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Mar 16 Fév 2021 - 23:41

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L'Intendant
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Ven 19 Fév 2021 - 0:10

Ashleigh
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Elle est belle, Val Royeaux




Frimaire 9:41 du Dragon
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Détail qui semblait avoir échappé à mon interlocuteur – comme à tant d’autres d’Orlaïs –, et qui le prit même de court : mon rapport à la prostitution. Je haussai des sourcils à mon tour, comme si cela me paraissait finalement évident de passer par cette case. J’eus un rire rauque, avant de répondre, les bras croisés contre ma poitrine.

Ouais, j’ai fait un peu moins d’une année dans un bordel à Dénérim. J’avais besoin d’un toit et d’argent, et j’avais les deux en un. Remarquez qu’un bordel est un très bon moyen d’obtenir des informations sans trop forcer : il s’y passe tant de choses.

Je n’allais pas entrer les détails pour ce pauvre petiot, et je me connaissais : j’avais la farouche tendance à trop aller dans les spécificités, sans réellement ménager mes mots de surcroît. En soi, quelque chose d’assez ironique pour un poète.

Cependant, son malaise était palpable, ce qui en disait long sur son rapport au sexe ou à la vente de son corps et de ses merveilles contre une certaine somme d’argent. Ma foi, nous venions tous de mondes différents, et il serait loin d’être le seul à tomber des nues en apprenant pareille chose sur ma personne. Je songeais alors à Etienne, la sainte Nitouche, Créateur s’il l’apprenait ..

Mais fort heureusement pour lui, nous partîmes sur une conversation des plus intéressantes : les buts de mon pamphlet. Il fallait bien y arriver, voyons. J’étais après tout en ces lieux essentiellement à cause – ou grâce – à ça.

Cela dit, mes explications semblaient le laisser perplexe quant à mes méthodes générales.

Pourquoi se contenter du chaos ? Le chaos n’engendre pas la paix, ni les avancées. La guerre entre les mages et les Templiers a clairsemé leurs rangs sans apporter de solution.

En soi, il avait raison : pour avoir vu le conflit en première ligne, la seule chose qu’avait apporté cette guerre civile était du sang. Pourtant, au cœur de ce chaos a émergé une nouvelle forme d’ordre, notamment avec les différentes fraternités des mages. Mais je le laissai poursuivre en silence, attendant de voir où il allait en venir avec pareille introduction.

La guerre fragilise d’ores et déjà le pouvoir orlésien. La question n’est donc pas de savoir qui tuer, mais de savoir comment s’imposer. S’imposer pour contraindre les puissants du pays de nous considérer en égaux. Ou tout du moins nous considérer comme une menace sérieuse. De simples tueries rangeraient les elfes au rang d’assassins sans la moindre morale, ce qui nous desservirait.

En terme d’images, il était évident qu’elle ne jouerait pas en faveur des elfes si elle se savait. Après, ai-je pour autant précisé que les meurtres s’accompliraient publiquement en plein jour, sous le regard pas si surpris de tout un chacun ? Pas forcément.

D’où deux choses : ne pas faire de simples tueries, et utiliser la carte d’avoir des humains dans les rangs. Je m’explique.

Marquant une pause, je retournai vers mon tabouret pour m’asseoir à nouveau, conscient du coup de pression que j’infligeai à me lever sans arrêt. Mais bon. Je n’étais pas tant du genre à beaucoup rester en place, particulièrement dans un contexte où une foule enragée par mes propos avaient tenu tête à la garde civile.

Tuer un noble ou un bourgeois de type « gros sac à merde » simplement jouera en effet en défaveur aux elfes. En revanche, à jouer discrètement dans les coulisses, abuser du Noble Jeu pour le retourner contre eux, ou alors verser un bête poison dans son verre quand il détourne de la tête, ce sont des choses justement accessibles pour une race dont la majeure partie travaille comme servants ou autre métier ingrat similaire.

Je fis une pause, réfléchissant pour moi-même à voix-haute.

Il n’empêche que ça ferait un immense réseau à portée de main, ce qui serait terrifiant .. Je n’envie pas leur place, aux nobliaux.

Et à juste titre. Imaginez de vivre en constante peur suite à de tels éclats de rage dans les rues, alors que tous les serviteurs étaient des elfes car ils étaient plus facilement exploitables. J’en deviendrais personnellement parano.

Et pourtant, le jeune elfe qui me faisait face me surprit encore, avec une question des plus curieuses.

A ce propos… qui pensez-vous que je sois ?
Que vous soyez ?

Fronçant des sourcils, je réfléchis à sa question avec sérieux. Je venais de parler d’un réseau au sein des servants elfiques, nous parlions d’idéologies, de stratégies, de différences religieuses, .. Mon sourire s’agrandit, tandis qu’il quitta le sol pour retrouver le clair regard du petiot.

Alors il y a bel et bien un réseau derrière tout ça, les incidents du Bas-cloître ne sont pas restés ignorés et j’ai attiré tant que ça votre attention. Intéressant. Si c’est le cas je vous tire ma révérence, car je n’ai entendu nul mot sur le sujet dans tout Val Royeaux. Et je baigne dans ce secteur d’activité depuis au moins une vingtaine d’années, donc je connais mon job.

S’il s’agissait bel et bien d’un réseau de la sorte, ils devaient être sacrément bons, ce qui était à la fois fascinant et effrayant. Autant jouer cartes sur table avec le petit, car à mon avis, sa question finale débouchait sur les raisons mêmes de cet interrogatoire.

Vous êtes bien aimable pour encaisser toutes ces questions sans mot dire.
J’ai connu des interrogatoires plus corsés, il faut dire.

Je ricanai légèrement, mais à voir comment Roland élaborait ses interrogatoires, je préférais ne pas me mettre en travers de sa route. Ô jamais, quelle stupide erreur ce serait : il me retrouverait en quelques heures et je pourrais dire adieu à ma vie misérable et vide de sens.

Cependant, notre conversation allait devoir s’arrêter là : un gros choc retentit de la vieille porte, la fracturant partiellement. Je me levai aussitôt dans un réflexe, tandis que je me rappelai de la garde civile sur nos fesses. Observant autour de moi rapidement, j’approchai de l’elfe rapidement, collant un instant mon index contre mes lèvres pour l’inciter à ne pas trop parler.

Merde, depuis combien de temps étaient-ils là ? Qu’avaient-ils pu entendre ? Ou alors, à quel point notre bruit avait été perceptible ? Je repérai le comptoir du bar, moisi et poussiéreux par endroits, avant d’attraper l’elfe par l’avant-bras et de le tirer de sa table.

Vite, derrière le comptoir .. !

Je parlais évidemment sur un ton bas, et sans lui laisser le temps de protester, je m’élançai vers le bar, le lâchai une fois à ma destination et bondis par-dessus le vieux comptoir. Avec un peu de chance, ils partiraient s’ils ne nous voyaient pas.

J’attendis que l’elfe fut à côté de moi dans la cachette pour lui transmettre quelques petites paroles.

Si on se planque suffisamment ça devrait le faire, même si je doute que le comptoir suffise ..

Mais avant de me laisser terminer, la porte s’ouvrit dans un grand fracas. Je retins mon souffle, mon cœur accélérant sa cadence. S’ils nous trouvaient, nous étions faits. Et ce serait un bien triste début de collaboration, aussi particulière était-elle.

Sam 20 Fév 2021 - 22:46

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

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Filasse ne se montrait pas avare en explications. Comme il l’avait énoncé, il répondait sans détour à toutes les questions. Sarie ne repérait pas l’usage d’un quelconque mensonge, ce qui le confortait sur son impression première. En dépit du rapport un peu inquiétant peint par Aglaé, il ne repérait aucun trouble préjudiciable chez l’humain. Rien ne semblait s’opposer à son adhésion au sein des Felassan, ce qui s’annonçait comme une bonne chose. Au moins ne perdait-il pas son temps à l’interroger de la sorte. Toutefois, il ne comptait rien précipiter, une étape primordiale demeurait nécessaire. Ses comparses ne l’accepteraient pas autrement, déjà que cela s’annonçait délicat avec les elfes les plus extrémistes du réseau.

Sarie se contenta d’hocher la tête, peu désireux de s’appesantir sur la question de la prostitution. Sa pudeur reprenait le pas malgré lui, même s’il en saisissait l’intérêt grâce aux explications de Filasse. Les confidences sur l’oreiller devaient valoir leur pesant d’or pour un informateur qui savait ensuite les manier à bon escient. Un commerce juteux, et peu prisé de surcroît. Pas étonnant que Filasse eût décidé de se l’approprier, lorsque ses pas l’eurent conduit à un bordel de Dénérim – selon ses propres dires. Dans tous les cas, cela confirmait l’une de ses hypothèses qui n’avait pas encore reçu de confirmation. Le rapport d’Aglaé lui avait mis la puce à l’oreille, mais il savait désormais avec certitude que Filasse jouait les indicateurs à Val Royeaux. En d’autres termes, cela s’annonçait comme un gain non négligeable pour le réseau. Dans le cadre de leurs manœuvres, la possession de renseignements en tout genre s’avérait cruciale. Un déficit d’informations risquait de les envoyer tout droit dans le mur.

Ecouter Filasse expliquer ses plans futurs s’avéra tout aussi instructif. L’humain partageait sans le savoir la même ligne de vue que le réseau elfique, si bien que cela faciliterait son intégration. Il s’accorderait avec les plans sans les contester, ce qui se présentait comme un argument de poids en sa faveur. Plus l’échange s’étendait, et plus Sarie se convainquait que Filasse s’imposait comme une nouvelle recrue. Tant pis si les extrémistes râlaient contre sa son recrutement.

— Les nobliaux auront effectivement du mouron à se faire.

Leurs yeux scruteraient à toute allure les ombres pour discerner la menace qui se mouvait avec aisance. Après des années à les maltraiter dans la servitude, les elfes se rebellaient. Ils s’empareraient du Noble Jeu pour vaincre les nobles sur leur propre domaine, sans que rien ni personne ne pût empêcher un tel scénario. La balance des pouvoirs s’inverserait enfin. Et pour cela, il suffisait simplement de tirer son épingle du jeu. La lieutenant Briala agissait déjà de la sorte au fur et à mesure qu’elle s’imposait comme « ambassadrice des elfes ». Avec son passif avec l’Impératrice Célène et le Grand Duc Gaspard, sans parler de son expérience à la Cour orlésienne, elle était la mieux placée pour ce rôle d’envergure. Elle savait comment placer ses pions pour agir au mieux de leurs intérêts. Pour les Felassan, la Guerre des Lions était une opportunité sans nulle autre pareil.

— Il est bon de constater que votre intellect ne se résume pas qu’à votre belle plume.

Sarie ne confirmait rien, pas plus qu’il n’infirmait la supposition de Filasse. En revanche, son sourire en disait long. Pour l’instant, il n’entrerait pas davantage dans les détails ; il importait d’abord que la potentielle recrue fît ses preuves lors d’une mission. Sans cela, le jeune mage ne lui révèlerait aucune information qui risquait de compromettre leur réseau. Il s’effacerait dans la nuit, comme s’il n’avait jamais existé, et Filasse n’entendrait plus parler de lui.

— La torture n’aboutit à rien d’autre qu’entendre ce qu’on veut entendre. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il s’agira de la vérité. On dit la première chose qui nous passe par la tête dans l’espoir que la torture s’arrête.

Même s’il ne l’affirmait pas et qu’il tâchait de ne rien en montrer, Sarie parlait en connaissance de cause. Il ne s’agissait pas de paroles vaines d’une personne qui ignorait tout de la question, et qui philosophait sur le sujet. Ses années en Tévinter l’avaient marqué tant dans son esprit que dans sa chair, et il en portait encore les traces. Sa pudeur les cachait à ses proches, mais elles demeuraient, intactes et lourdes de sens. Un autre sujet parmi tant d’autres qu’il préférait éviter d’aborder. Il n’oubliait pas la douleur cuisante.

Un brin nerveux à cause de ses pensées, il sursauta lorsqu’une masse s’écrasa contre la porte qui vacilla sans céder. L’horreur du constat traversa de manière fugitive ses yeux tandis qu’il déglutissait sans un mot. Merde. La garde civile. Il avait cru réussir à la semer lors de leur cavalcade, et avec ce choix de cachette.

Filasse n’avait pas besoin de lui intimer le silence. Sarie ne pipait mot. Il réfléchissait plutôt à vive allure pour trouver une solution à leur situation qui virait à l’eau de boudin, et il se maudissait en même temps pour ne pas avoir étudier l’art des illusions. Il aurait alors pu duper la garde et les jeter sur une fausse piste le temps qu’ils déguerpissent. Au lieu de ça, ils étaient contraints de se cacher derrière le comptoir dans l’espoir d’échapper à un affrontement. La capuche rabattue sur sa tête pour dissimuler son identité, il menaçait d’angoisser face à revirement inattendu. Ce n’était pas le moment.

Toutefois, s’il s’efforçait de raisonner sans paniquer, c’était l’occasion rêvée d’évaluer les compétences de Filasse. D’ores et déjà ce dernier l’avait attrapé par le bras pour l’entraîner à l’abri – même si cette notion était absolument relative dans leur cas. Il prenait en main les évènements, peut-être parce qu’il s’estimait être le plus âgé et donc le plus à même de réagir de la meilleure façon qu’il fût. Quoi qu’il en fût, Filasse adoptait les bons mouvements pour ce genre de situation.

Sarie ne chercha pas à échanger quelques mots. La lance entre ses mains, ses doigts la serraient comme pour se rassurer avec sa présence. D’ordinaire, il préférait ne pas user de sa magie à tout-va, mais il la sentait parcourir le bois de son bâton. Face à des gardes en armure peu envieux de les laisser filer une nouvelle fois, il valait mieux ne pas prendre de risques. Il ne comptait pas rester sur le carreau.

Pour autant, le temps s’étirait sans que rien n’advint. Les gardes qui étaient entrés après avoir enfoncé une seconde fois la porte repartirent dans la foulée. Le mage arqua un sourcil, surpris par ce retournement. Il n’était même pas certain d’en avoir entendu plusieurs, à dire vrai. Que se passait-il donc ? Il aurait imaginé la garde civile plus soucieuse de retrouver les fuyards, et qu’elle fouillerait les lieux de fond en comble.

Il jeta un regard perplexe à Filasse, comme mu par un infime espoir de mieux comprendre la situation.

Une épée manqua soudain de lui transpercer la tête.

— Merde !

Seuls ses réflexes, et son emplacement derrière le comptoir lui assurèrent la vie sauve. Sarie jurait peu, et toujours sous le coup d’une émotion intense.

Il roula sur le côté pour s’éloigner, puis prit appui sur ses jambes pour faire face au – à l’unique ? – garde qui avait failli l’avoir. Aussitôt, la magie afflua à travers son bâton, et se matérialisa en un rocher de l’Immatériel qui fonça droit vers le soldat pour l’envoyer valser à travers le bouge.

Dévoiler sa magie n’était sûrement pas une bonne idée, mais il essaierait de conserver son anonymat pour éviter de plus amples ennuis. Sa capuche masquait toujours son visage. Il espérait aussi que Filasse ne lui ferait pas faux bond avec cette découverte. Autrement, la suite s’annonçait autrement plus corsée. Il croyait cerner d’autres gardes à l’extérieur du bouge, mais il n’en avait pas la certitude. Il n’osait pas se redresser de peur de devenir une cible facile. Et de sûr, il n’avait pas tué le premier soldat.

Sarie jeta un autre regard à Filasse. Pouvait-il compter sur l’humain ? Ou souffrirait-il encore d’une confiance placée trop vite ? Une part de lui redoutait la réponse, et cette incertitude risquait de le déconcentrer au pire moment possible.


Réussite critique : La garde civile fait à peine trois pas dans le bouge abandonné et repart aussitôt. Elle s'éloigne vite de la ruelle.
Réussite : La garde civile fouille un peu le bouge abandonné, mais ignore le comptoir. Elle commence à s'éloigner.
Échec : La garde civile fouille le bouge abandonné, et découvre les deux fuyards derrière le comptoir. Le combat s'engage.
Échec critique : La garde civile fait trois pas puis fait mine de repartir. Elle a en réalité repéré la cachette des deux fuyards et les attaque par surprise.

Sam 20 Fév 2021 - 22:46

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Touché. Mon raisonnement semblait des plus corrects, mais mon interrogateur ne voulait pas en dire davantage. Il se permit même de souligner mon intelligence hors de ma plume, ce qui, ma foi, était un très beau compliment.

Pourtant, les choses s’accélérèrent bien vites : des coups à la porte. L’elfe qui posa sur mes épaules un regard autant surpris qu’effrayé. Je ne réfléchis pas longtemps avant de nous trouver une planque, aussi bancale pouvait-elle se montrer. Je misais sur l’incompétence des gardes, pour le coup ; parfois, cette audace marchait.

Même le petiot me dévisageait, doutant de mon initiative. Cela se comprenait ; moi non plus, je n’y croyais pas. Aussi, je gardai tous mes sens en alerte et, le premier coup nous frôlant tous deux, je bondis sur la main du garde qui pensait nous viser, et le tirai à nous. Basculant par-dessus le comptoir, le bruit de sa chute, ainsi que le grognement qu’il effectua, résonna dans la vieille salle, avant que le pauvre garde ne se ramassa un coup bien placé de mon coude pour l’assommer.

Un instant de flottement se posa alors, me permettant de dégainer Modeste et de me redresser, guettant par-dessus le comptoir. Trois gardes furent alertés par le grabuge et entrèrent prudemment dans la taverne, davantage alertés de ne pas trouver leur compère. Je posai mes yeux sur le petit, avant de le désigner du doigt et de pointer le seul. Puis, je me pointai du doigt avant de pointer du pouce l’autre côté du comptoir. En d’autres termes : s’il bougeait de sa position pendant que je faisais le ménage, il allait sentir passer. Je me plaçai donc contre le comptoir, prêt à bondir. Après un certain temps, entendant leurs pas suffisamment proches de notre position, je jaillis de notre cachette, Modeste bien en main et pointant devant moi. Les deux gardes sursautèrent, tandis que je les renversai à même le sol, donc un avec ma lame bloquée dans son cou. Mon regard attentif se posa alors sur le troisième, vers qui je bondis subitement au pas de course.

Le voilà !!

Un large sourire s’étendit sur mon visage. Les choses sérieuses allaient commencer.



le nombre de gardes présents sera le chiffre indiqué sur le dé :v

Dé 1 : les gardes dedans qui nous attaquent par surprise

Dé 2 : les gardes qui attendent dehors

Sam 20 Fév 2021 - 23:41

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Dim 2 Mai 2021 - 23:00

Sarie Vaharel
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Filasse prenait l’offensive. Il l’intimait au silence et à la passivité ; autant de termes pour le pousser à rester en sécurité. Sarie le dévisageait, presque désabusé. Même Chandelles le considérait avec plus d’égard lors de leur première rencontre, pourtant catastrophique. Le Garde avait vite saisi qu’il n’était pas sans défense, en dépit de sa carrure svelte et de son jeune âge. L’elfe ne manquait pas de ressources, même s’il oubliait parfois de recourir à son atout principal : sa magie. Son bâton n’était pas un poids encombrant entre ses mains, il se transformait en une véritable arme mortelle. Le grimer en lance n’était pas qu’esthétique pour échapper aux regards curieux et suspicieux. Pour un mage, il savait se montrer agile et précis. Il avait appris dans la douleur et le sang, avant de découvrir ses pouvoirs. Des années plus tôt, il était destiné à une toute autre voie.

Sarie détestait cette période de sa vie, achevée dans la mort et la trahison. Il reléguait ses souvenirs dans les tréfonds de ses pensées, et ne s’en souciait plus. Toutefois, les années lui avaient aussi enseigné à puiser une force nouvelle dans ces évènements, au lieu de les ignorer de but en blanc. Il tâchait de ne pas oublier les leçons du passé. Cela lui servait en toutes circonstances, notamment pour doubler ses adversaires qui le sous-estimaient. Ils l’imaginaient incapable de se défendre, ou pitoyable au corps-à-corps. L’usage d’une lance convergeait dans cette supposition, mais il avait choisi cette arme pour s’accommoder à son bâton ; et aussi parce qu’elle s’alliait bien avec son agilité. En revanche, cela n’atténuait pas son talent pour esquiver les coups portés, ou pour se défendre une dague entre les mains. Ses réflexes avaient certes rouillé avec la lame, mais il conservait les bases.

Toutefois, il ne comptait pas se jeter corps et âme dans la bataille avec une dague pour seule défense. Il n’était pas suicidaire. Il laissa donc l’offensive à Filasse, qui insistait tant pour mener l’assaut. Ce type était barge, ou beaucoup trop sûr de lui ; les deux n’étant pas incompatibles. Sarie ne savait trop. Peut-être que Filasse avait ses raisons d’être aussi confiant ? Qui était-il pour juger un homme dont il connaissait finalement que peu de choses ? Lui-même souhaitait que son aîné ne le jugeât pas trop vite sur ses capacités.

Ainsi caché derrière le comptoir, le dalatien observait l’affrontement, les doigts crispés sur son bâton. Sa magie convergeait dans le bois, prête à jaillir sous la forme qu’il lui donnerait. Il répertoriait les sorts qui lui seraient utile dans cette situation, sans prendre le risque de toucher son allié de fortune. Pour l’instant, Filasse maîtrisait le combat ; un garde avait déjà perdu la vie, un autre peinait à se redresser, embarrassé par son armure massive, et il fonçait sur le dernier. S’il ne trébuchait pas malencontreusement, et que le garde encore à terre ne se relevait, l’affrontement tournerait court. Sarie songea d’ailleurs à l’épauler pour éviter tout retournement, mais le temps les prit de court.

Deux nouveaux gardes surgirent soudain dans le bouge abandonné, les armes au clair, tandis que celui à terre se redressait enfin. Quatre contre un. Filasse avait beau être doué une épée entre les mains, il n’en ressortirait pas indemne. Sarie étouffa un juron et délaissa sa cachette pour rejoindre un coin de la pièce, capuche toujours rabattue sur le visage. Il avait besoin d’une vue d’ensemble pour ne pas commettre d’erreur. Autrement, Filasse risquait de subir un contrecoup potentiellement sévère.

Il puisa alors la magie derrière le Voile, la concentra dans son bâton jusqu’au point de rupture.

Reculez !

Personne d’autre que Filasse ne comprendrait le tévène ; il espérait d’ailleurs que son allié comprendrait ce simple mot grâce à ses séjours en Tévinter pour imprimer ses livres – un renseignement précieux offert par Aglaé.

Sans attendre davantage, il relâcha sa magie, qui déchira le Voile pour créer une faille miniature. Aussitôt, elle attira à elle les personnes qui se trouvaient dans son rayon ; les gardes crièrent de stupeur, sans saisir ce qu’il se passait sous les yeux. La force de la traction les affaiblissait, les empêchant de fuir ou de tenter quoi que ce fût. Sarie créa alors trois runes de glace sur la zone d’attraction de la faille miniature, qui disparut une poignée de secondes après, afin de geler les gardes.

Une technique redoutable. D’ordinaire, il faisait rôtir les engeances avec.

Le temps de reprendre pied, et de s’assurer que les gardes n’échappaient pas à l’emprise de son sort, il se précipita vers Filasse. Il l’inspecta brièvement, par crainte de l’avoir touché malgré son avertissement.

— Il faut qu’on décarre. Et vite.

Suivant son propre conseil, il quitta le bouge, non sans avoir vérifié qu’aucun garde ne surveillait la ruelle. Sarie regrettait de pas travailler en binôme avec Aglaé sur ce coup-là, elle aurait su où se réfugier le temps que la tension retombât. Il connaissait trop peu Val Royeaux. Il ne leur restait donc qu’une solution.

Il se tourna vers Filasse, le ton pressant.

— Vous auriez une planque non loin d’ici ? La garde va rappliquer d’un instant à l’autre.

Lun 10 Mai 2021 - 20:45

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Le combat était bien lancé, mais je savais parfaitement ce que j’étais en train de faire. Il n’y avait que moi, ma lame, et pas de quoi me soucier pour deux puisque l’elfe était resté sagement derrière le comptoir. Et puis, c’étaient mes emmerdes, il n’avait pas à s’en mêler.

Deux autres gardes entrèrent dans la petite salle, et me voilà encerclé. Parfait. Un vrai jeu d’enfant. Je m’élançai alors sur le premier, la lame éclatante de Modeste qui trancha. Et puis, les choses tournèrent au vinaigre. Comme toujours. C’était trop beau.

Une pression proche de ma tempe me donna une migraine, comme si soudainement l’espace se déformait. Déconcentré, je me ramassai de plein fouet un coup d’un garde qui me propulsa à terre. Grognant d’inconfort, je me redressai, la tête lourde, avant de voir soudainement le vide se déchirer. Mon premier réflexe fut de me pousser sur le côté malgré mes appuis douteux. Trébuchant lamentablement, je me pensais tiré d’affaires, avant de sentir une pression exercée sur mon corps, comme attiré. Oh.

M’efforçant de rouler, profitant que la force d’attraction soit encore relativement faible, je terminai mon petit périple, improvisé contre le vieux parquet en putréfaction, en plantant Modeste dans l’encadrement de la porte non loin de moi. Et puis, de toutes mes forces, je tentai de m’accrocher, me sentant tiré malgré tout. La suite fut des plus étranges, tandis que je sentis ma main gauche lâcher prise sur le manche de mon arme, me propulsant un peu en arrière.

Soudain, tandis qu’une migraine immédiate pourfendit mon crâne, mon bras me brûla. Le bras, l’épaule, comme soudainement embrasés ou écrasés par tout le poids de ce continent. Ma voix déformée par la douleur retentit dans la pièce, sans que je ne comprisse le moindre de ces sons.

Absolument tout me faisait mal, que ce fût l’attaque sur mon bras gauche, ou la pression exercée sur mon bras droit, qui tenait toujours le manche de Modeste par je ne savais quel miracle – ou quel talent.

Les choses semblèrent soudainement accélérer à nouveau, comme si je sortais de ce blocage temporel atroce. J’entendis des pas, tandis que la migraine diminuait quelque peu. Complètement écroulé à même le sol, je lâchai prise sur le manche avant d’essayer de me relever. La pression était partie. Mon corps était si lourd.

M’aidant de l’encadrement en bois, je posai un regard épuisé derrière moi, constatant la scène : de la glace. De la glace ? Putain, de la glace ! Il fallait que ce soit de la glace ! Je soupirai, me pinçant l’arête du nez un instant, avant de décoincer mon arme encore plantée dans le bois ma foi encore très résistant.

Il faut qu’on décarre. Et vite.
Ouais, ouais ..

Je focalisais un instant mon attention sur mon souffle, le temps de reprendre quelque peu mes esprits .. grimaçant quant à mon bras. Si ça se trouve, j’avais de cette saloperie contre. C’était fort probable.

Mon premier réflexe, après avoir lentement rangé mon arme dans son fourreau, fut de sortir d’une sacoche mon masque orlésien. Quelque chose me disait que j’en aurais besoin. Fortement.

Puis, impatient au possible, l’elfe apparemment mage aussi revint vers moi, comme s’il avait eu le temps de disparaître et de revenir.

Vous auriez une planque non loin d’ici ? La garde va rappliquer d’un instant à l’autre.
Mmh ..

Réfléchissant au mieux, je sortis lentement, observant autour de moi. Avant de sourire de travers. Je savais parfaitement où aller.

Okay, suis-moi.

Je pris les devants, me disant qu’au moins j’aurais un endroit sûr où récupérer complètement. Là, il s’agirait de prendre sur moi-même. Et à sentir mon bras gauche des plus immobiles, je sentis que j’étais dans une terrible emmerde. Et les guérisseurs ne couraient pas les rues. Fais chier.

Au fil des rues et des ruelles, nous débouchâmes dans un coin sombre et particulier. Les rues étaient mal pavées, sales par endroits, et face à nous se dressait dans toute sa splendeur, au cœur crasseux de la basse-ville, un magnifique bâtiment, pas plus soigné que les autres, avec une enseigne en bois où l’on pouvait lire « les Ailes Fourchues ». Un sourire satisfait, je poussai la porte grinçante, ne prenant pas soin d’inviter l’elfe à entrer – il cherchait un endroit, il trouvait un endroit.

Les Ailes Fourchues étaient la mine d’or au cœur de la boue, le diamant dans la caniculaire mine. Les Ailes Fourchues, l’adresse à connaître si l’on était un véritable informateur de Val Royeaux. Etonnamment vide pour une fois, cela m’arrangeait. Nous étions avant l’heure de pointe. Parfait. Quelque chose me disait qu’en cas de pépins, certains réguliers n’allaient pas hésiter à me traquer.

Gull posa un regard blasé sur moi, essuyant une vieille chope métallique.

Toi, t’as eu chaud aux fesses, non ?
On peut dire ça ..

Le tenancier sourit, m’invitant à m’asseoir. Il sortit deux verres, essentiellement pour lui et moi, n’offrant jamais trop de verre ainsi à des inconnus. Remplissant les verres de cognac, je pouvais sentir son vieux regard insistant glisser le long de mon bras. Je répondis, amer et épuisé.

Je sais, Gull.
Hahaha, pour avoir eu chaud aux fesses te voilà sacrément refroidi !

Je posai le regard le plus incrédule et saoulé possible dans les siens, toujours si espiègles. Mais quel ..

D’accord, d’accord, j’arrête de taquiner. Ta petite première a fait pas mal de bruit, j’ai entendu dire que la prime sur ta tête a encore monté.
Quelle surprise.

Gull était vieux et nonchalant, mais il était un des meilleurs dans ce domaine. Il savait toujours tout, et voyait toujours tout dans cette ville. C’était son royaume, cet endroit, et tout le monde le savait. Posant enfin mon masque sur le comptoir, j’avalai maladroitement le contenu de mon verre, pas habitué à utiliser la main droite.

Martin est passé voir, il n’en revenait pas.
Oh Créateur, il n’a rien eu ?
Oh non, il est solide ce gosse. Increvable. C’est lui qui m’a raconté, d’ailleurs. Belle performance, que d’émotions.

J’émis un petit rire, soufflant à travers mes lèvres sans autre forme d’expression tant la lassitude frappait à grands coups. Cette histoire de magie m’avait lessivé.

Sentant dans le regard de Gull de la méfiance envers l’elfe, j’attirai son attention en claquant des doigts, la voix des plus rauques.

Oh. Eh. Il m’a empêché de finir embroché par la garde civile. C’est un p’tit gars sympa.

Là, je me tournai enfin vers l’elfe, lançant un hochement de tête en direction du bon vieux Gull.

Lui c’est Gull. Il me donne du boulot parfois, et c’est quelqu’un de confiance.
Hirondelle, on a déjà parlé de cette histoire de confiance.
Quoi, tu préfères perdre un client ?

Souriant de plus belle, Gull me le rendit, ricanant comme le vioc qu’il était. Puis, attrapant avec souplesse sa pipe, il commença à tasser le tabac en silence, entièrement focalisé sur ce qu’il faisait.

Si tu comptes demander, non il n’y a pas de guérisseur ici aujourd’hui, le prochain ne sera pas là avant plusieurs jours.
Fais chier, j’ai raté de peu.
Et oui.

Il attrapa une bougie, qu’il plongea vers le contenu de sa pipe, avant de faire son rituel « papapa » avec la bouche, dont je n’avais jamais compris l’utilité sincèrement. Mais bon, la pipe n’avait jamais été mon truc. Putain, il me donnait envie de fumer avec ses conneries.

Je sortis un roulé d’elfidée d’une pochette, avant de l’approcher de la bougie que me tendait désormais Gull. La première latte revigora assez rapidement mon bras, au point de me souvenir pourquoi j’avais commencé à la fumer dans un premier temps. Oui. Pour alléger la douleur d’une blessure assez conséquente. Quel abruti.



je suis un madlad épisode 48 saison 203 :

Réussite critique : il a parfaitement compris ce que lui a dit Sarie et a pu reculer à temps. Quel homme à réflexes quand même.

Réussite : il a entendu Sarie sans avoir eu le temps de réellement comprendre ce qu'il voulait dire, sentant dans le ton qu'il s'agissait de faire attention. Il recule de justesse et évite les glyphes.

Echec : il a entendu tardivement Sarie et n'a pas compris son intention là-dedans, se demandant même pourquoi il sort de sa cachette. Avec un temps de latence, il se gèle légèrement le bras, mais rien de trop grave.

Echec critique : il n'a pas entendu Sarie, trop focalisé dans son combat. S'élançant vers ses adversaires, il remarque la déchirure du Voile avec surprise et, pris au dépourvu, tente de se pousser sur le côté pour l'éviter. A cause des glyphes, il se gèle le bras gauche, à la hauteur du triceps. ça pique.

Lun 10 Mai 2021 - 20:45

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L'Intendant
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'Destin' :
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Mer 12 Mai 2021 - 23:10

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

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「29 Frimnaire - 9:41 」

「 Pv : Fabien Sourceclaire」
「 Elle est belle, Val Royeaux 」
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Tandis qu’il attendant la réponse de Filasse, son regard voyageait d’un bout de la ruelle à l’autre. Il observait les environs, par peur que la garde civile surgît de nouveau. Le vacarme de leur combat attirerait tôt ou tard l’attention, et Sarie espérait bien avoir décampé avant leur arrivée. Il ne tenait pas à se retrouver pris au piège, contraint de dévoiler son identité qui se retournerait aussitôt contre lui. Les Gardes des Ombres n’avaient pas le vent en poupe en Orlaïs depuis les évènements de l’Inébranlable, sans parler de sa nature de mage qui jouerait en sa défaveur. Et si cela ne suffisait pas, voilà qu’il aidait un « criminel » pourchassé pour diffamation par la garde civile. Il cumulait les chefs d’accusation avec une rapidité effarante. Si Aglaé les accompagnait, elle glousserait et s’amuserait de cette situation. L’inquiétude ne faisait guère partie de ses habitudes. Toujours un sourire sur les lèvres, elle paradait et menait sa barque sans faillir. Même avec la garde civile à ses trousses, elle trouverait le moyen d’en rire, puis dénicherait une solution pour s’en sortir indemne. Elle connaissait la ville comme sa poche ; elle savait exactement où disparaître et où réapparaître. Ses airs innocents dupaient ceux qui la croyaient incapable de fourberie.

Sarie aurait aimé l’avoir à ses côtés en cet instant précis, ou disposer de ses connaissances. Au lieu de ça, il devait se reposer sur Filasse. Ce suicidaire de Filasse, plutôt, qui méconnaissait les risques pour foncer dans le tas. A quoi pensait-il, à lui demander de rester en retrait alors qu’ils ignoraient tout du nombre d’ennemis qui les attendaient ? Peut-être que l’humain en avait les capacités, mais le jeune dalatien ne comptait pas jouer sa vie sur un pari. Il préférait miser sur la prudence, quitte à s’excuser par la suite pour sa prise d’initiative. Mais pour l’instant, il espérait surtout que sa magie ne poserait pas de problème. Si Filasse émettait la moindre réserve à ce sujet, le recrutement s’arrêterait là. Il n’était pas le seul mage des Felassan ; les réfractaires n’avaient donc aucune place parmi eux.

Il chassa ces pensées de son esprit lorsque son équipier de fortune lui indiqua de le suivre à travers les rues de Val Royeaux. La crainte lui serrait les tripes ; il ignorait où il mettait les pieds. Il se sentait comme un aveugle, conduit par une personne dont il ne connaissait que peu de choses. S’il lui accordait d’entrée de jeu sa confiance, il risquait un mauvais pas, et il entendait déjà Arendel le critiquer à ce sujet.

Il suivait donc Filasse avec une certaine réticence, le regard aux aguets. Il avait certes rangé son bâton dans son dos pour plus de discrétion, mais il était prêt à le dégainer en une fraction de seconde en cas de besoin. Il ne laisserait pas la garde civile les surprendre. Toutefois, un tel scénario n’advint pas. L’humain le conduisait à travers des ruelles sûres, même si le quartier ne renvoyait guère un sentiment de « sécurité ». La crasse recouvrait les pavés déchaussés, l’étroitesse des rues réduisaient la lumière des lieux. L’endroit ressemblait quelque peu au bas-cloître, en plus petit et moins tassé.

Les Ailes Fourchues. Sarie haussa un sourcil face à l’enseigne de la taverne. Après le bouge abandonné, voilà le bouge miteux. En un claquement de doigts, il remettait en question son opinion sur Filasse, qui paraissait soudain fréquenter des milieux peu avenants. Peut-être était-ce en lien avec le milieu du renseignement, ou peut-être qu’il cachait bien son jeu de criminel. Aglaé ne lui avait pas dépeint un portrait très mélioratif ; peut-être en était-ce là la raison ? Son amie ne se trompait que rarement.

Ses doutes en tête, il passa le perron de la taverne aux apparences curieuses. L’intérieur se révéla heureusement plus chaleureux, bien loin des rues insalubres de ce quartier malfamé de la capitale. Son regard se perdit entre les meubles et les murs, s’égarant parfois sur les quelques habitués présents. L’heure jouait en leur faveur ; les lieux étaient plutôt vides. Il ôta finalement sa capuche pour éviter d’attirer trop les regards, prenant soin aussi de ramener ses cheveux sur ses oreilles. Les ennuis avec la garde civile lui suffisaient ; inutile de risquer un esclandre dans ce bouge.  Il n’avait guère les talents d’Aglaé pour se tirer d’un mauvais pas, encore plus dans une ville qu’il connaissait peu.

Restant quelque peu en retrait des deux hommes installés au comptoir, Sarie observait le reste de la salle. Que se passait-il, à présent ? Il n’avait guère prévu un tel retournement de situation dans ses plans initiaux. Comment était-il censé évaluer le potentiel de Filasse, alors que la situation lui glissait entre les doigts ? Ou peut-être était-ce finalement une opportunité unique. Une moue dubitative traversa son visage, puis il reporta son regard sur l’humain qui buvait un verre avec le tenancier. Il avait l’occasion d’étudier sa cible sur son terrain ; quoi de mieux que de l’avoir suivi dans cette taverne.

Pour autant, son observation ne perdura pas car les deux hommes se rappelèrent finalement sa présence. Le tenancier en particulier le fixait avec méfiance, en dépit des paroles qui se voulaient rassurantes de Filasse. Ou Hirondelle. Un autre surnom surgissait soudain à l’égard de cet humain qu’il cherchait à recruter – et il se souvenait assez des explications d’Aglaé pour savoir que ce dernier ne répondait pas au nom d’Hirondelle.

Cet homme l’embrouillait vraiment avec toutes ses identités.

La mention d’un guérisseur le ramena brutalement à la réalité, et à leur précédent combat. Il remarqua alors la glace qui enveloppait le bras de Filasse. De la glace. Sarie retint un juron avec peine, et se glissa aussitôt à ses côtés. Il jeta un regard aux alentours, un brin stressé par les éventuelles conséquences, mais il ne pouvait pas le laisser dans cet état, encore moins alors qu’il était en tort.

Il tira une chaise vers Filasse, et s’assit à côté de lui. Il plaça alors ses mains sur la glace, prit une inspiration profonde, et ferma les yeux pour puiser l’énergie de l’Immatériel. Il n’utilisait pas son bâton directement, mais il se concentrait sur sa présence dans son dos pour canaliser sa magie. Ses mains chauffaient la glace, qui fondait petit à petit et détrempait le sol. Après une poignée de minute, le sort n’était plus qu’un mauvais souvenir.

— C’est tout ce que je peux faire, mais, heu… un baume d’herbe en fuseau devrait apaiser l’engelure.

Sarie essayait de se rappeler les leçons de l’Archiviste Vaharel, qui avait tâché de lui inculquer les bases de l’herboristerie, à défaut de la magie de soin. C’était la moindre des choses qu’il pouvait faire pour Filasse, après lui avoir congelé le bras par inadvertance.

— Désolé pour cet incident, je ne pensais pas vous toucher.

Il l’avait pourtant prévenu, mais dans l’ardeur du combat, il était facile de ne pas se faire entendre. Il préféra toutefois ne pas s’appesantir davantage sur la question, et reporta son attention sur le fameux Gull. Il ne savait pas quoi penser à son sujet.

— La garde ne risque pas de rappliquer ici ?

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