée par la culture elfique que moi.

« Je peux t'accompagner, si cela ne te dérange pas. J'ai encore du temps devant moi. »

Jeu 24 Mai 2018 - 7:47

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Quand Briala avait parlé de Célène, aucune émotion excessive n'avait percé dans sa voix chaude. C'était comme si elle avait muselé ses émotions en cavale il y a un instant à peine, comme si elle avait remis un masque invisible et impérieux. Siha sourit simplement à ses mots sans poser plus de questions, ne connaissant pas assez son interlocutrice pour savoir si elle avait des secrets à cacher ou bien si ses sautes d'humeur étaient aussi brusques que brèves. Sans doute un peu des deux, à bien y réfléchir. Après tout peu de simples domestiques elfes ce seraient risqués à croire aux promesses de la jeune Impératrice ou la croire sur parole en vue de leur statut de paria, inchangé depuis des siècles.

« À en juger par la tension qui grandit dans les villes je ne peux qu'espérer que tu dises vrai, que jamais les opposants de ta maîtresse ne se liguent pour faire de sa tolérance un signe de faiblesse. »

Bien entendu il serait hasardeux de prévoir ce qui pouvait se passer dans la tête de la Lionne, sachant qu'il ne l'avait jamais rencontrée en personne -et ne la rencontrerait sans doute jamais- pour juger de sa sincérité. D'un autre côté Siha était persuadé que la parole d'un noble n'était rien si ce n'est le reflet changeant de ses intérêts du moment. Qu'adviendrait-il de cette de cette empathie pour les démunis quand sa réputation ou son trône seraient en jeu ?
Il soupira en observant l'oiseau sautiller sur les pavés, sans se sentir le courage de brusquer Briala avec ces questions. Cela déclencherait son courroux à n'en pas douter et il préférait ne pas s'engager sur cette pente dangereuse alors qu'ils faisaient à peine connaissance.
Et puis en vérité même si ce n'était sans doute qu'un rêve sans substance, il aurait réellement aimé pouvoir croire que Célène changerait positivement les choses. Cela rendrait au moins la situation de son peuple plus supportable, et l'encouragerait à continuer de bâtir des ponts entre les communautés tribales et urbaines.

« Si, je devrais y aller. Mon frère doit me chercher et la foule doit être inquiète. Tu peux m'accompagner si tu veux. » Il ne bougea pas immédiatement malgré tout, comme s'il rechignait à rentrer. « Je ne suis pas un hahren, je suis trop jeune pour ça... nous devons avoir le même âge, alors tu peux m'appeler simplement Siha. »

Se levant enfin à regret il la regarda en face, attendant silencieusement qu'elle se présente à son tour. Se mettant néanmoins en marche côte à côte en remontant la rue vers la grand place du vhenadahl, il étudia le profil fier de la demoiselle, dont les adorables tâches de rousseur adoucissaient les traits.

« J'espère que la petite a trouvé refuge quelque part, et que les gardes ne viendront plus l'ennuy... »
« Da'len !! »

Un homme sauta sur Siha depuis une ruelle, quelques minutes à peine avant qu'ils atteignent leur destination. L'archiviste sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine mais l'exclamation typiquement elfique suivie d'une familière étreinte d'ours, lui firent hausser une main vers Briala afin de la rassurer.

« Tout va bien, ce n'est que Sehariel. »

Physiquement le concerné était une copie conforme de Siha, bien que tout le reste -de ses traits sévères à sa démarche clairement guerrière- les différencie comme deux pôles opposés. Dépassant lui aussi les un mètre quatre-vingt, il avait cependant une carrure d'épaules bien plus imposante.

« Ce genre d'effusions ne te ressemble pas... » D'un air provocateur le mage le toisa avec espièglerie.

Il fallait bien dédramatiser ce qui aurait autrement pu être une situation fort sérieuse, après tout il valait mieux ne pas envisager la catastrophe diplomatique qu'aurait représentée la mort d'un archiviste au sein d'une ville humaine. Secrètement parcouru d'un frisson d'horreur des conséquences, bien plus effrayantes que sa propre mort, Siha respira profondément.
Un grognement de frustration avait été la seule réponse de son jumeau, dépité de ses sottises. Procédant à quelques explications prononcées d'un ton léger tant qu'ils étaient encore à l'abri des regards, Siha en profita pour faire les présentations au passage.

« Je vous remercie infiniment du coup de main. Elle attire les ennuis comme un aimant, où qu'on aille. »
« Oh non, je vais encore avoir droit à un sermon de trois heures... »

Il roula des yeux à la formalité habituelle de Sehariel, sans ciller à l'emploi exceptionnel du féminin. Si ça avait tendance à décontenancer la plupart des non dalatiens, lui ne s'en formalisait plus depuis longtemps. Le nombre de gens assez proches pour lui parler familièrement pouvaient se compter sur les doigts d'une main, enfin si l'on excluait Briala, qui avait étonnamment brisé les barrières comme si elles n'avaient jamais existé.

« Nous avons mis fin à la séance pour la journée, tu pourras te reposer. »
« Avec tout ce qui s'est passé, je n'ai plus la tête à continuer. »

Ils étaient enfin arrivés sur la place, que la plupart des citadins avait quittée. Quelques rares curieux étaient en train de papoter sous l'immense arbre, mais au moins était-ce plus tranquille maintenant.

« Le rassemblement de ce soir tient toujours, lui. » Posant les mains à la taille dans un vieux réflexe de chasseur, il était clair que Sehariel n'avait pas l'habitude d'être désarmé.

« Oh je sais ! » S'exclama Siha en se retournant avec enthousiasme vers Briala, avant de poser une main amicale sur son épaule. « Nous tiendrons un feu de camp où l'on racontera des légendes dalatiennes et citadines. J'aimerais te remercier... alors penses-tu pouvoir venir, une fois acquittée de tes fonctions ? »  
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