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Mer 3 Mar 2021 - 15:57

Sirius Tremellia
Sirius Tremellia

 

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「25 Gardien - 9:42 」

「 Pv : Servis Crassius」
「 Sauver la Fortune 」
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Un morceau de viande séchée à grignoter entre les dents, Belette observait les horizons du haut d’un éperon rocheux. Une vaste étendue sablonneuse s’étendait à perte d’horizon, parfois teintée d’un morceau isolé de verdure et d’une poignée d’arbres. Difficile d’imaginer qu’autrefois, la Porte du Ponant était une vaste plaine verdoyante et pleine de vie. L’Enclin avait tout ravagé des siècles plus tôt, et le sol en portait encore les stigmates. La plaine s’était muée en un vaste désert, peuplé de créatures aussi hostiles que résistances.

Toutefois, Belette n’était pas là pour un cours d’histoire et de géographie. Elle étudiait plutôt la topographie pour repérer un lieu digne d’intérêt – et épier les mouvements des Venatori présents dans la région, aussi. En tant qu’espionne de l’Inquisition, elle n’oubliait pas ses devoirs. D’ici deux jours, elle retrouverait d’ailleurs une petite équipée de la Garde des Ombres pour une opération conjointe contre l’engeance. Mais en attendant, elle avait carte blanche pour s’occuper. Sindawe et elle étaient arrivés en avance sur leur rendez-vous, alors ils tuaient le temps comme ils le pouvaient. Ils avaient établi un petit campement à proximité d’un point d’eau, et ils chassaient les hyènes pour les faire rôtir lors du dîner. Son ami se contentait de cette tranquillité sous la chaleur du désert – un contraste marqué après plusieurs jours au village de Sahrnia, dans l’Emprise du Lion. De la neige au sable, et pas une seule aventure intéressante.

Elle abandonna son poste d’observation, et tomba nez à nez avec Sindawe qui revenait du point d’eau. Il leva les yeux au ciel et soupira.

— Encore en train de jouer les équilibristes ?
— Tu verras rien si tu restes à ras les pâquerettes.
— Parce qu’il y a quelque chose à voir en dehors du sable ? Tu veux pas rester tranquille un peu ?
— Mais l’aventure, Sin’ ! Pense un peu aux trésors qui nous attendent dans ce désert !
— Ah, ça y est, la voleuse est de sortie.

Sindawe retint sourire et rire. Il savait exactement comment Belette réagirait face à une telle insinuation. Belette esquissa une courbette saluée, un large sourire mutin sur les lèvres, son morceau de viande séchée dans la main.

— Pas une voleuse. Une Seigneur de la Fortune.

Tous deux pouffèrent. Ce n’était pas la première fois que son ami la taquinait à ce sujet ; c’était même devenu une habitude entre eux.

— Je t’accompagne pas cette fois.
— Il faut bien que quelqu’un garde le campement.

Belette avala son casse-dalle, puis prépara son escapade. Elle troqua son armure d’espionne de l’Inquisition pour des vêtements plus discrets – son haut noir laissait apparaître ses tatouages, mais son sarouel ocre cachait sa prothèse. Elle ignorait ce qui l’attendait dans le désert, alors elle préférait dissimuler ses atouts. A regret, elle ôta son bracelet serti de saphirs, qu’elle confia à Sindawe, mais conserva sa ceinture de cuir teint en orange. Jamais ne se séparait-elle de sa fierté de Seigneur de la Fortune.

Une fois parée, elle quitta le campement pour s’aventurer dans le vaste désert. Un peu plus tôt, juchée sur l’éperon rocher, elle avait repéré ce qui ressemblait à une vieille ruine. Si la chance lui souriait, elle dénicherait quelque trésor à cet emplacement.

Le trajet se fit sans embrouille. En dehors d’une hyène qui crut bon d’essayer de la croquer, le désert ne l’empêcha pas d’avancer. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, elle arriva à un petit bosquet, en contrebas d’une dune, et la ruine reposait de l’autre côté. Son imagination galopait à bon train, s’interrogeait sur les richesses qui l’attendaient, ou sur les pièges qui se dresseraient sur sa route. Un sourire égayait son visage, et l’impatience la gagnait. Elle n’avait guère eu l’occasion de mettre à profit ses talents de Seigneur de la Fortune à Sahrnia, alors elle comptait bien se rattraper en cette journée radieuse.

Elle ignorait d’ailleurs si la fortune lui souriait ou non. Du petit bosquet, des éclats de voix lui parvenaient, empreintes de colère et d’opposition. Elle ne discernait pas les paroles, mais elle ne s’en soucia pas. Elle savait l’essentiel : deux hommes s’intéressaient aux mêmes ruines qu’elle. Ce petit détail ne la contrariait pas, même si leurs motivations encore inconnues risquaient de lui glisser des bâtons dans les roues, mais elle n’abandonnerait pas pour si peu.

Elle laissa son arc dans les branches d’un arbre verdoyant, à l’abri des regards, et s’assura que ses dagues fussent cachées par son sarouel. Elle apparaissait désarmée de prime abord, ce qui lui convenait à la perfection. Elle souriait déjà, amusée par le petit jeu qu’elle comptait mettre en place.

Pour parfaire son identité, elle frotta ses cheveux avec le sable, comme son visage et les parties apparentes de son corps. Elle passerait pour une femme égarée depuis des jours dans le désert, en quête de la moindre âme qui vît, pourchassée par les bêtes hostiles de la Porte du Ponant. Elle poussa même la ressemblance à jeter des cailloux sur deux hyènes qui se baladaient non loin de sa position. Il n’en fallut pas davantage pour que les deux prédateurs la prissent en charge. Ils la coursèrent tandis qu’elle grimpa la dune puis la dévala en direction des ruines. Deux hommes se disputaient à côté des pierres – deux mages, si elle se fiait aux bâtons dans leur dos. Elle ne regretta pas d’avoir laissé son arc en arrière ; il valait mieux prendre de court les mages en les affrontant au corps-à-corps.

— À l’aide !

Une voix douce, presque désespérée, parée d’un accent chantant, s’échappa d'entre ses lèvres. Elle se précipita vers les deux mages, l’air éperdu et affolé, tandis que les deux hyènes se rapprochaient toujours.

Une parfaite demoiselle en détresse.

Ven 12 Mar 2021 - 16:53

Anonymous
Invité

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Sauver la fortune.

Près d'une ruine modeste envahie par le sable, deux dracosliks piaffaient d’impatience, leurs longes de cuir solide nouées négligemment à une branche sèche enfoncée dans le sol. À l’ombre de la bâtisse avaient été abandonnés les restes d’un repas à peine entamé, répandus sur un carré de tissu rêche déjà couvert de grains de sable. Une tourte de viande, sur laquelle lorgnaient les deux bêtes, ainsi qu’une bouteille de vin non débouchée. Les convives de cette collation improvisée n’étaient pas à chercher autour de cette nappe, mais bien sur les marches menant aux entrailles de la ruine. Les deux hommes n’étaient plus vraiment d’humeur à manger. Dans une atmosphère électrique, ils se tournaient le dos. Dans ce désert Orlésien, leur dialecte Tévène avait de quoi troubler.
Mais enfin ! Dis quelque chose, n’importe quoi ! Ton mutisme va me rendre fou.

Tous étaient deux vêtus de tenues de voyage simples mais étudiées et tous deux possédaient une peau olivâtre et des cheveux bruns, bien que l’un fût presque rasé alors que l’autre les portait si longs qu'ils atteignaient la hauteur de ses hanches. L’un faisait deux mètres, et l’autre en comparaison semblait bien plus petit. Le plus grand des deux, celui portant ses cheveux rasés et possédant un nez busqué, se retourna pour se saisir de l’épaule du second homme.
Ulio, cesse donc de faire l’enfant !
De nous deux je suis toujours le plus âgé.
Certes, mais ce n’est pas moi qui boude sans raison.

Ulio se dégagea d’une brusque rebuffade. Pour la première fois depuis qu'ils s'étaient rejoints ce matin, Ulio Lucanus fixa Servis droit dans les yeux, d'un regard froid capable de faire s'embraser de terreur n'importe quel cœur courageux. Troublé, le grand Tevintide recula d'un pas, le pied sur une marche branlante, la main ayant tenu l'épaule d'Ulio pendant misérablement dans le vide.
Vraiment, je ne comprends pas pourquoi tu as accepté de me suivre. Quelle perte de temps si tu refuses obstinément de t'ouvrir à moi !
Tu es mon supérieur hiérarchique.
Pas de ça avec moi ! Tu es mon plus vieil ami et …
Parmi toutes les âmes qui peuplent l'Emperium, il faut que ce soit toi !
“Ah.„

Ulio grimpa une marche, puis deux, puis trois, jusqu'à parvenir à dominer Servis, dardant son ami d'enfance de regards plus tranchants que du verre. Ce dernier dû se reconnaître déçu : était-ce donc là la raison de la colère d'Ulio ? Un simple et sempiternel esprit de compétition ne tournant pas à son avantage ? Certes, Ulio était plus âgé et avait toujours ouvert la voie pour Servis. Il avait été son mentor pendant toute la durée de leurs études au sein de l'Academie de Minrathie. Mais depuis quelques années les préoccupations du petit mage semblaient s'être détournées de la grande Histoire pendant que son ami se voyait confier les meilleurs contrats. À la différence d'Ulio, Crassius Servis n'était pas un mage orgueilleux. Il considérait en revanche sa nomination au poste d'Administrateur toute légitime. Elle était le fruit de son travail, porté par la constitution de son réseau.

L'instinct de compétition et l'orgueil n'étaient aux yeux de Servis qu'une futile perte de temps, qui au long terme empoisonnait les relations, forçant à une solitude stérile. Servis fronça les sourcils, plissant le nez de mécontentement. Ulio était-il aveuglé à ce point ? Posséder un ami au sein de ses supérieurs hiérarchiques était le rêve de tout bon opportuniste. Depuis l'ombre, l'Administrateur n'avait d'ailleurs cessé de le valoriser : Ulio n'était-il pas en charge de la fouille la plus importante de la zone, celle des ruines endormies par une puissante magie temporelle ? Et que dire de cette journée d'exploration surprise organisée dans l'unique but de pouvoir s'offrir un tête à tête amplement mérité après toutes ces années de silence et d'éloignement ? Voilà les arguments qui défilaient au sein du coeur de Servir, ceux-là même qu'il s'apprêtait à verbaliser alors qu'un nuage de poussière suspect attira leur attention dans le lointain, depuis le sommet d'une dune.
Qu'est-ce-que ?

Dévalant à toute vitesse la pente raide de la dune, une silhouette humaine était poursuivie par deux hyènes passablement énervées. Les deux mages cessèrent un instant leur querelle pour se tourner d'un seul mouvement face à cette animation, leurs doigts prudemment tendus dans leur dos, cherchant le manche de leur bâton. Maintenant que la silhouette se rapprochait deux, Servis put distinguer les traits d'une femme, éperdue et affolée. Derrière elle les deux hyènes qui la poursuivaient étaient deux beaux spécimens aux poils lustrés et à la panse arrondie par un repas récent. Ils n'assistaient donc pas à une scène de chasse, la jeune femme avait dû se montrer imprudente d'une manière ou d'une autre, provoquant ainsi la colère de ces merveilleuses bêtes. L'imprudente inconnue réclama leur aide d'une voix soucieuse à l'accent chantant, tout sauf Orsélien. Avant que Servis n'avait eu le temps de savoir s'il voulait ou non intervenir dans les affaires de ces deux prédateurs, Ulio avait arraché son bâton aux sangles qui le retenaient dans son dos. D'un simple geste d'une grâce infinie, il convoqua ses flammes, surprenant les hyènes qui s'enfuirent de terreur, le pelage roussi. Servis dévala les marchés de la ruine, allant au-devant de la femme, lui proposant son bras.
Qu'elle avait l'air misérable, du sable plein les cheveux ! Enfin, Ulio et lui-même ne devaient pas avoir l'air plus fiers après leur chevauchée au travers du désert, il devait apprendre à se montrer indulgent.
“Restez avec nous Mademoiselle. Il ne vous arrivera rien.„
Splendide. Que fait-on maintenant ? On rentre ?
Tu m'as promis une fouille Crassius. Et cette fouille, je compte bien en profiter.„
“Allons-y !„

Ulio se retourna et pénétra dans la ruine d'un pas déterminé. Servis, resté seul avec la jeune femme, sortit une gourde de métal contenant de l'eau encore fraîche qu'il lui tendit avant de commencer poliment la conversation, sans chercher à camoufler son accent Tévène :
“Comment en êtes-vous arrivé à vous retrouver seule en plein désert ?„

Il lui offrit de nouveau son bras, lui laissant tout de même la possibilité de le refuser, et la guida le long des marches menant à la ruine. Arrivés devant l’ouverture, un air frais les accueillit. Ulio les attendait dans l’obscurité de ce qui semblait être un long couloir.
“Alors ? Vous venez ?„


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Ulio Lucanus : Historien en chef d’expédition à la porte du ponant, Ulio est membre des venatori et pratique la magie élémentaire, Ecole de l'instinct, ainsi que la magie de sang.
Il s’exprime en #660099.


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