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Ven 22 Juin 2018 - 0:36

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Des oiseaux en cage/span>


Juste après avoir tourné à la sortie des jardins, Zevran ouvrit son livre pour voir ce que l'Archiviste avait glissé dedans. Le fait qu'il lui prenne son livre l'avait intrigué, la seule raison à cet acte presque aléatoire était qu'il avait eut besoin d'y avoir accès, et à part y glisser quelque chose ou le couvrir d'un poison de contact, il ne voyait pas trop pourquoi. Comme il n'était pas en train de suffoquer ou de vomir ses tripes sur les pavés, c'était surement la première solution.

Il s'agissait d'un carré de parchemin où étaient inscrits des chiffres et un petit dessin représentant l'écusson d'une maison Orlésienne. Un serpent et un épi de blé. Il se sourit à lui même, voilà qui était fairplay. Il avait pourtant suffisamment d'informations pour trouver sa cible mais cela allait l'avancer de plusieurs heures. Il entreprit tout de même de se rendre chez la Duchesse de Val Chevin. Ou en tout cas dans les appartements qu'elle occupait à Halamshiral. S'introduire chez elle fût un jeu d'enfant, il ne se changea même pas. Il passa par les toits, entra par la fenêtre de la chambre, crocheta le secrétaire et  en examina le contenu. Il n'y avait rien de vraiment incriminant et son inspection s'étendit à la chambre.

Dans un faux livrec cependant, il trouva plié en quatre le reçu d'un achat d'esclaves. Cela lui fit froncer les sourcils car, outre que l'esclavagisme était illégal à Orlaïs, la facture portait le dessin d'un fagot de trois épis de blé. Il prit dans sa poche le papier donné par Siha mais le dessin des épis était différent. C'était peut-être une coïncidence mais peut être pas. Dans le doute il recopia soigneusement la facture dans son intégralité puis la remit à sa place avant de ressortir par la fenêtre et par les toits, comme il était venu.

L'étape suivante avait été de trouver la maison du Marquis de Guivre. Il s'agissait somme toute d'un domaine tout à fait banal. Les serviteurs étaient particulièrement nerveux, mais rien sortaient vraiment de l'ordinaire. Il décida de se faire inviter chez De Guivre par les domestiques. Par chance, ce jour là fût envoyée pour faire les commissions, une jeune femme ayant à peine atteint l'âge adulte. Il la suivit jusqu'au marché et saisit la première occasion possible pour lui rentrer dedans et renverser le lait et la farine qu'elle tenait dans les bras.

« Messere !! je suis tellement confuse !! »

« Ce n'est rien. » dit-il avec un rire chaud, alors qu'il était recouvert de farine. « Je crois que c'est la plus jolie façon que l'on a eut de me rentrer dedans depuis bien longtemps. »

La jeune elfe rougit furieusement en tentant de rattraper sa tunique, mais ne fit qu'empirer les choses

«  Oh quand maître de Guivre va apprendre que j'ai gaspillé l'argent des commissions il va être tellement furieux... »


« Maitre de Guivre ? »

« C'est le noble Ser chez qui je travaille...  Il … il est très strict.... Il a demandé à ce qu'on lui fasse de la brioche pour le repas de ce soir et sans la farine.... » Elle avait l'air complètement paniquée.

« Calmez-vous. Je vais vous dire ce que nous allons faire, je vais remplacer vos commissions, après tout nous étions deux à ne pas regarder où nous allons. Tout ce que je demande en échange c'est que vous m'aidiez à rattraper mes vêtements. Vous avez certainement une lavandière chez votre Monsieur de Guivre ? »

« C'est très généreux de votre part.... Oui, oui bien entendu. »

Ils retournèrent ensemble chez le meunier et le laitier puis prirent la direction de la maison de sa cible. Elle le fit s'asseoir dans la cuisine et ôter sa tunique pour la laver. Elle expliqua rapidement à l'intendante pourquoi il était là et se retrouva seul. L'opportunité idéal. Il visita la maison très rapidement. Il n'avait pas le temps de chercher quoi que ce soit mais il mémorisa toutes les pièces avant de retourner dans la cuisine. Lorsque la jeune fille lui rendit sa tunique elle était encore humide mais impeccablement nettoyée.

« Je ne vous ai même pas demandé votre nom. »

« Helaine, je m'appelle Helaine, Messere. »

« Très bien Helaine, mon nom est Remero. J'espère vous rencontrer à nouveau. »

« Je..... fais toujours le marché le jeudi » dit-elle en rougissant comme une pivoine


***


La maison de passe qui lui servait d'auberge avait l'avantage qu'on remarquait rarement quelqu'un entrer ou sortir. C'est ainsi que revêtu de sa tenue de « travail », qui consistait en un ensemble de cuir retourné et de pièces d'armures légères imbriquées le long de ses bras et de ses jambes, qu'il se rendit à nouveau chez De Guivre à la nuit tombante. Le seul endroit d'où on pouvait observer la maison sans être vu était un bosquet dans le jardin. Il attendit Siha, ou une signe de lui. Si rien ne venait, lorsque le ciel se parerait d'encre, il passerait à l'action.


Des oiseaux en cage [18+ Violence] |Terminé| Latest?cb=20150523145513

Mar 26 Juin 2018 - 6:55

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Cette drôle de compétition avait eu le don de mettre le feu aux poudres de son entrain, poussant Siha à mettre la main à la pâte bien plus qu'il ne l'avait initialement prévu. Néanmoins il n'était pas inquiet, et n'avait pas non plus hésité longtemps sur la marche à suivre ; après tout lorsqu'il avait approché un mercenaire en vue de l'engager, il avait déjà considéré la possibilité de son refus. La vérité c'est qu'avec ou sans aide extérieure il serait forcément intervenu en faveur de domestiques du marquis, quitte à se lancer tout seul si personne n'était disposé à le seconder. Certes cela serait plus long et fastidieux de trouver des preuves compromettantes, mais l'archiviste ne manquait pas de patience. Par contre c'était le temps qui risquait de manquer avant une escalade, à en juger par la cruauté grandissante de ce noble sans scrupules ces dernières semaines.

D'autre part quelque chose de plus inquiétant semblait transparaître dans les discours terrifiés des elfes, qui s'étaient refermés comme des huîtres juste après avoir évoqué de récentes 'disparitions', de peur des conséquences. À en juger par la hantise de leurs regards suppliants ainsi que l'obstination avec laquelle ils avaient refusé de parler à une personnalité respectée parmi leur peuple, des détails plus sordides se cachaient sûrement entre ces murs. En cela, Zevran comprendrait bien assez vite que cette fameuse descente nocturne n'avait pas juste lieu pour améliorer les piètres conditions de vie des serviteurs. Si les pressentiments de son nouvel employeur s'avéraient justes, il était fort probable qu'ils trouvent bien plus que ce qu'ils cherchaient initialement.

***

Lissant sa modeste robe de lin, Siha suivit docilement Helaine à travers les longs couloirs qui serpentaient entre les cuisines, le cellier et les quartiers réservés au personnel. En tant que Lani, la toute nouvelle domestique -apparemment la troisième rien que cette semaine- on venait de lui faire faire le tour des lieux afin qu'elle s'habitue à son nouveau lieu de travail au plus vite. De sa petite voix hésitante la jeune femme lui avait minutieusement décrit les habitudes de l'exigeant marquis, lui dressant une liste interminable de recommandations de ce qui était à faire et surtout de ce qui était à ne pas faire. Ne pas parler trop fort, et seulement quand on s'adresse à toi. Ne pas attirer l'attention. Ne rien renverser. Ne rien bousculer. Surtout ne rien casser. Ça n'en finissait jamais et un instant Siha se demanda avec ironie s'il fallait aussi ne pas respirer.

L'ambiance était oppressante au milieu de tout ce faste et ces dorures. La peur suintait dans l'air tel un lourd parfum non seulement chez sa guide, mais chez tous les autres domestiques. Regardant cette dernière en coin au fur et à mesure qu'ils avançaient, le mage s'en voulut presque de ne rien lui révéler. Néanmoins il s'en tint à la parole donnée plus tôt dans la journée et n'avertit aucun des présents de ce qui se préparait. Naviguant dans les eaux troubles du mensonge, il avait pris l'apparence d'une jeune citadine à peine majeure, une petite elfe fluette aux cheveux de feu et aux pommettes constellées de tâches de rousseur. Des caractéristiques physiques bien précises, communes aux personnes dernièrement disparues. Bien sûr il se pouvait que ce soit une coïncidence malheureuse... mais l'expression presque désolée d'Helaine lui criait le contraire chaque fois que leurs regards se croisaient.

« Les repas doivent impérativement être servis à l'heure, autrement nous risquons de gros ennuis. Mais ne t'en fais pas Lani, nous sommes toujours plusieurs aux fourneaux, surtout lorsque le maître reçoit des invités. Tu sais cuisiner ? »

« Oui, je me débrouille... plutôt bien. »

Sa voix était volontairement hésitante et humble, celle d'une jeune fille timide, ce qui avait tendance à pousser sa consœur à compenser pour combler le pesant silence. Siha la connaissait assez bien pour l'avoir rencontrée plusieurs fois, et était peu surpris que sa naïveté la fasse autant parler. Il l'avait même entendue rougir en racontant à ses amies comment elle avait été sauvée cette après midi, par un 'charmant Messerah, blond et beau comme un prince'. Autant dire qu'il soupçonnait le dit prince de parler avec un fort accent, et avoir un amour certain pour les oiseaux.

« Oh, parfait ! Comme je t'ai dit le Maître est plutôt occupé ce soir. Il reçoit un dignitaire étranger dans son salon privé, et tant qu'ils auront du vin et de la conversation nous devrions avoir la paix. Son expression semblait soulagée. Par contre demain maître de Guivre voudra sûrement que tu te présentes à la première heure. Il... tient tout particulièrement à rencontrer chacun et chacune d'entre nous en personne. »

« Oh, comme c'est admirable ! Cela doit vouloir dire qu'il se soucie de nous, pas vrai ? »

« Oui... bien sûr. Le sourire tristement forcé d'Helaine lui donnait mal au cœur. Allez viens par-là, je vais te montrer où nous dormons. Tu pourras y déposer tes affaires et amener le reste plus tard. »

Lui ouvrant une petite porte dérobée entre les murs de pierre, elle invita Siha à entrer dans une pièce sentant le renfermé, clairsemée de paillasses à même le sol. Le 'dortoir' des femmes.  Un mélange de poussière et de sueur lui irrita désagréablement les narines, et il faillit suffoquer. Son cœur se serra tandis que son visage articula un sourire faux.

« Tu devrais dormir tôt, demain sera une longue journée... »

La conversation ne s'éternisa pas, et il acquiesça sagement au conseil. Cependant dès que la porte se ferma Siha se précipita à la seule fenêtre et l'ouvrit en grand, respirant l'air nocturne pour chasser le sentiment claustrophobique qui l'assaillait. La nuit était tombée, et avec elle venait l'heure d'agir. Se demandant ce qu'il était advenu du prince aux ailes de Mésange, il expira tout l'air de ses poumons pour se redonner courage et entreprit de profiter d'être seul pour fouiller dans les biens de chacun des serviteurs, puis le restant de la modeste chambrée du groupe. Sous les paillasses, dans les poches des vêtements, dans les livres, il fouilla tout jusqu'au moindre recoin... pour finalement s'arrêter brusquement à l'avant dernier coffre de bois.
Les journaux étaient rares, certainement parce que peu d'elfes savaient lire et écrire. En conséquence ses précédentes lectures n'avaient pas attiré l’œil. Le premier était un simple carnet de notes constatant les dépenses en courses et des recettes de cuisine. Le second était davantage un recueil de dessins divers qu'un vrai journal. Le troisième par contre... lui donna froid dans le dos en comparaison. C'était précis et méthodique, désespéré. Fouillant dans ses propres affaires il tira un bout de charbon et recopia soigneusement tout ce qui semblait suspect.

'Umbralis, 9:40 du Dragon:
Je n'ai jamais vu un homme lui ressemblant.
Personne ne peut effacer son amour pour Blanche.
Le serpent souffre tant de son isolement.
Ma volonté n'est rien, parce que mon cœur flanche.

Nubulis, 9:41 du Dragon :
S'il n'a ce qu'il veut il me tuera, je le pense.
Je n'ai d'autre choix que de me plier sous la verdure.
Plus le temps passe et plus sa faim se fait intense.
Si je ne lui trouve pas une proie je subirai sa morsure.

Matrinalis, 9:41 du Dragon :
Killia, Sol, Vann ont disparu dans l'onde de son étreinte.
Aucune n'a su lui manifester la douceur qu'il mérite.
Avec chagrin que je les ai regardées dans la lumière éteinte.
Tant de fois brisées, et consumées par le feu ensuite.'


Remettant tout comme il l'avait trouvé et pliant le papier en quatre, Siha le glissa sous ses vêtements et s'arrêta soudainement, sentant une présence l'observer depuis la fenêtre. Instinct ou imagination ?

Mer 4 Juil 2018 - 11:52

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Des oiseaux en cage


Il attendit jusqu'à ce que les rayons du soleils disparaissent complètement derrière la ligne d'horizon. Le ciel était à présent d'un bleu sombre, les premières étoiles, joyaux sous cette tente de velours, commençaient à perler. Sortant du couvert des arbres, l’elfe rabattit sur son visage la capuche de sa capeline ornée d’un crane d’oiseau métallique. Sa visite de la journée avait été fructueuse, il avait pu au moins repérer la disposition des lieux. Faisant le tour de la maison il trouva  sur le mur des pierres suffisamment saillantes pour pouvoir se hisser jusqu’au premier étage.  Puisqu’il cherchait des preuves de la culpabilité du propriétaire des lieux autant commencer par la chambre.

Depuis le temps que les voleurs professionnels opéraient à Thedas, on aurait pu penser que les nobles auraient finit par comprendre que les preuves de leurs méfaits méritaient des cachettes plus inventives mais apparemment non. Pas de lumière dans la pièce, il se glissa jusqu’au rebord de la fenêtre et sortit deux longues tiges en métal qu’il glissa entre les battants de la fenêtre. Après quelques secondes de travail silencieux il entendit le loquet à l’intérieur se soulever avec un petit clic. Souriant de satisfaction il ouvrit sans bruit la fenêtre vers l’intérieur et posa un pied à terre, le vent accompagnant ses mouvement en faisant danser les rideaux de lin pendus autour de lui.

La pièce était somme toute assez classique. Un lit, un secrétaire, une bibliothèque, deux tables de chevets, un coffre, une garde robe. Le tout dans un style outrageusement Orlésien et beaucoup trop chargé. Il ne pouvait pas vraiment s’empêcher de jouer les critiques en décoration quand il s’introduisait chez quelqu’un, c’était plus fort que lui. Avançant dans la pièce il sentit un frisson le parcourir et ça n’avait rien à voir avec l’air frais de la nuit qui s’infiltrait derrière lui. Zevran n’avait pas vraiment eu une vie remplie de confort et de sécurité, son sens du danger était aiguisé à reconnaître les situations où quelque chose clochait, même lorsqu’il ne prenait pas consciemment note des indices autour de lui. Cette chambre… Cette chambre avait quelque chose d’inquiétant. Il se dirigea vers le secrétaire et le crocheta rapidement, il trouva aisément ce qu’il cherchait. Des lettres d’amour pour la Duchesse essentiellement.

En les parcourant rapidement quelques mots suspects entre les lignes de ces déclarations enflammées. « Je pourrais mourir ou vous tuer par amour » était il inscrit sur cette première. « Votre absence de réponse fait grandir en moi des instincts insoupçonnés » sur une autre. « Aucun remplacement ne peut satisfaire mes envies de goûter à votre chaire » sur cette dernière… Zevran marqua une pose. Cet homme était manifestement dérangé…. Mais ce qui l’inquiétait c’était le mot « remplacement » Avec quoi…. Ou qui….. avait-il « remplacé » la Duchesse ?

Les lettres semblaient terminées mais n’étaient ni scellées ni signées. Les dates étaient réparties sur toute l’année. Il s’agissait donc là ou de brouillons ou de lettres non envoyées. Peut-être se rendait-il compte de l’horreur de ses lettres. Du coin de l’œil, l’assassin repéra une tâche sombre près du pied du lit. Il plia soigneusement les lettres dans son escarcelle et s’agenouilla pour l’examiner. Il semblait qu’on eut tenté de nettoyer la tâche, mais même à la lumière de la lune la couleur ne laissait aucun doute quand à la nature du désastre… Du sang. L’Antivan n’était pas du genre à juger les jeux sexuels d’autrui, le Créateur savait qu’il avait lui même pratiqué un bon nombre de jeux déviants à souhait au cour de sa vie. Mais son intuition, son instinct et sa découverte des lettres laissaient présagé que tous les participants n’avaient peut-être pas été consentants. Il examina l’espace sous le lit et son regard fut attiré par un filet de liquide sombre qui rougeoyait le long du mur.

Il se releva pour faire face à la paroi coupable. La tapisserie qui la couvrait passait derrière le lit et s’il n’avait pas eut plus de soupçons il aurait probablement manqué le fait qu’elle était scindée en deux. Pas au milieu de la pièce comme d’usage dans ces cas là, mais juste à côté. Il glissa les doigts pour l’écarter et se retrouva nez à nez avec une porte. Quoi qu’il y ait derrière, il doutait que la surprise soit bonne. Rabattant son col sur son nez dès fois que ce qui se trouvait à l’intérieur s’y trouve depuis trop longtemps, il actionna la poignée.

La porte s’ouvrit sans autres artifices pour révéler une pièce sans fenêtre. Zevran ne voyait rien mais l’odeur de sang et de chaire en décomposition ne trompait pas. Il écarta d’avantage la tapisserie pour qu’un rayon de lune en  éclaire l’intérieur. La première chose qu’il vit, coupée nette par la délimitation entre l’ombre de la tenture et la lumière lunaire, fût une main. Une main frêle, de femme. Assez petite pour être celle d’une elfe, avec des ongles courts de travailleuse. Son regard se leva vers le haut de la tapisserie, la tringle avait l’air solidement ancrée au mur. Il sortit une dague et déchira la tapisserie sur toute la longueur nécessaire pour y voir mieux.

Deux jeunes elfes brunes, l’une entreposée fraîchement, l’autre depuis quelques jours déjà. Toutes deux étaient brunes, jeunes. Leur visage avait certainement été très beau autrefois, mais c’était difficile à dire. Il s’agenouilla près d’elles et examina brièvement les cadavres. Elles avaient été toutes deux battues violemment, la plus ancienne portait des marques de strangulation et l’hémorragie pétéchiale laissait suggérer que c’était la cause de la mort. La seconde, la plus récente, n’était pas morte depuis plus de quarante huit heures. Sa position n’était pas celle d’un cadavre jeté dans un placard, elle était sur le ventre, un bras tendu vers la porte. Elle était certainement toujours en vie au moment où on l’avait laissé là. Un examen un peu plus poussé révéla l’origine du saignement… Qui avait certainement été long et atrocement douloureux.

Zevran ressortit du placard et referma la porte, plus par respect pour les jeunes filles que pour cacher sa visite. La tapisserie endommagée était de toute façon impossible à ignorer. Soudain son esprit lui fit souvenir des papiers d’achat d’esclaves chez la duchesse… Ces filles venaient bien de quelque part…. Des servantes Orlésiennes auraient eut de la famille pour les réclamer…. Et si…

Il hésita. La compétition avec Siha était certes amusante mais la situation dépassait largement les limites d’un simple vol par effraction, peut-être serait-il plus sage d’aller le trouver et de lui parler de ses découvertes. Il en était là dans ses réflexions lorsque des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Il vérifia la porte de la chambre, elle était fermée à clef. Il se tint en embuscade derrière cette dernière, prêt à assommé quiconque se présenterait à celle ci et ne serait pas son partenaire de crime.


Des oiseaux en cage [18+ Violence] |Terminé| Latest?cb=20150523145513

Jeu 5 Juil 2018 - 16:34

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Il en avait suffisamment vu et si ces extraits de journal ne prouvaient rien à proprement parler, son imaginaire suffisait à mettre le feu aux poudres de ses suspicions. Malgré sa prudence Siha n'était pas prêt à prendre le risque de laisser d'autres filles livrées à leur sort entre les mains d'un potentiel malade, tout cela à cause de ses scrupules à passer à l'action. Prenant une grande inspiration il s'assura que son bout de papier était bien à l'abri dans son corsage et colla son oreille contre la porte. N'entendant aucun bruit de pas dans les couloirs, il l'ouvrit prudemment et se glissa en catimini sous la lueur dansante des lampes à huile.

Opérant avec méthode, le mage rassembla ses souvenirs pour se repérer dans l'immense maison. Ses yeux perçants épiaient chaque entrée, observaient le détour de chaque couloir avec l'attention d'une bête sauvage prête à bondir pour se défendre. Ses mensonges étaient parés, les excuses d'une nouvelle employée maladroite s'étant perdue à la recherche d'une de ses collègues. En fait s'il y avait quelque chose que son engagement Felassan lui avait appris... c'est qu'il était capable d'un convaincant jeu d'acteurs. Peut-être un peu trop, même.

Agitant la tête pour chasser l'aléatoire de ses pensées, l'elfe faite rouquine remonta les marches vers l'étage à l'abri des regards, malgré les quelques frayeurs qui lui avaient valu de devoir inconfortablement se planquer plusieurs minutes derrière d'imposantes statues de lions orlésiens. Il s'en était fallu de peu pour qu'il soit surpris par une domestique et une dame à l'air noble, ce qui mit à rude épreuve son sang-froid.
Lorsqu'il parvint enfin devant le saint des saints, soit l'aile interdite rassemblant les chambrées du marquis et de son épouse, Siha rendit grâce aux dieux d'être au moins éloigné du salon privé où des invités étaient reçus ce soir. Son instinct lui bourdonnait aux oreilles comme un insecte tenace, lui hurlant de faire demi-tour tant qu'il le pouvait encore... et pourtant il se força à continuer, allant à l'encontre de tout bon sens.

Toujours incrédule face à sa propre audace, il tira une épingle de ses cheveux roux et s'accroupit pour essayer de crocheter la serrure. Bien entendu il avait vu une chose ou deux et appris quelques astuces en observant des gens peu recommandables dans les bas cloîtres, mais il n'avait jamais essayé ça avant. Jurant intérieurement de sa bêtise, il était en train de se maudire et laisser tomber avant d'être pris la main dans le sac lorsqu'un cliquetis le surprit. Le coup de chance du débutant ?

Se relevant d'un bond, il expira de soulagement et ouvrit la porte en faisant le moins de bruit possible. Il n'y a personne, le marquis est en bas à discuter peinture et vins trop chers avec ses amis, tout ira bien. se rassura-t-il. Le cœur battant à tout rompre il couvrit tout de même un angle mort à droite de l'encadrement, sa paranoïa prenant le dessus. Néanmoins quand il se retourna prestement sur sa gauche une paire de bras lui entoura la nuque, l'enserrant et immobilisant tout le haut de son corps.
Son cœur lui serait sûrement sorti par la bouche s'il ne peinait pas tant à respirer. Il préféra ne pas baisser les yeux de peur d'y apercevoir le reflet argenté d'un couteau. Une senteur de cuir et de... farine lui envahit les narines, de telle sorte qu'une seule conclusion vint à son cerveau bouillonnant. Se pourrait-il qu'il soit enfin retombé sur son partenaire de crime ?

« Mir... yeran ? » Sa voix hésitante et saccadée par la peur était à peine audible, mais assez claire pour l'identifier malgré son changement d'apparence. Du moins il l'espérait, autrement il n'aurait pas l'occasion de le regretter bien longtemps.

Sam 7 Juil 2018 - 16:27

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Des oiseaux en cage


Quiconque était dans ce couloir était fort peu discret, en tout cas ce n’était ni un assassin ni un voleur conventionnel . Le bruit de ses pas étaient discrets mais pas suffisamment silencieux, et lorsqu’il fut près de la porte, sa respiration pas assez régulière. Ce furent les raisons pour lesquelles Zevran fut surpris d’entendre le son d’épingles de crochetage dans la serrure. Il se colla au mur et ferma les yeux pour écouter les rouages bouger et se préparer à frapper dans l’ombre. Mais au bout de plusieurs secondes rien ne se passait. Il leva les yeux au ciel devant tant d’amateurisme. Il n’avait pas toute la nuit ! Étendant le bras, il atteignit le loquet intérieur de la chambre et le dit tourner avec un petit « clic »  avant de laisser retomber son bras contre son corps.

Il eut presque envie de rire en entendant le soupire de soulagement de l’autre côté de la porte. La poignée s’abaissa, et la porte s’ouvrit presque sans bruit. Maintenant tout était une question de vitesse. Il attendit que l’intrus le dépasse, par chance il vérifia le mauvais côté en premier. L’assassin se mit immédiatement en mouvement. Souple, rapide, il se glissa derrière la jeune femme et passa un bras autour de son cou alors que sa main libre lui capturait les poignets derrière le dos prestement, l’empêchant ainsi de sortir une arme éventuelle.

Il répugnait à agresser ainsi les demoiselles mais il ne pouvait pas souffrir de témoins pour le moment et mieux valait pour elle qu’elle ne trouve pas les cadavres de toute façon, elle risquait d’être la prochaine. Il serra sa gorge délicate dans le creux de son bras assez fort pour lui couper l’air et en partie le sang, résolu à attendre qu’elle s’évanouisse pour aller la mettre dans une autre pièce et la laisser se reposer, lorsqu’une voix connue s’éleva soudainement de sa proie.

De l’elfique, et ce timbre doux qu’il avait entendu le matin même… Même avec les maigres secondes que Zevran avait pu mettre à profit pour étudier le faciès de sa victime avant de bondir il était absolument certain qu’il aurait reconnu Siha… Mais peut-être avait-il été abusé par un déguisement, le matin même où à l’instant… Ses pensées fusaient dans sa tête et son bras se desserra juste assez pour laisser sa victime reprendre de l’air, l’autre main se resserra lentement sur les poignets frêles qu’ils retenaient prisonniers. Il ne pouvait pas le laisser partir sans être sûr… Il ne faisait pas suffisamment confiance à son elfique pour être certain du sens de cette appelation, et donc la reconnaître.

- « Ce matin vint une mésange, Voleter près de mon cheval…. »

Siha avait déclaré connaître ce poème, il avait maintenant assez d’air pour compléter le vers. Lorsqu’il le fit, Zevran le relâcha prestement, gardant tout de même ses bras autour de lui pour le rattraper dès fois qu’il se sente mal. L’assassin n’avait, selon lui, pas serré si fort, mais la sensibilité de certains à certains assauts n’étaient pas la même que pour les autres. Lorsqu’il fût certain que l’elfe n’allait pas s’effondrer, il se recula et ferma la porte dans un silence parfait.

- « Je peux me traguer d’avoir une bonne mémoire des visages... » dit il en étudiant l’apparence de Siha «  mais il y a des changements dans ton physique qui ne peuvent avoir changé par de simples artifices, Diletto. »

La poitrine avait pû être dissimulé, les cheveux se teignent ou se coupent, les perruques n’étaient pas courantes mais existaient néanmoins. La taille pouvait être altérée quelque peu, la carrure également si l’on portant des vetements assez larges. Mais les changements que Siha avaient opérés allaient au-delà de ça. Il y avait quelque chose de louche. Ou bien peut-être n’était ce pas la personne qu’il avait rencontré le matin même. Peut-être le véritable Siha se tenait-il devant lui et l’autre n’avait-il été qu’un faire valoir…. Mais cela n’expliquait pas la voix… cette voix… Non, il était certain que c’était la même.

- « Il me semble que vous êtes pleins de surprises Archiviste. Je pense que vous me devez une explication, ne serait-ce que pour éviter une redite de ce genre de situation pour nos collaborations futures, si collaboration il y a. »

Il jeta un coup d’oeil dans le couloir puis verrouilla la porte. Il prit ensuite les lettres et les donna à Siha prestement.

- «  Je n’aime pas beaucoup qu’on me cache les véritables enjeux d’une mission. Saviez vous que le Baron était fou ? Saviez vous ce qu’il faisait à ces filles ? »

Les lettres ne disaient rien sur les corps dans le placard. Il garda donc son effet et la façon de le délivrer en fonction de la réponse de l’archiviste. Il valait mieux pour lui qu’il ne fût pas au courant du carnage derrière la porte avant d’entrer dans la maison, sinon il se passerait de Zevran pour ses prochaines missions. L’assassin travaillait pour lui même maintenant, et hors nécessité il se passait fort bien des commanditaires qui l’envoyaient dans des traquenards de ce genre volontairement.


Des oiseaux en cage [18+ Violence] |Terminé| Latest?cb=20150523145513

Sam 7 Juil 2018 - 21:43

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« C’était peut-être un petit ange, exilé dans le joli val... Où j’eus sa vision étrange. »

Siha avait à peine eu le temps de retrouver son souffle et balbutier les fameux vers que déjà les questions affluaient dans tous les sens. Une main posée sur sa poitrine encore serrée, il dévisageait Zevran d'un air un peu rancunier, trop nerveux pour être calmé par sa seule présence, autrement réconfortante au milieu de cette exigeante infiltration. Si l'idée de se retrouver en se sautant au cou n'était pas déplaisante, il restait que cette étreinte était un peu trop vigoureuse à son goût.
Rangeant son épingle à nouveau dans ses mèches, le mage zieutait le mercenaire désormais bien plus intimidant dans sa tenue de travail, celle d'un professionnel qui ne perdait pas son temps. En ce sens il ne put s’empêcher de sourire avec ironie, comparant leur attirail. La nuit et le jour sous le prisme extérieur, mais deux teintes d'une résolution commune. Tel qu'il l'avait prédit plus tôt, chacun luttait avec ses armes... ce n'était finalement pas si différent, malgré ce qu'on pourrait croire.

« En effet. » Dit-il simplement en soutenant le regard analytique de l'Antivan, qui semblait tout sauf ravi. Pourtant quelque chose lui disait que ce n'était pas le fait de le croiser qui le mettait de mauvaise humeur. Bon certes les changements de physique avaient de quoi désarçonner quiconque n'était pas habitué, mais quelque chose d'autre semblait lui peser.

L'observant derrière ce faciès inconnu, soit le costume personnifié d'une étrangère sortie des confins de son imagination, Siha avait immédiatement repris sa voix normale afin d'être volontairement identifié. S'il jouait volontiers de son don de métamorphose pour atteindre ses buts et parfois se laisser porter par l'ivresse de l'adrénaline, il avait des scrupules à mentir lorsque ce n'était pas strictement nécessaire. Et si la plupart des gens jugerait à raison qu'en dire trop à Zevran n'était pas le plus sage, Siha avait conscience que cacher les bases comme son nom ou son physique originel n'aurait aucun sens.

« Comme vous l'avez constaté, je suis un change-forme. Dit-il en haussant les épaules, avec le même naturel que celui qui parle du tranchant de son épée ou de la précision de son arc. Pour appuyer ses dires, les tatouages de l'archiviste apparurent sur le front de la rouquine une paire de secondes, avant de lentement être gommés à nouveau. Je ne suis pas de ceux qui dévoilent tous les secrets à la première rencontre, mir yeran. »

Si son visage se montrait souriant et espiègle, ses yeux étudiaient les environs avec la minutie du chasseur. Il avait beau être un amateur en milieu citadin, il restait un dalatien qui avait tôt appris à se dissimuler pour mieux traquer sa proie. D'ailleurs malgré la conversation il était clair qu'il ne perdait pas de vue son objectif. Maintenant qu'il avait retrouvé son sang-froid, un sentiment d'urgence le poussait à continuer la conversation dans un milieu moins dangereux. Étudiant la disposition des meubles, Siha ouvrit la bouche pour parler de ses découvertes lorsque l'accusation à peine masquée de Zevran lui fit hausser un sourcil. La méfiance dont il faisait preuve était prévisible, mais pas plaisante pour autant.

« Non. Son regard et sa conscience étaient tranquilles, mais chargés de gravité. Je n'avais rien d'autre si ce n'est les soupçons dont je vous ai fait part. J'ai entendu parler de plusieurs filles ayant soudainement quitté son service sans explications, mais je pensais qu'elles avait été renvoyées par un employeur trop exigeant. J'avais bien un pressentiment sur le sujet, mais j'étais loin de me douter de ce qui se tramait. »

À vrai dire il n'était toujours pas certain d'y voir clair... Mais sans doute refusait-il d'accepter que la situation soit aussi macabre qu'elle ne le paraissait. C'était digne d'un de ces contes d'horreur dont raffolaient les shem. En retournant à du concret, il plongea une main dans son soutien-gorge et en tira la note qu'il avait soigneusement recopiée, la tendant vers l'ancien corbeau.

« J'ai trouvé ça et bien que ça ne soit pas conclusif, ça ne me dit rien qui vaille. Et vous, avez-vous trouvé quelque chose ? »

Le pari risqué de l'après-midi n'avait pas quitté son esprit, mais il était passé bien plus bas sur sa liste de priorités. Et à ce sujet rien ne lui ferait plus plaisir que de quitter ces lieux le plus vite possible. Les sourcils froncés depuis son arrivée dans cette chambre, son expression se fit grimace. Un frisson lui vrilla l'échine alors que le dégoût le prenait à la gorge.

« Quelle est donc cette... puanteur ? »

Palissant à vue d’œil, il aperçut les tâches sombres au sol. Statufié, il s'arrêta devant cette drôle de porte. Un chapelet de jurons quitta ses lèvres serrées, qui avaient rarement utilisé sa langue natale de façon aussi peu fleurie. Il ne voulait surtout pas voir ce qui se trouvait de l'autre côté et pourtant il se sentait irrésistiblement attiré, comme aspiré par un gouffre dont il ne pouvait apercevoir le fond. Ouvrant la porte en retenant son souffle, il ne détourna pas le regard et regarda bien en face l’œuvre d'un malade en liberté. Réprimant la nausée qui lui remontait à la gorge, il s'appuya sur le battant quelques minutes pour récupérer, et grava cette image au fer rouge dans sa mémoire.

« Je ne peux hélas plus les aider... mais je peux mettre fin à ceci. Puissent-elles trouver le repos. » Murmurant une prière pour lui-même, il se redressa et dévisagea son complice.

« J'ai besoin d'avoir une petite conversation avec le Marquis, vous êtes toujours de la partie ? » Ses mots étaient peut-être équivoques... mais l'agressivité de son regard laissait aisément deviner quel genre de sort il réservait au responsable de cette boucherie.

Dim 8 Juil 2018 - 1:54

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Des oiseaux en cage


La suite du poème tomba dans la chambre autrement silencieuse. Le corps serré de la jeune fille, son coeur affolé qui battait dans son cou, tout contre le bras de Zevran, sa respiration haletante… le parfum de ses cheveux… tout sembla suspendu pendant une demi second qui leur parut une éternité, puis la relâche, le regard réprobateur, la panique sur son visage. Le visage de l’Archiviste était tellement vivant, tellement plus expressifs que lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois. Il était presque tenté de chercher quelles autres émotions il pouvait tirer de lui… ou d’elle... quelle que soit sa vraie forme. En la voyant remettre ses épingles à cheveux, Zevran fut secouer d’un fou rire silencieux.

«  Heureusement que j’ai ouvert la porte, vous n’étiez pas rendue de l’autre côté avec ça comme outils. »


Il étouffa un gloussement avec sa main, qui se coupa nette en entendant l’explication des changements physiques opérés. Lentement, il se rapprocha d’elle alors que les vallaslins réapparaissaient sur son front. Il se tint tout près, son visage à quelques centimètres seulement de celui du dalatien. Il plissa les yeux et leva une main vers ce nouvel aspect de magie qu’il ne connaissait pas. Se permettant de la toucher, il fit glisser sa main sur la courbe de son front… c’était tellement étrange d’ailleurs, de se pencher sur ce front. Siha était un elfe de grande taille, il toisait Zevran de dix bons centimètres, si ce n’était pas quinze… mais l’apparence qu’il avait revêtu était tellement plus petite, plus fragile… Evidemment, les différences de taille n’avaient aucune importance une fois à l’horizontale mais…. S’il pouvait modifier son corps dans de tels extrêmes… que pouvait-il faire d’autre ?

Il resta là quelques secondes, à caresser distraitement le visage transformé de l’elfe lorsque ses neurones rentrèrent au bercail et qu’un sourire se dessina sur son visage.

« Je suis en train d’imaginer toutes les utilisations de ce pouvoir et j’en suis… tout retourné. »

La luxure était remonté jusqu’à ses yeux mais il fit néanmoins un pas en arrière jusqu’à ce Siha lui confirme qu’il n’était pas au courant des habitudes macabres du marquis. Il hocha la tête, ne décelant pas de mensonge dans ses propos. Une petite voix au fond de sa tête lui cria qu’il ne devrait pas faire confiance à quelqu’un dont le faciès peut changer, qu’il était sûrement un maitre de la manipulation. Mais Zevran était autant un homme de raison que d’instinct et son instinct lui disait que Siha était sincère. Il prit la note… tout en prenant soin de jeter un œil dans le corsage pour faire bonne mesure. Il parcourut les lettres, qui ne faisaient que confirmer sa trouvaille.

Il releva les yeux sur Siha et lui indiqua la porte dans le fond de la pièce pour seule réponse, celle qui trônait derrière une tapisserie maintenant déchirée. Son visage resta parfaitement neutre, mais il n’accompagna pas l’elfe témoigner du massacre pour autant.

«  C’est l’odeur de la corruption du Marquis, si l’on veut être poétique. »

Il étudia depuis l’autre côté du lit les expressions envahir le visage féminin de Siha. La colère,  le dégoût , la tristesse, la détermination. Il savait que la plupart des gens trouvaient inconvenant de ressentir de l’excitation sexuelle en présence des morts. Mais les morts avaient toujours peuplés les jours et les nuits de Zevran, d’une manière ou d’une autre, il n’était plus vraiment conditionné à laisser une telle situation réfréner ses désirs. Il n’en fit cependant pas part à Siha, ne voulant pas choquer l’Archiviste. Il se contenta de l’observer en accusant le coup de la chaleur qui se répandait dans son vente à la vue de la fougue soudaine de ce dernier.

« Je suis toujours de la partie lorsqu’un défi est en cour, Diletto, mais peut-être pouvons nous trouver une façon plus prudente de faire les choses. Nous n’avons pas de preuves de la provenance de ces filles et il y a fort à parier qu’il essaiera de mentir sur bien des points. La fête bat son plein au rez de chaussée, je propose que nous poursuivions notre enquête dans la bibliothèque du marquis, voir si nous pouvons trouver des manifestes d’achats ou de vente d’esclaves. »

Il prit une feuille de papier qu’il tendit à Siha. C’était la copie du document de la Marquise.

« Si nous trouvions les preuves dont nous avons besoin nous pourrions non seulement faire tomber le Marquis, mais aller beaucoup plus loin. Peut-être même démonter un réseau d’esclavage à Orlais…. Si réseau il y a. Et nous pouvons cueillir le Marquis dans sa chambre après la fête.»


Des oiseaux en cage [18+ Violence] |Terminé| Latest?cb=20150523145513

Lun 9 Juil 2018 - 18:47

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Pendant quelques secondes Zevran lui avait fait oublier où ils se trouvaient et le sérieux de leur situation, à travers la chaleur de ses mains et la familiarité de ses gestes. Si sa voix était toujours à peine audible en cette vaste chambrée princière, un étrange fil semblait toujours tendu entre eux, prêt à rompre à tout instant. Une tension que Siha ne comprenait pas tout à fait malgré la curiosité, et surtout à laquelle il n'avait pas de temps à consacrer présentement.
D'un regard meurtrier il fixa l'assassin, plus pour la forme que par réelle rancune. Malgré son art de passer inaperçu et se montrer créatif pour parvenir à ses fins, c'était impossible de nier qu'il était un débutant en ce qui concernait les milieux urbains, aussi protester relèverait de simple mauvaise foi. Passant à autre chose non sans avoir gratifié la question de l'antivan d'un sourcil haussé et évocateur, Siha en revint aux choses sérieuses sans en paraître autrement déconcerté.

Ce fut la découverte de ce qui se cachait derrière la porte, véritable boite de Pandore qui éclata cruellement leur petite bulle intimiste, ce qui le désorienta de façon visible pour la première fois depuis leur rencontre. Son visage décomposé était plus blessé que réellement dégoûté, sans doute parce qu'il se sentait responsable de ne pas avoir pu intervenir à temps. Le retour à cette réalité indésirable fut brutal et soudain, comme un gifle en pleine figure. Néanmoins ce fut aussi une occasion de se remettre les idées en place et l'incendier d'une résolution qu'il n'aurait pu ressentir autrement.

Prenant en compte le jugement froid de l'assassin, Siha acquiesça sobrement en pesant rapidement le pour et le contre de leurs options. Triste était de constater qu'il avait raison, et que foncer dans la gueule du lion ne ferait qu'empirer les choses. Actuellement les preuves qu'ils avaient rassemblées étaient suffisantes pour leur donner une piste claire, mais pas assez pour avoir du poids en justice. Non que l'archiviste puisse croire en la justice des humains, surtout à Orlais.
Reprenant l'extrait du journal et y joignant la copie que lui tendit Zevran, Siha les mit en sécurité et referma la porte sur les victimes du Marquis. Réfléchissant à toute allure, il estima mentalement la distance qui les séparait de la bibliothèque. Ce serait passablement plus risqué d'aller là-bas que de s'introduire dans la chambre à coucher. Par ailleurs leur entreprise était devenue une course contre la montre.

« Selon les prévisions des domestiques la soirée durera pendant encore une bonne heure, mais nous devons être prudents. Aussitôt le Marquis rentré dans sa chambre, notre passage sera trahi par la tapisserie déchirée. Je passe devant, je sais par où aller. »

Posant une main sur l'épaule du blond, il la serra à travers le cuir avant de coller son oreille à la porte. N'entendant aucun bruit de pas dans le couloir il passa devant, d'un pas discret mais d'une posture tout à fait banale, après tout il servait lui-même cette maisonnée. Laissant son complice le suivre depuis l'ombre, il n'eut pourtant à faire diversion ou croiser qui que ce soit. Prenant ainsi à gauche au détour des escaliers, Siha ouvrit la porte à double battant de la bibliothèque, laissée ouverte pour être nettoyée le lendemain. Au moins n'aurait-il pas à suer une deuxième fois pour crocheter la serrure, heureusement...
Faisant entrer Zevran avant lui, Siha referma silencieusement et poussa un léger soupir de soulagement. L'adrénaline affluait dans ses veines et la gravité de l'enquête était un vrai poids sur ses épaules mais là plus encore que lors de ses conférences ou cérémonies officielles, il se sentait pulser, vibrer, vivre pleinement. Le risque avait étonnamment toujours su iriser son monde terne et gris par des étincelles de danger imprévisible.

Levant la main il y fit apparaître une lumière dansante afin d'y voir clair sans devoir allumer les lampes qui seraient peut être visibles à l'extérieur. Retenant l'envie pressante de parcourir les titres des nombreux volumes qui s'étendaient de part et d'autre de la salle en rangées symétriques, Siha s'engagea dans l'allée qui liait l'entrée au seul bureau. C'était une pièce de mobilier ancien en bois massif dans le plus pur style orlésien, posé sous la fenêtre et tourné vers la porte, preuve incontestable de domination et excentricité de son propriétaire. La seule touche de chaleur des lieux provenait des fauteuils écarlates dressés devant la cheminée, dans une silencieuse invitation à se laisser porter par les livres devant un bon feu.
Néanmoins malgré les quelques tomes qui traînaient encore à côté des coussins, le foyer était éteint et seul le silence de la nuit désormais tombée régnait en maître. C'était paisible et pesant en même temps, comme si des yeux invisibles les observaient en permanence. Tendu comme un félin qui hume la pluie avant qu'elle ne tombe, Siha zieuta les titres qui gisaient sur le canapé. De la poésie courtoise.

« Si maître Mésange veut bien se donner la peine, je le laisse s'occuper du secrét... » Il s'interrompit en refermant sa main lumineuse et s'adossa à l'un des murs les plus obscurs, entre deux grandes rangées d'étagères, entraînant Zevran avec lui. « Quelqu'un vient ! »

Seul les criquets dehors se firent entendre pendant de longues secondes, à tel point que l'on pourrait facilement mettre ça sur le compte de sa paranoïa... Jusqu'à ce qu'un bruit de souliers s'arrête devant la bibliothèque, comme hésitant à entrer.


Mer 11 Juil 2018 - 2:47

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Des oiseaux en cage


La raison reprit place dans l’esprit de sa partenaire de mission. Il pouvait presque voir les informations se mettre en place derrière le voile de ses yeux mordorés. Zevran n’avait jamais eut l’intention d’emmener les Marquis devant la justice. Non, les preuves étaient pour gagner du temps pendant l’interrogatoire avec le Marquis et pour s’assurer qu’il ne mentait pas. l’assassin se doutait de la suite des évènements, une fois sur la piste du réseau d’esclavagisme qui amenait ces filles à Orlais, Siha ne lâcherait certainement plus le morceau. Il lui fallait des éléments solides pour ne pas partir dans une mauvaise direction.

Il observa le visage transformé de l’Archiviste alors qu’il échafaudait un plan en silence. La main sur son épaule le laissa perplexe un instant. Il n’étais pas vraiment habitué à ce genre de toucher sans incidence. Mais il passa rapidement à autre chose et ce qu’il vit le fit sourire. Amusé par les méthodes de Siha, il décida de le suivre à la trace et de l’observer. Le couloir était désert cependant et la double porte de la bibliothèque était ouverte à sa grande déception. Il aurait presque espéré que la porte soit verrouillée pour pouvoir s’accroupir et regarder l’archiviste tenter de crocheter la serrure en étant du bon côté cette fois.

Il pénétra dans la bibliothèque et imprima rapidement dans son esprit la disposition des lieux. Le Marquis était un fan de passages secrets, il leur fallait donc un mur ne donnant ni sur un couloir ni sur l’extérieur. Mais il s’arrêta néanmoins pour offrir un sourire amusé à Siha.

- «  Si tu soupires si fort à chaque fois que tu changes de pièce on va finir par t’entendre. Nous n’avons fait que traverser un couloir Diletto. »

Il se permit de prendre le poignet de Siha et de le baisser au niveau de sa hanche pour en atténuer l’éclat. Les rideaux n’étaient pas fermés et les jardins étaient peu éclairés. Zevran se détourna alors de l’archiviste pour examiner l’un des murs où trônait un tableau de grande taille étrangement près du sol… Il passa ses doigts contre la paroi fleurie de feuilles d’or et de bas reliefs pour y déceler une saillie. Mais il n’eut pas le temps de chercher plus loin car il fut soudain attrapé par la main et tiré à couvert entre deux étagères.

La bibliothèque avait visiblement été conçu pour un seul homme, il n’y avait pas vraiment de place pour circuler entre les rayons et se retrouver entre deux meubles de rangement était assez…. Intime. Zevran leva les bras et les posa ses mains de chaque côté du visage de Siha avec un sourire charmeur. Lorsque les yeux du Dalatien remontèrent enfin jusqu’aux sien, il était tellement proche de lui qu’il aurait pu l’embrasser. L’idée était d’ailleurs tentante, de sa position, l’assassin pouvait sentir le souffle légèrement saccadé de son compagnon. Il pouvait humer le parfum de sa peau, celui de ses cheveux…

Mais il n’était pas un des meilleurs assassins de Thedas pour rien, il avait parfaitement entendu le bruit en même temps que Siha et il écoutait toujours la porte, connecté au Dalatien par un regard qu’il savait rendre langoureux, suggérant son envie pressante de transformer cette mission en tout autre chose… Il entendit la porte s’ouvrir et rompant le courant electrique entre eux, il tourna la tête pour regarder qui entrait. C’était Hélaine. Un  nouveau sourire et Zevran se débarrassa de son capuchon à bec d’oiseau pour le confier à Siha et s’éloigner de lui promptement. Il lui fit signe de rester silencieux, collant un doigt unique sur ses lèvres ourlées et lui adressa un clin d’oeil.

Il sortit de sa cachette en prenant soin de rester dans l’ombre. Helaine sursauta.

- «  Qui est là ? »

- « Hélaine, c’est moi Remero…. »

La jeune fille s’approcha, une bougie à la main qu’elle manqua de lâcher à sa vue et à sa voix. Elle porta une main à sa bouche alors que Zevran sortait de l’ombre, révélant son visage tatoué à la lumière de la lune.

- « J’espérais te revoir ce soir, je me suis introduit à la fête du Marquis spécialement pour ça. Une de tes amis m’a dit de monter ici et de t’attendre…. »

Hélaine était manifestement troublée, mais elle tomba immédiatement dans le panneau lorsque Zevran prit sa main libre dans les siennes et la baisa tendrement.

- «  Messere nous… nous ne nous connaissons que depuis ce matin. »

- «  Et pourtant tu occupes déjà toutes mes pensées. »

Il arrangea les mèches éparses autour du visage d’Hélaine d’une main, caressant sa joue au passage. Son autre main attrapa un mouchoir blanc qu’il remonta le long de son corps et plaqua soudain sur le nez et la bouche d’Hélaine. La demoiselle s’effondra dans ses bras, endormie. Il la souleva délicatement et la disposa sur un canapé avant de refermer la porte. Immédiatement ensiute il retourna près du tableau et suivit la saignée dans le mur jusqu’à un petit creux dans lequel il glissa les doigts. Le mur pivota pour révéler un petit secrétaire en noisetier sans aucune serrure. Il ouvrit le meuble et fit un petit salut à son complice.

- «  A vous l’honneur. »


Des oiseaux en cage [18+ Violence] |Terminé| Latest?cb=20150523145513

Mer 11 Juil 2018 - 19:36

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La température était tout à coup montée d'un bon cran. Leurs corps presque pressés ensemble entre les rangées de livres semblaient attirés comme deux pôles opposés d'un aimant. Pendant cet instant qui lui parut une éternité Siha retint sa respiration, marionnette vivante suspendue à des cordes d'émotions contradictoires. Se mordant pensivement la lèvre, la jeune rousse soutint le regard lascif de l'ancien Corbeau, qui en bon opportuniste ne se privait pas de profiter de la situation.
Si son attention se débattait pour revenir au danger imminent d'être surpris, le blond rendait la tâche plus difficile qu'elle n'aurait dû l'être. Pas besoin de lever les yeux vers lui pour savoir qu'il appréciait chaque seconde de cette mésaventure, certain qu'il était d'être toujours maître de la situation. Siha sourit sans céder, posant une main sur sa poitrine, sans trop savoir s'il allait le retenir ou le repousser. Néanmoins la porte s'ouvrit enfin sur le profil hésitant d'Helaine, qui avait décidément le don de croiser leur route un peu trop souvent, et la chaleur irradiée par Zevran le quitta sans prévenir.

Un peu abasourdi par le vêtement qui lui fut confié, Siha considéra adopter une forme animale pour passer inaperçu avant de finalement l'endosser en dodelinant de la tête. Pas le temps de rentrer en dissertations sur la meilleure marche à suivre. Rabattant la capuche sur sa tête, il s'entoura les épaules en observant la scène depuis l'ombre, l'odeur de l'assassin lui emplissant les narines. Priant intérieurement que ce dernier ne fasse pas de mal à la domestique, il fut abasourdi par l'audacieuse approche, si prévisible et pourtant si efficace.
Incrédule il se précipita en avant dès que la jeune femme fut endormie, se saisissant de sa bougie afin d'éviter un désastre. Pourtant dans un coin de son esprit cet épisode resta marqué au fer rouge comme un vif rappel de la nature de son complice. Derrière les sourires et les bonnes manières, le faciès engageant et la séduction il restait un manipulateur, un homme capable de manier la langue et la persuasion avec la même adresse que la lame ou les poisons. L'adage ultime de l'illusion meurtrière.

Le visage fermé Siha avait toujours l'apparence d'une rousse inconnue, mais son expression impénétrable était bel et bien celle de l'archiviste venu dans les jardins. Prudemment il posa la bougie sur le bureau, se demandant déjà ce qu'ils feraient de cette fille et combien de temps elle mettrait à reprendre conscience. L'horloge continuait de tourner, leur compte à rebours venant de diminuer encore un peu. Un pierre sembla tomber dans son estomac.

« Une telle facilité à séduire avant de frapper avec le sourire, c'est déconcertant. Dois-je m'inquiéter ? »

Ses traits ne trahissaient pas d'émotion ou de peur particulière malgré son commentaire, ses yeux étudiant attentivement la jeune fille endormie sur le canapé. Au moins n'y avait-il pas eu de violence, c'était toujours ça de pris étant données les circonstances. Mais si Helaine était celle qui avait écrit le fameux journal, serait-il capable de se montrer aussi attaché à son sempiternel pacifisme ? C'était loin d'être garanti. La vision des filles derrière la porte le hantait encore, et il savait d'avance qu'elle paverait ses prochaines nuits.
Se retroussant les manches il fouilla prudemment les documents qui étaient sur le bureau, sans toutefois trouver quoique ce soit de concluant. Des correspondances officielles à l'écriture de pattes de mouche, des commandes de nouveaux vêtements auprès d'un tailleur renommé, rien d'intéressant, comme prévu. Au-delà de ses sanglants secrets, le Marquis semblait être une personne méthodique et appliquée, un homme qui avait de lourds secrets à cacher.

Un bruit de glissement le fit se tourner vivement vers Zevran, qui encore une fois semblait avoir trouvé quelque chose. Siha le suivit derrière cet autre accès caché, le cœur lourd mais la tête haute. Lui rendant son vêtement, l'archiviste entoura sa main de sa manche et ouvrit le premier tiroir... pour y découvrir un alignement de petites boites. Ouvrant le second comme animé d'un mauvais pressentiment, il y vit la même disposition, catégorisée de noms classés par ordre alphabétique qui défilaient encore et encore. Des noms humains parfois : Ally, Meg, Jenny. Et puis d'autres à consonance elfique, plus nombreux et familiers. Killia, Sol, Vann.
Blême comme un fantôme, Siha se risqua à ouvrir l'une des boites au hasard, les mains tremblantes. Si ce qu'il y vit fut moins effrayant que ce qu'il avait cru, ce n'en était pas moins malsain. Une mèche de cheveux bruns et un médaillon d'origine modeste était le seul contenu de la petite boite, souvenir morbide si précieusement gardé par le Marquis. C'était comme regarder le tableau de chasse d'un malade sans rien pouvoir y faire, être soudainement mis devant un grand nombre de personnes de chair et d'os, désormais de simples noms alignés dans une suite impersonnelle.

« Irassal ma ghilas dirthavaren fenedhis, je lui arracherai le cœur et les yeux !  » La menace de mort avait sifflé entre ses dents, avant même qu'il s'en rende compte.

En outre Siha était trop remonté pour s'arrêter là. Fouillant l'autre côté du secrétaire avec minutie malgré sa fébrilité, il ne tarda pas à repérer un sceau magique protégeant un contenu qu'il n'osa imaginer. Approchant ses mains sans le toucher, le dalatien sentit le crépitement habituel fourmiller sur sa peau. Heureusement cette précaution supplémentaire n'était pas de très bonne facture, et il ne devrait pas être trop difficile de la briser.

« C'est un crétin en plus d'un meurtrier en puissance. Étant donné son amour des secrets il a dû faire sceller ce meuble lorsqu'il l'a commandé. Le mage à l'origine de ceci est puissant mais le sceau a été très affaibli par le temps et l'usage. Par conséquent de Guivre ne connaît rien aux arcanes, autrement il s'en serait immédiatement rendu compte. Je suppose que c’est une information bonne à prendre pour plus tard. »

S'accroupissant à la bonne hauteur, Siha posa sa main droite à plat sur le bois brillant d'une lueur rougeâtre et peu engageante. Lever le sort sans laisser de traces prendrait trop longtemps, aussi il userait de méthodes plus... expéditives. Faisant sauter la marque en la contrant de sa magie, il serra les dents lorsque le feu consuma sa main non directrice. Finalement lorsqu'un déclic se fit entendre il la retira  prestement, la secouant avant de la tenir le poing serré. Sa mâchoire était trop crispée pour proférer des jurons qui, à défaut de le soulager, auraient au moins le mérite de le défouler. Il grogna.

« Je vous passe le relais, mir yeran. »

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